Centre de Documentation Campus Montignies
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Lundi : 8h-18h30
Mardi : 8h-17h30
Mercredi 9h-16h30
Jeudi : 8h30-18h30
Vendredi : 8h30-12h30 et 13h-14h30
Votre centre de documentation sera exceptionnellement fermé de 12h30 à 13h ce lundi 18 novembre.
Egalement, il sera fermé de 12h30 à 13h30 ce mercredi 20 novembre.
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Auteur Yven Lebreton |
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ÉTUDE PRÉLIMINAIRE : influence de la musique sur le contrôle neuromusculaire en anticipation du genou chez des sujets asymptomatiques / Océane Euvé in Kinésithérapie scientifique, 624 (Octobre 2020)
[article]
Titre : ÉTUDE PRÉLIMINAIRE : influence de la musique sur le contrôle neuromusculaire en anticipation du genou chez des sujets asymptomatiques Type de document : texte imprimé Auteurs : Océane Euvé ; Quentin Provost ; Yven Lebreton, Auteur Année de publication : 2020 Article en page(s) : p. 25-35 Langues : Français (fre) Mots-clés : Contrôle neuro-musculaire Genou Musique Résumé : Le contrôle neuromusculaire (CNM) est un élément du système sensorimoteur qui joue un rôle important dans l’équilibre postural. Il est défini comme l’activation inconsciente d’un maintien dynamique qui se déclenche en préparation et en réponse à un mouvement ou à une mise en charge articulaire, afin de maintenir et de retrouver la stabilité fonctionnelle de l’articulation [1]. Il permet de maintenir l’homéostasie posturale. L’instant de déclenchement et la durée de l’anticipation (ajustement postural anticipatoire - APA) sont générés par l’aire motrice supplémentaire [2]. Ce CNM est essentiel dans la vie quotidienne et d’autant plus dans les activités sportives qui nécessitent pivots et sauts. Un mauvais CNM dans les activités sportives est associé à une surcharge des articulations et peut contribuer à des pathologies aiguës ou de surutilisation comme la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) [3] et le syndrome fémoro-patellaire (SFP) [4]. La rupture du LCA toucherait chaque année 3 à 8/10 000 personnes [5] et le SFP toucherait 1/4 des personnes physiquement actives [4]. Il est donc primordial d’optimiser le CNM au niveau de cette articulation afin de réduire ou au moins de contenir la prévalence de ces pathologies.
Pour cela, une durée de pré-activation musculaire, durée entre l’activation du muscle et la perturbation, majorée [6], permet au muscle de se préparer plus tôt pour offrir une stabilité optimale à l’articulation lors de la perturbation. Une activité musculaire plus intense, quant à elle, apporte davantage de stabilité au genou en répondant à l’intensité de l’exercice demandé [7]. Un ratio de co-activation musculaire proche de 1 [8] permet d’assurer la stabilité articulaire adéquate. Un valgus de genou diminué [3] et un angle de flexion de genou augmenté [4], permettant d’amortir davantage les forces d’impact, seraient gage d’un bon CNM.
La musique, quant à elle, fait partie intégrante du quotidien. Elle s’invite même dans le milieu sportif, que ce soit lors de la pratique individuelle, avec des écouteurs ou des casques, ou bien lors de la pratique collective avec des enceintes. Elle a de multiples usages et sert tant à divertir qu’à motiver. Elle a d’ailleurs été interdite puis tolérée sous la responsabilité exclusive de son utilisateur par la fédération française d’athlétisme dans les manifestations hors stade [9].
Le stimulus acoustique surprenant (SAS), son fort, bref et intense, est le stimulus auditif le plus étudié. Il permet de diminuer le temps de réaction – temps qui s’écoule depuis l’émission du signal de départ jusqu’à l’initiation de la réponse musculaire [10] – des tâches simples [10, 11] comme des tâches complexes [12], chez des individus sains comme chez des individus pathologiques [13, 14]. Ce stimulus est également capable d’augmenter de 50 % l’amplitude du pic EMG lors du passage d’obstacle à la marche [12, 15].
