[article]
Titre : |
L’idéal du laisser-agir (wuwei) dans les pratiques martiales chinoises : quelle place pour le soi dans l’action efficiente? |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Alexandre Legendre |
Année de publication : |
2018 |
Article en page(s) : |
p. 59-67 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
De nombreuses pratiques asiatiques se sont développées sur une expertise reposant sur l’articulation de deux principes qui semblent a priori contradictoires lorsqu’ils sont observés du point de vue de l’occident : la culture de soi (修養, xiuyang) et l’abandon du soi dans le laisser agir (無為, wuwei). Les arts martiaux chinois en fournissent une illustration éclairante : à force de répétitions, l’athlète gagne en compétence et peut progressivement expurger les modalités réflexives de conscience de l’exécution des techniques, au profit de modalités « corporelles ». Dans leur cas précis, cette conscience corporelle s’enracine dans la sensibilité haptique. Les techniques émancipées du contrôle de la conscience, une forme d’inconscient moteur est invitée à prendre les rênes de l’action : l’expérience sédimentée qui agit selon le naturel de sa propre spontanéité (自然, ziran). Et le soi, détaché de la conscience et coextensif à cette habileté acquise (son gongfu, 功夫), est redéfini en un sens qui le fait communier avec le fonctionnement des choses, le dao (道). Si l’occident n’en a pas formulé les principes dans les mêmes termes, il n’ignore plus, grâce aux sciences modernes, les limites de l’apport de la conscience dans l’apprentissage des techniques du corps. |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=59592 |
in Science & motricité > 99 (2018/1) . - p. 59-67
[article] L’idéal du laisser-agir (wuwei) dans les pratiques martiales chinoises : quelle place pour le soi dans l’action efficiente? [texte imprimé] / Alexandre Legendre . - 2018 . - p. 59-67. Langues : Français ( fre) in Science & motricité > 99 (2018/1) . - p. 59-67
Résumé : |
De nombreuses pratiques asiatiques se sont développées sur une expertise reposant sur l’articulation de deux principes qui semblent a priori contradictoires lorsqu’ils sont observés du point de vue de l’occident : la culture de soi (修養, xiuyang) et l’abandon du soi dans le laisser agir (無為, wuwei). Les arts martiaux chinois en fournissent une illustration éclairante : à force de répétitions, l’athlète gagne en compétence et peut progressivement expurger les modalités réflexives de conscience de l’exécution des techniques, au profit de modalités « corporelles ». Dans leur cas précis, cette conscience corporelle s’enracine dans la sensibilité haptique. Les techniques émancipées du contrôle de la conscience, une forme d’inconscient moteur est invitée à prendre les rênes de l’action : l’expérience sédimentée qui agit selon le naturel de sa propre spontanéité (自然, ziran). Et le soi, détaché de la conscience et coextensif à cette habileté acquise (son gongfu, 功夫), est redéfini en un sens qui le fait communier avec le fonctionnement des choses, le dao (道). Si l’occident n’en a pas formulé les principes dans les mêmes termes, il n’ignore plus, grâce aux sciences modernes, les limites de l’apport de la conscience dans l’apprentissage des techniques du corps. |
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