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Comment dépister aisément la presbyacousie sans être ORL? (L'AcouChuch) / Béatrice Madero in La revue de gériatrie, Tome 43, 9 (Novembre 2018)
[article]
Titre : Comment dépister aisément la presbyacousie sans être ORL? (L'AcouChuch) Type de document : texte imprimé Auteurs : Béatrice Madero ; David Aubel ; Patrick Friocourt ; et al. Année de publication : 2018 Article en page(s) : p. 555-559 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Audiologie ; D:Dépistage ; P:Presbyacousie ; R:Rééducation et réadaptation ; S:Son ; T:Trouble auditif ; V:VoixRésumé : L’acoumétrie vocale du GRAPsanté reste l’examen qui permet à tout professionnel de santé de détecter au tout début une perte auditive d’un sujet âgé de plus de 60 ans.
Il s’agit de tester non seulement l’oreille mais aussi la voie auditive et tout le système nerveux qui lui est dédié.
Le test d’acoumétrie vocale consiste, en se plaçant à 3 mètres de la personne, à énoncer à voix chuchotée 8 phrases de la vie courante qui doivent être répétées et comprises par le sujet testé. L’étude AcoumAudio avait permis de valider l’AcouChuch’ qui, en utilisant uniquement la voix chuchotée, permet de dépister facilement une surdité.
Ce test ne remplace pas, mais s’ajoute à l’exploration de l’audition en apportant l’élément de compréhension, cette dernière n’étant pratiquement jamais testée au début d’une surdité chez une personne âgée. Il permet d’améliorer nettement le pronostic en permettant de débuter la rééducation orthophonique bien avant que les dégâts occasionnés par la presbyacousie ne réduisent le champ d’action à presque rien.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=40067
in La revue de gériatrie > Tome 43, 9 (Novembre 2018) . - p. 555-559[article] Comment dépister aisément la presbyacousie sans être ORL? (L'AcouChuch) [texte imprimé] / Béatrice Madero ; David Aubel ; Patrick Friocourt ; et al. . - 2018 . - p. 555-559.
Langues : Français (fre)
in La revue de gériatrie > Tome 43, 9 (Novembre 2018) . - p. 555-559
Catégories : Alpha
A:Audiologie ; D:Dépistage ; P:Presbyacousie ; R:Rééducation et réadaptation ; S:Son ; T:Trouble auditif ; V:VoixRésumé : L’acoumétrie vocale du GRAPsanté reste l’examen qui permet à tout professionnel de santé de détecter au tout début une perte auditive d’un sujet âgé de plus de 60 ans.
Il s’agit de tester non seulement l’oreille mais aussi la voie auditive et tout le système nerveux qui lui est dédié.
Le test d’acoumétrie vocale consiste, en se plaçant à 3 mètres de la personne, à énoncer à voix chuchotée 8 phrases de la vie courante qui doivent être répétées et comprises par le sujet testé. L’étude AcoumAudio avait permis de valider l’AcouChuch’ qui, en utilisant uniquement la voix chuchotée, permet de dépister facilement une surdité.
Ce test ne remplace pas, mais s’ajoute à l’exploration de l’audition en apportant l’élément de compréhension, cette dernière n’étant pratiquement jamais testée au début d’une surdité chez une personne âgée. Il permet d’améliorer nettement le pronostic en permettant de débuter la rééducation orthophonique bien avant que les dégâts occasionnés par la presbyacousie ne réduisent le champ d’action à presque rien.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=40067 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T007792 REV Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Comment pratiquer une acoumétrie vocale du GRAPsanté (L'AcouPhraz) / Béatrice Madero in La revue de gériatrie, Tome 43, 9 (Novembre 2018)
[article]
Titre : Comment pratiquer une acoumétrie vocale du GRAPsanté (L'AcouPhraz) Type de document : texte imprimé Auteurs : Béatrice Madero ; David Aubel ; François Puisieux ; Patrick Friocourt ; Samir Dhouib ; Judith Aubel ; Laurent Drouin ; Laurent Vergnon ; Séverine Leusie Année de publication : 2018 Article en page(s) : p. 545-553 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Audition ; C:Compréhension ; D:Dépistage ; E:Evaluation ; P:Personne âgée ; S:Son ; T:Trouble auditifRésumé : L’acoumétrie vocale du GRAPsanté est l’examen qui permet à tout professionnel de santé de détecter et de mesurer l’éventuelle perte auditive d’un sujet âgé de plus de 55 ans. Il s’agit de tester non seulement l’oreille mais aussi la voie auditive et tout le système nerveux qui constitue le système auditif. L’étude AcoumAudio(1) a permis de valider ce test d’acoumétrie vocale versus l’audiométrie des ORL considérée comme le gold standard.
