Centre de Documentation Campus Montignies
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Mercredi 9h-16h30
Jeudi : 8h30-18h30
Vendredi : 8h30-12h30 et 13h-14h30
Votre centre de documentation sera exceptionnellement fermé de 12h30 à 13h ce lundi 18 novembre.
Egalement, il sera fermé de 12h30 à 13h30 ce mercredi 20 novembre.
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Auteur Eric Yiou |
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Analyse de l'adaptabilité du contrôle de l'équilibre lors de tâches locomotrices : apport de la recherche à la rééducation / Sébastien Ditcharles ; Tarek Hussein ; Romain Artico in Kinésithérapie scientifique, 619 (Avril 2020)
[article]
Titre : Analyse de l'adaptabilité du contrôle de l'équilibre lors de tâches locomotrices : apport de la recherche à la rééducation Type de document : texte imprimé Auteurs : Sébastien Ditcharles, Auteur ; Tarek Hussein, Auteur ; Romain Artico, Auteur ; Eric Yiou, Auteur Année de publication : 2020 Article en page(s) : p. 15-25 Langues : Français (fre) Mots-clés : Posture controle postural Mouvement Résumé : Le contrôle de la posture et de l’équilibre est une exigence capitale qui sous-tend l’exécution de toute tâche motrice. La posture peut se définir comme la position dans l’espace des segments corporels à un instant donné [1]. À chaque posture correspond un état d’équilibre au sens mécanique du terme. L’équilibre et, par extension, l’équilibre postural, correspond à une situation où les forces externes à l’individu et les moments de ces forces se compensent. Posture et équilibre constituent deux aspects intimement liés d’un même phénomène mais ne procèdent pas nécessairement des mêmes mécanismes de contrôle [2].Quoi qu’il en soit, il est admis que le contrôle de la posture et de l’équilibre (ou « contrôle postural ») mobilise une part étendue du système musculo-squelettique [3] et nécessite l’intégration d’informations en provenance de nombreux systèmes sensoriels : système vestibulaire, visuel, proprioceptif et cutanée [4]. Toute altération de l’une des voies nerveuses ou structures impliquée dans ce contrôle, e.g.1 avec l’âge ou la pathologie, peut potentiellement être à l’origine de déséquilibre, voire de chutes avec ses conséquences morbides bien connues [5].Les sources de perturbations de la posture et de l’équilibre sont nombreuses. Premièrement, il y a la gravité, cette force « collante » qui tend à nous plaquer continuellement au sol.Deuxièmement, il y a les perturbations (plus faibles) induites par un ensemble de phénomènes végétatifs, tels que la respiration, les pulsations cardiaques, le péristaltisme, le battement spontané des unités motrices, etc. [6]. L’ensemble de ces perturbations est responsable des oscillations du corps observées lors du maintien postural.Enfin, la production d’un mouvement, qu’il s’agisse d’un mouvement volontaire, automatique ou réflexe, constitue une source majeure de perturbation posturale. En effet, le corps humain étant constitué d’une juxtaposition de segments articulés, l’accélération d’un segment corporel génère, en vertu de la loi de l’action et de la réaction, des forces réactives qui sont transmises quasi instantanément le long de la « chaîne posturale » par le biais des os et des tissus mous jusqu’aux surfaces d’appui. De là, naissent des forces extérieures au corps (les forces de réaction du sol) qui sont perturbatrices de l’équilibre.Par ailleurs, le déplacement d’un segment corporel va entraîner le déplacement du centre de gravité global ou encore une modification de taille de la surface de sustentation : c’est typiquement le cas lors de la réalisation de tâches locomotrices où l’on passe d’un appui bipodal à un appui unipodal et, de façon plus générale, lorsque l’on est amené à décoller un pied du sol. Si le centre de gravité se trouve alors déplacé en dehors de la surface de sustentation, les conditions d’équilibre ne sont alors plus respectées.Malgré toutes ces sources de perturbation, nous