[article]
Titre : |
Le droit à la sédation profonde et continue : réflexions et pistes prospectives |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Donatien Mallet ; François Chaumier ; G Hirsch |
Année de publication : |
2015 |
Article en page(s) : |
p.388-398 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Alpha A:Accompagnement de la fin de vie ; A:Accompagnement du patient ; D:Demande d'euthanasie ; D:Dignité ; D:Directive anticipée ; E:Ethique ; F:Fin de vie ; L:Loi ; M:Mort ; R:Respect ; S:Sédation ; S:Société
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Résumé : |
Le rapport Claeys-Léonetti avec la proposition de création d’un « droit à la sédation profonde et continue » réactive à nouveau les débats sur la fin de vie d’autant que cet écrit va servir de base à la rédaction de la future loi. En tant que soignants travaillant dans des structures de soins palliatifs, est-il possible de dégager quelques réflexions, points d’attention, voire des pistes prospectives à adopter si cette loi est votée ? Si l’on s’appuie uniquement sur le texte de la proposition de loi, le droit à la sédation profonde et continue ne remet pas en cause la classification actuelle des décisions médicales. Cependant, elle met à mal l’attention à la singularité de la personne en imposant un cadre normatif à une pratique clinique. Si l’on s’intéresse à l’application de cette loi, elle sera difficilement applicable en l’état actuel de l’organisation du système de santé. La complexité de la pratique et l’assurance que l’altération de la vigilance sera maintenue sur tout le nycthémère nécessitent un important effort de formation, individuelle et collective, associé à un ajustement des moyens humains. Sur le plan sociétal, en parallèle à l’introduction d’un nouveau droit en lien avec l’autodétermination du patient, la loi instaure un nouveau concept, une norme potentielle, voire une exigence extensive : le « droit à une fin de vie digne et apaisée ». L’aspiration légitime, mais peut-être utopique, à une fin de vie apaisée est renvoyée dans le champ médical avec l’impératif d’une réponse médicamenteuse. Si la loi est votée en l’état actuel du texte, le soignant aura à exercer de nombreuses fonctions : accueil de la demande ; construction d’une rencontre étalée dans le temps et marquée par une double reconnaissance ; décryptage de la demande ; évaluation de la conformité au cadre légal ; explication précise de la loi au patient et à son entourage avec évocation des conditions de la phase terminale à venir ; organisation de la sédation avec l’équipe de soins, la personne malade et ses proches s’il le souhaite ; soins et accompagnement de ce mourir atypique marqué par un sommeil induit ; respect du cadre légal avec décès naturel du patient ; relecture individuelle et collective de sa pratique. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=30229 |
in Médecine palliative > Vol. 14, 6 (Décembre 2015) . - p.388-398
[article] Le droit à la sédation profonde et continue : réflexions et pistes prospectives [texte imprimé] / Donatien Mallet ; François Chaumier ; G Hirsch . - 2015 . - p.388-398. Langues : Français ( fre) in Médecine palliative > Vol. 14, 6 (Décembre 2015) . - p.388-398
Catégories : |
Alpha A:Accompagnement de la fin de vie ; A:Accompagnement du patient ; D:Demande d'euthanasie ; D:Dignité ; D:Directive anticipée ; E:Ethique ; F:Fin de vie ; L:Loi ; M:Mort ; R:Respect ; S:Sédation ; S:Société
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Résumé : |
Le rapport Claeys-Léonetti avec la proposition de création d’un « droit à la sédation profonde et continue » réactive à nouveau les débats sur la fin de vie d’autant que cet écrit va servir de base à la rédaction de la future loi. En tant que soignants travaillant dans des structures de soins palliatifs, est-il possible de dégager quelques réflexions, points d’attention, voire des pistes prospectives à adopter si cette loi est votée ? Si l’on s’appuie uniquement sur le texte de la proposition de loi, le droit à la sédation profonde et continue ne remet pas en cause la classification actuelle des décisions médicales. Cependant, elle met à mal l’attention à la singularité de la personne en imposant un cadre normatif à une pratique clinique. Si l’on s’intéresse à l’application de cette loi, elle sera difficilement applicable en l’état actuel de l’organisation du système de santé. La complexité de la pratique et l’assurance que l’altération de la vigilance sera maintenue sur tout le nycthémère nécessitent un important effort de formation, individuelle et collective, associé à un ajustement des moyens humains. Sur le plan sociétal, en parallèle à l’introduction d’un nouveau droit en lien avec l’autodétermination du patient, la loi instaure un nouveau concept, une norme potentielle, voire une exigence extensive : le « droit à une fin de vie digne et apaisée ». L’aspiration légitime, mais peut-être utopique, à une fin de vie apaisée est renvoyée dans le champ médical avec l’impératif d’une réponse médicamenteuse. Si la loi est votée en l’état actuel du texte, le soignant aura à exercer de nombreuses fonctions : accueil de la demande ; construction d’une rencontre étalée dans le temps et marquée par une double reconnaissance ; décryptage de la demande ; évaluation de la conformité au cadre légal ; explication précise de la loi au patient et à son entourage avec évocation des conditions de la phase terminale à venir ; organisation de la sédation avec l’équipe de soins, la personne malade et ses proches s’il le souhaite ; soins et accompagnement de ce mourir atypique marqué par un sommeil induit ; respect du cadre légal avec décès naturel du patient ; relecture individuelle et collective de sa pratique. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbtournai/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=30229 |
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