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Auteur Dominique Ratia-Armengol |
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La parole ne se prescrit pas ! / Servane Legrand in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé, n° 99 (Décembre 2021)
[article]
Titre : La parole ne se prescrit pas ! Type de document : texte imprimé Auteurs : Servane Legrand, Auteur ; Dominique Ratia-Armengol, Auteur ; Claire Vicente-Brion, Auteur Année de publication : 2021 Article en page(s) : p.169-193 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
C:Consultation ; C:Covid-19 ; D:Dépression ; E:Enfant ; E:Épidémie ; L:Littérature ; P:Parent ; P:Parole ; P:Psychologue ; R:Relation d'aide ; R:Remboursement ; S:Souffrance psychique ; S:Soutien psychologiqueRésumé : À l’heure où nous écrivons, les éditions érès s’apprêtent à republier Des psychologues auprès des tout-petits, pour quoi faire ?, ouvrage datant de 2006, fruit d’un recueil d’articles sous la direction de D. Delouvin.
Cette réédition trouve en cette période toute sa pertinence, au regard de la crise pandémique qui a fait surgir dans la conscience collective la nécessité d’une aide psychologique, voire de demandes quand elles émergent…
Devant cette nouvelle confrontation au réel de la mortalité de tout un chacun, la douce illusion de notre toute-puissance humaine à nous protéger de tous les dangers a été effractée, laissant place à de sourdes inquiétudes, des souffrances et des angoisses indicibles. Les traitements successifs de confinement de la Covid-19 et leurs conséquences ont engendré une hausse des états dépressifs, laquelle a mis le focus sur la souffrance des individus, du plus petit au plus grand, du bébé à l’adulte en passant par l’adolescent, sans oublier les « invisibles », plus que délaissés !
Le ministère de la Santé, sur la sellette de la pandémie et de ses effets désorganisateurs psycho-socio-économiques, ne pouvait pas mieux faire que de prendre en compte cet état des lieux, celui de la réalité quotidienne de ses jeunes citoyens dont la souffrance psychique peut mener entre autres à la dépression, et pour certains, jusqu’au suicide. Dans le contexte actuel, alerté par les services hospitaliers et le corps médical, l’État s’est emparé du problème, mais sans consulter les instances professionnelles ni les sociétés savantes de psychologues, en accélérant ses orientations autour de la prise en charge des consultations par des psychologues libéraux.
État « expert », il a rédigé une loi en faveur du remboursement de consultations psychologiques. Pas étonnant que, à procéder de la sorte, cette décision déclenche une levée de boucliers de la part de l’ensemble du corps des professionnels, psychologues, psychothérapeutes, et psychanalystes !
Est-ce scandaleux que de permettre à tout citoyen d’avoir accès à un traitement psychologique, dans le privé, l’accès étant facilité par un remboursement au moins partiel, et non dans le public, notamment quand l’attente y est en moyenne d’un an ? Non, bien sûr, et si les psychologues s’accordent à soutenir ce remboursement allant dans le sens d’une plus grande égalité devant l’accès aux soins psychiques, ce n’est pas au prix d’une restriction de liberté des patients, qui doivent alors en passer par tout un dispositif, dont leur médecin, pour y avoir droit. En effet, le médecin devra évaluer le bien-fondé de la consultation psychologique avant de la prescrire, le patient devant ensuite « choisir » un psychologue dans une liste préétablie ! Mais sur quels critères, et établie par qui ?
Autrement dit, les décisions thérapeutiques seront ainsi dictées à l’avance par cet arrêté gouvernemental, contrevenant à la pratique à la fois des médecins et des psychologues, ainsi qu’à leurs déontologies respectives.
Exit les connaissances et l’éthique propre au métier, le praticien n’est plus responsable de ses décisions d’orientation dans le soin et le suivi, la référence est la grille unique proposée par les services de l’État.
Adultes déboussolés, les parents, désemparés, se tournent actuellement, quand cela leur est possible financièrement, vers des psychologues en libéral pour leur enfant. Ils sont en confiance, aujourd’hui, et attentifs à son développement psychoaffectif. Et, de nos jours, s’adresser à un psychologue n’est plus (ou moins en tout cas) associé d’emblée à la maladie mentale.