parvenons à nous mouvoir efficacement et sans chuter... en tout cas la plupart du temps et pour la plupart d’entre nous. Si cela est possible, c’est parce que notre système nerveux central (SNC) développe de façon automatique et inconsciente des phénomènes dynamiques posturaux qui s’opposent à ces différentes sources de perturbations [7, 8]. Ces phénomènes dynamiques « contre-perturbateurs » correspondent aux « ajustements posturaux », dont l’efficacité dépend de l’état du système sensorimoteur, mais aussi de facteurs cognitifs et psychologiques, la peur de chuter par exemple.Ainsi, tout acte moteur intentionnel est soumis à deux exigences contradictoires. L'une consiste à déplacer un ou plusieurs segments corporels (les segments dits « focaux ») vers un objectif, l'autre à stabiliser les autres segments corporels (dits segments « posturaux ») afin de maintenir la posture et l'équilibre. L'une des tâches principales du SNC est de coordonner les composantes posturale et focale de l’acte moteur [9].Une fois cette « ligne de défense » contre les effets perturbateurs identifiés, en la matière des ajustements posturaux, la question se pose de l’adaptabilité de ces derniers aux différentes contraintes pouvant être appliquées au système postural (ou contrainte posturale). Comme on peut aisément le constater lors de nos activités ou situations quotidiennes, ces contraintes sont multiples. Il peut s’agir de contraintes externes ; c’est le cas par exemple lorsque nous devons enjamber un obstacle, ou lorsque nous devons marcher avec une charge au niveau des membres inférieurs modifiant ainsi leur inertie (e.g. lors du port d’un plâtre), ou encore lorsque nous exécutons une tâche en situation de pression temporelle forte.Il peut également s’agir de contraintes internes ; c’est le cas par exemple lorsque nous marchons en situation de fatigue ou de douleur localisée au niveau de la musculature posturale. L’adaptabilité des ajustements posturaux face à ces différents types de contraintes est nécessaire à la réalisation efficiente de la tâche et peut varier en fonction de l’âge des participants et de la pathologie.L’objectif général de cet article est d’illustrer l’apport d’un domaine scientifique, celui du contrôle moteur, au domaine clinique de la rééducation de l’équilibre et de la marche. La compréhension de l’organisation biomécanique des phénomènes posturaux associés aux mouvements locomoteurs et de leur adaptabilité aux contraintes posturales quotidiennes est, en effet, essentielle pour le rééducateur, dans la mesure où cela va lui permettre :– d’améliorer l’examen clinique de l’équilibre des patients présentant des déficits posturaux et locomoteurs ;
– de proposer une stratégie ou plan de rééducation en adéquation avec les déficits constatés ;
– d’objectiver les progrès des patients.Cet article est composé de 4 grandes parties. Dans la première, la méthodologie commune à l’ensemble des travaux présentés dans cet article est décrite.Dans la deuxième partie, la base théorique commune à ces travaux, à savoir la théorie de la « capacité posturo-cinétique » (CPC), est présentée.Dans une troisième partie, une synthèse de nos travaux de recherche portant sur l’adaptabilité du contrôle postural à différents types de contraintes est proposée. La question de l’amélioration de ce contrôle postural par le biais de la manipulation vertébrale est également abordée.Enfin, dans une dernière partie, l’ensemble de ces travaux de recherche est discuté en termes d’apport au domaine de la rééducation de l’équilibre et de la marche.Les travaux présentés dans cet article ont été réalisés par une équipe de kinésithérapeutes (RA, SD et TH) dans le cadre de leur travail doctoral mené au sein du laboratoire « Complexité, Innovations et Activités Motrices et Sportives » (CIAMS, EA 4532) de la Faculté des Sciences du sport de l’Université Paris-Saclay. Une partie de ces travaux a été présentée lors de la 51e Journée de l'INK : « Équilibre, posture et locomotion ».
