Centre de Documentation HELHa Tournai - Mouscron
Heures d'ouverture (période scolaire)
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- lundi : 9h30-12h30 et 13h00-17h00 - mardi: 9h00-12h30 et 13h00-17h00 - mercredi: 9h00-12h30 et 13h00-17h30 - jeudi: 9h00-12h30 et 13h00-17h00 - vendredi: 09h00-17h00 | - lundi: 9h00 à 12h30 et 13h00 à 17h15 - mardi: 13h00 à 17h15 - mercredi: 13h00 à 17h15 - jeudi : 13h00 à 17h15 - vendredi: 13h00 à 17h00 |
HORAIRE
Semaine du 29/04 au 12/05 à Tournai : Fermé (Vacances).
Semaine du 13/05 à Tournai : Horaire habituel.
Semaine du 22/04 à Tournai : Horaire habituel.
Semaine du 01/04 à Mouscron : Fermé lundi (Jour férié).
Semaine du 08/04 à Mouscron : Horaire habituel.
Semaine du 25/03 à Mouscron : Fermé lundi de 8h00 à 10h30.Fermé mercredi 27/03 de 13h00 à 15h00.
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Face aux défis de l’institution scolaire, l’école augmentée par le numérique / Serge Tisseron in Enfances & Psy, 75 (3/2017)
[article]
Titre : Face aux défis de l’institution scolaire, l’école augmentée par le numérique Type de document : texte imprimé Auteurs : Serge Tisseron, Auteur Année de publication : 2017 Article en page(s) : p. 108-115 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Apprentissage ; C:Citoyenneté ; E:Empathie ; I:Identité ; N:Numérique ; S:Savoir ; S:SocialisationRésumé : Le numérique bouleverse tous les domaines, avec des conséquences considérables sur l’état d’esprit des élèves. Les différents domaines concernés impliquent la relation aux savoirs, aux apprentissages, à l’identité et aux formes de la sociabilité. Répondre à ce défi n’est pas seulement nécessaire pour permettre aux élèves de retrouver le goût de l’école. C’est aussi la condition indispensable à la formation d’une citoyenneté active qui utilise le numérique dans le projet de connaître et de comprendre l’autre dans sa différence, et qui garantisse un fonctionnement démocratique durable de la société. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=36444
in Enfances & Psy > 75 (3/2017) . - p. 108-115[article] Face aux défis de l’institution scolaire, l’école augmentée par le numérique [texte imprimé] / Serge Tisseron, Auteur . - 2017 . - p. 108-115.
Langues : Français (fre)
in Enfances & Psy > 75 (3/2017) . - p. 108-115
Catégories : Alpha
A:Apprentissage ; C:Citoyenneté ; E:Empathie ; I:Identité ; N:Numérique ; S:Savoir ; S:SocialisationRésumé : Le numérique bouleverse tous les domaines, avec des conséquences considérables sur l’état d’esprit des élèves. Les différents domaines concernés impliquent la relation aux savoirs, aux apprentissages, à l’identité et aux formes de la sociabilité. Répondre à ce défi n’est pas seulement nécessaire pour permettre aux élèves de retrouver le goût de l’école. C’est aussi la condition indispensable à la formation d’une citoyenneté active qui utilise le numérique dans le projet de connaître et de comprendre l’autre dans sa différence, et qui garantisse un fonctionnement démocratique durable de la société. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=36444 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T007373 ENF Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Face à la plainte du patient : la compassion comme réponse / Adrien Utz in Krankenpflege - Soins infirmiers - Cure infermieristiche, 2016, 11 (Novembre 2016)
[article]
Titre : Face à la plainte du patient : la compassion comme réponse Type de document : texte imprimé Auteurs : Adrien Utz Année de publication : 2016 Article en page(s) : p. 59-61 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
C:Compassion ; D:Douleur ; E:Empathie ; R:Relation d'aide ; R:Relation soignant-soigné ; S:Soins infirmiers en psychiatrie ; S:Souffrance psychique ; S:Stress psychologiqueRésumé : Les lamentations constantes de certains patients en psychiatrie peuvent épuiser les soignants. La compassion, qui se distingue à la fois de la pitié et de la sympathie, peut alors être d'un grand secours. Une réflexion inspirée de la vie des héros grecs. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=33013
in Krankenpflege - Soins infirmiers - Cure infermieristiche > 2016, 11 (Novembre 2016) . - p. 59-61[article] Face à la plainte du patient : la compassion comme réponse [texte imprimé] / Adrien Utz . - 2016 . - p. 59-61.
