[article]
Titre : |
Qualité de vie et capacités fonctionnelles après un séjour aux soins intensifs |
Titre original : |
la réadaptation fait-elle la différence ? |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Ivo Neto Silva ; Dominique Monnin |
Année de publication : |
2017 |
Article en page(s) : |
p. 16-17 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
La médecine intensive s’est développée rapidement ces dernières décennies [1]. Parallèlement, les hospitalisations en soins intensifs se sont allongées et une partie des patients en ressort avec des altérations fonctionnelles importantes dues en bonne partie à la polyneuromyopathie acquise au cours de leur séjour. Leur rétablissement est généralement lent et incomplet, surtout chez les plus âgés [2]. Cette population présente souvent une « faiblesse musculaire » et une réduction importante des capacités fonctionnelles, même 5 ans plus tard [3] ; c’est le « post-intensive care syndrome » [4].
Résultats
Connolly et al. [5] ont réalisé une revue systématique de la littérature pour analyser l’efficacité d’un programme de réentraînement structuré effectué après la sortie de l’unité des soins intensifs sur les capacités fonctionnelles et la qualité de vie.
Les auteurs ont retenu 6 études publiées avant mai 2014 (483 patients). Les critères d’inclusion étaient : patients adultes (>18ans) ventilés mécaniquement plus de 24heures aux soins intensifs. Trois programmes de réadaptation ont commencé dans les unités de soins aigus, à la sortie des soins intensifs [6, 7, 8] ; un s’est prolongé après la sortie de l’hôpital [6]. Les autres ont commencé après retour à domicile [11, 9, 10]. Les programmes sont présentés dans le Tableau I ; l’entraînement des muscles respiratoires a été exclu.
Le risque de biais est bas à incertain sur tous les aspects dans la majorité des études. Il n’a toutefois pas été possible d’effectuer une méta-analyse car peu études mesuraient des données similaires.
La majorité des études ont montré une absence d’effet des programmes de réadaptation sur les capacités fonctionnelles. Seuls quelques paramètres physiologiques ont évolué de manière significative. Après un entraînement de 9 semaines des membres inférieurs sur cycloergomètre, le seuil anaérobie a présenté une différence moyenne (DM) de 1,8mL O2 /kg/min (95 % IC de 0,4 à 3,2 ; p =0,02) ; toutefois, cette différence ne s’est pas maintenue après 26 semaines [9]. Un programme qui utilisait un cycloergomètre à membres supérieurs a permis d’améliorer « l’incremental exercice test » (DM 4,7, 95 % IC de 1,69 à 7,75W ; p =0,003) et « l’endurance exercice test » (DM 4,12, 95 % IC de 0,68 à 7,56minutes ; p =0,021) [7]. Deux études ont mesuré la qualité de vie sans trouver de différence entre les groupes [9, 10]. La réadaptation n’a pas modifié les variables secondaires (abandon du traitement, adhésion au programme, mortalité, suivi pas effectué, événements non désirés).
La qualité de l’évidence des résultats est entre basse (C) et très basse (D).
Conclusion
Les auteurs concluent qu’il n’est actuellement pas possible de déterminer l’effet d’un programme de réentraînement sur les patients qui ont subi une maladie grave et séjourné dans une unité de soins intensifs.
L’hétérogénéité qui résulte des critères d’inclusion/exclusion utilisés aujourd’hui ne permet pas d’établir une cohorte qui réponde de façon similaire aux interventions. Mais la recherche au sujet de l’efficacité des programmes de réadaptation pour les patients qui ont fait un séjour aux soins intensifs se développe rapidement (6 autres études sont en cours), ce qui permettra une analyse plus robuste lors de la prochaine mise à jour de cette revue.