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in Kinésithérapie scientifique > 619 (Avril 2020) . - p. 15-25[article] Analyse de l'adaptabilité du contrôle de l'équilibre lors de tâches locomotrices : apport de la recherche à la rééducation [texte imprimé] / Sébastien Ditcharles, Auteur ; Tarek Hussein, Auteur ; Romain Artico, Auteur ; Eric Yiou, Auteur . - 2020 . - p. 15-25.
Langues : Français (fre)
in Kinésithérapie scientifique > 619 (Avril 2020) . - p. 15-25
Mots-clés : Posture controle postural Mouvement Résumé : Le contrôle de la posture et de l’équilibre est une exigence capitale qui sous-tend l’exécution de toute tâche motrice. La posture peut se définir comme la position dans l’espace des segments corporels à un instant donné [1]. À chaque posture correspond un état d’équilibre au sens mécanique du terme. L’équilibre et, par extension, l’équilibre postural, correspond à une situation où les forces externes à l’individu et les moments de ces forces se compensent. Posture et équilibre constituent deux aspects intimement liés d’un même phénomène mais ne procèdent pas nécessairement des mêmes mécanismes de contrôle [2].Quoi qu’il en soit, il est admis que le contrôle de la posture et de l’équilibre (ou « contrôle postural ») mobilise une part étendue du système musculo-squelettique [3] et nécessite l’intégration d’informations en provenance de nombreux systèmes sensoriels : système vestibulaire, visuel, proprioceptif et cutanée [4]. Toute altération de l’une des voies nerveuses ou structures impliquée dans ce contrôle, e.g.1 avec l’âge ou la pathologie, peut potentiellement être à l’origine de déséquilibre, voire de chutes avec ses conséquences morbides bien connues [5].Les sources de perturbations de la posture et de l’équilibre sont nombreuses. Premièrement, il y a la gravité, cette force « collante » qui tend à nous plaquer continuellement au sol.Deuxièmement, il y a les perturbations (plus faibles) induites par un ensemble de phénomènes végétatifs, tels que la respiration, les pulsations cardiaques, le péristaltisme, le battement spontané des unités motrices, etc. [6]. L’ensemble de ces perturbations est responsable des oscillations du corps observées lors du maintien postural.Enfin, la production d’un mouvement, qu’il s’agisse d’un mouvement volontaire, automatique ou réflexe, constitue une source majeure de perturbation posturale. En effet, le corps humain étant constitué d’une juxtaposition de segments articulés, l’accélération d’un segment corporel génère, en vertu de la loi de l’action et de la réaction, des forces réactives qui sont transmises quasi instantanément le long de la « chaîne posturale » par le biais des os et des tissus mous jusqu’aux surfaces d’appui. De là, naissent des forces extérieures au corps (les forces de réaction du sol) qui sont perturbatrices de l’équilibre.Par ailleurs, le déplacement d’un segment corporel va entraîner le déplacement du centre de gravité global ou encore une modification de taille de la surface de sustentation : c’est typiquement le cas lors de la réalisation de tâches locomotrices où l’on passe d’un appui bipodal à un appui unipodal et, de façon plus générale, lorsque l’on est amené à décoller un pied du sol. Si le centre de gravité se trouve alors déplacé en dehors de la surface de sustentation, les conditions d’équilibre ne sont alors plus respectées.Malgré toutes ces sources de perturbation, nous parvenons à nous mouvoir efficacement et sans chuter... en tout cas la plupart du temps et pour la plupart d’entre nous. Si cela est possible, c’est parce que notre système nerveux central (SNC) développe de façon automatique et inconsciente des phénomènes dynamiques posturaux qui s’opposent à ces différentes sources de perturbations [7, 8]. Ces phénomènes dynamiques « contre-perturbateurs » correspondent aux « ajustements posturaux », dont l’efficacité dépend de l’état du système sensorimoteur, mais aussi de facteurs cognitifs et psychologiques, la peur de chuter par exemple.Ainsi, tout acte moteur intentionnel est soumis à deux exigences contradictoires. L'une consiste à déplacer un ou plusieurs segments corporels (les segments dits « focaux ») vers un objectif, l'autre à stabiliser les autres segments corporels (dits segments « posturaux ») afin de maintenir la posture et l'équilibre. L'une des tâches principales du SNC est de coordonner les composantes posturale et focale de l’acte moteur [9].Une fois cette « ligne de défense » contre les effets perturbateurs identifiés, en la matière des ajustements posturaux, la question se pose de l’adaptabilité de ces derniers aux différentes contraintes pouvant être appliquées au système postural (ou contrainte posturale). Comme on peut aisément le constater lors de nos activités ou situations quotidiennes, ces contraintes sont multiples. Il peut s’agir de contraintes externes ; c’est le cas par exemple lorsque nous devons enjamber un obstacle, ou lorsque nous devons marcher avec une charge au niveau des membres inférieurs modifiant ainsi leur inertie (e.g. lors du port d’un plâtre), ou encore lorsque nous exécutons une tâche en situation de pression temporelle forte.Il peut également s’agir de contraintes internes ; c’est le cas par exemple lorsque nous marchons en situation de fatigue ou de douleur localisée au niveau de la musculature posturale. L’adaptabilité des ajustements posturaux face à ces différents types de contraintes est nécessaire à la réalisation efficiente de la tâche et peut varier en fonction de l’âge des participants et de la pathologie.L’objectif général de cet article est d’illustrer l’apport d’un domaine scientifique, celui du contrôle moteur, au domaine clinique de la rééducation de l’équilibre et de la marche. La compréhension de l’organisation biomécanique des phénomènes posturaux associés aux mouvements locomoteurs et de leur adaptabilité aux contraintes posturales quotidiennes est, en effet, essentielle pour le rééducateur, dans la mesure où cela va lui permettre :– d’améliorer l’examen clinique de l’équilibre des patients présentant des déficits posturaux et locomoteurs ;
– de proposer une stratégie ou plan de rééducation en adéquation avec les déficits constatés ;
– d’objectiver les progrès des patients.Cet article est composé de 4 grandes parties. Dans la première, la méthodologie commune à l’ensemble des travaux présentés dans cet article est décrite.Dans la deuxième partie, la base théorique commune à ces travaux, à savoir la théorie de la « capacité posturo-cinétique » (CPC), est présentée.Dans une troisième partie, une synthèse de nos travaux de recherche portant sur l’adaptabilité du contrôle postural à différents types de contraintes est proposée. La question de l’amélioration de ce contrôle postural par le biais de la manipulation vertébrale est également abordée.Enfin, dans une dernière partie, l’ensemble de ces travaux de recherche est discuté en termes d’apport au domaine de la rééducation de l’équilibre et de la marche.Les travaux présentés dans cet article ont été réalisés par une équipe de kinésithérapeutes (RA, SD et TH) dans le cadre de leur travail doctoral mené au sein du laboratoire « Complexité, Innovations et Activités Motrices et Sportives » (CIAMS, EA 4532) de la Faculté des Sciences du sport de l’Université Paris-Saclay. Une partie de ces travaux a été présentée lors de la 51e Journée de l'INK : « Équilibre, posture et locomotion ».
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Exclu du prêtContrôle de l'équilibre postural lors de l'initiation de la marche avec enjambement d'obstacles de hauteur et de distance changeantes / Eric Yiou in Kinésithérapie scientifique, 621 (Juin 2020)
[article]
Titre : Contrôle de l'équilibre postural lors de l'initiation de la marche avec enjambement d'obstacles de hauteur et de distance changeantes Type de document : texte imprimé Auteurs : Eric Yiou, Auteur ; et al., Auteur Année de publication : 2020 Article en page(s) : p. 5-12 Langues : Français (fre) Mots-clés : controle postural equilibre Résumé : Le contrôle de l’équilibre postural est une exigence capitale qui sous-tend l’exécution de toutes nos actions motrices. Comme toutes les espèces terrestres, l’être humain se déplace dans un environnement gravitaire qui l’attire en permanence vers le sol, perturbant ainsi continuellement son équilibre.
