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La soumission absolue des enfants / Laurent Bachler in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé, n° 99 (Décembre 2021)
[article]
Titre : La soumission absolue des enfants Type de document : texte imprimé Auteurs : Laurent Bachler, Auteur Année de publication : 2021 Article en page(s) : p.184-188 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Autorité parentale ; E:Enfant ; L:Littérature ; P:PhilosophieRésumé : « Qu’ils soient élevés par le père, par la mère, ou par qui que ce soit, les enfants sont donc absolument soumis à celui ou celle qui les élève, ou les préserve. Ils peuvent même les aliéner, c’est-à-dire céder leur domination, en les vendant, ou les donnant en adoption ou en servitude ; ils peuvent les donner comme otages, les tuer pour rébellion, ou les sacrifier pour la paix, selon les lois naturelles, lorsqu’en leur âme et conscience ils le jugent nécessaire. »
Thomas Hobbes, Éléments de loi, IIe partie, De Corpore Politico, chapitre XXIII, § 8. trad. Arnaud Milanese, Paris, Allia, 2006, p. 149.
Pourquoi les enfants obéissent-ils aux parents ? L’éducation se ramène souvent à une somme considérable de commandements et de contraintes que les enfants acceptent finalement sans opposer une résistance forte et convaincue à tout cela. Tout se passe comme s’il allait de soi que les enfants obéissent, et dans une certaine mesure se soumettent à l’autorité parentale. On pourra toujours chercher à justifier cette situation, cette soumission de fait des enfants aux adultes, à l’aide d’arguments plus ou moins convenus : « c’est pour leur bien », « ils sont dépendants des adultes », « ils doivent tout aux parents, à commencer par la vie ». Toutes ces raisons ne nous exemptent pas de l’obligation philosophique de questionner ces évidences. Pourquoi les enfants devraient-ils obéir aux parents ? Sur quelles raisons se fonde cette exigence de soumission de l’enfant ? Un point de vue philosophique nous aidera à questionner cette pseudo-évidence. Car aucune soumission, et surtout pas celle des enfants, ne saurait aller de soi ou s’imposer sans examen et sans questionnement.
La pensée de Thomas Hobbes peut nous aider à questionner cette opinion toute faite. Hobbes n’est pas immédiatement un penseur de l’enfance. Ses écrits et sa philosophie portent d’abord sur des questions politiques. Son œuvre principale, Léviathan, propose une théorie politique d’une radicale nouveauté en imaginant que l’autorité politique tient son droit de commander de ceux-là mêmes sur qui elle s’exerce, c’est-à-dire les sujets. Hobbes propose un schéma d’explication du pouvoir politique dans lequel la référence à une quelconque transcendance, Dieu, la religion ou même la morale, n’est plus nécessaire pour justifier une autorité politique. Seul suffit l’accord de ceux sur qui ce pouvoir va s’exercer. La vie politique, ainsi tissée de relations de pouvoir, est le résultat d’un accord passé entre les individus, qui acceptent de se soumettre à un pouvoir extérieur absolu, cette soumission leur garantissant une relative sécurité au sein du groupe social. Dans la soumission à l’autorité politique, les individus gagnent une sécurité de leurs biens et de leur personne. Ce décentrement du fondement de l’autorité politique fera couler beaucoup d’encre, car il semble justifier la soumission absolue à cette autorité. Mais on oublie une nuance importante que Hobbes apporte à sa doctrine politique.
En effet, dès son premier ouvrage politique, en 1640, il reconnaît deux cas de figure dans lesquels l’autorité est fondée à commander sans passer par l’accord de ceux sur qui elle s’exerce, deux exceptions à cette conception contractualiste de l’autorité : l’esclave et l’enfant. L’autorité que le parent exerce sur l’enfant n’a pas besoin de l’accord explicite de ce dernier ; pareillement pour celle que le maître exerce sur l’esclave. L’esclave et l’enfant sont l’un et l’autre dans la même soumission absolue à l’égard d’une autorité extérieure. Mais que veut signifier, exactement, cette soumission absolue à un autre ? Cela veut dire qu’ils sont pris dans une relation à l’autre au sein de laquelle ils n’ont aucun droit. L’enfant n’a absolument aucun droit. Nous attendons de lui qu’il obéisse à ses parents. Cela semble un fait incontestable, sinon fondamental. Et ces parents peuvent faire de lui ce qu’ils veulent : le vendre, le donner, le tuer, le sacrifier. La relation parents-enfants finalement est la forme ultime de l’inégalité, la relation la plus inégalitaire que l’on puisse imaginer, relation au sein de laquelle l’une des parties a tous les droits et l’autre n’en a aucun.
