[article]
Titre : |
L'épaule du violoniste |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Céleste Rousseau |
Année de publication : |
2019 |
Article en page(s) : |
p. 33-37 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
musicien Épaule |
Résumé : |
La pratique quotidienne, régulière et intensive, d’un instrument de musique impacte le corps du musicien et l’expose à des contraintes importantes. Depuis quelques années, alors qu’on considère désormais le musicien comme un athlète de haut niveau [1], on s’intéresse de plus en plus aux douleurs et troubles musculo-squelettiques liés à la performance musicale.Dès 1998, une équipe de chercheurs canadiens s’emploie à définir ces troubles musculo-squelettiques. À partir d’entretiens avec des musiciens et des experts de la santé du musicien, les troubles musculo-squelettiques liés à l’exécution musicale (TMEM) ou Playing related musculoskeletal disorders (PRMDs) sont définis comme tout/toute « douleur, faiblesse, perte de contrôle, engourdissement, fourmillement ou tout autre symptôme qui interagirait avec la capacité [du musicien] à jouer au niveau auquel il est habitué », en excluant les symptômes légers et transitoires qui n’affecteraient pas le jeu instrumental [2]. C’est cette définition qui est désormais la plus employée dans ce domaine. Une récente méta-analyse a évalué qu’environ 75 % des musiciens avaient rapporté des TMEM au cours de l’année passée et que la douleur affectait leur jeu pour 54 % d’entre eux [3].Lorsqu’on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds que je suis kinésithérapeute du musicien. Alors, je vous le donne en mille, 9 personnes sur 10 me parlent des violonistes. Systématiquement. Et le plus souvent, en les imitant la tête collée à l’oreille (ce qui entre nous soit dit n’est pas du tout la position du violoniste).Mais, bien qu’anecdotique, ce cliché n’en est pas moins fondé : en effet, les violonistes, et les altistes plus encore, sont les instrumentistes que bon nombre de papiers scientifiques rapportent comme les plus touchés par les TMEM. L’asymétrie du jeu, la nécessité du maintien statique de l’instrument entre l’épaule et le menton, l’importance des amplitudes articulaire (fig. 1), et chez les altistes, la taille de l’instrument (fig. 2) conduisent à différents troubles musculo-squelettiques chez les upper strings ou « cordes hautes » (par opposition aux cordes basses ou lower strings : violoncelle et contrebasse). |
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in Kinésithérapie scientifique > 614 (Novembre 2019) . - p. 33-37
[article] L'épaule du violoniste [texte imprimé] / Céleste Rousseau . - 2019 . - p. 33-37. Langues : Français ( fre) in Kinésithérapie scientifique > 614 (Novembre 2019) . - p. 33-37
Mots-clés : |
musicien Épaule |
Résumé : |
La pratique quotidienne, régulière et intensive, d’un instrument de musique impacte le corps du musicien et l’expose à des contraintes importantes. Depuis quelques années, alors qu’on considère désormais le musicien comme un athlète de haut niveau [1], on s’intéresse de plus en plus aux douleurs et troubles musculo-squelettiques liés à la performance musicale.Dès 1998, une équipe de chercheurs canadiens s’emploie à définir ces troubles musculo-squelettiques. À partir d’entretiens avec des musiciens et des experts de la santé du musicien, les troubles musculo-squelettiques liés à l’exécution musicale (TMEM) ou Playing related musculoskeletal disorders (PRMDs) sont définis comme tout/toute « douleur, faiblesse, perte de contrôle, engourdissement, fourmillement ou tout autre symptôme qui interagirait avec la capacité [du musicien] à jouer au niveau auquel il est habitué », en excluant les symptômes légers et transitoires qui n’affecteraient pas le jeu instrumental [2]. C’est cette définition qui est désormais la plus employée dans ce domaine. Une récente méta-analyse a évalué qu’environ 75 % des musiciens avaient rapporté des TMEM au cours de l’année passée et que la douleur affectait leur jeu pour 54 % d’entre eux [3].Lorsqu’on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds que je suis kinésithérapeute du musicien. Alors, je vous le donne en mille, 9 personnes sur 10 me parlent des violonistes. Systématiquement. Et le plus souvent, en les imitant la tête collée à l’oreille (ce qui entre nous soit dit n’est pas du tout la position du violoniste).Mais, bien qu’anecdotique, ce cliché n’en est pas moins fondé : en effet, les violonistes, et les altistes plus encore, sont les instrumentistes que bon nombre de papiers scientifiques rapportent comme les plus touchés par les TMEM. L’asymétrie du jeu, la nécessité du maintien statique de l’instrument entre l’épaule et le menton, l’importance des amplitudes articulaire (fig. 1), et chez les altistes, la taille de l’instrument (fig. 2) conduisent à différents troubles musculo-squelettiques chez les upper strings ou « cordes hautes » (par opposition aux cordes basses ou lower strings : violoncelle et contrebasse). |
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