[article]
Titre : |
L'échographie : valeur diagnostique pour la détection d'une fracture osseuse |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Marion Lemarinel ; Anthony Demont |
Année de publication : |
2019 |
Article en page(s) : |
p. 47-52 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
DIAGNOSTIC Échographie Fractures osseuses |
Résumé : |
Les fractures osseuses (des os longs, aiguës, de fatigue, etc.) sont des blessures qui surviennent lors d’accidents de la vie courante mais aussi lors d’activités sportives [1-3]. Selon les derniers rapports des centres de contrôle et de prévention des maladies relatifs aux visites en services d'urgence en 2013 aux États-Unis, les fractures représentaient plus de 3,8 millions de visites, soit environ 3 % de tous les motifs de visite [4]. Ces blessures touchent des groupes de tous les âges, de tous les sexes et de tous les catégories socioprofessionnelles. Il semble donc important de pouvoir les détecter rapidement afin d’éviter des conséquences néfastes sur le long terme sur l’appareil musculosquelettique pouvant conduire à un handicap majeur [5].La radiographie standard est considérée actuellement comme le gold standard pour détecter des lésions osseuses. Toutefois, l’évaluation bidimensionnelle des os, la disponibilité de l’examen radiographique (délai de consultation parfois long) et les radiations émises peuvent être des limites à son recours systématique en cas de suspicion de fracture.Alzen et al. [6] ont constaté que sur une population de 80 enfants, seulement 17,2 % d’entre eux soupçonnés d’avoir une fracture osseuse avaient effectivement une fracture. La fréquence élevée de résultats négatifs à la radiographie retrouvés dans des études chez des patients suspectés d’avoir une fracture à partir de leur tableau clinique montre que des outils diagnostics alternatifs seraient donc nécessaires [7].Lorsque les radiographies standard mettent en évidence une absence de fracture ou lorsqu'une évaluation plus détaillée du type de fracture est nécessaire pour la planification optimale du traitement, des techniques d’imageries avancées peuvent être nécessaires comme la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique Toutefois, ces techniques coûtent cher, peuvent être irradiantes pour le patient et ne sont pas accessibles facilement en pratique clinique.Bien que l’échographie ne soit pas actuellement considérée comme une méthode de choix dans le diagnostic des lésions osseuses, ces dernières années plusieurs études ont cherché à évaluer la validité diagnostique de cet outil pour la détection de fractures périphériques. Ces études semblent mettre en évidence de bons, voire d’excellents résultats pour la détection de fracture laissant penser que cet outil apporterait un intérêt majeur en pratique clinique [8-11]. En raison de la différence d’impédance acoustique (capacité de l’onde à traverser les différents milieux et à réfléchir à l’interface de ceux-ci) entre les tissus mous et la corticale osseuse, le faisceau ultrasonore est totalement réfléchi par ce dernier, seule la surface osseuse sera visible à l’image par une ligne hyperéchogène [12, 13]. L’examen échographique doit toujours être mis en corrélation avec l’examen clinique du professionnel de santé afin de poser une ou plusieurs hypothèses diagnostiques la plus valide possible.
Grâce à son analyse multiplanaire et sa haute résolution, l’échographie semble être en capacité de mettre en évidence de subtiles anomalies de la surface osseuse et des tissus adjacents [12-14].