Le psychologue clinicien est à juste titre celui « avec qui… », celui à qui on peut dire ce qui fait mal et qui peut l’entendre, au-delà des symptômes du corps. Mais il ne suffit pas de dire pour que « ça aille mieux » et que la souffrance se taise ! Cette « vertu » de la parole, aujourd’hui amplement relayée, n’est pas magique. La parole et son corollaire, l’écoute, relèvent d’un traitement thérapeutique dont le dispositif est de la responsabilité du clinicien. Cette possibilité de rencontre et d’écoute, si elle peut être suggérée parfois par tout professionnel, ne se prescrit pas comme un médicament.
La parole ne se prescrit pas… Elle s’invite dans l’intimité d’une rencontre à favoriser. Le cadre thérapeutique, comme tout cadre, a ses caractéristiques, il ne s’agit pas là d’un échange de comptoir.
Appel de la mère de A. : « Je voudrais avoir un rendez-vous, ce n’est pas pour moi, c’est pour ma fille, elle a 6 ans et demi, elle me dit qu’elle voudrait mourir ! Je lui ai dit qu’on pourrait en parler avec un psychologue, elle est d’accord. » Appel du père de L., qui dit que ça ne va pas, il n’arrive plus à rien avec son fils, sa femme non plus : « D’ailleurs, vous l’entendez hurler derrière moi… Au fait, il a 3 ans aujourd’hui, je crois qu’on a vraiment besoin d’aide. » Tout est alors à accueillir : l’enfant, ses parents, ce qui est en question et se formule pour chacun d’entre eux, sous des formes diverses (verbale, comportementale, ludique ou productrice de dessins). À partir de ces toutes premières rencontres, le travail se mettra en place, selon l’évolution de la situation et le dispositif proposé par le psychologue. Il concernera et sera proposé à l’enfant uniquement, se centrera sur la relation parent-enfant, ou s’engagera avec les parents.
Au symptôme, le psychologue n’oppose pas de réponse unique, préformatée, mais il est en recherche de sens, avec les patients.
Notre cri aujourd’hui, ce n’est pas celui du bébé, mais celui des psychologues qui s’opposent à ce que soit détruite leur pratique.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49130
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.169-193[article] La parole ne se prescrit pas ! [texte imprimé] / Servane Legrand, Auteur ; Dominique Ratia-Armengol, Auteur ; Claire Vicente-Brion, Auteur . - 2021 . - p.169-193.
Langues : Français (fre)
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.169-193
Catégories : Alpha
C:Consultation ; C:Covid-19 ; D:Dépression ; E:Enfant ; E:Épidémie ; L:Littérature ; P:Parent ; P:Parole ; P:Psychologue ; R:Relation d'aide ; R:Remboursement ; S:Souffrance psychique ; S:Soutien psychologiqueRésumé : À l’heure où nous écrivons, les éditions érès s’apprêtent à republier Des psychologues auprès des tout-petits, pour quoi faire ?, ouvrage datant de 2006, fruit d’un recueil d’articles sous la direction de D. Delouvin.
Cette réédition trouve en cette période toute sa pertinence, au regard de la crise pandémique qui a fait surgir dans la conscience collective la nécessité d’une aide psychologique, voire de demandes quand elles émergent…
Devant cette nouvelle confrontation au réel de la mortalité de tout un chacun, la douce illusion de notre toute-puissance humaine à nous protéger de tous les dangers a été effractée, laissant place à de sourdes inquiétudes, des souffrances et des angoisses indicibles. Les traitements successifs de confinement de la Covid-19 et leurs conséquences ont engendré une hausse des états dépressifs, laquelle a mis le focus sur la souffrance des individus, du plus petit au plus grand, du bébé à l’adulte en passant par l’adolescent, sans oublier les « invisibles », plus que délaissés !
Le ministère de la Santé, sur la sellette de la pandémie et de ses effets désorganisateurs psycho-socio-économiques, ne pouvait pas mieux faire que de prendre en compte cet état des lieux, celui de la réalité quotidienne de ses jeunes citoyens dont la souffrance psychique peut mener entre autres à la dépression, et pour certains, jusqu’au suicide. Dans le contexte actuel, alerté par les services hospitaliers et le corps médical, l’État s’est emparé du problème, mais sans consulter les instances professionnelles ni les sociétés savantes de psychologues, en accélérant ses orientations autour de la prise en charge des consultations par des psychologues libéraux.