Pour comprendre une telle conception, il convient de répondre à deux questions : tout d’abord, comment justifier une telle inégalité dans la relation sans passer par le consentement, ou l’accord de celui qui se soumet ? De plus, pourquoi faut-il, pour comprendre la nature de la relation entre les parents et les enfants, passer par le schéma assez radical et dur de la relation entre le maître et son esclave ? On peut imaginer que déjà à l’époque de Hobbes, en plein milieu du xviie siècle, la place des esclaves dans la société n’était plus vraiment celle des esclaves romains de l’Antiquité. Certes, de nouvelles formes de servitude et d’esclavagisme se mettent en place à cette époque. Mais la figure de l’esclave à laquelle songe Hobbes semble être celle de l’esclave domestique, propriété d’un maître de maison. Il se met dans le sillage de la pensée d’un Aristote qui justifiait l’esclavage domestique au ive siècle avant J.-C., plutôt que dans le contexte plus contemporain du Code Noir, texte écrit sous Louis XIV pour organiser la traite des esclaves d’Afrique vers le continent américain. Au moment où Hobbes écrit son texte, l’esclavage auquel il pense est une réalité anachronique, alors que la relation parentale qu’il décrit renvoie à une réalité bien concrète et très contemporaine. Peut-être même que ce qu’il écrit en 1640 correspond à ce que nous vivons encore aujourd’hui.
Alors, demandons-nous ce qui peut bien justifier aux yeux de Hobbes cette relation de soumission sans contrat. Justifier une soumission, cela veut dire que même si les enfants avaient la possibilité de désobéir aux parents, ils ne devraient toutefois pas le faire, ils n’auraient aucun droit ni aucune légitimité à le faire, car l’obéissance aux parents n’est pas simplement un fait lié à la position de dépendance des enfants. Elle est aussi, pour Hobbes et pour de nombreux éducateurs, quelque chose de dû aux parents. On peut trouver dans la pensée de Hobbes trois causes susceptibles de justifier l’obéissance que les enfants doivent aux parents, trois raisons qui font que les enfants doivent obéir à leurs parents et que ceux-ci ont un droit de commander à leurs enfants, comme un maître commande à des esclaves.
Tout d’abord, ce droit est une question non pas de procréation mais de préservation. En effet, le droit des parents sur les enfants, notamment les droits de la mère sur l’enfant, ne viennent pas, comme on pourrait le penser, du fait qu’ils sont les géniteurs de l’enfant : la question de la procréation est tout à fait secondaire pour Hobbes. En réalité, les parents qui prennent en charge un enfant font le choix de préserver la vie de l’enfant. Leur pouvoir sur l’enfant est tel qu’ils pourraient l’abandonner et choisir pour lui la mort. Or, ils ne le font pas. Le fait que les parents en prenant soin de l’enfant choisissent la préservation de sa vie fonde leur droit à le commander. L’enfant ne peut pas par lui-même préserver sa vie, il doit donc obéissance à celui qui fait ce choix pour lui, tant qu’il vit, même s’il devient plus fort que ses parents. Sa soumission est éternelle : « Le titre de domination sur un enfant ne vient pas de son engendrement, mais de sa préservation. Dans l’état naturel, la mère, qui a le pouvoir de le sauver, ou de le détruire, a donc un droit sur lui par ce pouvoir […]. Et bien que l’enfant ainsi préservé acquiert avec le temps des forces suffisantes pour se prétendre l’égal de celui ou celle qui l’ont préservé, sa prétention sera cependant estimée déraisonnable, parce que sa force vient d’un don de ceux contre qui il s’élève, mais aussi parce qu’il faut supporter que celui qui nourrit un autre qui en tire sa force a reçu en échange une promesse d’obéissance.