Langues : Français (fre)
in Krankenpflege - Soins infirmiers - Cure infermieristiche > 2016, 11 (Novembre 2016) . - p. 59-61
Catégories : Alpha
C:Compassion ; D:Douleur ; E:Empathie ; R:Relation d'aide ; R:Relation soignant-soigné ; S:Soins infirmiers en psychiatrie ; S:Souffrance psychique ; S:Stress psychologiqueRésumé : Les lamentations constantes de certains patients en psychiatrie peuvent épuiser les soignants. La compassion, qui se distingue à la fois de la pitié et de la sympathie, peut alors être d'un grand secours. Une réflexion inspirée de la vie des héros grecs. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=33013 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité M004610 KRA Revue Mouscron Soins Infirmiers (M) Disponible Face au risque suicidaire des soignants / Marguerite Charazac-Brunel in Santé Mentale, 213 (Décembre 2016)
Exemplaires (2)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité M004634 SAN Revue Mouscron Soins Infirmiers (M) Disponible T006900 SAN Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Faire exister l'assentiment en unité de soins de longue durée et en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes / Georges Lambert in La revue de gériatrie, Vol. 48, 06 (juin 2023)
[article]
Titre : Faire exister l'assentiment en unité de soins de longue durée et en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes Type de document : texte imprimé Auteurs : Georges Lambert, Auteur Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 297-305 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
C:Choix libre et éclairé ; C:Communication non verbale ; C:Consentement ; D:Dépendance (autonomie) ; E:Empathie ; E:Equipe soignante ; E:Ethique ; E:Ethique clinique ; G:Gériatrie ; M:Maison de repos et de soins ; P:Personne âgéeRésumé : Si le consentement est le préalable à tout soin, son recueil est très problématique en unité de soins de longue durée et en établissement pour personnes âgées dépendantes. Il est le plus souvent remplacé - faute de mieux - par l'accord du tuteur, de la personne de confiance ou de la famille. La personne soignée est alors exclue des décisions qui la concernent. C'est un des regrets des gériatres de ces services. L'assentiment, plus respectueux, devrait remplacer le consentement. Mais il n'a pas été vraiment décrit. La proposition du présent article est de le considérer comme une traduction, élaborée par l'équipe soignante, grâce aux outils de la communication non verbale et de l'empathie, et contrôlée par une formalisation. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=52819
in La revue de gériatrie > Vol. 48, 06 (juin 2023) . - p. 297-305[article] Faire exister l'assentiment en unité de soins de longue durée et en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes [texte imprimé] / Georges Lambert, Auteur . - 2023 . - p. 297-305.
