[article]
Titre : |
Développement de l’oncosexualité et de l’oncofertilité en France : pourquoi maintenant ? Aspects culturels et psychosociologiques |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
P. Bondil, Auteur ; D. Habold, Auteur |
Année de publication : |
2015 |
Article en page(s) : |
p.230-239 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Alpha C:Cancer ; E:Ethique ; F:Fertilité ; P:Psycho-oncologie ; Q:Qualité de vie ; S:Sexualité
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Résumé : |
En cas de cancer, les conséquences sur la vie intime sont régulièrement ignorées ou assimilées à un problème secondaire. Les malades et leurs partenaires sont demandeurs mais attendent des professionnels de santé (pourtant sensibilisés) qu’ils en parlent en premier. Ces décalages sont la conséquence d’importantes lacunes de savoirs, mais aussi de tabous et de fausses représentations socioculturelles. La réalité est qu’on vit de plus en plus longtemps avec un cancer (guéri ou non) et que les malades/couples sont mal préparés à faire face à la perte de leur fertilité et/ou de leur sexualité. Deux ans après le diagnostic, deux tiers ont encore des séquelles dans leur vie sexuelle et intime. Malgré la forte demande, la réponse reste très insuffisante, reflet d’une inégalité majeure de soins qui affecte davantage les femmes et les cancers non génitaux. Les demandes sociétales, les avancées médicales et les plans cancer ont permis de progresser. Corriger les inégalités de santé, préserver la continuité et la qualité de vie, assurer des prises en charge globales et personnalisées, réduire les risques de séquelles sont devenus autant de priorités du troisième Plan cancer en lien avec la problématique oncosexuelle. Prendre en charge les impacts du cancer et de ses traitements sur la santé sexuelle et la vie intime (oncosexualité) et la fertilité (oncofertilité) fait déjà partie du soin oncologique au titre de soins de support : a) informer est un devoir des médecins et un droit des malades, les impacts négatifs « oncosexuels » étant souvent brutaux, prolongés et iatrogènes ; b) s’informer sur la santé sexuelle et la vie intime relève de la qualité de vie mais aussi d’obligations déontologiques et médicolégales. En effet, progrès récent, l’évaluation oncosexuelle aide à mieux personnaliser la prise en charge : elle facilite le diagnostic situationnel initial (morbimortalité compétitive, besoins en éducation thérapeutique, santé globale) susceptible de modifier le choix et la stratégie du traitement. Si quasiment tous les traitements, cancers et âges sont potentiellement concernés, la demande oncosexuelle n’est néanmoins ni systématique ni uniforme. L’oncofertilité et l’oncosexualité s’appliquent dès la phase d’annonce, les objectifs carcinologiques et de qualité de vie étant souvent conciliables… si connus tôt. La morbidité « sexuelle/intime » doit être ensuite régulièrement évaluée tout au long du parcours de soins, puis de l’après-cancer pour faciliter le dépistage d’effets indésirables et/ou de complications (sexuels ou non). Son impact, souvent délétère pour le bien-être du malade (couple), peut l’être aussi pour le traitement du cancer via divers mécanismes (détresse, dépression, mauvaise observance/adhésion, ajustement déficient…). Malheureusement, la mise en place de l’oncofertilité/sexualité se heurte encore à des difficultés sociétales (freins socioculturels, ignorances) et médicales (inertie, relation soigné–soignant, déficit de savoirs et d’organisation). Son appropriation collective reste un challenge important puisque son implémentation, dans les soins de support et dans les parcours de soins et de vie, est une réponse médicale, humaniste et économique à l’exigence légitime (sociétale et médicale) des plans cancers de mieux traiter le cancer (prévention secondaire) et la personne malade (prévention tertiaire), tout en respectant ses valeurs et préférences. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=30281 |
in Psycho-Oncologie > Vol. 9, 4 (Décembre 2015) . - p.230-239
[article] Développement de l’oncosexualité et de l’oncofertilité en France : pourquoi maintenant ? Aspects culturels et psychosociologiques [texte imprimé] / P. Bondil, Auteur ; D. Habold, Auteur . - 2015 . - p.230-239. Langues : Français ( fre) in Psycho-Oncologie > Vol. 9, 4 (Décembre 2015) . - p.230-239
Catégories : |
Alpha C:Cancer ; E:Ethique ; F:Fertilité ; P:Psycho-oncologie ; Q:Qualité de vie ; S:Sexualité
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Résumé : |
En cas de cancer, les conséquences sur la vie intime sont régulièrement ignorées ou assimilées à un problème secondaire. Les malades et leurs partenaires sont demandeurs mais attendent des professionnels de santé (pourtant sensibilisés) qu’ils en parlent en premier. Ces décalages sont la conséquence d’importantes lacunes de savoirs, mais aussi de tabous et de fausses représentations socioculturelles. La réalité est qu’on vit de plus en plus longtemps avec un cancer (guéri ou non) et que les malades/couples sont mal préparés à faire face à la perte de leur fertilité et/ou de leur sexualité. Deux ans après le diagnostic, deux tiers ont encore des séquelles dans leur vie sexuelle et intime. Malgré la forte demande, la réponse reste très insuffisante, reflet d’une inégalité majeure de soins qui affecte davantage les femmes et les cancers non génitaux. Les demandes sociétales, les avancées médicales et les plans cancer ont permis de progresser. Corriger les inégalités de santé, préserver la continuité et la qualité de vie, assurer des prises en charge globales et personnalisées, réduire les risques de séquelles sont devenus autant de priorités du troisième Plan cancer en lien avec la problématique oncosexuelle. Prendre en charge les impacts du cancer et de ses traitements sur la santé sexuelle et la vie intime (oncosexualité) et la fertilité (oncofertilité) fait déjà partie du soin oncologique au titre de soins de support : a) informer est un devoir des médecins et un droit des malades, les impacts négatifs « oncosexuels » étant souvent brutaux, prolongés et iatrogènes ; b) s’informer sur la santé sexuelle et la vie intime relève de la qualité de vie mais aussi d’obligations déontologiques et médicolégales. En effet, progrès récent, l’évaluation oncosexuelle aide à mieux personnaliser la prise en charge : elle facilite le diagnostic situationnel initial (morbimortalité compétitive, besoins en éducation thérapeutique, santé globale) susceptible de modifier le choix et la stratégie du traitement. Si quasiment tous les traitements, cancers et âges sont potentiellement concernés, la demande oncosexuelle n’est néanmoins ni systématique ni uniforme. L’oncofertilité et l’oncosexualité s’appliquent dès la phase d’annonce, les objectifs carcinologiques et de qualité de vie étant souvent conciliables… si connus tôt. La morbidité « sexuelle/intime » doit être ensuite régulièrement évaluée tout au long du parcours de soins, puis de l’après-cancer pour faciliter le dépistage d’effets indésirables et/ou de complications (sexuels ou non). Son impact, souvent délétère pour le bien-être du malade (couple), peut l’être aussi pour le traitement du cancer via divers mécanismes (détresse, dépression, mauvaise observance/adhésion, ajustement déficient…). Malheureusement, la mise en place de l’oncofertilité/sexualité se heurte encore à des difficultés sociétales (freins socioculturels, ignorances) et médicales (inertie, relation soigné–soignant, déficit de savoirs et d’organisation). Son appropriation collective reste un challenge important puisque son implémentation, dans les soins de support et dans les parcours de soins et de vie, est une réponse médicale, humaniste et économique à l’exigence légitime (sociétale et médicale) des plans cancers de mieux traiter le cancer (prévention secondaire) et la personne malade (prévention tertiaire), tout en respectant ses valeurs et préférences. |
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