La deuxième cause qui fonde l’autorité parentale et induit l’obéissance des enfants est la gratitude que ceux-ci doivent à leurs parents. Parce qu’ils ont bénéficié de l’attention et des soins de leurs parents et que leurs parents leur ont donné cela sans y être contraints, alors cette attention et ces soins fondent une obligation de gratitude. Le mot de gratitude est aujourd’hui à la mode. C’est pourtant le mot de Hobbes lui-même. C’est même le mot qui nomme pour Hobbes une loi morale fondamentale, ce qu’il appelle une « loi de la nature ». C’est la quatrième loi de la nature, juste après la justice, et juste avant la bienveillance. Il définit ainsi la gratitude dans Léviathan : « De même que la justice dépend d’une convention antérieure, de même la gratitude dépend d’une grâce antérieure, autrement dit d’un don gratuit antérieur ; telle est la quatrième loi de nature. On peut la concevoir sous la forme suivante : celui qui bénéficie d’une simple grâce de la part de quelqu’un s’efforce que ce dernier n’ait pas de motif raisonnable de se repentir de sa bonne volonté. En effet, personne ne donne jamais que dans l’intention d’un bien pour soi-même, parce que le don est volontaire et que l’objet de tous les actes volontaires est pour tout un chacun son propre bien. Si l’on voit qu’on en sera privé, il n’y aura ni prévenance ou confiance, ni par conséquent assistance mutuelle ; pas non plus de réconciliation de l’un avec l’autre, et donc on est voué à rester à l’état de guerre, ce qui est contraire à la première et fondamentale loi de nature, laquelle commande de rechercher la paix. Le manquement à cette loi est appelé ingratitude.
Les enfants doivent donc une gratitude aux parents, même s’ils n’ont plus besoin de leurs parents pour vivre et subvenir à leurs besoins. Cette gratitude est ce qui permet de faire naîtrePermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49131
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.184-188[article] La soumission absolue des enfants [texte imprimé] / Laurent Bachler, Auteur . - 2021 . - p.184-188.
Langues : Français (fre)
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.184-188
Catégories : Alpha
A:Autorité parentale ; E:Enfant ; L:Littérature ; P:PhilosophieRésumé : « Qu’ils soient élevés par le père, par la mère, ou par qui que ce soit, les enfants sont donc absolument soumis à celui ou celle qui les élève, ou les préserve. Ils peuvent même les aliéner, c’est-à-dire céder leur domination, en les vendant, ou les donnant en adoption ou en servitude ; ils peuvent les donner comme otages, les tuer pour rébellion, ou les sacrifier pour la paix, selon les lois naturelles, lorsqu’en leur âme et conscience ils le jugent nécessaire. »
Thomas Hobbes, Éléments de loi, IIe partie, De Corpore Politico, chapitre XXIII, § 8. trad. Arnaud Milanese, Paris, Allia, 2006, p. 149.
Pourquoi les enfants obéissent-ils aux parents ? L’éducation se ramène souvent à une somme considérable de commandements et de contraintes que les enfants acceptent finalement sans opposer une résistance forte et convaincue à tout cela. Tout se passe comme s’il allait de soi que les enfants obéissent, et dans une certaine mesure se soumettent à l’autorité parentale. On pourra toujours chercher à justifier cette situation, cette soumission de fait des enfants aux adultes, à l’aide d’arguments plus ou moins convenus : « c’est pour leur bien », « ils sont dépendants des adultes », « ils doivent tout aux parents, à commencer par la vie ». Toutes ces raisons ne nous exemptent pas de l’obligation philosophique de questionner ces évidences. Pourquoi les enfants devraient-ils obéir aux parents ? Sur quelles raisons se fonde cette exigence de soumission de l’enfant ? Un point de vue philosophique nous aidera à questionner cette pseudo-évidence. Car aucune soumission, et surtout pas celle des enfants, ne saurait aller de soi ou s’imposer sans examen et sans questionnement.
La pensée de Thomas Hobbes peut nous aider à questionner cette opinion toute faite. Hobbes n’est pas immédiatement un penseur de l’enfance. Ses écrits et sa philosophie portent d’abord sur des questions politiques. Son œuvre principale, Léviathan, propose une théorie politique d’une radicale nouveauté en imaginant que l’autorité politique tient son droit de commander de ceux-là mêmes sur qui elle s’exerce, c’est-à-dire les sujets. Hobbes propose un schéma d’explication du pouvoir politique dans lequel la référence à une quelconque transcendance, Dieu, la religion ou même la morale, n’est plus nécessaire pour justifier une autorité politique. Seul suffit l’accord de ceux sur qui ce pouvoir va s’exercer. La vie politique, ainsi tissée de relations de pouvoir, est le résultat d’un accord passé entre les individus, qui acceptent de se soumettre à un pouvoir extérieur absolu, cette soumission leur garantissant une relative sécurité au sein du groupe social. Dans la soumission à l’autorité politique, les individus gagnent une sécurité de leurs biens et de leur personne. Ce décentrement du fondement de l’autorité politique fera couler beaucoup d’encre, car il semble justifier la soumission absolue à cette autorité. Mais on oublie une nuance importante que Hobbes apporte à sa doctrine politique.