Langues : Français (fre)
in La revue de gériatrie > Vol. 48, 06 (juin 2023) . - p. 297-305
Catégories : Alpha
C:Choix libre et éclairé ; C:Communication non verbale ; C:Consentement ; D:Dépendance (autonomie) ; E:Empathie ; E:Equipe soignante ; E:Ethique ; E:Ethique clinique ; G:Gériatrie ; M:Maison de repos et de soins ; P:Personne âgéeRésumé : Si le consentement est le préalable à tout soin, son recueil est très problématique en unité de soins de longue durée et en établissement pour personnes âgées dépendantes. Il est le plus souvent remplacé - faute de mieux - par l'accord du tuteur, de la personne de confiance ou de la famille. La personne soignée est alors exclue des décisions qui la concernent. C'est un des regrets des gériatres de ces services. L'assentiment, plus respectueux, devrait remplacer le consentement. Mais il n'a pas été vraiment décrit. La proposition du présent article est de le considérer comme une traduction, élaborée par l'équipe soignante, grâce aux outils de la communication non verbale et de l'empathie, et contrôlée par une formalisation. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=52819 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T010015 REV Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Faire de la musique avec le jeune enfant, une partition éphémère / Philippe BOUTELOUP in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé, n° 99 (Décembre 2021)
[article]
Titre : Faire de la musique avec le jeune enfant, une partition éphémère Type de document : texte imprimé Auteurs : Philippe BOUTELOUP, Auteur ; Stève Thoraud, Auteur Année de publication : 2021 Article en page(s) : p.172-174 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
C:Chant ; C:Crèche ; E:Empathie ; E:Enfant ; J:Jeune enfant ; M:Musique ; N:Neurone ; S:Son ; S:SubjectivitéRésumé : L’arrivée d’un enfant est synonyme de nouvelle partition, que l’on aura le périlleux privilège d’écrire et d’exécuter simultanément.
Mon premier fils naît : incrédulité, étonnement, émotions. Mais, mais, mais… il a quelques difficultés à respirer et doit filer en soins intensifs dans un autre hôpital. Je suivrai l’ambulance, et sa maman devra rester à la maternité. Choc ! Je pénètre dans la salle des incubateurs qui sont comme des refuges pour ces bébés branchés. Ici, les bips réduisent le silence au silence, et mon fils pleure, seul parmi les autres dans sa coquille de plastique. Je m’approche et lui tends mon doigt, qu’il saisit. Je chante alors, à travers mes sanglots de jeune papa désemparé, tout ce que je lui ai chanté durant ces derniers mois, lors de ces instants étranges où je m’adressais au ventre de sa maman : berceuses, comptines, chansons françaises et d’ailleurs. Mon fils cesse bien vite ses pleurs, tourne sa petite tête vers moi et une éternité passera, en musique. Notre partition avait commencé à s’écrire et à se jouer avant la naissance, in utero, à travers les chants, mais aussi les mots et les caresses sur le ventre, tout ce qui fut pénétré d’une intention vers ce bébé à naître, lui répondant à coups de pied. Une fois celui-ci accueilli dans sa famille, la partition continue, imparfaite mais toujours juste. Durant ce moment en soins intensifs, j’ai chanté les mêmes chansons que pendant la grossesse, mais l’arrangement était chamboulé, sans fioriture, avec un fort flot émotionnel : une partition en réinvention instantanée.
Pâte à modeler
Faire de la musique avec de très jeunes enfants nous demande de prendre cette métaphore de la partition au sens propre, et le paradoxe est que nous la composons et la jouons dans le même temps. Bien sûr nous apprenons et répétons des chansons faites de mélodies et de rythmes, de technique vocale et instrumentale, mais elles se réinventent toujours un peu en face au tout jeune enfant, elles deviennent, si on l’accepte, malléables, extensibles ou rétractables, une matière souple : « La musique est l’art de jouer avec les sons comme on joue avec de la pâte à modeler.
L’enfant-instrument participe à l’arrangement musical, y ajoute sa voix, son timbre, ses nuances et variations, et nous enjoint d’improviser.