Le test « Acouphraz’ » consiste, en se plaçant à 3 m de la personne, à énoncer des phrases de la vie courante à l’aide des 5 voix que produit une phonation normale : voix chuchotée, basse, normale, forte et criée. Les phrases doivent être répétées et comprises par le sujet testé.
Avec ce test, 2 types d’examen sont possibles : un examen de dépistage de la surdité et un examen d’évaluation du degré de l’atteinte auditive.
L’examen de « dépistage » 1 « AcouChuch’ » consiste à énoncer à voix chuchotée 8 phrases de la vie courante et à vérifier que le sujet en a perçu et compris 6 sur les 8, ce qui correspond à 75 %. Dans ce cas, l’audition est considérée comme normale en fonction de l’âge et un nouvel examen sera proposé après 6 mois. Dans le second cas, le patient est adressé à l’ORL avec une très forte suspicion de presbyacousie.L’examen d’évaluation « AcouPhraz’ » consiste à mesurer la perte auditive en précisant le niveau de voix qui a été nécessaire pour que le patient perçoive et comprenne la phrase qui lui a été proposée avec un certain niveau de voix. À l’aide d’un tableau de correspondance, il est possible d’évaluer, même de chiffrer la perte auditive et de conclure de la même façon qu’une audiométrie tonale en classant la perte auditive du patient dans l’une des catégories suivantes : pas de surdité, surdité très légère, surdité légère, surdité moyenne et surdité sévère. L’étude AcoumAudio a permis de vérifier que la correspondance entre les 2 examens (audiométrie -gold standard- et acoumétrie du Grapsanté) était excellente et qu’ainsi l’acoumétrie vocale proposée par le GRAPsanté est un test valide, pertinent et légitime. Ce test ne remplace pas l’audiométrie, mais s’ajoute à l’exploration de l’audition en apportant l’élément de compréhension en vie courante qui n’est pratiquement jamais testé.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=40066
in La revue de gériatrie > Tome 43, 9 (Novembre 2018) . - p. 545-553[article] Comment pratiquer une acoumétrie vocale du GRAPsanté (L'AcouPhraz) [texte imprimé] / Béatrice Madero ; David Aubel ; François Puisieux ; Patrick Friocourt ; Samir Dhouib ; Judith Aubel ; Laurent Drouin ; Laurent Vergnon ; Séverine Leusie . - 2018 . - p. 545-553.
Langues : Français (fre)
in La revue de gériatrie > Tome 43, 9 (Novembre 2018) . - p. 545-553
Catégories : Alpha
A:Audition ; C:Compréhension ; D:Dépistage ; E:Evaluation ; P:Personne âgée ; S:Son ; T:Trouble auditifRésumé : L’acoumétrie vocale du GRAPsanté est l’examen qui permet à tout professionnel de santé de détecter et de mesurer l’éventuelle perte auditive d’un sujet âgé de plus de 55 ans. Il s’agit de tester non seulement l’oreille mais aussi la voie auditive et tout le système nerveux qui constitue le système auditif. L’étude AcoumAudio(1) a permis de valider ce test d’acoumétrie vocale versus l’audiométrie des ORL considérée comme le gold standard.
Le test « Acouphraz’ » consiste, en se plaçant à 3 m de la personne, à énoncer des phrases de la vie courante à l’aide des 5 voix que produit une phonation normale : voix chuchotée, basse, normale, forte et criée. Les phrases doivent être répétées et comprises par le sujet testé.
Avec ce test, 2 types d’examen sont possibles : un examen de dépistage de la surdité et un examen d’évaluation du degré de l’atteinte auditive.
