[article]
Titre : |
Je suis, tu es, nous sommes... d'ailleurs qui sont-ils vraiment ? Entre jeu dramatique et institution totale, le paradoxe du prendre soin en EHPAD |
Auteurs : |
M. Le Rouzic ; R. Vialatte |
Année de publication : |
2014 |
Article en page(s) : |
p. 176-189 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Accompagnement des personnes âgées PERSONNE AGEE INSTITUTIONALISEE Vie collective GROUPE THERAPEUTIQUE |
Résumé : |
En psychomotricité, les médiations sont nombreuses et variées. Le groupe peut être utilisé en complément d’une prise en soin individuelle ou indépendamment de celle-ci, mais quelle que soit la médiation, l’approche groupale nous amène à réfléchir sur la place de l’individu au sein du groupe. Comment permettre à chaque participant de se (re)trouver, de s’imposer comme Être à part entière ? Et ce d’autant plus que nous nous adressons à des personnes vulnérables vivant en institution. Au sein d’un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, le corps est souvent vécu comme objet (de soin notamment), l’individuel laisse la place au collectif : toujours tous ensemble mais finalement si seuls. L’identité de la personne est mise à mal, comment garder ce sentiment d’être soi, maintenir l’estime de soi, rester sujet, acteur de sa propre vie ?
C. Potel (1) définit « les groupes thérapeutiques à médiation corporelle » comme « un espace où l’activité du jouer va faire transition entre soi et les autres. C’est le jeu qui va être la médiation centrale et qui va s’appuyer sur toutes les situations qui utilisent le corps comme vecteur d’expression. Chaque membre du groupe est convoqué à exister à part entière, à trouver sa place (au propre comme au figuré) et à exprimer sa créativité singulière. Les échanges dans le groupe sont autant du registre verbal que corporel et sont toujours au service de l’être. Être soi en relation avec les autres ».
E. Go man (2) quant à lui définit « l’institution totale » comme « un lieu de résidence et de travail où un grand nombre d’individus, placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées », et l’auteur de citer prisons, camps de concentration, asiles, couvents, mais aussi internats, orphelinats... alors pourquoi pas maison de retraite ?
A partir de ces deux définitions et de notre expérience commune, tant de la pesanteur de la collectivité que des apports du travail groupal de jeu dramatique avec des personnes âgées dépendantes, notre propos, théorico-clinique, abordera, à deux voix, le paradoxe ou la conflictualité entre les objectifs singuliers d’individuation recherchés par le groupe thérapeutique (fut-il en psychomotricité) et les effets parfois deshumanisants d’une vie subie en institution (fut-elle non totale). |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=98832 |
in Thérapie psychomotrice et recherches > 178 (2014) . - p. 176-189
[article] Je suis, tu es, nous sommes... d'ailleurs qui sont-ils vraiment ? Entre jeu dramatique et institution totale, le paradoxe du prendre soin en EHPAD [] / M. Le Rouzic ; R. Vialatte . - 2014 . - p. 176-189. Langues : Français ( fre) in Thérapie psychomotrice et recherches > 178 (2014) . - p. 176-189
Mots-clés : |
Accompagnement des personnes âgées PERSONNE AGEE INSTITUTIONALISEE Vie collective GROUPE THERAPEUTIQUE |
Résumé : |
En psychomotricité, les médiations sont nombreuses et variées. Le groupe peut être utilisé en complément d’une prise en soin individuelle ou indépendamment de celle-ci, mais quelle que soit la médiation, l’approche groupale nous amène à réfléchir sur la place de l’individu au sein du groupe. Comment permettre à chaque participant de se (re)trouver, de s’imposer comme Être à part entière ? Et ce d’autant plus que nous nous adressons à des personnes vulnérables vivant en institution. Au sein d’un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, le corps est souvent vécu comme objet (de soin notamment), l’individuel laisse la place au collectif : toujours tous ensemble mais finalement si seuls. L’identité de la personne est mise à mal, comment garder ce sentiment d’être soi, maintenir l’estime de soi, rester sujet, acteur de sa propre vie ?
C. Potel (1) définit « les groupes thérapeutiques à médiation corporelle » comme « un espace où l’activité du jouer va faire transition entre soi et les autres. C’est le jeu qui va être la médiation centrale et qui va s’appuyer sur toutes les situations qui utilisent le corps comme vecteur d’expression. Chaque membre du groupe est convoqué à exister à part entière, à trouver sa place (au propre comme au figuré) et à exprimer sa créativité singulière. Les échanges dans le groupe sont autant du registre verbal que corporel et sont toujours au service de l’être. Être soi en relation avec les autres ».
E. Go man (2) quant à lui définit « l’institution totale » comme « un lieu de résidence et de travail où un grand nombre d’individus, placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées », et l’auteur de citer prisons, camps de concentration, asiles, couvents, mais aussi internats, orphelinats... alors pourquoi pas maison de retraite ?
A partir de ces deux définitions et de notre expérience commune, tant de la pesanteur de la collectivité que des apports du travail groupal de jeu dramatique avec des personnes âgées dépendantes, notre propos, théorico-clinique, abordera, à deux voix, le paradoxe ou la conflictualité entre les objectifs singuliers d’individuation recherchés par le groupe thérapeutique (fut-il en psychomotricité) et les effets parfois deshumanisants d’une vie subie en institution (fut-elle non totale). |
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