En effet, dès son premier ouvrage politique, en 1640, il reconnaît deux cas de figure dans lesquels l’autorité est fondée à commander sans passer par l’accord de ceux sur qui elle s’exerce, deux exceptions à cette conception contractualiste de l’autorité : l’esclave et l’enfant. L’autorité que le parent exerce sur l’enfant n’a pas besoin de l’accord explicite de ce dernier ; pareillement pour celle que le maître exerce sur l’esclave. L’esclave et l’enfant sont l’un et l’autre dans la même soumission absolue à l’égard d’une autorité extérieure. Mais que veut signifier, exactement, cette soumission absolue à un autre ? Cela veut dire qu’ils sont pris dans une relation à l’autre au sein de laquelle ils n’ont aucun droit. L’enfant n’a absolument aucun droit. Nous attendons de lui qu’il obéisse à ses parents. Cela semble un fait incontestable, sinon fondamental. Et ces parents peuvent faire de lui ce qu’ils veulent : le vendre, le donner, le tuer, le sacrifier. La relation parents-enfants finalement est la forme ultime de l’inégalité, la relation la plus inégalitaire que l’on puisse imaginer, relation au sein de laquelle l’une des parties a tous les droits et l’autre n’en a aucun.
Pour comprendre une telle conception, il convient de répondre à deux questions : tout d’abord, comment justifier une telle inégalité dans la relation sans passer par le consentement, ou l’accord de celui qui se soumet ? De plus, pourquoi faut-il, pour comprendre la nature de la relation entre les parents et les enfants, passer par le schéma assez radical et dur de la relation entre le maître et son esclave ? On peut imaginer que déjà à l’époque de Hobbes, en plein milieu du xviie siècle, la place des esclaves dans la société n’était plus vraiment celle des esclaves romains de l’Antiquité. Certes, de nouvelles formes de servitude et d’esclavagisme se mettent en place à cette époque. Mais la figure de l’esclave à laquelle songe Hobbes semble être celle de l’esclave domestique, propriété d’un maître de maison. Il se met dans le sillage de la pensée d’un Aristote qui justifiait l’esclavage domestique au ive siècle avant J.-C., plutôt que dans le contexte plus contemporain du Code Noir, texte écrit sous Louis XIV pour organiser la traite des esclaves d’Afrique vers le continent américain. Au moment où Hobbes écrit son texte, l’esclavage auquel il pense est une réalité anachronique, alors que la relation parentale qu’il décrit renvoie à une réalité bien concrète et très contemporaine. Peut-être même que ce qu’il écrit en 1640 correspond à ce que nous vivons encore aujourd’hui.
Alors, demandons-nous ce qui peut bien justifier aux yeux de Hobbes cette relation de soumission sans contrat. Justifier une soumission, cela veut dire que même si les enfants avaient la possibilité de désobéir aux parents, ils ne devraient toutefois pas le faire, ils n’auraient aucun droit ni aucune légitimité à le faire, car l’obéissance aux parents n’est pas simplement un fait lié à la position de dépendance des enfants. Elle est aussi, pour Hobbes et pour de nombreux éducateurs, quelque chose de dû aux parents. On peut trouver dans la pensée de Hobbes trois causes susceptibles de justifier l’obéissance que les enfants doivent aux parents, trois raisons qui font que les enfants doivent obéir à leurs parents et que ceux-ci ont un droit de commander à leurs enfants, comme un maître commande à des esclaves.
