[article]
Titre : |
Transmission respiratoire : vers de nouvelles recommandations |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Olivia Keita-Perse, Auteur |
Année de publication : |
2024 |
Article en page(s) : |
p. 129-132 |
Note générale : |
Doi : 10.25329/hy_xxxii_2_keita-perse |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Alpha A:Air ; G:Goutte ; P:Prévention ; R:Recommandation ; R:Risque infectieux ; T:Transmission ; V:Ventilation
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Résumé : |
Depuis Hippocrate et sa théorie des « miasmes » transmis par l’air et occasionnant des maladies, les connaissances scientifiques relatives aux mécanismes de transmission des maladies infectieuses ont connu des progrès extraordinaires, avec des succès dans la prévention, comme lors de l’épidémie de choléra à Londres stoppée par John Snow (non, pas le héros de Games of Thrones, qui n’avait lui à sa disposition qu’une épée !), et des avancées majeures sur l’implication des micro-organismes dans la genèse des maladies infectieuses. À la fin du XIXe siècle, les expériences de Pasteur, Yersin, Koch puis surtout Flügge, avec ses travaux sur les sécrétions respiratoires et ses fameuses « gouttelettes » humides ou sèches, ont ouvert la voie à la notion de dichotomie de cette transmission par voie respiratoire, proposée par Wells et son épouse au début de XXe siècle (1934). Bien que très (trop) simplificatrice, cette dichotomie est finalement adoptée des décennies plus tard sous la forme d’une classification déformée et arbitraire des particules aéroportées selon leur taille, en gouttelettes respiratoires de grande taille (>5-10 μm, sédimentant au sol sur une distance <2 m) ou aérosols de petite taille (<5 μm, pouvant rétrécir par dessiccation, rester en suspension dans l’air et se déplacer sur de grandes distances) [1]. Elle sera la fondation de la position des Centers for Disease Control and Prevention1 (CDC), puis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui classent les micro-organismes à transmission aéroportée en accord avec cette dichotomie arbitraire, et y associent des mesures de prévention spécifiques : transmission par les « gouttelettes respiratoires » pour les particules infectieuses >5 μm dont la prévention nécessite soit une distanciation physique de >1 m (voire 2 m pour les CDC), soit le port d’un masque à usage médical en cas de contact rapproché ; transmission par les « aérosols » (ou transmission « air ») pour les particules infectieuses <5 μm nécessitant le port d’un appareil de protection respiratoire de type FFP2. Dans son guide de recommandations pour la prévention de la transmission croisée par voie respiratoire air ou gouttelettes paru en 2013, la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) proposait des mesures de prévention en accord avec cette dichotomie [1]. Cependant, la récente crise sanitaire liée à la Covid-193 a « challengé », voire contesté, cette dichotomie et de nombreux articles scientifiques ont souligné et encore éclairci les mécanismes de la transmission aéroportée et la notion de continuum de tailles de gouttes respiratoires piégées, et précisé la modélisation de leur transport dans un nuage d’air turbulent et son évolution selon les conditions environnementales notamment. À l’issue de cette crise et pour en tirer des conclusions constructives, la SF2H a donc décidé d’approfondir le travail et de réactualiser ses recommandations de 2013 pour la prévention de la transmission par voie respiratoire air ou gouttelettes, et de s’appuyer sur deux piliers qui ont émergé des recommandations des experts internationaux : sortir de la dichotomie et baser la prévention sur une analyse de risque. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=54994 |
in Hygiènes > Vol. XXXII - n°2 (Mai 2024) . - p. 129-132
[article] Transmission respiratoire : vers de nouvelles recommandations [texte imprimé] / Olivia Keita-Perse, Auteur . - 2024 . - p. 129-132. Doi : 10.25329/hy_xxxii_2_keita-perse Langues : Français ( fre) in Hygiènes > Vol. XXXII - n°2 (Mai 2024) . - p. 129-132
Catégories : |
Alpha A:Air ; G:Goutte ; P:Prévention ; R:Recommandation ; R:Risque infectieux ; T:Transmission ; V:Ventilation
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Résumé : |
Depuis Hippocrate et sa théorie des « miasmes » transmis par l’air et occasionnant des maladies, les connaissances scientifiques relatives aux mécanismes de transmission des maladies infectieuses ont connu des progrès extraordinaires, avec des succès dans la prévention, comme lors de l’épidémie de choléra à Londres stoppée par John Snow (non, pas le héros de Games of Thrones, qui n’avait lui à sa disposition qu’une épée !), et des avancées majeures sur l’implication des micro-organismes dans la genèse des maladies infectieuses. À la fin du XIXe siècle, les expériences de Pasteur, Yersin, Koch puis surtout Flügge, avec ses travaux sur les sécrétions respiratoires et ses fameuses « gouttelettes » humides ou sèches, ont ouvert la voie à la notion de dichotomie de cette transmission par voie respiratoire, proposée par Wells et son épouse au début de XXe siècle (1934). Bien que très (trop) simplificatrice, cette dichotomie est finalement adoptée des décennies plus tard sous la forme d’une classification déformée et arbitraire des particules aéroportées selon leur taille, en gouttelettes respiratoires de grande taille (>5-10 μm, sédimentant au sol sur une distance <2 m) ou aérosols de petite taille (<5 μm, pouvant rétrécir par dessiccation, rester en suspension dans l’air et se déplacer sur de grandes distances) [1]. Elle sera la fondation de la position des Centers for Disease Control and Prevention1 (CDC), puis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui classent les micro-organismes à transmission aéroportée en accord avec cette dichotomie arbitraire, et y associent des mesures de prévention spécifiques : transmission par les « gouttelettes respiratoires » pour les particules infectieuses >5 μm dont la prévention nécessite soit une distanciation physique de >1 m (voire 2 m pour les CDC), soit le port d’un masque à usage médical en cas de contact rapproché ; transmission par les « aérosols » (ou transmission « air ») pour les particules infectieuses <5 μm nécessitant le port d’un appareil de protection respiratoire de type FFP2. Dans son guide de recommandations pour la prévention de la transmission croisée par voie respiratoire air ou gouttelettes paru en 2013, la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) proposait des mesures de prévention en accord avec cette dichotomie [1]. Cependant, la récente crise sanitaire liée à la Covid-193 a « challengé », voire contesté, cette dichotomie et de nombreux articles scientifiques ont souligné et encore éclairci les mécanismes de la transmission aéroportée et la notion de continuum de tailles de gouttes respiratoires piégées, et précisé la modélisation de leur transport dans un nuage d’air turbulent et son évolution selon les conditions environnementales notamment. À l’issue de cette crise et pour en tirer des conclusions constructives, la SF2H a donc décidé d’approfondir le travail et de réactualiser ses recommandations de 2013 pour la prévention de la transmission par voie respiratoire air ou gouttelettes, et de s’appuyer sur deux piliers qui ont émergé des recommandations des experts internationaux : sortir de la dichotomie et baser la prévention sur une analyse de risque. |
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http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=54994 |
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