En 2007, Mackinnon et al. [16] ont pu établir qu’un lien existait entre le SAS et l’APA à l’initiation de la marche. Plus le SAS était proche du signal de départ plus il induisait une augmentation de la durée et de l’amplitude de l’APA.
De plus, en 2012, Delval et al. [17] ont observé que les sujets initiaient un APA en réponse au SAS présenté 1,4 s avant le signal visuel de départ, qui ressemblait fortement à l’APA déclenché après le signal de départ. Ce stimulus auditif seul peut donc engendrer une réponse motrice, bien que les sujets aient conscience de ne pas devoir y réagir.
Par ailleurs, la musique a intrigué le monde scientifique par sa forte relation avec notre système moteur. En effet, il est difficile de ne pas taper du pied ou des mains en entendant une musique rythmée. Bengtsson et al. [18] ont découvert en 2009 que la musique rythmée activait l’aire motrice secondaire. Celle-ci, située dans le lobe frontal, est composée de l’aire prémotrice impliquée dans l’organisation des mouvements du tronc à partir d’informations sensorielles et de l’aire motrice supplémentaire qui permet la programmation et la coordination du mouvement.
La musique rapide augmente la distance parcourue à vélo, la puissance, la vitesse de pédalage [22], ainsi que la vitesse de marche lors du test de marche de 6 min chez les enfants [19]. En revanche, chez des cyclistes de haut niveau, aucune différence dans la performance n’a été mise en évidence [20]. Edworthy et Waring [21] ont noté que la musique rapide augmentait la vitesse de course d’autant plus que le volume sonore était important.
Bigliassi et al. [22] ont remarqué que sur la fin de l’exercice physique, quand le sujet est le plus fatigué, le stimulus audiovisuel motivationnel engendrait une plus grande force produite qu’avec un stimulus neutre ou l’absence de stimulus. Les sportifs risqueraient alors d’aller au-delà de leurs capacités et de se blesser.
Sachant que la musique stimule certains paramètres musculaires et que plus la musique est rapide plus elle les stimule, il est pertinent de se demander ce qu’il en est concernant les paramètres neuromusculaires. La musique semble activer l’aire motrice supplémentaire et l’APA semble être généré dans l’aire motrice supplémentaire, le lien entre ces deux entités ne demande donc qu’à être exploré. De plus, les outils d’écoute étant divers, les conséquences sur le corps humain peuvent différer. En effet, entre le casque qui peut isoler du monde extérieur et qui diffuse la musique directement au niveau de l’oreille et l’enceinte qui diffuse un son mélangé aux bruits de l’environnement, les influences peuvent ne pas être identiques.
L’objectif principal était d’analyser l’influence de l’écoute d’une musique rapide, via un casque audio, sur la durée de pré-activation de muscles ayant une influence sur le genou, lors d’une tâche d’atterrissage, chez des sujets asymptomatiques. L’hypothèse était que l’écoute de musique rapide avec un casque entraînerait une activation plus précoce de ces muscles.
Les objectifs secondaires étaient d’analyser l’influence de l’écoute d’une musique rapide, via un casque audio, d’une part sur la moyenne des activités et sur la co-activation de ces muscles 150 ms avant l’impact au sol, et d’autre part sur les angles de valgus et de flexion maximaux au cours de la phase d’atterrissage. Les hypothèses avancées étaient que l’écoute de musique rapide avec un casque entraînerait une activité musculaire plus intense, un ratio de co-activation qui se rapproche de 1, un angle de valgus du genou diminué et un angle de flexion du genou augmenté.
Que les hypothèses soient validées ou non, les kinésithérapeutes pourront intégrer les résultats de cette étude dans leur pratique. En effet, si elles sont validées, l’écoute de musique rapide avec un casque faciliterait le CNM. En prophylaxie, ils pourraient ainsi conseiller à leurs patients sportifs de pratiquer leur sport dans ces conditions. Ils pourraient également l’utiliser dans leurs cabinets en début de rééducation neuromusculaire dans un souci de progression.