Tout d’abord, ce droit est une question non pas de procréation mais de préservation. En effet, le droit des parents sur les enfants, notamment les droits de la mère sur l’enfant, ne viennent pas, comme on pourrait le penser, du fait qu’ils sont les géniteurs de l’enfant : la question de la procréation est tout à fait secondaire pour Hobbes. En réalité, les parents qui prennent en charge un enfant font le choix de préserver la vie de l’enfant. Leur pouvoir sur l’enfant est tel qu’ils pourraient l’abandonner et choisir pour lui la mort. Or, ils ne le font pas. Le fait que les parents en prenant soin de l’enfant choisissent la préservation de sa vie fonde leur droit à le commander. L’enfant ne peut pas par lui-même préserver sa vie, il doit donc obéissance à celui qui fait ce choix pour lui, tant qu’il vit, même s’il devient plus fort que ses parents. Sa soumission est éternelle : « Le titre de domination sur un enfant ne vient pas de son engendrement, mais de sa préservation. Dans l’état naturel, la mère, qui a le pouvoir de le sauver, ou de le détruire, a donc un droit sur lui par ce pouvoir […]. Et bien que l’enfant ainsi préservé acquiert avec le temps des forces suffisantes pour se prétendre l’égal de celui ou celle qui l’ont préservé, sa prétention sera cependant estimée déraisonnable, parce que sa force vient d’un don de ceux contre qui il s’élève, mais aussi parce qu’il faut supporter que celui qui nourrit un autre qui en tire sa force a reçu en échange une promesse d’obéissance.
La deuxième cause qui fonde l’autorité parentale et induit l’obéissance des enfants est la gratitude que ceux-ci doivent à leurs parents. Parce qu’ils ont bénéficié de l’attention et des soins de leurs parents et que leurs parents leur ont donné cela sans y être contraints, alors cette attention et ces soins fondent une obligation de gratitude. Le mot de gratitude est aujourd’hui à la mode. C’est pourtant le mot de Hobbes lui-même. C’est même le mot qui nomme pour Hobbes une loi morale fondamentale, ce qu’il appelle une « loi de la nature ». C’est la quatrième loi de la nature, juste après la justice, et juste avant la bienveillance. Il définit ainsi la gratitude dans Léviathan : « De même que la justice dépend d’une convention antérieure, de même la gratitude dépend d’une grâce antérieure, autrement dit d’un don gratuit antérieur ; telle est la quatrième loi de nature. On peut la concevoir sous la forme suivante : celui qui bénéficie d’une simple grâce de la part de quelqu’un s’efforce que ce dernier n’ait pas de motif raisonnable de se repentir de sa bonne volonté. En effet, personne ne donne jamais que dans l’intention d’un bien pour soi-même, parce que le don est volontaire et que l’objet de tous les actes volontaires est pour tout un chacun son propre bien. Si l’on voit qu’on en sera privé, il n’y aura ni prévenance ou confiance, ni par conséquent assistance mutuelle ; pas non plus de réconciliation de l’un avec l’autre, et donc on est voué à rester à l’état de guerre, ce qui est contraire à la première et fondamentale loi de nature, laquelle commande de rechercher la paix. Le manquement à cette loi est appelé ingratitude.
Les enfants doivent donc une gratitude aux parents, même s’ils n’ont plus besoin de leurs parents pour vivre et subvenir à leurs besoins. Cette gratitude est ce qui permet de faire naîtrePermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49131 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T009429 SPI Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Sources et horizons de l'éthique du soin / Michel Dupuis (2019)
Titre : Sources et horizons de l'éthique du soin : approche philosophique et perspective soignante Type de document : texte imprimé Auteurs : Michel Dupuis Année de publication : 2019 Importance : 196 p. ISBN/ISSN/EAN : 978-2-84276-252-0 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Approche humaniste ; E:Equipe soignante ; E:Ethique ; F:Fondement ; M:Morale ; O:Organisation ; O:Organisation des soins ; P:Pédagogie ; P:Philosophie ; P:Philosophie de soins ; P:Professionnel de santé ; S:Sens ; S:SociétéRésumé : L'éthique du soin est souvent appelée à la rescousse par des organisations et des professionnels de la santé dont le travail est en crise, parfois en panne. Un étayage éthique est plus nécessaire que jamais pour attribuer du sens aux actions, prendre du recul, évaluer ou réévaluer des situations, ou tout simplement réfléchir ensemble au bien commun. Encore faut-il que cette éthique soit ramenée à ses sources et reliée au plus concret des situations cliniques et organisationnelles afin d ouvrir des horizons d intervention, des perspectives d ajustement des pratiques soignantes.
