[article]
Titre : |
Je parle créole ! |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Isabelle Bertil |
Année de publication : |
2019 |
Article en page(s) : |
p. 26-27 |
Note générale : |
Issu du dossier : Quelle(s) langue(s) parles-tu ? |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
« Lire le créole c’est difficile, je ne sais pas écrire en créole ; pour moi le créole, c’est un patois ; oui mais ce n’est pas en apprenant le créole que mon enfant va réussir ; quand il aura 10 ans je lui parlerai en créole... » J’entends ces remarques, ces propos. J’ai été moi-même confrontée à l’usage du créole dans ma classe lorsque j’étais enseignante, où je ne m’autorisais pas à l’employer.
Pendant longtemps, le français et le créole ont été mis en opposition, avec le français comme langue dominante. Or nous avons besoin de nos deux langues pour un mieux-être, un mieux-vivre. Il est nécessaire et urgent d’avoir la maîtrise des deux, pour pouvoir se dire, et pouvoir dire. Mais oui, je ressens aussi quelquefois ce sentiment que parler le créole pour certains, c’est comme un bouclier pour empêcher l’autre de comprendre ce qui se dit, ou pour l’insulter. La langue perd alors son pouvoir d’appréhender l’autre.
Malgré tout, cette expression dans la langue maternelle est encore trop étouffée à l’école, dans nos formations, dans les médias... Le parent qui vient à l’école souvent se tait ou alors « engueule » pour répondre à une situation difficile. La peur de ne pas s’exprimer correctement en français, la colère qui est contenue, l’incompréhension de certains mots, de certains propos provoquent des tensions. La possibilité d’offrir à l’autre de s’exprimer dans sa langue atténuerait bien des difficultés…
Si nous nous tournons vers la littérature, trop ignorée, le fonds local est encore méconnu du grand public… |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=78351 |
in VST - Vie sociale et traitements > 141 (Premier trismestre 2019) . - p. 26-27
[article] Je parle créole ! [texte imprimé] / Isabelle Bertil . - 2019 . - p. 26-27. Issu du dossier : Quelle(s) langue(s) parles-tu ? Langues : Français ( fre) in VST - Vie sociale et traitements > 141 (Premier trismestre 2019) . - p. 26-27
Résumé : |
« Lire le créole c’est difficile, je ne sais pas écrire en créole ; pour moi le créole, c’est un patois ; oui mais ce n’est pas en apprenant le créole que mon enfant va réussir ; quand il aura 10 ans je lui parlerai en créole... » J’entends ces remarques, ces propos. J’ai été moi-même confrontée à l’usage du créole dans ma classe lorsque j’étais enseignante, où je ne m’autorisais pas à l’employer.
Pendant longtemps, le français et le créole ont été mis en opposition, avec le français comme langue dominante. Or nous avons besoin de nos deux langues pour un mieux-être, un mieux-vivre. Il est nécessaire et urgent d’avoir la maîtrise des deux, pour pouvoir se dire, et pouvoir dire. Mais oui, je ressens aussi quelquefois ce sentiment que parler le créole pour certains, c’est comme un bouclier pour empêcher l’autre de comprendre ce qui se dit, ou pour l’insulter. La langue perd alors son pouvoir d’appréhender l’autre.
Malgré tout, cette expression dans la langue maternelle est encore trop étouffée à l’école, dans nos formations, dans les médias... Le parent qui vient à l’école souvent se tait ou alors « engueule » pour répondre à une situation difficile. La peur de ne pas s’exprimer correctement en français, la colère qui est contenue, l’incompréhension de certains mots, de certains propos provoquent des tensions. La possibilité d’offrir à l’autre de s’exprimer dans sa langue atténuerait bien des difficultés…
Si nous nous tournons vers la littérature, trop ignorée, le fonds local est encore méconnu du grand public… |
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