État « expert », il a rédigé une loi en faveur du remboursement de consultations psychologiques. Pas étonnant que, à procéder de la sorte, cette décision déclenche une levée de boucliers de la part de l’ensemble du corps des professionnels, psychologues, psychothérapeutes, et psychanalystes !
Est-ce scandaleux que de permettre à tout citoyen d’avoir accès à un traitement psychologique, dans le privé, l’accès étant facilité par un remboursement au moins partiel, et non dans le public, notamment quand l’attente y est en moyenne d’un an ? Non, bien sûr, et si les psychologues s’accordent à soutenir ce remboursement allant dans le sens d’une plus grande égalité devant l’accès aux soins psychiques, ce n’est pas au prix d’une restriction de liberté des patients, qui doivent alors en passer par tout un dispositif, dont leur médecin, pour y avoir droit. En effet, le médecin devra évaluer le bien-fondé de la consultation psychologique avant de la prescrire, le patient devant ensuite « choisir » un psychologue dans une liste préétablie ! Mais sur quels critères, et établie par qui ?
Autrement dit, les décisions thérapeutiques seront ainsi dictées à l’avance par cet arrêté gouvernemental, contrevenant à la pratique à la fois des médecins et des psychologues, ainsi qu’à leurs déontologies respectives.
Exit les connaissances et l’éthique propre au métier, le praticien n’est plus responsable de ses décisions d’orientation dans le soin et le suivi, la référence est la grille unique proposée par les services de l’État.
Adultes déboussolés, les parents, désemparés, se tournent actuellement, quand cela leur est possible financièrement, vers des psychologues en libéral pour leur enfant. Ils sont en confiance, aujourd’hui, et attentifs à son développement psychoaffectif. Et, de nos jours, s’adresser à un psychologue n’est plus (ou moins en tout cas) associé d’emblée à la maladie mentale.
Le psychologue clinicien est à juste titre celui « avec qui… », celui à qui on peut dire ce qui fait mal et qui peut l’entendre, au-delà des symptômes du corps. Mais il ne suffit pas de dire pour que « ça aille mieux » et que la souffrance se taise ! Cette « vertu » de la parole, aujourd’hui amplement relayée, n’est pas magique. La parole et son corollaire, l’écoute, relèvent d’un traitement thérapeutique dont le dispositif est de la responsabilité du clinicien. Cette possibilité de rencontre et d’écoute, si elle peut être suggérée parfois par tout professionnel, ne se prescrit pas comme un médicament.
La parole ne se prescrit pas… Elle s’invite dans l’intimité d’une rencontre à favoriser. Le cadre thérapeutique, comme tout cadre, a ses caractéristiques, il ne s’agit pas là d’un échange de comptoir.
Appel de la mère de A. : « Je voudrais avoir un rendez-vous, ce n’est pas pour moi, c’est pour ma fille, elle a 6 ans et demi, elle me dit qu’elle voudrait mourir ! Je lui ai dit qu’on pourrait en parler avec un psychologue, elle est d’accord. » Appel du père de L., qui dit que ça ne va pas, il n’arrive plus à rien avec son fils, sa femme non plus : « D’ailleurs, vous l’entendez hurler derrière moi… Au fait, il a 3 ans aujourd’hui, je crois qu’on a vraiment besoin d’aide. » Tout est alors à accueillir : l’enfant, ses parents, ce qui est en question et se formule pour chacun d’entre eux, sous des formes diverses (verbale, comportementale, ludique ou productrice de dessins). À partir de ces toutes premières rencontres, le travail se mettra en place, selon l’évolution de la situation et le dispositif proposé par le psychologue. Il concernera et sera proposé à l’enfant uniquement, se centrera sur la relation parent-enfant, ou s’engagera avec les parents.
Au symptôme, le psychologue n’oppose pas de réponse unique, préformatée, mais il est en recherche de sens, avec les patients.
Notre cri aujourd’hui, ce n’est pas celui du bébé, mais celui des psychologues qui s’opposent à ce que soit détruite leur pratique.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49130 Exemplaires (1)
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