À l’avenir, les mesures devront porter surtout sur les capacités fonctionnelles, les activités de la vie quotidienne et la qualité de vie. |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=48197 |
in Kinésithérapie, la revue > 183 (Mars 2017) . - p. 16-17
[article] Qualité de vie et capacités fonctionnelles après un séjour aux soins intensifs = la réadaptation fait-elle la différence ? [texte imprimé] / Ivo Neto Silva ; Dominique Monnin . - 2017 . - p. 16-17. Langues : Français ( fre) in Kinésithérapie, la revue > 183 (Mars 2017) . - p. 16-17
Résumé : |
La médecine intensive s’est développée rapidement ces dernières décennies [1]. Parallèlement, les hospitalisations en soins intensifs se sont allongées et une partie des patients en ressort avec des altérations fonctionnelles importantes dues en bonne partie à la polyneuromyopathie acquise au cours de leur séjour. Leur rétablissement est généralement lent et incomplet, surtout chez les plus âgés [2]. Cette population présente souvent une « faiblesse musculaire » et une réduction importante des capacités fonctionnelles, même 5 ans plus tard [3] ; c’est le « post-intensive care syndrome » [4].
Résultats
Connolly et al. [5] ont réalisé une revue systématique de la littérature pour analyser l’efficacité d’un programme de réentraînement structuré effectué après la sortie de l’unité des soins intensifs sur les capacités fonctionnelles et la qualité de vie.
Les auteurs ont retenu 6 études publiées avant mai 2014 (483 patients). Les critères d’inclusion étaient : patients adultes (>18ans) ventilés mécaniquement plus de 24heures aux soins intensifs. Trois programmes de réadaptation ont commencé dans les unités de soins aigus, à la sortie des soins intensifs [6, 7, 8] ; un s’est prolongé après la sortie de l’hôpital [6]. Les autres ont commencé après retour à domicile [11, 9, 10]. Les programmes sont présentés dans le Tableau I ; l’entraînement des muscles respiratoires a été exclu.
Le risque de biais est bas à incertain sur tous les aspects dans la majorité des études. Il n’a toutefois pas été possible d’effectuer une méta-analyse car peu études mesuraient des données similaires.
La majorité des études ont montré une absence d’effet des programmes de réadaptation sur les capacités fonctionnelles. Seuls quelques paramètres physiologiques ont évolué de manière significative. Après un entraînement de 9 semaines des membres inférieurs sur cycloergomètre, le seuil anaérobie a présenté une différence moyenne (DM) de 1,8mL O2 /kg/min (95 % IC de 0,4 à 3,2 ; p =0,02) ; toutefois, cette différence ne s’est pas maintenue après 26 semaines [9]. Un programme qui utilisait un cycloergomètre à membres supérieurs a permis d’améliorer « l’incremental exercice test » (DM 4,7, 95 % IC de 1,69 à 7,75W ; p =0,003) et « l’endurance exercice test » (DM 4,12, 95 % IC de 0,68 à 7,56minutes ; p =0,021) [7]. Deux études ont mesuré la qualité de vie sans trouver de différence entre les groupes [9, 10]. La réadaptation n’a pas modifié les variables secondaires (abandon du traitement, adhésion au programme, mortalité, suivi pas effectué, événements non désirés).
La qualité de l’évidence des résultats est entre basse (C) et très basse (D).
Conclusion
Les auteurs concluent qu’il n’est actuellement pas possible de déterminer l’effet d’un programme de réentraînement sur les patients qui ont subi une maladie grave et séjourné dans une unité de soins intensifs.
L’hétérogénéité qui résulte des critères d’inclusion/exclusion utilisés aujourd’hui ne permet pas d’établir une cohorte qui réponde de façon similaire aux interventions. Mais la recherche au sujet de l’efficacité des programmes de réadaptation pour les patients qui ont fait un séjour aux soins intensifs se développe rapidement (6 autres études sont en cours), ce qui permettra une analyse plus robuste lors de la prochaine mise à jour de cette revue.
À l’avenir, les mesures devront porter surtout sur les capacités fonctionnelles, les activités de la vie quotidienne et la qualité de vie. |
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