[article]
Titre : |
Comprendre la douleur pour mieux la traiter |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Laurent Rousseau |
Année de publication : |
2018 |
Article en page(s) : |
p. 47-55 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Douleurs |
Résumé : |
La douleur chronique doit être appréhendée selon un modèle biopsychosocial. Sa prise en charge repose sur une démarche évaluative, puis sur un traitement souvent multimodal et réadaptatif. Ainsi, le caractère multi dimensionnel de la douleur nécessite une évaluation multifocale, permettant de mettre en lumière les caractères les plus saillants d?une douleur qu?il faut comprendre comme un message crypté nécessitant d?être déchiffré.L?objectivité du bilan de la douleur d?un patient se heurte à sa subjectivité et à son caractère individuel. Ce paradoxe est le quotidien de tout praticien prenant en charge un patient douloureux, et qui voudra bien investir le temps nécessaire pour comprendre les rouages tortueux de la survenue de sa douleur.
Pour reprendre les mots d?un patient, « la douleur d?autrui n?est qu?un songe ». Peut-on la comprendre véritablement, ou doit-on juste se contenter de la rendre visible en lui assujettissant quelques paramètres pertinents, qui nous permettront de la jauger, et de proposer une ébauche de traitement ?
La force de la preuve est ici toute relative, car toute approche évaluative repose sur le ressenti du patient, et ce ressenti se trouve nécessairement entaché par l?émotion induite par la douleur elle-même. Peut-on espérer obtenir des patients assez de recul pour analyser finement une situation qu?ils subissent sans relâche, et qui teinte nécessairement leur jugement ? Ne doit-on pas se contenter, sans les contester, d?informations qui pourront nous apparaitre parfois décalées ? Au demeurant, il y a plus d?informations à retirer quand un patient estime sa douleur à 15 sur 10, que lorsqu?il l?estime à 5 mais, du coup, quelles valeurs (aux yeux de la science) pourra t?on retirer d?une une telle réponse ? Elle n?aura de pertinence que par le message qu?elle nous donne, mais en termes de preuve ne pourra être retenue, car elle sort du cadre strict de l?évaluaton faite avec l?échelle numérique de la douleur, qui ne prévoit pas de réponse au-delà de 10.
" La douleur est ce que la personne qui en est atteinte dit qu?elle est, et elle existe dès lors qu?elle affirme la ressentir, qu?une cause soit identifiée ou non ».
Gardons présent à l?esprit que « la seule douleur supportable, c?est celle des autres » |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=59087 |
in Kinésithérapie scientifique > 600 (juillet 2018) . - p. 47-55
[article] Comprendre la douleur pour mieux la traiter [texte imprimé] / Laurent Rousseau . - 2018 . - p. 47-55. Langues : Français ( fre) in Kinésithérapie scientifique > 600 (juillet 2018) . - p. 47-55
Mots-clés : |
Douleurs |
Résumé : |
La douleur chronique doit être appréhendée selon un modèle biopsychosocial. Sa prise en charge repose sur une démarche évaluative, puis sur un traitement souvent multimodal et réadaptatif. Ainsi, le caractère multi dimensionnel de la douleur nécessite une évaluation multifocale, permettant de mettre en lumière les caractères les plus saillants d?une douleur qu?il faut comprendre comme un message crypté nécessitant d?être déchiffré.L?objectivité du bilan de la douleur d?un patient se heurte à sa subjectivité et à son caractère individuel. Ce paradoxe est le quotidien de tout praticien prenant en charge un patient douloureux, et qui voudra bien investir le temps nécessaire pour comprendre les rouages tortueux de la survenue de sa douleur.
Pour reprendre les mots d?un patient, « la douleur d?autrui n?est qu?un songe ». Peut-on la comprendre véritablement, ou doit-on juste se contenter de la rendre visible en lui assujettissant quelques paramètres pertinents, qui nous permettront de la jauger, et de proposer une ébauche de traitement ?
La force de la preuve est ici toute relative, car toute approche évaluative repose sur le ressenti du patient, et ce ressenti se trouve nécessairement entaché par l?émotion induite par la douleur elle-même. Peut-on espérer obtenir des patients assez de recul pour analyser finement une situation qu?ils subissent sans relâche, et qui teinte nécessairement leur jugement ? Ne doit-on pas se contenter, sans les contester, d?informations qui pourront nous apparaitre parfois décalées ? Au demeurant, il y a plus d?informations à retirer quand un patient estime sa douleur à 15 sur 10, que lorsqu?il l?estime à 5 mais, du coup, quelles valeurs (aux yeux de la science) pourra t?on retirer d?une une telle réponse ? Elle n?aura de pertinence que par le message qu?elle nous donne, mais en termes de preuve ne pourra être retenue, car elle sort du cadre strict de l?évaluaton faite avec l?échelle numérique de la douleur, qui ne prévoit pas de réponse au-delà de 10.
" La douleur est ce que la personne qui en est atteinte dit qu?elle est, et elle existe dès lors qu?elle affirme la ressentir, qu?une cause soit identifiée ou non ».
Gardons présent à l?esprit que « la seule douleur supportable, c?est celle des autres » |
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