[article]
Titre : |
Un peu haut dans les grammes |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Richard Kowalyszin |
Année de publication : |
2019 |
Article en page(s) : |
p. 81-83 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Mon cerveau n’est pas extensible, et bien que je sois habitué aux formulations les plus alambiquées, j’ai un peu de mal à comprendre ce que cet homme me veut. Je lui demande de me redire ça en langage compréhensible. Il explique : depuis quelque temps, il découvre à la maison des bouteilles d’alcool dissimulées dans les endroits les plus improbables ; du faux plafond de la cuisine à la chasse d’eau des wc. Comme ils ne sont que deux, sa femme et lui, à habiter cette maison et que lui ne boit pas, il en déduit que c’est son épouse qui boit en cachette. Forcément.
Non, il ne l’a jamais vue ivre, mais elle est souvent somnolente. Non, elle ne boit pas à table, et non, ils n’ont aucun problème de couple. Bref, la vie est belle mais il y en a un(e) des deux qui picole en cachette.
Il est donc venu au cmp en espérant qu’on pourrait lui indiquer le nom d’un produit insipide, indécelable, qu’il pourrait introduire discrètement dans les bouteilles, et dont l’effet antabuse dégoûterait son épouse de l’alcool. Je n’ose pas lui dire d’emblée que si l’effet antabuse est gênant pour boire, il n’a rien de miraculeux, et que pour certaines personnes, on pourrait presque l’utiliser pour cautériser une jambe de bois. Je tente une réponse moins abrupte :
« Pourquoi ne pas dire à votre épouse qu’elle peut venir me voir pour parler de son problème avec l’alcool ? (oui, je cause aussi le politiquement correct).
– Ben non, elle ne voudra jamais avouer qu’elle boit.
– Elle n’aura pas besoin d’avouer puisque je le sais déjà… |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=78360 |
in VST - Vie sociale et traitements > 141 (Premier trismestre 2019) . - p. 81-83
[article] Un peu haut dans les grammes [texte imprimé] / Richard Kowalyszin . - 2019 . - p. 81-83. Langues : Français ( fre) in VST - Vie sociale et traitements > 141 (Premier trismestre 2019) . - p. 81-83
Résumé : |
Mon cerveau n’est pas extensible, et bien que je sois habitué aux formulations les plus alambiquées, j’ai un peu de mal à comprendre ce que cet homme me veut. Je lui demande de me redire ça en langage compréhensible. Il explique : depuis quelque temps, il découvre à la maison des bouteilles d’alcool dissimulées dans les endroits les plus improbables ; du faux plafond de la cuisine à la chasse d’eau des wc. Comme ils ne sont que deux, sa femme et lui, à habiter cette maison et que lui ne boit pas, il en déduit que c’est son épouse qui boit en cachette. Forcément.
Non, il ne l’a jamais vue ivre, mais elle est souvent somnolente. Non, elle ne boit pas à table, et non, ils n’ont aucun problème de couple. Bref, la vie est belle mais il y en a un(e) des deux qui picole en cachette.
Il est donc venu au cmp en espérant qu’on pourrait lui indiquer le nom d’un produit insipide, indécelable, qu’il pourrait introduire discrètement dans les bouteilles, et dont l’effet antabuse dégoûterait son épouse de l’alcool. Je n’ose pas lui dire d’emblée que si l’effet antabuse est gênant pour boire, il n’a rien de miraculeux, et que pour certaines personnes, on pourrait presque l’utiliser pour cautériser une jambe de bois. Je tente une réponse moins abrupte :
« Pourquoi ne pas dire à votre épouse qu’elle peut venir me voir pour parler de son problème avec l’alcool ? (oui, je cause aussi le politiquement correct).
– Ben non, elle ne voudra jamais avouer qu’elle boit.
– Elle n’aura pas besoin d’avouer puisque je le sais déjà… |
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