À l’inverse, si elles sont invalidées, les MK pourront la déconseiller à leurs patients sportifs et l’utiliser en fin de rééducation neuromusculaire afin d’ajouter de la difficulté aux exercices.Permalink : ./index.php?lvl=notice_display&id=89604
in Kinésithérapie scientifique > 624 (Octobre 2020) . - p. 25-35[article] ÉTUDE PRÉLIMINAIRE : influence de la musique sur le contrôle neuromusculaire en anticipation du genou chez des sujets asymptomatiques [texte imprimé] / Océane Euvé ; Quentin Provost ; Yven Lebreton, Auteur . - 2020 . - p. 25-35.
Langues : Français (fre)
in Kinésithérapie scientifique > 624 (Octobre 2020) . - p. 25-35
Mots-clés : Contrôle neuro-musculaire Genou Musique Résumé : Le contrôle neuromusculaire (CNM) est un élément du système sensorimoteur qui joue un rôle important dans l’équilibre postural. Il est défini comme l’activation inconsciente d’un maintien dynamique qui se déclenche en préparation et en réponse à un mouvement ou à une mise en charge articulaire, afin de maintenir et de retrouver la stabilité fonctionnelle de l’articulation [1]. Il permet de maintenir l’homéostasie posturale. L’instant de déclenchement et la durée de l’anticipation (ajustement postural anticipatoire - APA) sont générés par l’aire motrice supplémentaire [2]. Ce CNM est essentiel dans la vie quotidienne et d’autant plus dans les activités sportives qui nécessitent pivots et sauts. Un mauvais CNM dans les activités sportives est associé à une surcharge des articulations et peut contribuer à des pathologies aiguës ou de surutilisation comme la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) [3] et le syndrome fémoro-patellaire (SFP) [4]. La rupture du LCA toucherait chaque année 3 à 8/10 000 personnes [5] et le SFP toucherait 1/4 des personnes physiquement actives [4]. Il est donc primordial d’optimiser le CNM au niveau de cette articulation afin de réduire ou au moins de contenir la prévalence de ces pathologies.
Pour cela, une durée de pré-activation musculaire, durée entre l’activation du muscle et la perturbation, majorée [6], permet au muscle de se préparer plus tôt pour offrir une stabilité optimale à l’articulation lors de la perturbation. Une activité musculaire plus intense, quant à elle, apporte davantage de stabilité au genou en répondant à l’intensité de l’exercice demandé [7]. Un ratio de co-activation musculaire proche de 1 [8] permet d’assurer la stabilité articulaire adéquate. Un valgus de genou diminué [3] et un angle de flexion de genou augmenté [4], permettant d’amortir davantage les forces d’impact, seraient gage d’un bon CNM.
La musique, quant à elle, fait partie intégrante du quotidien. Elle s’invite même dans le milieu sportif, que ce soit lors de la pratique individuelle, avec des écouteurs ou des casques, ou bien lors de la pratique collective avec des enceintes. Elle a de multiples usages et sert tant à divertir qu’à motiver. Elle a d’ailleurs été interdite puis tolérée sous la responsabilité exclusive de son utilisateur par la fédération française d’athlétisme dans les manifestations hors stade [9].
Le stimulus acoustique surprenant (SAS), son fort, bref et intense, est le stimulus auditif le plus étudié. Il permet de diminuer le temps de réaction – temps qui s’écoule depuis l’émission du signal de départ jusqu’à l’initiation de la réponse musculaire [10] – des tâches simples [10, 11] comme des tâches complexes [12], chez des individus sains comme chez des individus pathologiques [13, 14]. Ce stimulus est également capable d’augmenter de 50 % l’amplitude du pic EMG lors du passage d’obstacle à la marche [12, 15].
En 2007, Mackinnon et al. [16] ont pu établir qu’un lien existait entre le SAS et l’APA à l’initiation de la marche. Plus le SAS était proche du signal de départ plus il induisait une augmentation de la durée et de l’amplitude de l’APA.