Musique en crèche
Avec ma collègue musicienne, nous chantons « La pluie » : « Me voilà trempé, de la tête jusqu’aux… », la phrase reste en suspens, invitant les enfants à la terminer. Nous prenons la forme interrogative : «… jusqu’aux ? » Le temps s’étire, le silence semble long, trop long pour le musicien en déroute, tout bousculé qu’il est par cette imperfection rythmique. Nous répétons : « jusqu’aux ? », et la réponse arrive enfin : « … pieds ! » Elle est parfois inattendue et surprenante, comme ici : « Monsieur Pouce part en voyage, l’index porte sa valise, le majeur porte son manteau, l’annulaire porte son chapeau, petit auriculaire ne porte rien du tout, il court et court derrière comme un petit… doudou ! » nous répondra une petite fille, au lieu du « toutou ». Réécriture immédiate et créative ! Il existe beaucoup de chansons dans le répertoire jeune public qui sont propices au changement des paroles, ce qui est déjà un acte créatif partagé. Et quand la réponse ne vient pas, il faut parfois conclure soi-même, un peu frustré, accepter ce que l’on pourrait prendre pour un échec si l’on était mal avisé : « La véritable musique est le silence, et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence », disait Miles Davis. Une phrase à méditer pour tout musicien intervenant auprès de jeunes enfants ; car veut-on la réponse à tout prix, ou bien le jeu qui consiste à l’attendre ensemble, à sculpter le silence dans un même élan, tous à l’écoute, ouverts à la surprise ?
Une petite fille veut absolument toucher ma guitare quand je chante en m’accompagnant. Elle délaisse les petits instruments à disposition, pourtant investis par les autres enfants du groupe, car elle veut gratter, comme moi. Ses mains au format xxs se mêlent aux miennes, je ne peux bientôt plus jouer correctement, ma partition se réécrit sous mes yeux, je dois vite la retranscrire. Je garde la main gauche pour jouer les accords et abandonne l’usage de la droite, c’est la jeune fille qui gratte seule les cordes dorénavant. Je règle mon chant sur le rythme de sa main, la chanson ralentit, accélère, je m’adapte mais je crois que l’enfant s’adapte aussi, nous nous accordons, et le morceau prend une tournure inattendue, avec une guitare jouée à deux.
Même pattern
Nous savons aujourd’hui l’importance des neurones-miroirs dans l’intersubjectivité, cette capacité à imiter l’autre dans un processus empathique, cet accordage non seulement affectif mais aussi gestuel. Daniel Stern nous éclaire, tout en métaphore musicale : « Si vous me regardez attentivement quand je fais un geste, ce sont vos neurones-miroirs qui vont décharger, et décharger selon le pattern exact de mon mouvement, comme si vous aviez fait ce mouvement vous-même. Cela revient à dire que vous faites l’expérience virtuelle de participer à mon action. »
Et du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Pour que cette rencontre et cette expérience sensorielle soient possibles, le musicien intervenant doit abandonner ses réflexes de perfection rythmique et de justesse, il doit ouvrir la porte à l’attente, à la digression, il doit partager avec l’enfant la plume qui écrit l’instant.
Un bébé de 5 mois est allongé sur le ventre, sur un tapis au milieu d’autres enfants et d’assistantes maternelles. Il s’agite et commence à pleurer. Ma collègue musicienne s’agenouille tout près de lui avec sa sanza (un piano à pouce, instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest). Elle s’adresse à lui, non seulement à travers les sons de l’instrument mais aussi avec tout son corps qui est recroquevillé vers le bébé, comme en miroir. Celui-ci tourne la tête, se calme, écoute attentivement, intensément. L’accordage se fait rapidement, l’échange se traduit également dans le regard et dans les mains de bébé qui s’agitent, comme pour jouer la sanza, lui aussi. Ce moment durera une minute peut-être, avant de nouveaux signes d’agitation (l’heure du repas approchait), mais il fut d’une richesse incroyable, simple et authentique.
Qui dirige ?