C'est ce que propose Michel Dupuis dans ce livre, fort de ses enseignements auprès des étudiants aux divers métiers de la santé et des professionnels conduits à se former tout au long de la vie. La réflexion et la formation sont des dimensions intrinsèques des métiers de l'aide et du soin qui requièrent un incessant mouvement de renouvellement de la pensée, de réorientation des actions. Sont ainsi proposées des mises au point sur les fondements de l'éthique du soin, les apports philosophiques éclairant la pratique. Cultiver du sens sans y associer un comportement concret tournerait en effet à vide, tandis que des actes dépourvus de sens sont déshumanisants voire dangereux. Il s'agit de faire se rejoindre l éthique clinique (du sens de l'action soignante) et l'éthique organisationnelle (des conditions de cette action). Est aussi révélée la richesse du déploiement de l'éthique dans l'univers du soin, que celle-ci soit appliquée aux aspects organisationnels, pédagogiques, au soin des patients jeunes ou âgés, etc.
Les repères fondamentaux proposés dans ce livre et les situations évoquées nourriront la réflexion des formateurs, des étudiants et des professionnels de la santé en exercice qui, au quotidien, sont engagés dans des questionnements éthiques. Ils verront les cheminements possibles pour relier le sens et le concret de l'action, tenter de garder le cap de la perspective soignante.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=42029 Sources et horizons de l'éthique du soin : approche philosophique et perspective soignante [texte imprimé] / Michel Dupuis . - 2019 . - 196 p.
ISBN : 978-2-84276-252-0
Langues : Français (fre)
Catégories : Alpha
A:Approche humaniste ; E:Equipe soignante ; E:Ethique ; F:Fondement ; M:Morale ; O:Organisation ; O:Organisation des soins ; P:Pédagogie ; P:Philosophie ; P:Philosophie de soins ; P:Professionnel de santé ; S:Sens ; S:SociétéRésumé : L'éthique du soin est souvent appelée à la rescousse par des organisations et des professionnels de la santé dont le travail est en crise, parfois en panne. Un étayage éthique est plus nécessaire que jamais pour attribuer du sens aux actions, prendre du recul, évaluer ou réévaluer des situations, ou tout simplement réfléchir ensemble au bien commun. Encore faut-il que cette éthique soit ramenée à ses sources et reliée au plus concret des situations cliniques et organisationnelles afin d ouvrir des horizons d intervention, des perspectives d ajustement des pratiques soignantes.
C'est ce que propose Michel Dupuis dans ce livre, fort de ses enseignements auprès des étudiants aux divers métiers de la santé et des professionnels conduits à se former tout au long de la vie. La réflexion et la formation sont des dimensions intrinsèques des métiers de l'aide et du soin qui requièrent un incessant mouvement de renouvellement de la pensée, de réorientation des actions. Sont ainsi proposées des mises au point sur les fondements de l'éthique du soin, les apports philosophiques éclairant la pratique. Cultiver du sens sans y associer un comportement concret tournerait en effet à vide, tandis que des actes dépourvus de sens sont déshumanisants voire dangereux. Il s'agit de faire se rejoindre l éthique clinique (du sens de l'action soignante) et l'éthique organisationnelle (des conditions de cette action). Est aussi révélée la richesse du déploiement de l'éthique dans l'univers du soin, que celle-ci soit appliquée aux aspects organisationnels, pédagogiques, au soin des patients jeunes ou âgés, etc.
Les repères fondamentaux proposés dans ce livre et les situations évoquées nourriront la réflexion des formateurs, des étudiants et des professionnels de la santé en exercice qui, au quotidien, sont engagés dans des questionnements éthiques. Ils verront les cheminements possibles pour relier le sens et le concret de l'action, tenter de garder le cap de la perspective soignante.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=42029 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité M005639 170.00/008 Livre Mouscron Soins Infirmiers (M) Disponible La spécificité de l'accompagnement de la fin de vie. Identité et spécificité de JALMALV / Jacques Ricot in Jusqu'à la mort accompagner la vie, 122 (Septembre 2015)
[article]
Titre : La spécificité de l'accompagnement de la fin de vie. Identité et spécificité de JALMALV Type de document : texte imprimé Auteurs : Jacques Ricot, Auteur Année de publication : 2015 Article en page(s) : p. 59-69 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Accompagnement du patient ; B:Bénévole ; E:Ethique ; F:Fin de vie ; I:Identité ; P:Philosophie ; S:Soins palliatifs ; T:TémoignagePermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=29081
in Jusqu'à la mort accompagner la vie > 122 (Septembre 2015) . - p. 59-69[article] La spécificité de l'accompagnement de la fin de vie. Identité et spécificité de JALMALV [texte imprimé] / Jacques Ricot, Auteur . - 2015 . - p. 59-69.
