[article]
Titre : |
Enseigner à penser critiquement pour intervenir socialement |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Ina Motoi |
Année de publication : |
2023 |
Note générale : |
Issu du dossier "Questionner les philosophies de l’intervention et de la formation sociales" |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Action sociale Action sociale -- Pratique Aide sociale Réflexivité (philosophie) Travailleurs sociaux Travailleurs sociaux -- Formation Travailleurs sociaux -- Pratique Liberté d'expression Échange de savoirs Esprit critique Analyse institutionnelle |
Résumé : |
"En travail social, les descriptifs des cours emploient souvent les termes d’esprit critique, d’analyse critique, de réflexion critique. Comment cette dimension critique est-elle prise en compte lors de la formation offerte ? Valorise-t-elle le jugement professionnel des travailleurs sociaux, leur perspective disciplinaire et leur éthique professionnelle, ainsi que la place qu’ils occupent dans la société ? Ou bien enseignons-nous l’idéologie managériale productiviste qui accélère sans cesse la cadence de leur rythme de travail à l’aide de protocoles et de logiciel ? De la sorte, mettons-nous l’accent, avant tout, sur les résultats à obtenir aux dépens des besoins des humains et du processus réflexif nécessaire pour les comprendre afin d’agir en conséquenc ? En lien avec les multiples témoignages des étudiants, doit-on parler de l’industrialisation actuelle de l’intervention sociale pour reconnaître et saisir comment celle-ci fait violence aux humains, intervenants et personnes accompagnées ?
D’autre part, plusieurs angles de vue, et surtout pas un seul, s’ouvrent sur les mêmes situations. Différentes modalités de réflexivité ou perspectives critiques sont enseignées pour comprendre les personnes à accompagner et ne pas leur imposer un dogme posé comme seule vérité ou raisonnement possible : la pratique réflexive, la conscientisation, la critique sociale, la pensée critique dialogique et la délibération éthique (Motoi, 2014, 2016, 2020). Le rôle critique de chacune se complexifie en s’approfondissant par la continuation de l’une dans l’autre. Dans ce sens, ces perspectives rendent visibles « la contradiction ample entre rectitude politique et pensée critique », et « la tension forte entre liberté de pensée [et de conscience] et justice administré » (Motoi, 2014, p. 8). Elles s’appuient sur deux cheminements de la pensée qui participent à la construction du rapport direct de l’étudiant au savoir : le cheminement d’une pensée naïve à une pensée réflexive et celui d’une pensée réflexive à une pensée critique dialogique. Ce qui en découle, « n’est pas un produit ou un résultat, mais un processus » (Daniel, dans Kpazaï, 2015, p. 49) d’une pensée réflexive qui cherche à saisir son contexte d’émergence sociohistorique et à se développer comme pensée critique dialogique qui est intersubjective. Ce qui lie les individus cognitivement, mais aussi socialement. Ce qui est aussi posé comme une responsabilité citoyenne partagée en travail social." |
Note de contenu : |
Bibliographie |
En ligne : |
https://journals.openedition.org/sas/2885 |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=113135 |
in Sciences et Actions Sociales (SAS) [périodique éléctronique] > 19 (2023)
[article] Enseigner à penser critiquement pour intervenir socialement [document électronique] / Ina Motoi . - 2023. Issu du dossier "Questionner les philosophies de l’intervention et de la formation sociales" Langues : Français ( fre) in Sciences et Actions Sociales (SAS) [périodique éléctronique] > 19 (2023)
Mots-clés : |
Action sociale Action sociale -- Pratique Aide sociale Réflexivité (philosophie) Travailleurs sociaux Travailleurs sociaux -- Formation Travailleurs sociaux -- Pratique Liberté d'expression Échange de savoirs Esprit critique Analyse institutionnelle |
Résumé : |
"En travail social, les descriptifs des cours emploient souvent les termes d’esprit critique, d’analyse critique, de réflexion critique. Comment cette dimension critique est-elle prise en compte lors de la formation offerte ? Valorise-t-elle le jugement professionnel des travailleurs sociaux, leur perspective disciplinaire et leur éthique professionnelle, ainsi que la place qu’ils occupent dans la société ? Ou bien enseignons-nous l’idéologie managériale productiviste qui accélère sans cesse la cadence de leur rythme de travail à l’aide de protocoles et de logiciel ? De la sorte, mettons-nous l’accent, avant tout, sur les résultats à obtenir aux dépens des besoins des humains et du processus réflexif nécessaire pour les comprendre afin d’agir en conséquenc ? En lien avec les multiples témoignages des étudiants, doit-on parler de l’industrialisation actuelle de l’intervention sociale pour reconnaître et saisir comment celle-ci fait violence aux humains, intervenants et personnes accompagnées ?
D’autre part, plusieurs angles de vue, et surtout pas un seul, s’ouvrent sur les mêmes situations. Différentes modalités de réflexivité ou perspectives critiques sont enseignées pour comprendre les personnes à accompagner et ne pas leur imposer un dogme posé comme seule vérité ou raisonnement possible : la pratique réflexive, la conscientisation, la critique sociale, la pensée critique dialogique et la délibération éthique (Motoi, 2014, 2016, 2020). Le rôle critique de chacune se complexifie en s’approfondissant par la continuation de l’une dans l’autre. Dans ce sens, ces perspectives rendent visibles « la contradiction ample entre rectitude politique et pensée critique », et « la tension forte entre liberté de pensée [et de conscience] et justice administré » (Motoi, 2014, p. 8). Elles s’appuient sur deux cheminements de la pensée qui participent à la construction du rapport direct de l’étudiant au savoir : le cheminement d’une pensée naïve à une pensée réflexive et celui d’une pensée réflexive à une pensée critique dialogique. Ce qui en découle, « n’est pas un produit ou un résultat, mais un processus » (Daniel, dans Kpazaï, 2015, p. 49) d’une pensée réflexive qui cherche à saisir son contexte d’émergence sociohistorique et à se développer comme pensée critique dialogique qui est intersubjective. Ce qui lie les individus cognitivement, mais aussi socialement. Ce qui est aussi posé comme une responsabilité citoyenne partagée en travail social." |
Note de contenu : |
Bibliographie |
En ligne : |
https://journals.openedition.org/sas/2885 |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=113135 |
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