Je finirai avec cette expérience vécue en service de réanimation pédiatrique au chu de Strasbourg Hautepierre, en écho à celle du jeune papa que j’ai contée plus haut. La petite Judith, un mois à peine, est branchée, intubée et reste seule après le départ de l’infirmière. Guitare à la main, je me présente à la porte de sa chambre et n’en mène pas large. Des sons rauques émanent de ce petit corps malmené, l’émotion m’étreint car l’écho de cette situation est fort en moi. Je ne sais quoi jouer, l’infirmière ne m’a pas donné de consigne particulière, comme un éventuel besoin de stimulation ou de calme. Je n’ai que l’intention de créer un moment de plaisir, alors je me lance… Je ne me souviens plus du répertoire chanté ce jour-là, mais je me souviens très nettement de l’accordage entre Judith et moi, de l’improvisation, de cette partition éphémère écrite et jouée à deux voix, ajustée au gré d’un mouvement de ses doigts, d’un rythme de ma guitare, de l’ouverture de sa bouche, d’un chant que je murmure… Je me demande encore qui était le chef d’orchestre.
Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49127
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.172-174[article] Faire de la musique avec le jeune enfant, une partition éphémère [texte imprimé] / Philippe BOUTELOUP, Auteur ; Stève Thoraud, Auteur . - 2021 . - p.172-174.
Langues : Français (fre)
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.172-174
Catégories : Alpha
C:Chant ; C:Crèche ; E:Empathie ; E:Enfant ; J:Jeune enfant ; M:Musique ; N:Neurone ; S:Son ; S:SubjectivitéRésumé : L’arrivée d’un enfant est synonyme de nouvelle partition, que l’on aura le périlleux privilège d’écrire et d’exécuter simultanément.
Mon premier fils naît : incrédulité, étonnement, émotions. Mais, mais, mais… il a quelques difficultés à respirer et doit filer en soins intensifs dans un autre hôpital. Je suivrai l’ambulance, et sa maman devra rester à la maternité. Choc ! Je pénètre dans la salle des incubateurs qui sont comme des refuges pour ces bébés branchés. Ici, les bips réduisent le silence au silence, et mon fils pleure, seul parmi les autres dans sa coquille de plastique. Je m’approche et lui tends mon doigt, qu’il saisit. Je chante alors, à travers mes sanglots de jeune papa désemparé, tout ce que je lui ai chanté durant ces derniers mois, lors de ces instants étranges où je m’adressais au ventre de sa maman : berceuses, comptines, chansons françaises et d’ailleurs. Mon fils cesse bien vite ses pleurs, tourne sa petite tête vers moi et une éternité passera, en musique. Notre partition avait commencé à s’écrire et à se jouer avant la naissance, in utero, à travers les chants, mais aussi les mots et les caresses sur le ventre, tout ce qui fut pénétré d’une intention vers ce bébé à naître, lui répondant à coups de pied. Une fois celui-ci accueilli dans sa famille, la partition continue, imparfaite mais toujours juste. Durant ce moment en soins intensifs, j’ai chanté les mêmes chansons que pendant la grossesse, mais l’arrangement était chamboulé, sans fioriture, avec un fort flot émotionnel : une partition en réinvention instantanée.
Pâte à modeler
Faire de la musique avec de très jeunes enfants nous demande de prendre cette métaphore de la partition au sens propre, et le paradoxe est que nous la composons et la jouons dans le même temps. Bien sûr nous apprenons et répétons des chansons faites de mélodies et de rythmes, de technique vocale et instrumentale, mais elles se réinventent toujours un peu en face au tout jeune enfant, elles deviennent, si on l’accepte, malléables, extensibles ou rétractables, une matière souple : « La musique est l’art de jouer avec les sons comme on joue avec de la pâte à modeler.
L’enfant-instrument participe à l’arrangement musical, y ajoute sa voix, son timbre, ses nuances et variations, et nous enjoint d’improviser.