De plus, en 2012, Delval et al. [17] ont observé que les sujets initiaient un APA en réponse au SAS présenté 1,4 s avant le signal visuel de départ, qui ressemblait fortement à l’APA déclenché après le signal de départ. Ce stimulus auditif seul peut donc engendrer une réponse motrice, bien que les sujets aient conscience de ne pas devoir y réagir.
Par ailleurs, la musique a intrigué le monde scientifique par sa forte relation avec notre système moteur. En effet, il est difficile de ne pas taper du pied ou des mains en entendant une musique rythmée. Bengtsson et al. [18] ont découvert en 2009 que la musique rythmée activait l’aire motrice secondaire. Celle-ci, située dans le lobe frontal, est composée de l’aire prémotrice impliquée dans l’organisation des mouvements du tronc à partir d’informations sensorielles et de l’aire motrice supplémentaire qui permet la programmation et la coordination du mouvement.
La musique rapide augmente la distance parcourue à vélo, la puissance, la vitesse de pédalage [22], ainsi que la vitesse de marche lors du test de marche de 6 min chez les enfants [19]. En revanche, chez des cyclistes de haut niveau, aucune différence dans la performance n’a été mise en évidence [20]. Edworthy et Waring [21] ont noté que la musique rapide augmentait la vitesse de course d’autant plus que le volume sonore était important.
Bigliassi et al. [22] ont remarqué que sur la fin de l’exercice physique, quand le sujet est le plus fatigué, le stimulus audiovisuel motivationnel engendrait une plus grande force produite qu’avec un stimulus neutre ou l’absence de stimulus. Les sportifs risqueraient alors d’aller au-delà de leurs capacités et de se blesser.
Sachant que la musique stimule certains paramètres musculaires et que plus la musique est rapide plus elle les stimule, il est pertinent de se demander ce qu’il en est concernant les paramètres neuromusculaires. La musique semble activer l’aire motrice supplémentaire et l’APA semble être généré dans l’aire motrice supplémentaire, le lien entre ces deux entités ne demande donc qu’à être exploré. De plus, les outils d’écoute étant divers, les conséquences sur le corps humain peuvent différer. En effet, entre le casque qui peut isoler du monde extérieur et qui diffuse la musique directement au niveau de l’oreille et l’enceinte qui diffuse un son mélangé aux bruits de l’environnement, les influences peuvent ne pas être identiques.
L’objectif principal était d’analyser l’influence de l’écoute d’une musique rapide, via un casque audio, sur la durée de pré-activation de muscles ayant une influence sur le genou, lors d’une tâche d’atterrissage, chez des sujets asymptomatiques. L’hypothèse était que l’écoute de musique rapide avec un casque entraînerait une activation plus précoce de ces muscles.
Les objectifs secondaires étaient d’analyser l’influence de l’écoute d’une musique rapide, via un casque audio, d’une part sur la moyenne des activités et sur la co-activation de ces muscles 150 ms avant l’impact au sol, et d’autre part sur les angles de valgus et de flexion maximaux au cours de la phase d’atterrissage. Les hypothèses avancées étaient que l’écoute de musique rapide avec un casque entraînerait une activité musculaire plus intense, un ratio de co-activation qui se rapproche de 1, un angle de valgus du genou diminué et un angle de flexion du genou augmenté.
Que les hypothèses soient validées ou non, les kinésithérapeutes pourront intégrer les résultats de cette étude dans leur pratique. En effet, si elles sont validées, l’écoute de musique rapide avec un casque faciliterait le CNM. En prophylaxie, ils pourraient ainsi conseiller à leurs patients sportifs de pratiquer leur sport dans ces conditions. Ils pourraient également l’utiliser dans leurs cabinets en début de rééducation neuromusculaire dans un souci de progression.
À l’inverse, si elles sont invalidées, les MK pourront la déconseiller à leurs patients sportifs et l’utiliser en fin de rééducation neuromusculaire afin d’ajouter de la difficulté aux exercices.Permalink : ./index.php?lvl=notice_display&id=89604 Exemplaires (1)
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