Langues : Français (fre)
in Jusqu'à la mort accompagner la vie > 122 (Septembre 2015) . - p. 59-69
Catégories : Alpha
A:Accompagnement du patient ; B:Bénévole ; E:Ethique ; F:Fin de vie ; I:Identité ; P:Philosophie ; S:Soins palliatifs ; T:TémoignagePermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=29081 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T006292 JAL Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible La stratégie de l'enfance / Laurent Bachler in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé, 80 (Décembre 2016)
[article]
Titre : La stratégie de l'enfance Type de document : texte imprimé Auteurs : Laurent Bachler, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : p. 272-273 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
E:Enfance ; E:Enfant ; P:PhilosophiePermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=35114
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > 80 (Décembre 2016) . - p. 272-273[article] La stratégie de l'enfance [texte imprimé] / Laurent Bachler, Auteur . - 2016 . - p. 272-273.
Langues : Français (fre)
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > 80 (Décembre 2016) . - p. 272-273
Catégories : Alpha
E:Enfance ; E:Enfant ; P:PhilosophiePermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=35114 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T007193 SPI Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Stratégie et philosophie en milieu hospitalier / Martin Bolle in Soins cadres, Vol. 31, n°137 (Septembre 2022)
[article]
Titre : Stratégie et philosophie en milieu hospitalier Type de document : texte imprimé Auteurs : Martin Bolle, Auteur Année de publication : 2022 Article en page(s) : p. 18-21 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
E:Ethique ; H:Hôpital ; M:Management ; P:Philosophie ; S:Sécurité ; S:StratégieRésumé : Le milieu hospitalier a une importance stratégique z Or, quelle stratégie lui serait le mieux adaptée ? z Nous allons la définir telle une philosophie en action z Il s’agira de comprendre comment philosophie et stratégie peuvent, ensemble, permettre de faire face à l’incertitude. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=51060
in Soins cadres > Vol. 31, n°137 (Septembre 2022) . - p. 18-21[article] Stratégie et philosophie en milieu hospitalier [texte imprimé] / Martin Bolle, Auteur . - 2022 . - p. 18-21.
Langues : Français (fre)
in Soins cadres > Vol. 31, n°137 (Septembre 2022) . - p. 18-21
Catégories : Alpha
E:Ethique ; H:Hôpital ; M:Management ; P:Philosophie ; S:Sécurité ; S:StratégieRésumé : Le milieu hospitalier a une importance stratégique z Or, quelle stratégie lui serait le mieux adaptée ? z Nous allons la définir telle une philosophie en action z Il s’agira de comprendre comment philosophie et stratégie peuvent, ensemble, permettre de faire face à l’incertitude. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=51060 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T009740 SOI Revue Tournai Soins infirmiers (T) Exclu du prêt Le stress au travail et la crainte du burn-out / Caroline Boulliat ; Claude Dussart ; Fabien Lafay ; Bernard Massoubre ; Catherine Massoubre in Soins cadres, Vol. 32, n° 141 (Février 2023)
PermalinkSuis-je seul au monde ? Séquences didactiques de philosophie / L. Matelart (1997)
PermalinkSur la perte d'autonomie consécutive à la maladie... Une approche philosophique / Jean-Michel Longneaux in Soins Palliatifs.be, 42 (Mars 2019)
PermalinkLa survie de la civilisation à l'épreuve de la recherche / F. Lalloue in La revue Francophone de Gériatrie & de Gérontologie, 100 (décembre 2003)
PermalinkSyllabus de philosophie I. / Jean-Luc Dubart
PermalinkLa technoscience : de l'origine du mot à ses usages actuels / G. Hottois in Recherche en soins infirmiers, 86 (septembre 2006)
PermalinkLa tentation de l'euthanasie: repères éthiques et expériences soignantes / Patrick Verspieren (2004)
