[article]
Titre : |
Premier aphorisme d’Hippocrate et soins palliatifs |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Bertrand Sardin |
Année de publication : |
2019 |
Article en page(s) : |
p. 301-312 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Alpha I:Incertitude ; I:Interdisciplinarité ; S:Serment d'Hippocrate ; S:Soins palliatifs ; T:Temporalité
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Résumé : |
Introduction
« La vie est courte, l’art est long, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile. Or, il faut non seulement se montrer soi-même accomplissant son devoir, mais faire aussi que le malade, les assistants et les éléments extérieurs accomplissent le leur ». Dans le contexte des soins palliatifs, le premier aphorisme d’Hippocrate résonne d’une étonnante modernité.
Trois axes de réflexion
Les trois premières affirmations questionnent sur le temps en soins palliatifs. Temps compté lorsque l’annonce déclenche un compte à rebours, temps accordé, partagé, temps de vie, du mourir voire du long mourir ? Comment vivre ce temps perçu comme incertain ? Quand initier le temps de la rencontre qui va mettre en place des soins palliatifs ? Les deux assertions suivantes expriment l’irréductible incertitude de la prise en charge palliative aussi bien en termes de pronostic qu’en termes d’éthique dans une société où les repères traditionnels s’effacent devant des revendications sociétales et la promotion d’une éthique liquide. Enfin la dernière phrase incite les soignants à réfléchir en termes de devoirs et d’engagements, de transdisciplinarité. Promouvoir l’émergence d’une culture palliative reposant sur une démarche « palliactive » : affirmer le refus de l’euthanasie, redéfinir les buts, les missions et les moyens des soins palliatifs dans leur triple dimension de proximité, d’appui et de recours. Plaider pour une mise en place plus précoce des soins palliatifs et non se limiter à l’urgence des fins de vie. Refonder la formation non seulement en termes de contenus mais aussi d’auditoires. Analyser et comprendre les fonctionnements locaux de la prise en charge palliative car il n’existe pas de soins palliatifs génériques mais des organisations et des structures qui sont hétérogènes.
Conclusion
Le premier aphorisme nous invite à réfléchir en termes d’écologie palliative. Cette écologie palliative doit partir d’un constat lucide de la vulnérabilité de notre société, des fragilités et des dépendances d’individus de plus en plus isolés alors même que les moyens accordés restent insuffisants. Si les soins palliatifs ne doivent pas refuser la technique et les alternatives technologiques, ils doivent rester fondés sur l’humain et sur la rencontre entre les personnes. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=42846 |
in Médecine palliative > Vol. 18, n° 6 (Décembre 2019) . - p. 301-312
[article] Premier aphorisme d’Hippocrate et soins palliatifs [texte imprimé] / Bertrand Sardin . - 2019 . - p. 301-312. Langues : Français ( fre) in Médecine palliative > Vol. 18, n° 6 (Décembre 2019) . - p. 301-312
Catégories : |
Alpha I:Incertitude ; I:Interdisciplinarité ; S:Serment d'Hippocrate ; S:Soins palliatifs ; T:Temporalité
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Résumé : |
Introduction
« La vie est courte, l’art est long, l’occasion fugitive, l’expérience trompeuse, le jugement difficile. Or, il faut non seulement se montrer soi-même accomplissant son devoir, mais faire aussi que le malade, les assistants et les éléments extérieurs accomplissent le leur ». Dans le contexte des soins palliatifs, le premier aphorisme d’Hippocrate résonne d’une étonnante modernité.
Trois axes de réflexion
Les trois premières affirmations questionnent sur le temps en soins palliatifs. Temps compté lorsque l’annonce déclenche un compte à rebours, temps accordé, partagé, temps de vie, du mourir voire du long mourir ? Comment vivre ce temps perçu comme incertain ? Quand initier le temps de la rencontre qui va mettre en place des soins palliatifs ? Les deux assertions suivantes expriment l’irréductible incertitude de la prise en charge palliative aussi bien en termes de pronostic qu’en termes d’éthique dans une société où les repères traditionnels s’effacent devant des revendications sociétales et la promotion d’une éthique liquide. Enfin la dernière phrase incite les soignants à réfléchir en termes de devoirs et d’engagements, de transdisciplinarité. Promouvoir l’émergence d’une culture palliative reposant sur une démarche « palliactive » : affirmer le refus de l’euthanasie, redéfinir les buts, les missions et les moyens des soins palliatifs dans leur triple dimension de proximité, d’appui et de recours. Plaider pour une mise en place plus précoce des soins palliatifs et non se limiter à l’urgence des fins de vie. Refonder la formation non seulement en termes de contenus mais aussi d’auditoires. Analyser et comprendre les fonctionnements locaux de la prise en charge palliative car il n’existe pas de soins palliatifs génériques mais des organisations et des structures qui sont hétérogènes.
Conclusion
Le premier aphorisme nous invite à réfléchir en termes d’écologie palliative. Cette écologie palliative doit partir d’un constat lucide de la vulnérabilité de notre société, des fragilités et des dépendances d’individus de plus en plus isolés alors même que les moyens accordés restent insuffisants. Si les soins palliatifs ne doivent pas refuser la technique et les alternatives technologiques, ils doivent rester fondés sur l’humain et sur la rencontre entre les personnes. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=42846 |
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