Musique en crèche
Avec ma collègue musicienne, nous chantons « La pluie » : « Me voilà trempé, de la tête jusqu’aux… », la phrase reste en suspens, invitant les enfants à la terminer. Nous prenons la forme interrogative : «… jusqu’aux ? » Le temps s’étire, le silence semble long, trop long pour le musicien en déroute, tout bousculé qu’il est par cette imperfection rythmique. Nous répétons : « jusqu’aux ? », et la réponse arrive enfin : « … pieds ! » Elle est parfois inattendue et surprenante, comme ici : « Monsieur Pouce part en voyage, l’index porte sa valise, le majeur porte son manteau, l’annulaire porte son chapeau, petit auriculaire ne porte rien du tout, il court et court derrière comme un petit… doudou ! » nous répondra une petite fille, au lieu du « toutou ». Réécriture immédiate et créative ! Il existe beaucoup de chansons dans le répertoire jeune public qui sont propices au changement des paroles, ce qui est déjà un acte créatif partagé. Et quand la réponse ne vient pas, il faut parfois conclure soi-même, un peu frustré, accepter ce que l’on pourrait prendre pour un échec si l’on était mal avisé : « La véritable musique est le silence, et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence », disait Miles Davis. Une phrase à méditer pour tout musicien intervenant auprès de jeunes enfants ; car veut-on la réponse à tout prix, ou bien le jeu qui consiste à l’attendre ensemble, à sculpter le silence dans un même élan, tous à l’écoute, ouverts à la surprise ?
Une petite fille veut absolument toucher ma guitare quand je chante en m’accompagnant. Elle délaisse les petits instruments à disposition, pourtant investis par les autres enfants du groupe, car elle veut gratter, comme moi. Ses mains au format xxs se mêlent aux miennes, je ne peux bientôt plus jouer correctement, ma partition se réécrit sous mes yeux, je dois vite la retranscrire. Je garde la main gauche pour jouer les accords et abandonne l’usage de la droite, c’est la jeune fille qui gratte seule les cordes dorénavant. Je règle mon chant sur le rythme de sa main, la chanson ralentit, accélère, je m’adapte mais je crois que l’enfant s’adapte aussi, nous nous accordons, et le morceau prend une tournure inattendue, avec une guitare jouée à deux.
Même pattern
Nous savons aujourd’hui l’importance des neurones-miroirs dans l’intersubjectivité, cette capacité à imiter l’autre dans un processus empathique, cet accordage non seulement affectif mais aussi gestuel. Daniel Stern nous éclaire, tout en métaphore musicale : « Si vous me regardez attentivement quand je fais un geste, ce sont vos neurones-miroirs qui vont décharger, et décharger selon le pattern exact de mon mouvement, comme si vous aviez fait ce mouvement vous-même. Cela revient à dire que vous faites l’expérience virtuelle de participer à mon action. »
Et du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Pour que cette rencontre et cette expérience sensorielle soient possibles, le musicien intervenant doit abandonner ses réflexes de perfection rythmique et de justesse, il doit ouvrir la porte à l’attente, à la digression, il doit partager avec l’enfant la plume qui écrit l’instant.
Un bébé de 5 mois est allongé sur le ventre, sur un tapis au milieu d’autres enfants et d’assistantes maternelles. Il s’agite et commence à pleurer. Ma collègue musicienne s’agenouille tout près de lui avec sa sanza (un piano à pouce, instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest). Elle s’adresse à lui, non seulement à travers les sons de l’instrument mais aussi avec tout son corps qui est recroquevillé vers le bébé, comme en miroir. Celui-ci tourne la tête, se calme, écoute attentivement, intensément. L’accordage se fait rapidement, l’échange se traduit également dans le regard et dans les mains de bébé qui s’agitent, comme pour jouer la sanza, lui aussi. Ce moment durera une minute peut-être, avant de nouveaux signes d’agitation (l’heure du repas approchait), mais il fut d’une richesse incroyable, simple et authentique.
Qui dirige ?