L’examen de « dépistage » 1 « AcouChuch’ » consiste à énoncer à voix chuchotée 8 phrases de la vie courante et à vérifier que le sujet en a perçu et compris 6 sur les 8, ce qui correspond à 75 %. Dans ce cas, l’audition est considérée comme normale en fonction de l’âge et un nouvel examen sera proposé après 6 mois. Dans le second cas, le patient est adressé à l’ORL avec une très forte suspicion de presbyacousie.L’examen d’évaluation « AcouPhraz’ » consiste à mesurer la perte auditive en précisant le niveau de voix qui a été nécessaire pour que le patient perçoive et comprenne la phrase qui lui a été proposée avec un certain niveau de voix. À l’aide d’un tableau de correspondance, il est possible d’évaluer, même de chiffrer la perte auditive et de conclure de la même façon qu’une audiométrie tonale en classant la perte auditive du patient dans l’une des catégories suivantes : pas de surdité, surdité très légère, surdité légère, surdité moyenne et surdité sévère. L’étude AcoumAudio a permis de vérifier que la correspondance entre les 2 examens (audiométrie -gold standard- et acoumétrie du Grapsanté) était excellente et qu’ainsi l’acoumétrie vocale proposée par le GRAPsanté est un test valide, pertinent et légitime. Ce test ne remplace pas l’audiométrie, mais s’ajoute à l’exploration de l’audition en apportant l’élément de compréhension en vie courante qui n’est pratiquement jamais testé.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=40066 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T007792 REV Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible De l'enfant sauvage au chant sauvage / Fatiha Haddi in Enfances & Psy, 58 (2013)
[article]
Titre : De l'enfant sauvage au chant sauvage Type de document : texte imprimé Auteurs : Fatiha Haddi, Auteur Année de publication : 2013 Article en page(s) : p.72-80 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Activité thérapeutique ; A:Autisme ; C:Créativité ; E:Enfant ; M:Musique ; S:Son ; V:VoixPermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=24876
in Enfances & Psy > 58 (2013) . - p.72-80[article] De l'enfant sauvage au chant sauvage [texte imprimé] / Fatiha Haddi, Auteur . - 2013 . - p.72-80.
Langues : Français (fre)
in Enfances & Psy > 58 (2013) . - p.72-80
Catégories : Alpha
A:Activité thérapeutique ; A:Autisme ; C:Créativité ; E:Enfant ; M:Musique ; S:Son ; V:VoixPermalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=24876 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T005090 ENF Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible Faire de la musique avec le jeune enfant, une partition éphémère / Philippe BOUTELOUP in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé, n° 99 (Décembre 2021)
[article]
Titre : Faire de la musique avec le jeune enfant, une partition éphémère Type de document : texte imprimé Auteurs : Philippe BOUTELOUP, Auteur ; Stève Thoraud, Auteur Année de publication : 2021 Article en page(s) : p.172-174 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
C:Chant ; C:Crèche ; E:Empathie ; E:Enfant ; J:Jeune enfant ; M:Musique ; N:Neurone ; S:Son ; S:SubjectivitéRésumé : L’arrivée d’un enfant est synonyme de nouvelle partition, que l’on aura le périlleux privilège d’écrire et d’exécuter simultanément.
Mon premier fils naît : incrédulité, étonnement, émotions. Mais, mais, mais… il a quelques difficultés à respirer et doit filer en soins intensifs dans un autre hôpital. Je suivrai l’ambulance, et sa maman devra rester à la maternité. Choc ! Je pénètre dans la salle des incubateurs qui sont comme des refuges pour ces bébés branchés. Ici, les bips réduisent le silence au silence, et mon fils pleure, seul parmi les autres dans sa coquille de plastique. Je m’approche et lui tends mon doigt, qu’il saisit. Je chante alors, à travers mes sanglots de jeune papa désemparé, tout ce que je lui ai chanté durant ces derniers mois, lors de ces instants étranges où je m’adressais au ventre de sa maman : berceuses, comptines, chansons françaises et d’ailleurs. Mon fils cesse bien vite ses pleurs, tourne sa petite tête vers moi et une éternité passera, en musique. Notre partition avait commencé à s’écrire et à se jouer avant la naissance, in utero, à travers les chants, mais aussi les mots et les caresses sur le ventre, tout ce qui fut pénétré d’une intention vers ce bébé à naître, lui répondant à coups de pied. Une fois celui-ci accueilli dans sa famille, la partition continue, imparfaite mais toujours juste. Durant ce moment en soins intensifs, j’ai chanté les mêmes chansons que pendant la grossesse, mais l’arrangement était chamboulé, sans fioriture, avec un fort flot émotionnel : une partition en réinvention instantanée.
