[article]
Titre : |
Le diagnostic masso-kinésithérapique comme élément de simplexité dans la prise en charge des patients douloureux |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Hélène Cullin |
Année de publication : |
2020 |
Article en page(s) : |
p.5-17 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Douleurs neuroplasticité bilan |
Résumé : |
Selon la définition officielle de l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), « la douleur est une expérience désagréable, à la fois sensorielle et émotionnelle, associée à une lésion tissulaire présente ou potentielle, ou simplement décrite dans ces termes. » [1]. La douleur reposant donc avant tout sur le ressenti du patient, cela la rend difficile à quantifier et à qualifier. De plus, elle n’est pas systématiquement liée à une lésion, une caractéristique qui complexifie encore son étude.
Le modèle biomédical qui envisage la douleur comme une sortie périphérique avec une relation de cause à effet est trop simpliste, même s’il reste valable dans le cas de douleur aiguë. Le modèle biopsychosocial (BPS) est celui qui est recommandé aujourd’hui pour envisager l’ensemble des composantes de la douleur dans une vision plus complexe, celle apportée par les neurosciences. En 1998, Louis Gifford [2] développe le modèle de l’Organisme Mature, en adéquation avec la neuromatrice de la douleur et le modèle BPS. La douleur est considérée comme une sortie résultant d’un processus complexe qui permet de répondre biologiquement à une menace potentielle des tissus et/ou de l’environnement.
Le concept de simplexité défini par Alain Berthoz [3], ingénieur et neurophysiologiste peut venir éclairer la prise en charge de la douleur avec une vision intermédiaire qui faciliterait l’action. D’après lui, « la biologie, la physiologie et les neurosciences ont établi l’existence de processus élégants, rapides, efficaces pour l’interaction du vivant avec le monde. Ces processus ne sont pas simples mais élaborent des solutions, des comportements rapides, fiables qui tiennent compte de l’expérience passée et qui anticipent sur les conséquences futures de l’action. ».Osinski, dans sa proposition contemporaine de la douleur, dit que « la douleur pourrait alors devenir une solution simplexe de l’organisme pour mobiliser la conscience afin de résoudre une situation complexe de potentiel danger pour lui. ». La conscience serait considérée comme un moment-espace d’intégration de l’ensemble des événements perçus par l’organisme. La conscience serait conçue comme un outil utile de l’organisme car elle a le pouvoir d’omettre certaines informations pour atteindre un objectif. Elle serait donc sollicitée pour sa capacité à mettre l’organisme qui l’abrite en mouvement.Pour le kinésithérapeute, le travail de simplexité avec la personne douloureuse se fait dans un premier temps au travers du diagnostic masso-kinésithérapique (DMK), et c’est une rencontre assez récente finalement puisque le DMK n’existe que depuis 1996. Gedda [5] en donne la définition suivante : « Le diagnostic kinésithérapique exprime l'autonomie gestuelle d'une personne, qui résulte de la confrontation entre ses possibilités gestuelles et ses besoins gestuels aux niveaux structurel, fonctionnel et situationnel. À partir du constat ainsi établi par le diagnostic, l'action thérapeutique investit autant le mouvement physique que ses conditions cognitives. Le cadre juridique du diagnostic kinésithérapique impose, d'une part, qu'il soit écrit et, d'autre part, qu'il investisse la globalité du patient, notamment ses caractéristiques psychologiques, sociales, économiques et culturelles. ».Le DMK est destiné à formuler une proposition simple face à une situation complexe dans le cadre de l’analyse d’une problématique inscrite dans un modèle biopsychosocial qui prend en compte l’ensemble des composantes du patient. En matière de douleur, les choses se précisent davantage chaque jour : la douleur est mieux identifiée, mieux connue, mieux écoutée, mieux catégorisée. Le diagnostic, l’évaluation de la personne douloureuse a fait d’énormes progrès et c’est l’objet de cet article |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=84302 |
in Kinésithérapie scientifique > 618 (Mars 2020) . - p.5-17
[article] Le diagnostic masso-kinésithérapique comme élément de simplexité dans la prise en charge des patients douloureux [texte imprimé] / Hélène Cullin . - 2020 . - p.5-17. Langues : Français ( fre) in Kinésithérapie scientifique > 618 (Mars 2020) . - p.5-17
Mots-clés : |
Douleurs neuroplasticité bilan |
Résumé : |
Selon la définition officielle de l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), « la douleur est une expérience désagréable, à la fois sensorielle et émotionnelle, associée à une lésion tissulaire présente ou potentielle, ou simplement décrite dans ces termes. » [1]. La douleur reposant donc avant tout sur le ressenti du patient, cela la rend difficile à quantifier et à qualifier. De plus, elle n’est pas systématiquement liée à une lésion, une caractéristique qui complexifie encore son étude.