PermalinkThe art of nursing: a pratical introduction / C. Cooper (2001)
PermalinkThérapies : soigner par la philosophie / Sandrine Warsztacki in En marche, 1657 (17 septembre2020)
PermalinkTous les hommes sont frères: vie et pensées du Mahatma Gandhi d'après ses oeuvres / Gandhi (1979)
PermalinkTraces de visages: lecture d'Emmanuel Levinas et de Sylvie Germain / L. Crommelinck (2005)
PermalinkLe transhumanisme / Xavier Dijon in Laennec, 2/2019 (Avril 2019)
PermalinkLe transhumanisme : brève esquisse pour mieux comprendre les théories de l'Homme 2.0 / Arnaud Temmerman in Ethica Clinica, 85 (Janvier 2017)
PermalinkLe travail / A. Jacquard in Perspective soignante, 18 (décembre 2003)
PermalinkLe travail peut-il être une expérience spirituelle? / Laurent Ledoux in Peoplesphere, 192 (Janvier 2015)
PermalinkTrois amis en quête de sagesse / Christophe André
PermalinkUmberto Eco. Dans la tête du lecteur / Nicolas Journet in Sciences Humaines, 286 (Novembre 2016)
PermalinkVaincre les peurs. La philosophie comme amour de la sagesse / L. Ferry (2006)
PermalinkLes valeurs de l'âge / M. Levet (2002)
PermalinkDes valeurs « enkystées », des intentions, des paroles creuses ? / Patrick Dham in Jusqu'à la mort accompagner la vie, 154 (Septembre 2023)
PermalinkLa vérité au malade : l'annonce diagnostique / N. Guerin in Perspective soignante, 36 (décembre 2009)
PermalinkVers un soin philosophique? / Alexis Ribereau in Médecine palliative, Vol.13, 3 (Juin 2014)
PermalinkLa vertu thérapeutique du récit de vie : illusion humaniste ou réalité d'un soin bien compris ? / Marie Gaille in Perspective soignante, 46 (Avril 2013)
PermalinkVie invisible - vivante présence / Valérie Julien Grésin in Perspective soignante, 67 (Avril 2020)
PermalinkUne vie pour se mettre au monde / M. De hennezel (2010)
PermalinkUne vie pour la vie: une morale de la communion des personnes / R. Troisfontaines (2007)
PermalinkUne violence incoercible, inopinée, catastrophique / PH Caster in Santé Mentale, 165 (Février 2012)
PermalinkLa visée éthique en santé : l’enseignement des conflits éthico-pratiques / Roland Chvetzoff in Ethique & Santé, Vol. 11, 3 (Septembre 2014)
PermalinkVisions depuis la maladie / Pont barcelo esteban in Perspective soignante, 37 (avril 2010)
PermalinkLe « vivant » : une métaphysique profane anti-thèse de la métaphysique religieuse / Patrick Nerhot in Médecine palliative, vol. 17, n° 1 (février 2018)
PermalinkVivre après l'alcool / Henri Gomez
PermalinkVivre ensemble, pour quoi faire ? / Laurent Bachler in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé, 95 (Octobre 2020)
PermalinkVivre notre mort en chrétien / Alexandre Ganoczy (2016)
PermalinkVivre sa maternité en pleine conscience : Exercices pratiques pour rester sereine durant sa grossesse et les premières années avec son enfant / Cassandra Vienten (2014)
PermalinkVladimir Jankélévitch, l'art de la fugue / Laurence Hansen-Love in Sciences Humaines, 346 (Avril 2022)
PermalinkVoici le temps du monde fini / A. Jacquard (1991)
PermalinkVous avez dit « technique » ? / Dominique FOLSCHEID in Médecine palliative, Vol. 20, n°1 (Février 2021)
Permalink"Et vous ? À quel stade de la dignité vous-en êtes ?" / Bertrand Quentin in La revue Francophone de Gériatrie & de Gérontologie, 215 (mai 2015)
PermalinkVoyage au bout de la nuit! / Thierry Collaud in Revue internationale de soins palliatifs, Vol.30, 1 (Mars 2015)
PermalinkLe voyage d'Hector ou la recherche du bonheur / F. Lelord (2004)
PermalinkVoyage intérieur (2006)
PermalinkVoyage de médecin : Petites histoires subjectives et nostalgiques de la médecine au XXe siècle / M Geoffroy in Perspective soignante, 39 (décembre 2010)
PermalinkWhat makes a ‘good’ birth? The Heidegger perspective: Jane's story (Part 1) / Thierry Robin in Vocation Sage-Femme, 133 (Juillet-Août 2018)
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