Pâte à modeler
Faire de la musique avec de très jeunes enfants nous demande de prendre cette métaphore de la partition au sens propre, et le paradoxe est que nous la composons et la jouons dans le même temps. Bien sûr nous apprenons et répétons des chansons faites de mélodies et de rythmes, de technique vocale et instrumentale, mais elles se réinventent toujours un peu en face au tout jeune enfant, elles deviennent, si on l’accepte, malléables, extensibles ou rétractables, une matière souple : « La musique est l’art de jouer avec les sons comme on joue avec de la pâte à modeler.
L’enfant-instrument participe à l’arrangement musical, y ajoute sa voix, son timbre, ses nuances et variations, et nous enjoint d’improviser.
Musique en crèche
Avec ma collègue musicienne, nous chantons « La pluie » : « Me voilà trempé, de la tête jusqu’aux… », la phrase reste en suspens, invitant les enfants à la terminer. Nous prenons la forme interrogative : «… jusqu’aux ? » Le temps s’étire, le silence semble long, trop long pour le musicien en déroute, tout bousculé qu’il est par cette imperfection rythmique. Nous répétons : « jusqu’aux ? », et la réponse arrive enfin : « … pieds ! » Elle est parfois inattendue et surprenante, comme ici : « Monsieur Pouce part en voyage, l’index porte sa valise, le majeur porte son manteau, l’annulaire porte son chapeau, petit auriculaire ne porte rien du tout, il court et court derrière comme un petit… doudou ! » nous répondra une petite fille, au lieu du « toutou ». Réécriture immédiate et créative ! Il existe beaucoup de chansons dans le répertoire jeune public qui sont propices au changement des paroles, ce qui est déjà un acte créatif partagé. Et quand la réponse ne vient pas, il faut parfois conclure soi-même, un peu frustré, accepter ce que l’on pourrait prendre pour un échec si l’on était mal avisé : « La véritable musique est le silence, et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence », disait Miles Davis. Une phrase à méditer pour tout musicien intervenant auprès de jeunes enfants ; car veut-on la réponse à tout prix, ou bien le jeu qui consiste à l’attendre ensemble, à sculpter le silence dans un même élan, tous à l’écoute, ouverts à la surprise ?
Une petite fille veut absolument toucher ma guitare quand je chante en m’accompagnant. Elle délaisse les petits instruments à disposition, pourtant investis par les autres enfants du groupe, car elle veut gratter, comme moi. Ses mains au format xxs se mêlent aux miennes, je ne peux bientôt plus jouer correctement, ma partition se réécrit sous mes yeux, je dois vite la retranscrire. Je garde la main gauche pour jouer les accords et abandonne l’usage de la droite, c’est la jeune fille qui gratte seule les cordes dorénavant. Je règle mon chant sur le rythme de sa main, la chanson ralentit, accélère, je m’adapte mais je crois que l’enfant s’adapte aussi, nous nous accordons, et le morceau prend une tournure inattendue, avec une guitare jouée à deux.
Même pattern
Nous savons aujourd’hui l’importance des neurones-miroirs dans l’intersubjectivité, cette capacité à imiter l’autre dans un processus empathique, cet accordage non seulement affectif mais aussi gestuel. Daniel Stern nous éclaire, tout en métaphore musicale : « Si vous me regardez attentivement quand je fais un geste, ce sont vos neurones-miroirs qui vont décharger, et décharger selon le pattern exact de mon mouvement, comme si vous aviez fait ce mouvement vous-même. Cela revient à dire que vous faites l’expérience virtuelle de participer à mon action. »
Et du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Pour que cette rencontre et cette expérience sensorielle soient possibles, le musicien intervenant doit abandonner ses réflexes de perfection rythmique et de justesse, il doit ouvrir la porte à l’attente, à la digression, il doit partager avec l’enfant la plume qui écrit l’instant.