Le mouvement lui-même, de par les forces internes et les modifications de la géométrie corporelle qu’il induit, constitue également une source de perturbation de l’équilibre. L’altération de ce contrôle, avec l’avancée en âge ou certains types de pathologies du système sensorimoteur (par exemple lors de la maladie de Parkinson), a pour corollaire une augmentation du risque de survenue de chutes avec ses conséquences morbides bien connues. Une des questions majeures du domaine scientifique du contrôle moteur est de savoir comment le système nerveux central (SNC) parvient à contrôler cet équilibre malgré les différentes sources de perturbations, endogènes et exogènes, inhérentes à la production du mouvement.
Connaître les mécanismes de contrôle de l’équilibre chez le sujet sain et leurs disfonctionnements chez le sujet pathologique, constitue également un enjeu important pour le clinicien qui pourra ainsi mieux cibler, voire individualiser, ses protocoles d’interventions, et éventuellement quantifier l’effet de ceux-ci par le biais d’outils expérimentaux d’analyse du mouvement (e.g. accéléromètres, goniomètres, électromyographie, etc.).
L’initiation de la marche est une tâche locomotrice fonctionnelle qui constitue un modèle expérimental classique permettant d’étudier les mécanismes de contrôle de l’équilibre chez le sujet sain et le sujet pathologique [1]. L’initiation de la marche correspond à la phase transitoire entre deux états stables, celui du maintien de la posture statique et celui de la marche stationnaire [2]. Afin de mieux appréhender les mécanismes de contrôle de l’équilibre lors de cette tâche, un bref rappel de biomécanique s’avère nécessaire.
Lorsque le sujet est en posture initiale statique, le centre des masses et le centre des pressions (correspondant au barycentre des forces de réaction verticales) sont positionnés sur la même ligne verticale (correspondant à la verticale gravitaire). Lorsque le pied de départ (ou pied « oscillant ») quitte le sol pour initier la marche, la taille de la surface de sustentation (correspondant à la surface délimitée par les appuis podaux) se trouve alors drastiquement réduite selon la direction médio-latérale, le sujet passant d’un appui bipodal à un appui unipodal. Si le centre des masses n’est pas repositionné au-dessus de la nouvelle surface de sustentation (correspondant à la surface délimitée par le seul pied d’appui), celui-ci aura tendance à tomber latéralement vers la jambe oscillante et ce, de façon quasi « balistique ». Plus la distance latérale entre le centre des masses et le centre des pressions sera importante au moment du décollement du pied, plus le « couple de déséquilibre » à cet instant sera grand, et plus cette chute latérale sera difficile à freiner après le poser du pied au sol. On sait aujourd’hui que cette chute latérale est automatiquement minimisée avant même que le sujet ne décolle le pied du sol et donc que la perturbation ne soit opérante, grâce au développement de phénomènes posturo-dynamiques connus sous le terme d’« ajustements posturaux anticipateurs » (APA) [1,3,4].
Selon la direction médio-latérale (direction à laquelle je restreindrai mon exposé), ces APA se caractérisent par un déplacement du centre des pressions vers la future jambe oscillante. Celui-ci débute quelques centaines de millisecondes avant le décollement du pied. Ce déplacement anticipateur du centre des pressions va avoir pour effet d’accélérer le centre des masses en direction opposée, i.e. vers la future jambe d’appui, et ainsi de réduire la distance entre le centre des masses et le centre des pressions au moment du décollement du pied. Le couple de déséquilibre à cet instant sera donc réduit, et la chute latérale du centre des masses au cours de l’exécution du pas minimisée. Le sujet aura ainsi assuré une progression plus stable du corps.