Je finirai avec cette expérience vécue en service de réanimation pédiatrique au chu de Strasbourg Hautepierre, en écho à celle du jeune papa que j’ai contée plus haut. La petite Judith, un mois à peine, est branchée, intubée et reste seule après le départ de l’infirmière. Guitare à la main, je me présente à la porte de sa chambre et n’en mène pas large. Des sons rauques émanent de ce petit corps malmené, l’émotion m’étreint car l’écho de cette situation est fort en moi. Je ne sais quoi jouer, l’infirmière ne m’a pas donné de consigne particulière, comme un éventuel besoin de stimulation ou de calme. Je n’ai que l’intention de créer un moment de plaisir, alors je me lance… Je ne me souviens plus du répertoire chanté ce jour-là, mais je me souviens très nettement de l’accordage entre Judith et moi, de l’improvisation, de cette partition éphémère écrite et jouée à deux voix, ajustée au gré d’un mouvement de ses doigts, d’un rythme de ma guitare, de l’ouverture de sa bouche, d’un chant que je murmure… Je me demande encore qui était le chef d’orchestre.
Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49127 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T009429 SPI Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Fatigue compassionnelle : quand l’empathie se retourne contre le soignant (3/4) / Philippe Zawieja in Soins cadres, 103 (Septembre 2017)
PermalinkFatigue compassionnelle et traumatisme vicariant chez les soignants / Marion BORENSTEIN in Soins Pédiatrie/Puériculture, 304 (Septembre - Octobre 2018)
PermalinkFatigue d'empathie et prise en soin psychiatrique du sujet âgé / Cyril Hazif-Thomas in Soins gérontologie, 115 (Septembre-Octobre 2015)
PermalinkUne fenêtre dans le cadre / Christophe Malinowski in Santé Mentale, 244 (Janvier 2020)
PermalinkFrustration, manque et séparation / Olivier Douville in Santé Mentale, 281 (Octobre 2023)
PermalinkGarry Ridge, CEO de WD-40: « L’empathie est la pierre angulaire d’un leadership serviteur » / Christophe Lo Giudice in HR.Square, 39 (Mars-avril 2021)
PermalinkGroupes Balint de Formation à la Relation Thérapeutique chez les étudiants en 4e année de médecine. Effets sur l’empathie clinique par un essai randomisé multicentrique contrôlé / P. Jaury in Psycho-Oncologie, Vol. 12, 1 (Mars 2018)
PermalinkHabiter le soin pour soigner l'habitat ? / Lucie Girardon in Santé Mentale, 228 (Mai 2018)
PermalinkHandicap, perte d'autonomie - Oser accompagner avec empathie / Marcel Nuss (2016)
Permalink"Harcèlement scolaire". Des annonces politiques au travail de terrain / Jean-Pierre Benoit in Enfances & Psy, N° 98 (Décembre 2023)
PermalinkHarcèlement scolaire : les raisons de la colère, les réponses de la raison / Jean-Christophe Azorin in La revue de Santé Scolaire et Universitaire, 86 (Mars-Avril)
Permalink"L'hôpital est un haut lieu de spiritualité" / Marie-Capucine Diss in L'infirmière magazine, 352-353 (1er octobre 2014)
PermalinkDe l’identification à la distanciation : le ressenti des équipes soignantes lors de la prise en charge de la douleur des patients en fin de vie en EHPAD / Muriel Descloux in Médecine palliative, vol. 19, 04 (Août-septembre 2020)
PermalinkImaginer un futur souhaitable en redonnant de la valeur au soin / Mélissa Petit in Soins, 848 (Septembre 2020)
PermalinkImpacts de la crise sanitaire sur la démarche palliative / Anne-Sophie Lefaucheur in Soins, n°855 (Mai 2021)
PermalinkL’infirmière coordinatrice, un maillon essentiel dans la chaîne du don d’organes et de tissus / Aimie Douceron in La revue de l'infirmière, 267 (Janvier 2021)
PermalinkInformer avec bienveillance : expérience autour du cancer du sein / Anne Berger in L'aide-soignante, Vol. 36, n°242 (Décembre 2022)
PermalinkL'intelligence émotionnelle, un outil du soin / Margot Phaneuf in Santé Mentale, 177 (Avril 2013)
PermalinkL'intelligence émotionnelle pour les nuls / Steven J. Stein (2023)
PermalinkL'intelligence sociale. Le nouvel art des relations humaines / Karl Albrecht (2007)
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