[article]
Titre : |
Comprendre la maltraitance pour mieux la prévenir |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Robert Moulias, Auteur |
Année de publication : |
2018 |
Article en page(s) : |
p. 289-293 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Alpha A:Accompagnement du patient ; A:Approche humaniste ; B:Bientraitance ; D:Dépendance (autonomie) ; F:Famille ; M:Maltraitance ; P:Personne âgée ; P:Pratique infirmière ; P:Prévention ; V:Vulnérabilité
|
Résumé : |
Avoir besoin d’une aide humaine pour ses activités élémentaires de la vie quotidienne rend la relation asymétrique entre aidé et aidant, que celui-ci soit une personne ou une structure. L’aidant se trouve chargé d’un pouvoir et d’une responsabilité sur la personne aidée qui ne peut vivre sans lui. Le proche-aidant n’y est pas préparé. Elle ou il compense par son affection, mais n’a ni la mission ni la compétence de remplir les tâches des professionnels. La structure doit s’assurer que ses professionnels disposent des formations et des aptitudes indispensables, d’un encadrement référent, et qu’ils soient en nombre suffisant.
Assurer vie, accompagnement et bien-être de personnes qui ne peuvent vivre sans assistance humaine implique des savoirs, des responsabilités, un sens des valeurs. Toutes les pratiques professionnelles inappropriées mettent en souffrance les personnes dépendantes « captives » de leur besoin d’aide, de leurs proches-aidants et des professionnels motivés. Cette « maltraitance organisationnelle » qu’elle soit structurelle (service ou établissement) ou systémique (lois, évaluations des besoins, traditions, regards sur la dépendance ou la vieillesse) facilite les violences individuelles sans jamais les excuser. Les abus de la faiblesse des aînés devenus fragiles ou dépendants par des agressions psychologiques, physiques, des vols et escroqueries sont des délits et non des « abus », étrange indulgence du vocabulaire lorsqu’il s’agit de vieux.
Ces carences ne concernent pas que les effectifs et les moyens financiers. Elles ont une origine plus profonde. Les « pratiques inappropriées » qui en résultent sontcorrigibles après évaluation des causes. Les délits relèvent de la sanction. Reconnaître les qualités humaines nécessaires à ces métiers, étudier leur expérience et les valoriser moralement et financièrement serait une puissante prévention. Étudier et mieux comprendre les mécanismes de la « maltraitance » permettra enfin une prévention « basée sur des preuves » sans ostraciser familles - équipes - encadrement. Quand à la Bientraitance, c’est ce qui fait que vivre dépendant ne soit plus vécu comme une déchéance. Ce n’est pas dans les normes qu’on la trouvera, mais sur le côté positif du « facteur humain ». Quelle difficile et belle mission qu’on ne peut réduire à une liste de normes et de recommandations contradictoires.
|
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=38367 |
in La revue de gériatrie > Tome 43, 5 (Mai 2018) . - p. 289-293
[article] Comprendre la maltraitance pour mieux la prévenir [texte imprimé] / Robert Moulias, Auteur . - 2018 . - p. 289-293. Langues : Français ( fre) in La revue de gériatrie > Tome 43, 5 (Mai 2018) . - p. 289-293
Catégories : |
Alpha A:Accompagnement du patient ; A:Approche humaniste ; B:Bientraitance ; D:Dépendance (autonomie) ; F:Famille ; M:Maltraitance ; P:Personne âgée ; P:Pratique infirmière ; P:Prévention ; V:Vulnérabilité
|
Résumé : |
Avoir besoin d’une aide humaine pour ses activités élémentaires de la vie quotidienne rend la relation asymétrique entre aidé et aidant, que celui-ci soit une personne ou une structure. L’aidant se trouve chargé d’un pouvoir et d’une responsabilité sur la personne aidée qui ne peut vivre sans lui. Le proche-aidant n’y est pas préparé. Elle ou il compense par son affection, mais n’a ni la mission ni la compétence de remplir les tâches des professionnels. La structure doit s’assurer que ses professionnels disposent des formations et des aptitudes indispensables, d’un encadrement référent, et qu’ils soient en nombre suffisant.
Assurer vie, accompagnement et bien-être de personnes qui ne peuvent vivre sans assistance humaine implique des savoirs, des responsabilités, un sens des valeurs. Toutes les pratiques professionnelles inappropriées mettent en souffrance les personnes dépendantes « captives » de leur besoin d’aide, de leurs proches-aidants et des professionnels motivés. Cette « maltraitance organisationnelle » qu’elle soit structurelle (service ou établissement) ou systémique (lois, évaluations des besoins, traditions, regards sur la dépendance ou la vieillesse) facilite les violences individuelles sans jamais les excuser. Les abus de la faiblesse des aînés devenus fragiles ou dépendants par des agressions psychologiques, physiques, des vols et escroqueries sont des délits et non des « abus », étrange indulgence du vocabulaire lorsqu’il s’agit de vieux.
Ces carences ne concernent pas que les effectifs et les moyens financiers. Elles ont une origine plus profonde. Les « pratiques inappropriées » qui en résultent sontcorrigibles après évaluation des causes. Les délits relèvent de la sanction. Reconnaître les qualités humaines nécessaires à ces métiers, étudier leur expérience et les valoriser moralement et financièrement serait une puissante prévention. Étudier et mieux comprendre les mécanismes de la « maltraitance » permettra enfin une prévention « basée sur des preuves » sans ostraciser familles - équipes - encadrement. Quand à la Bientraitance, c’est ce qui fait que vivre dépendant ne soit plus vécu comme une déchéance. Ce n’est pas dans les normes qu’on la trouvera, mais sur le côté positif du « facteur humain ». Quelle difficile et belle mission qu’on ne peut réduire à une liste de normes et de recommandations contradictoires.
|
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=38367 |
|