Sans rentrer dans le détail, il a été montré que ce déplacement anticipateur du centre des pressions est induit par une synergie articulaire et musculaire complexe, mobilisant bilatéralement les muscles de la cheville, du genou et de la hanche [1,5]. Une restriction de mobilité, chronique ou aiguë, de l’une ou de plusieurs de ces articulations ou une altération de l’efficacité mécanique d’un ou de plusieurs des muscles croisant ces articulations, va donc altérer le développement de ces APA [6,7] ; ceci pouvant potentiellement être à l’origine de la survenue d’une chute latérale. La littérature atteste d’ailleurs que les chutes latérales sont particulièrement fréquentes et dommageables chez la personne âgée, car le plus souvent associées à des fractures de hanche [8]Une fois cette fonction stabilisatrice des APA bien identifiée, la question se pose de son adaptabilité aux différentes contraintes pouvant être imposées au système postural [9]. Comme on peut aisément l’imaginer au regard de nos activités motrices quotidiennes, ces contraintes peuvent être multiples (fatigue, douleur, hypomobilité articulaire, port de charge, etc.). Dans le cadre de cet article, nous nous sommes posés la question de l’adaptabilité des APA associés à l’initiation de la marche face à une contrainte environnementale usuelle, à savoir la présence d’un obstacle de hauteur et de distance changeantes à enjamber. Étant donné l’importance du maintien de l’équilibre, nous faisons l’hypothèse que le système nerveux central (SNC) est capable d’adapter les caractéristiques spatio-temporelles des APA aux contraintes environnementales imposées (hauteur et distance de l’obstacle) de façon à assurer une progression stable du corps.Permalink : ./index.php?lvl=notice_display&id=87167
in Kinésithérapie scientifique > 621 (Juin 2020) . - p. 5-12[article] Contrôle de l'équilibre postural lors de l'initiation de la marche avec enjambement d'obstacles de hauteur et de distance changeantes [texte imprimé] / Eric Yiou, Auteur ; et al., Auteur . - 2020 . - p. 5-12.
Langues : Français (fre)
in Kinésithérapie scientifique > 621 (Juin 2020) . - p. 5-12
Mots-clés : controle postural equilibre Résumé : Le contrôle de l’équilibre postural est une exigence capitale qui sous-tend l’exécution de toutes nos actions motrices. Comme toutes les espèces terrestres, l’être humain se déplace dans un environnement gravitaire qui l’attire en permanence vers le sol, perturbant ainsi continuellement son équilibre.
Le mouvement lui-même, de par les forces internes et les modifications de la géométrie corporelle qu’il induit, constitue également une source de perturbation de l’équilibre. L’altération de ce contrôle, avec l’avancée en âge ou certains types de pathologies du système sensorimoteur (par exemple lors de la maladie de Parkinson), a pour corollaire une augmentation du risque de survenue de chutes avec ses conséquences morbides bien connues. Une des questions majeures du domaine scientifique du contrôle moteur est de savoir comment le système nerveux central (SNC) parvient à contrôler cet équilibre malgré les différentes sources de perturbations, endogènes et exogènes, inhérentes à la production du mouvement.
Connaître les mécanismes de contrôle de l’équilibre chez le sujet sain et leurs disfonctionnements chez le sujet pathologique, constitue également un enjeu important pour le clinicien qui pourra ainsi mieux cibler, voire individualiser, ses protocoles d’interventions, et éventuellement quantifier l’effet de ceux-ci par le biais d’outils expérimentaux d’analyse du mouvement (e.g. accéléromètres, goniomètres, électromyographie, etc.).
L’initiation de la marche est une tâche locomotrice fonctionnelle qui constitue un modèle expérimental classique permettant d’étudier les mécanismes de contrôle de l’équilibre chez le sujet sain et le sujet pathologique [1]. L’initiation de la marche correspond à la phase transitoire entre deux états stables, celui du maintien de la posture statique et celui de la marche stationnaire [2]. Afin de mieux appréhender les mécanismes de contrôle de l’équilibre lors de cette tâche, un bref rappel de biomécanique s’avère nécessaire.