Un bébé de 5 mois est allongé sur le ventre, sur un tapis au milieu d’autres enfants et d’assistantes maternelles. Il s’agite et commence à pleurer. Ma collègue musicienne s’agenouille tout près de lui avec sa sanza (un piano à pouce, instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest). Elle s’adresse à lui, non seulement à travers les sons de l’instrument mais aussi avec tout son corps qui est recroquevillé vers le bébé, comme en miroir. Celui-ci tourne la tête, se calme, écoute attentivement, intensément. L’accordage se fait rapidement, l’échange se traduit également dans le regard et dans les mains de bébé qui s’agitent, comme pour jouer la sanza, lui aussi. Ce moment durera une minute peut-être, avant de nouveaux signes d’agitation (l’heure du repas approchait), mais il fut d’une richesse incroyable, simple et authentique.
Qui dirige ?
Je finirai avec cette expérience vécue en service de réanimation pédiatrique au chu de Strasbourg Hautepierre, en écho à celle du jeune papa que j’ai contée plus haut. La petite Judith, un mois à peine, est branchée, intubée et reste seule après le départ de l’infirmière. Guitare à la main, je me présente à la porte de sa chambre et n’en mène pas large. Des sons rauques émanent de ce petit corps malmené, l’émotion m’étreint car l’écho de cette situation est fort en moi. Je ne sais quoi jouer, l’infirmière ne m’a pas donné de consigne particulière, comme un éventuel besoin de stimulation ou de calme. Je n’ai que l’intention de créer un moment de plaisir, alors je me lance… Je ne me souviens plus du répertoire chanté ce jour-là, mais je me souviens très nettement de l’accordage entre Judith et moi, de l’improvisation, de cette partition éphémère écrite et jouée à deux voix, ajustée au gré d’un mouvement de ses doigts, d’un rythme de ma guitare, de l’ouverture de sa bouche, d’un chant que je murmure… Je me demande encore qui était le chef d’orchestre.
Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49127
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.172-174[article] Faire de la musique avec le jeune enfant, une partition éphémère [texte imprimé] / Philippe BOUTELOUP, Auteur ; Stève Thoraud, Auteur . - 2021 . - p.172-174.
Langues : Français (fre)
in Spirale : La grande aventure de Monsieur bébé > n° 99 (Décembre 2021) . - p.172-174
Catégories : Alpha
C:Chant ; C:Crèche ; E:Empathie ; E:Enfant ; J:Jeune enfant ; M:Musique ; N:Neurone ; S:Son ; S:SubjectivitéRésumé : L’arrivée d’un enfant est synonyme de nouvelle partition, que l’on aura le périlleux privilège d’écrire et d’exécuter simultanément.
Mon premier fils naît : incrédulité, étonnement, émotions. Mais, mais, mais… il a quelques difficultés à respirer et doit filer en soins intensifs dans un autre hôpital. Je suivrai l’ambulance, et sa maman devra rester à la maternité. Choc ! Je pénètre dans la salle des incubateurs qui sont comme des refuges pour ces bébés branchés. Ici, les bips réduisent le silence au silence, et mon fils pleure, seul parmi les autres dans sa coquille de plastique. Je m’approche et lui tends mon doigt, qu’il saisit. Je chante alors, à travers mes sanglots de jeune papa désemparé, tout ce que je lui ai chanté durant ces derniers mois, lors de ces instants étranges où je m’adressais au ventre de sa maman : berceuses, comptines, chansons françaises et d’ailleurs. Mon fils cesse bien vite ses pleurs, tourne sa petite tête vers moi et une éternité passera, en musique. Notre partition avait commencé à s’écrire et à se jouer avant la naissance, in utero, à travers les chants, mais aussi les mots et les caresses sur le ventre, tout ce qui fut pénétré d’une intention vers ce bébé à naître, lui répondant à coups de pied. Une fois celui-ci accueilli dans sa famille, la partition continue, imparfaite mais toujours juste. Durant ce moment en soins intensifs, j’ai chanté les mêmes chansons que pendant la grossesse, mais l’arrangement était chamboulé, sans fioriture, avec un fort flot émotionnel : une partition en réinvention instantanée.
Pâte à modeler
Faire de la musique avec de très jeunes enfants nous demande de prendre cette métaphore de la partition au sens propre, et le paradoxe est que nous la composons et la jouons dans le même temps. Bien sûr nous apprenons et répétons des chansons faites de mélodies et de rythmes, de technique vocale et instrumentale, mais elles se réinventent toujours un peu en face au tout jeune enfant, elles deviennent, si on l’accepte, malléables, extensibles ou rétractables, une matière souple : « La musique est l’art de jouer avec les sons comme on joue avec de la pâte à modeler.
