[article]
Titre : |
Profil du parent non-abuseur |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Yves-Hiram Haesevoets |
Année de publication : |
2022 |
Article en page(s) : |
p. 48-53 |
Note générale : |
Cet article fait partie du dossier "Familles incestueuses". |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Alpha C:Carence ; D:Dynamique de groupe ; E:Empathie ; I:Inceste ; I:Indifférence ; M:Mécanisme de défense ; R:Relation parent-enfant ; R:Responsabilité ; R:Rôle ; S:Secret ; S:Sexualité ; S:Silence ; T:Transgénérationnel
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Résumé : |
Au sein de la triangulation incestueuse, le parent non abuseur, la mère le plus souvent, peut adopter différentes postures : le déni massif, l’expectative silencieuse, l’isolement, le refoulement, l’évitement… Qui sont ces femmes qui traînent souvent de lourdes histoires personnelles ?
Dans la plupart des cas d'inceste, le parent non-abuseur est la mère. La réalité de l'inceste interroge la qualité de la relation mère/enfant, le manque d'empathie maternelle et le processus transgénérationnel du traumatisme incestueux. Entre tabou et stéréotypes, de nombreuses questions interpellent les intervenants. Impuissante, dominée, absente, indifférents ou complice, la mère accepte passivement la promiscuité ambiante qui existe entre son enfant et son partenaire. Psychiquement aveugles, certaines mères veulent la paix à l'intérieur de leur famille, au prix de l'inceste. D'autres en retirent le bénéfice de ne plus devoir satisfaire leur partenaire sur le plan sexuel. Selon les circonstances, la situation ressemble à un arrangement à l'amiable où l'enfant, selon son âge, apparaît comme le dépositaire d'un contrat de dupes, sont il fait les frais. En outre, les parents (abuseur et non-abuseur) se trouvent souvent dans des situations où ils peuvent masquer l'inceste ou s'arrangent pour que les circonstances permettent de le cacher. La mère joue ainsi la comédie du drame, jusqu'au moment où les langues se délient et/ou certains signes émergent à la surface.
Au propre comme au figuré, l’inceste est un cercle vicieux. Reliquat d’un système patriarcal archaïque, c’est une tragédie shakespearienne à trois personnages : l’enfant victime, le parent abuseur et le parent non abuseur. Dans les dynamiques incestueuses, le fonctionnement psychologique de ce dernier reste peu évoqué dans la littérature scientifique – les études concernant sa place, rôle et statut dans ces familles sont plutôt rares. Dans la majorité des situations d’inceste, ce parent non-abuseur est la mère. Se pose la question de son silence, de son ambivalence, voire de son manque d’empathie et d’assurance… Plus tabou, l’idée d’une complicité, passive ou active, interroge la qualité des relations mère/enfant. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=50788 |
in Santé Mentale > 271 (Octobre 2022) . - p. 48-53
[article] Profil du parent non-abuseur [texte imprimé] / Yves-Hiram Haesevoets . - 2022 . - p. 48-53. Cet article fait partie du dossier "Familles incestueuses". Langues : Français ( fre) in Santé Mentale > 271 (Octobre 2022) . - p. 48-53
Catégories : |
Alpha C:Carence ; D:Dynamique de groupe ; E:Empathie ; I:Inceste ; I:Indifférence ; M:Mécanisme de défense ; R:Relation parent-enfant ; R:Responsabilité ; R:Rôle ; S:Secret ; S:Sexualité ; S:Silence ; T:Transgénérationnel
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Résumé : |
Au sein de la triangulation incestueuse, le parent non abuseur, la mère le plus souvent, peut adopter différentes postures : le déni massif, l’expectative silencieuse, l’isolement, le refoulement, l’évitement… Qui sont ces femmes qui traînent souvent de lourdes histoires personnelles ?
Dans la plupart des cas d'inceste, le parent non-abuseur est la mère. La réalité de l'inceste interroge la qualité de la relation mère/enfant, le manque d'empathie maternelle et le processus transgénérationnel du traumatisme incestueux. Entre tabou et stéréotypes, de nombreuses questions interpellent les intervenants. Impuissante, dominée, absente, indifférents ou complice, la mère accepte passivement la promiscuité ambiante qui existe entre son enfant et son partenaire. Psychiquement aveugles, certaines mères veulent la paix à l'intérieur de leur famille, au prix de l'inceste. D'autres en retirent le bénéfice de ne plus devoir satisfaire leur partenaire sur le plan sexuel. Selon les circonstances, la situation ressemble à un arrangement à l'amiable où l'enfant, selon son âge, apparaît comme le dépositaire d'un contrat de dupes, sont il fait les frais. En outre, les parents (abuseur et non-abuseur) se trouvent souvent dans des situations où ils peuvent masquer l'inceste ou s'arrangent pour que les circonstances permettent de le cacher. La mère joue ainsi la comédie du drame, jusqu'au moment où les langues se délient et/ou certains signes émergent à la surface.
Au propre comme au figuré, l’inceste est un cercle vicieux. Reliquat d’un système patriarcal archaïque, c’est une tragédie shakespearienne à trois personnages : l’enfant victime, le parent abuseur et le parent non abuseur. Dans les dynamiques incestueuses, le fonctionnement psychologique de ce dernier reste peu évoqué dans la littérature scientifique – les études concernant sa place, rôle et statut dans ces familles sont plutôt rares. Dans la majorité des situations d’inceste, ce parent non-abuseur est la mère. Se pose la question de son silence, de son ambivalence, voire de son manque d’empathie et d’assurance… Plus tabou, l’idée d’une complicité, passive ou active, interroge la qualité des relations mère/enfant. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=50788 |
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