Le modèle biomédical qui envisage la douleur comme une sortie périphérique avec une relation de cause à effet est trop simpliste, même s’il reste valable dans le cas de douleur aiguë. Le modèle biopsychosocial (BPS) est celui qui est recommandé aujourd’hui pour envisager l’ensemble des composantes de la douleur dans une vision plus complexe, celle apportée par les neurosciences. En 1998, Louis Gifford [2] développe le modèle de l’Organisme Mature, en adéquation avec la neuromatrice de la douleur et le modèle BPS. La douleur est considérée comme une sortie résultant d’un processus complexe qui permet de répondre biologiquement à une menace potentielle des tissus et/ou de l’environnement.
Le concept de simplexité défini par Alain Berthoz [3], ingénieur et neurophysiologiste peut venir éclairer la prise en charge de la douleur avec une vision intermédiaire qui faciliterait l’action. D’après lui, « la biologie, la physiologie et les neurosciences ont établi l’existence de processus élégants, rapides, efficaces pour l’interaction du vivant avec le monde. Ces processus ne sont pas simples mais élaborent des solutions, des comportements rapides, fiables qui tiennent compte de l’expérience passée et qui anticipent sur les conséquences futures de l’action. ».Osinski, dans sa proposition contemporaine de la douleur, dit que « la douleur pourrait alors devenir une solution simplexe de l’organisme pour mobiliser la conscience afin de résoudre une situation complexe de potentiel danger pour lui. ». La conscience serait considérée comme un moment-espace d’intégration de l’ensemble des événements perçus par l’organisme. La conscience serait conçue comme un outil utile de l’organisme car elle a le pouvoir d’omettre certaines informations pour atteindre un objectif. Elle serait donc sollicitée pour sa capacité à mettre l’organisme qui l’abrite en mouvement.Pour le kinésithérapeute, le travail de simplexité avec la personne douloureuse se fait dans un premier temps au travers du diagnostic masso-kinésithérapique (DMK), et c’est une rencontre assez récente finalement puisque le DMK n’existe que depuis 1996. Gedda [5] en donne la définition suivante : « Le diagnostic kinésithérapique exprime l'autonomie gestuelle d'une personne, qui résulte de la confrontation entre ses possibilités gestuelles et ses besoins gestuels aux niveaux structurel, fonctionnel et situationnel. À partir du constat ainsi établi par le diagnostic, l'action thérapeutique investit autant le mouvement physique que ses conditions cognitives. Le cadre juridique du diagnostic kinésithérapique impose, d'une part, qu'il soit écrit et, d'autre part, qu'il investisse la globalité du patient, notamment ses caractéristiques psychologiques, sociales, économiques et culturelles. ».Le DMK est destiné à formuler une proposition simple face à une situation complexe dans le cadre de l’analyse d’une problématique inscrite dans un modèle biopsychosocial qui prend en compte l’ensemble des composantes du patient. En matière de douleur, les choses se précisent davantage chaque jour : la douleur est mieux identifiée, mieux connue, mieux écoutée, mieux catégorisée. Le diagnostic, l’évaluation de la personne douloureuse a fait d’énormes progrès et c’est l’objet de cet article |
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