L’enfant-instrument participe à l’arrangement musical, y ajoute sa voix, son timbre, ses nuances et variations, et nous enjoint d’improviser.
Musique en crèche
Avec ma collègue musicienne, nous chantons « La pluie » : « Me voilà trempé, de la tête jusqu’aux… », la phrase reste en suspens, invitant les enfants à la terminer. Nous prenons la forme interrogative : «… jusqu’aux ? » Le temps s’étire, le silence semble long, trop long pour le musicien en déroute, tout bousculé qu’il est par cette imperfection rythmique. Nous répétons : « jusqu’aux ? », et la réponse arrive enfin : « … pieds ! » Elle est parfois inattendue et surprenante, comme ici : « Monsieur Pouce part en voyage, l’index porte sa valise, le majeur porte son manteau, l’annulaire porte son chapeau, petit auriculaire ne porte rien du tout, il court et court derrière comme un petit… doudou ! » nous répondra une petite fille, au lieu du « toutou ». Réécriture immédiate et créative ! Il existe beaucoup de chansons dans le répertoire jeune public qui sont propices au changement des paroles, ce qui est déjà un acte créatif partagé. Et quand la réponse ne vient pas, il faut parfois conclure soi-même, un peu frustré, accepter ce que l’on pourrait prendre pour un échec si l’on était mal avisé : « La véritable musique est le silence, et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence », disait Miles Davis. Une phrase à méditer pour tout musicien intervenant auprès de jeunes enfants ; car veut-on la réponse à tout prix, ou bien le jeu qui consiste à l’attendre ensemble, à sculpter le silence dans un même élan, tous à l’écoute, ouverts à la surprise ?
Une petite fille veut absolument toucher ma guitare quand je chante en m’accompagnant. Elle délaisse les petits instruments à disposition, pourtant investis par les autres enfants du groupe, car elle veut gratter, comme moi. Ses mains au format xxs se mêlent aux miennes, je ne peux bientôt plus jouer correctement, ma partition se réécrit sous mes yeux, je dois vite la retranscrire. Je garde la main gauche pour jouer les accords et abandonne l’usage de la droite, c’est la jeune fille qui gratte seule les cordes dorénavant. Je règle mon chant sur le rythme de sa main, la chanson ralentit, accélère, je m’adapte mais je crois que l’enfant s’adapte aussi, nous nous accordons, et le morceau prend une tournure inattendue, avec une guitare jouée à deux.
Même pattern
Nous savons aujourd’hui l’importance des neurones-miroirs dans l’intersubjectivité, cette capacité à imiter l’autre dans un processus empathique, cet accordage non seulement affectif mais aussi gestuel. Daniel Stern nous éclaire, tout en métaphore musicale : « Si vous me regardez attentivement quand je fais un geste, ce sont vos neurones-miroirs qui vont décharger, et décharger selon le pattern exact de mon mouvement, comme si vous aviez fait ce mouvement vous-même. Cela revient à dire que vous faites l’expérience virtuelle de participer à mon action. »
Et du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Pour que cette rencontre et cette expérience sensorielle soient possibles, le musicien intervenant doit abandonner ses réflexes de perfection rythmique et de justesse, il doit ouvrir la porte à l’attente, à la digression, il doit partager avec l’enfant la plume qui écrit l’instant.
Un bébé de 5 mois est allongé sur le ventre, sur un tapis au milieu d’autres enfants et d’assistantes maternelles. Il s’agite et commence à pleurer. Ma collègue musicienne s’agenouille tout près de lui avec sa sanza (un piano à pouce, instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest). Elle s’adresse à lui, non seulement à travers les sons de l’instrument mais aussi avec tout son corps qui est recroquevillé vers le bébé, comme en miroir. Celui-ci tourne la tête, se calme, écoute attentivement, intensément. L’accordage se fait rapidement, l’échange se traduit également dans le regard et dans les mains de bébé qui s’agitent, comme pour jouer la sanza, lui aussi. Ce moment durera une minute peut-être, avant de nouveaux signes d’agitation (l’heure du repas approchait), mais il fut d’une richesse incroyable, simple et authentique.