Lorsque le sujet est en posture initiale statique, le centre des masses et le centre des pressions (correspondant au barycentre des forces de réaction verticales) sont positionnés sur la même ligne verticale (correspondant à la verticale gravitaire). Lorsque le pied de départ (ou pied « oscillant ») quitte le sol pour initier la marche, la taille de la surface de sustentation (correspondant à la surface délimitée par les appuis podaux) se trouve alors drastiquement réduite selon la direction médio-latérale, le sujet passant d’un appui bipodal à un appui unipodal. Si le centre des masses n’est pas repositionné au-dessus de la nouvelle surface de sustentation (correspondant à la surface délimitée par le seul pied d’appui), celui-ci aura tendance à tomber latéralement vers la jambe oscillante et ce, de façon quasi « balistique ». Plus la distance latérale entre le centre des masses et le centre des pressions sera importante au moment du décollement du pied, plus le « couple de déséquilibre » à cet instant sera grand, et plus cette chute latérale sera difficile à freiner après le poser du pied au sol. On sait aujourd’hui que cette chute latérale est automatiquement minimisée avant même que le sujet ne décolle le pied du sol et donc que la perturbation ne soit opérante, grâce au développement de phénomènes posturo-dynamiques connus sous le terme d’« ajustements posturaux anticipateurs » (APA) [1,3,4].
Selon la direction médio-latérale (direction à laquelle je restreindrai mon exposé), ces APA se caractérisent par un déplacement du centre des pressions vers la future jambe oscillante. Celui-ci débute quelques centaines de millisecondes avant le décollement du pied. Ce déplacement anticipateur du centre des pressions va avoir pour effet d’accélérer le centre des masses en direction opposée, i.e. vers la future jambe d’appui, et ainsi de réduire la distance entre le centre des masses et le centre des pressions au moment du décollement du pied. Le couple de déséquilibre à cet instant sera donc réduit, et la chute latérale du centre des masses au cours de l’exécution du pas minimisée. Le sujet aura ainsi assuré une progression plus stable du corps.
Sans rentrer dans le détail, il a été montré que ce déplacement anticipateur du centre des pressions est induit par une synergie articulaire et musculaire complexe, mobilisant bilatéralement les muscles de la cheville, du genou et de la hanche [1,5]. Une restriction de mobilité, chronique ou aiguë, de l’une ou de plusieurs de ces articulations ou une altération de l’efficacité mécanique d’un ou de plusieurs des muscles croisant ces articulations, va donc altérer le développement de ces APA [6,7] ; ceci pouvant potentiellement être à l’origine de la survenue d’une chute latérale. La littérature atteste d’ailleurs que les chutes latérales sont particulièrement fréquentes et dommageables chez la personne âgée, car le plus souvent associées à des fractures de hanche [8]Une fois cette fonction stabilisatrice des APA bien identifiée, la question se pose de son adaptabilité aux différentes contraintes pouvant être imposées au système postural [9]. Comme on peut aisément l’imaginer au regard de nos activités motrices quotidiennes, ces contraintes peuvent être multiples (fatigue, douleur, hypomobilité articulaire, port de charge, etc.). Dans le cadre de cet article, nous nous sommes posés la question de l’adaptabilité des APA associés à l’initiation de la marche face à une contrainte environnementale usuelle, à savoir la présence d’un obstacle de hauteur et de distance changeantes à enjamber. Étant donné l’importance du maintien de l’équilibre, nous faisons l’hypothèse que le système nerveux central (SNC) est capable d’adapter les caractéristiques spatio-temporelles des APA aux contraintes environnementales imposées (hauteur et distance de l’obstacle) de façon à assurer une progression stable du corps.Permalink : ./index.php?lvl=notice_display&id=87167 Exemplaires (1)
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