[n° ou bulletin]
| Titre : |
105 - Janvier - Février - Mars 2022 - Maison de repos : Se battre encore et toujours pour le bien-être des aînés |
| Type de document : |
texte imprimé |
| Année de publication : |
2022 |
| Langues : |
Français (fre) |
| Résumé : |
Prendre soin de nos ainés, c’est accepter de lutter jour après jour à contre-courant des obstacles inévitables qui menacent de déshumaniser le grand-âge : qu’il s’agisse de l’usure du temps, des événements imprévisibles ou parfois de la bêtise humaine. Début 2020, la crise Covid commence. Les institutions qui accueillent les personnes âgées ont assisté impuissantes à l’apparition de clusters, et à des décès ; elles ont reçu au départ des consignes imprécises ou contradictoires et ont dû pallier le manque de matériel adéquat. L’absence de certains médecins, l’impossibilité de donner des soins précoces et des refus d’hospitalisation ont renforcé un sentiment d’abandon et d’impuissance. Finalement l’isolement complet a été ordonné, qui a lui-même ajouté de la souffrance et du désespoir à la tragédie, y-compris pour les familles tenues à distance. Dans la presse ou sur les réseaux sociaux, les maisons de repos étaient rattrapées par un ancien cliché que la plupart d’entre elles avaient pourtant réussi à laisser derrière elles : elles redevenaient des mouroirs, ou à tout le moins des lieux dangereux pour les personnes âgées. Début 2022, la crise covid semble s’éloigner : la vie suspendue pendant deux ans peut, certes prudemment, reprendre. Pour les maisons de repos, il s’agit de prendre soin d’un personnel qui a parfois accompli des miracles mais en est sorti éprouvé, puis de retrouver peu à peu une vitesse de croisière, de relancer des projets innovants et de redorer leur image ternie. C’était sans compter sur la sortie d’un livre, Les fossoyeurs, (Ed Fayard, 2022). Victor Castanet y dénonce les pratiques scandaleuses de certaines maisons de repos commerciales françaises, lesquelles ont délibérément organiser la maltraitance des résidents pour accroître leurs profits et atteindre ainsi les objectifs fixés par les actionnaires. Le rapport d’enquête remis dans la foulée au gouvernement français par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’Inspection générale des finances (I)F) semble confirmer les accusations du livre. La Belgique est aussi concernée. Les médias s’en font l’écho, et renforcent bien involontairement la défiance de l’opinion publique : il n’y a décidément rien de bon à attendre des maisons de repos. Ces deux événements ont sévèrement occulté une tendance pourtant profonde à l’innovation et à la modernisation dans le secteur des ainés. Depuis plusieurs années, de nombreuses maisons de repos, des résidences services, des centres de jour, etc. ne cessent en effet de se remettre en question pour rester ou, parfois, redevenir de vrais lieux de vie aussi bien pour les résidents/usagers que pour les professionnels qui y travaillent. Il nous semblait important de reprendre l’histoire là où l’actualité l’avait provisoirement arrêtée, et de montrer cette belle énergie à l’œuvre trop souvent invisible. Ce faisant, nous voulons ainsi démentir un imaginaire collectif qui au moindre prétexte, retombe volontiers dans les clichés qui font rimer le grand âge avec « naufrage » et réduisent les maisons de repos à des lieux où l’« on attend la mort et le prochain repas »1
. Nous ne cherchons pas à nier les drames récents mais ils doivent rester ce qu’ils sont : des drames qu’il ne faut jamais hésiter à dénoncer et dont on doit bien évidemment tirer les leçons afin de ne pas les reproduire, mais surtout, des drames ponctuels qui ne doivent pas nous empêcher de voir le travail de fond qui s’opère dans ce secteur depuis longtemps, malgré les multiples contrariétés.
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| Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=bulletin_display&id=8248 |
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105 - Janvier - Février - Mars 2022 - Maison de repos : Se battre encore et toujours pour le bien-être des aînés [texte imprimé] . - 2022. Langues : Français ( fre)
| Résumé : |
Prendre soin de nos ainés, c’est accepter de lutter jour après jour à contre-courant des obstacles inévitables qui menacent de déshumaniser le grand-âge : qu’il s’agisse de l’usure du temps, des événements imprévisibles ou parfois de la bêtise humaine. Début 2020, la crise Covid commence. Les institutions qui accueillent les personnes âgées ont assisté impuissantes à l’apparition de clusters, et à des décès ; elles ont reçu au départ des consignes imprécises ou contradictoires et ont dû pallier le manque de matériel adéquat. L’absence de certains médecins, l’impossibilité de donner des soins précoces et des refus d’hospitalisation ont renforcé un sentiment d’abandon et d’impuissance. Finalement l’isolement complet a été ordonné, qui a lui-même ajouté de la souffrance et du désespoir à la tragédie, y-compris pour les familles tenues à distance. Dans la presse ou sur les réseaux sociaux, les maisons de repos étaient rattrapées par un ancien cliché que la plupart d’entre elles avaient pourtant réussi à laisser derrière elles : elles redevenaient des mouroirs, ou à tout le moins des lieux dangereux pour les personnes âgées. Début 2022, la crise covid semble s’éloigner : la vie suspendue pendant deux ans peut, certes prudemment, reprendre. Pour les maisons de repos, il s’agit de prendre soin d’un personnel qui a parfois accompli des miracles mais en est sorti éprouvé, puis de retrouver peu à peu une vitesse de croisière, de relancer des projets innovants et de redorer leur image ternie. C’était sans compter sur la sortie d’un livre, Les fossoyeurs, (Ed Fayard, 2022). Victor Castanet y dénonce les pratiques scandaleuses de certaines maisons de repos commerciales françaises, lesquelles ont délibérément organiser la maltraitance des résidents pour accroître leurs profits et atteindre ainsi les objectifs fixés par les actionnaires. Le rapport d’enquête remis dans la foulée au gouvernement français par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’Inspection générale des finances (I)F) semble confirmer les accusations du livre. La Belgique est aussi concernée. Les médias s’en font l’écho, et renforcent bien involontairement la défiance de l’opinion publique : il n’y a décidément rien de bon à attendre des maisons de repos. Ces deux événements ont sévèrement occulté une tendance pourtant profonde à l’innovation et à la modernisation dans le secteur des ainés. Depuis plusieurs années, de nombreuses maisons de repos, des résidences services, des centres de jour, etc. ne cessent en effet de se remettre en question pour rester ou, parfois, redevenir de vrais lieux de vie aussi bien pour les résidents/usagers que pour les professionnels qui y travaillent. Il nous semblait important de reprendre l’histoire là où l’actualité l’avait provisoirement arrêtée, et de montrer cette belle énergie à l’œuvre trop souvent invisible. Ce faisant, nous voulons ainsi démentir un imaginaire collectif qui au moindre prétexte, retombe volontiers dans les clichés qui font rimer le grand âge avec « naufrage » et réduisent les maisons de repos à des lieux où l’« on attend la mort et le prochain repas »1
. Nous ne cherchons pas à nier les drames récents mais ils doivent rester ce qu’ils sont : des drames qu’il ne faut jamais hésiter à dénoncer et dont on doit bien évidemment tirer les leçons afin de ne pas les reproduire, mais surtout, des drames ponctuels qui ne doivent pas nous empêcher de voir le travail de fond qui s’opère dans ce secteur depuis longtemps, malgré les multiples contrariétés.
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