Qui dirige ?
Je finirai avec cette expérience vécue en service de réanimation pédiatrique au chu de Strasbourg Hautepierre, en écho à celle du jeune papa que j’ai contée plus haut. La petite Judith, un mois à peine, est branchée, intubée et reste seule après le départ de l’infirmière. Guitare à la main, je me présente à la porte de sa chambre et n’en mène pas large. Des sons rauques émanent de ce petit corps malmené, l’émotion m’étreint car l’écho de cette situation est fort en moi. Je ne sais quoi jouer, l’infirmière ne m’a pas donné de consigne particulière, comme un éventuel besoin de stimulation ou de calme. Je n’ai que l’intention de créer un moment de plaisir, alors je me lance… Je ne me souviens plus du répertoire chanté ce jour-là, mais je me souviens très nettement de l’accordage entre Judith et moi, de l’improvisation, de cette partition éphémère écrite et jouée à deux voix, ajustée au gré d’un mouvement de ses doigts, d’un rythme de ma guitare, de l’ouverture de sa bouche, d’un chant que je murmure… Je me demande encore qui était le chef d’orchestre.
Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=49127 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité T009429 SPI Revue Tournai Soins infirmiers (T) Disponible L’hyperacousie / Philippe Mevel in L'aide-soignante, 170 (Octobre 2015)
[article]
Titre : L’hyperacousie Type de document : texte imprimé Auteurs : Philippe Mevel, Auteur Année de publication : 2015 Article en page(s) : p.23 Langues : Français (fre) Catégories : Alpha
A:Audition ; D:Désensibilisation ; I:Intolérance ; S:Société ; S:SonRésumé : L’hyperacousie est un trouble de l’audition dont les symptômes s’avèrent rapidement invalidants. Le signal sonore des sons de la vie quotidienne subit un processus d’accroissement anormal dans les voies auditives, chez des personnes avec ou sans perte auditive. Une désensibilisation est alors proposée.
Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=29410
in L'aide-soignante > 170 (Octobre 2015) . - p.23[article] L’hyperacousie [texte imprimé] / Philippe Mevel, Auteur . - 2015 . - p.23.
Langues : Français (fre)
in L'aide-soignante > 170 (Octobre 2015) . - p.23
Catégories : Alpha
A:Audition ; D:Désensibilisation ; I:Intolérance ; S:Société ; S:SonRésumé : L’hyperacousie est un trouble de l’audition dont les symptômes s’avèrent rapidement invalidants. Le signal sonore des sons de la vie quotidienne subit un processus d’accroissement anormal dans les voies auditives, chez des personnes avec ou sans perte auditive. Une désensibilisation est alors proposée.
Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=29410 Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité M004208 AID Revue Mouscron Soins Infirmiers (M) Disponible La présence simulée comme outil de gestion des troubles du comportement pour les résidents atteints de démence en institution : recommandations / A. Muller ; P. Missotten ; S. Adam in NPG (Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie), Vol. 21, n°121 (Février 2021)
PermalinkPermalinkSono-Somatithérapie :Vision scientifique : effet thérapeutique des soins / Caroline Etienne in Soins Palliatifs.be, 58 (Mars 2023)
PermalinkSono-somatothérapie : Genèse des sons et précisions lexicales / Caroline Etienne in Soins Palliatifs.be, 58 (Mars 2023)
PermalinkSono-Somatothérapie : à la plate-forme de soins palliatifs / Milena Merlino in Soins Palliatifs.be, 58 (Mars 2023)
PermalinkSono-Somatothérapie : Pour conclure... / Milena Merlino in Soins Palliatifs.be, 58 (Mars 2023)
PermalinkSono-somatothérapie : A la rencontre d'Emmanuel Comte, créateur de la sonologie / emmanuel Comte in Soins Palliatifs.be, 58 (Mars 2023)
PermalinkSono-Somatothérapie : Sons, vibrations et burnout / Isabelle Houbart in Soins Palliatifs.be, 58 (Mars 2023)
PermalinkSons et représentations symboliques. Thérapie par la création de paysages sonores pour des enfants présentant des troubles envahissants du développement / Marianne ENTAT in Enfances & Psy, 75 (3/2017)
PermalinkLa thérapie par les sons / O. Dewhurst-maddock (1995)
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