L’utilisation de l’échographie pour la détection de fracture par un professionnel de santé formé peut être intéressante dans plusieurs situations :
– évaluation secondaire ou évaluation immédiate après l’examen clinique d'une lésion osseuse lorsque la radiographie n'est pas disponible ;
– évaluation de fractures de fatigue pouvant être occultées sous radiographie ;
– découverte de fractures insoupçonnées au cours de l'examen échographique standard ;
– la détection des signes de fractures de stress dès l’apparition de douleurs pour orienter le plan de traitement le plus rapidement possible [15].Cependant, l’une des principales limites de l’échographie est qu’elle demeure opérateur dépendant et se doit donc d’être utilisée par un évaluateur formé et expérimenté pour limiter l’interprétation de faux positifs. |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=78924 |
in Kinésithérapie scientifique > 607 (Mars 2019) . - p. 47-52
[article] L'échographie : valeur diagnostique pour la détection d'une fracture osseuse [texte imprimé] / Marion Lemarinel ; Anthony Demont . - 2019 . - p. 47-52. Langues : Français ( fre) in Kinésithérapie scientifique > 607 (Mars 2019) . - p. 47-52
Mots-clés : |
DIAGNOSTIC Échographie Fractures osseuses |
Résumé : |
Les fractures osseuses (des os longs, aiguës, de fatigue, etc.) sont des blessures qui surviennent lors d’accidents de la vie courante mais aussi lors d’activités sportives [1-3]. Selon les derniers rapports des centres de contrôle et de prévention des maladies relatifs aux visites en services d'urgence en 2013 aux États-Unis, les fractures représentaient plus de 3,8 millions de visites, soit environ 3 % de tous les motifs de visite [4]. Ces blessures touchent des groupes de tous les âges, de tous les sexes et de tous les catégories socioprofessionnelles. Il semble donc important de pouvoir les détecter rapidement afin d’éviter des conséquences néfastes sur le long terme sur l’appareil musculosquelettique pouvant conduire à un handicap majeur [5].La radiographie standard est considérée actuellement comme le gold standard pour détecter des lésions osseuses. Toutefois, l’évaluation bidimensionnelle des os, la disponibilité de l’examen radiographique (délai de consultation parfois long) et les radiations émises peuvent être des limites à son recours systématique en cas de suspicion de fracture.Alzen et al. [6] ont constaté que sur une population de 80 enfants, seulement 17,2 % d’entre eux soupçonnés d’avoir une fracture osseuse avaient effectivement une fracture. La fréquence élevée de résultats négatifs à la radiographie retrouvés dans des études chez des patients suspectés d’avoir une fracture à partir de leur tableau clinique montre que des outils diagnostics alternatifs seraient donc nécessaires [7].Lorsque les radiographies standard mettent en évidence une absence de fracture ou lorsqu'une évaluation plus détaillée du type de fracture est nécessaire pour la planification optimale du traitement, des techniques d’imageries avancées peuvent être nécessaires comme la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique Toutefois, ces techniques coûtent cher, peuvent être irradiantes pour le patient et ne sont pas accessibles facilement en pratique clinique.Bien que l’échographie ne soit pas actuellement considérée comme une méthode de choix dans le diagnostic des lésions osseuses, ces dernières années plusieurs études ont cherché à évaluer la validité diagnostique de cet outil pour la détection de fractures périphériques. Ces études semblent mettre en évidence de bons, voire d’excellents résultats pour la détection de fracture laissant penser que cet outil apporterait un intérêt majeur en pratique clinique [8-11]. En raison de la différence d’impédance acoustique (capacité de l’onde à traverser les différents milieux et à réfléchir à l’interface de ceux-ci) entre les tissus mous et la corticale osseuse, le faisceau ultrasonore est totalement réfléchi par ce dernier, seule la surface osseuse sera visible à l’image par une ligne hyperéchogène [12, 13]. L’examen échographique doit toujours être mis en corrélation avec l’examen clinique du professionnel de santé afin de poser une ou plusieurs hypothèses diagnostiques la plus valide possible.
Grâce à son analyse multiplanaire et sa haute résolution, l’échographie semble être en capacité de mettre en évidence de subtiles anomalies de la surface osseuse et des tissus adjacents [12-14].
L’utilisation de l’échographie pour la détection de fracture par un professionnel de santé formé peut être intéressante dans plusieurs situations :
– évaluation secondaire ou évaluation immédiate après l’examen clinique d'une lésion osseuse lorsque la radiographie n'est pas disponible ;
– évaluation de fractures de fatigue pouvant être occultées sous radiographie ;
– découverte de fractures insoupçonnées au cours de l'examen échographique standard ;
– la détection des signes de fractures de stress dès l’apparition de douleurs pour orienter le plan de traitement le plus rapidement possible [15].Cependant, l’une des principales limites de l’échographie est qu’elle demeure opérateur dépendant et se doit donc d’être utilisée par un évaluateur formé et expérimenté pour limiter l’interprétation de faux positifs. |
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