[article]
Titre : |
Anatomie et cytologie pathologiques [dossier] |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Thierry JO MOLINA |
Année de publication : |
2017 |
Article en page(s) : |
p. 23-71 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Nous débutons l’année avec un numéro multidisciplinaire et pratique d’anatomie pathologique. Dans ce dossier sont traités des sujets qui intéressent aussi bien les pathologistes de ville que les hospitaliers. Ces sujets touchent à la pratique clinique de qualité par rapport notamment aux contraintes d’accréditation qui vont peser de plus en plus dans les structures de pathologie mas également à la problématique complexe des biobanques. Nous aborderons des thématiques plus médicales histopathologiques pratiques d’une part, en soulignant les principales modifications à paraître dans la future classification OMS des lymphomes, ainsi qu’une approche de démarche diagnostique classique des tumeurs pédiatriques fréquentes auxquelles tout pathologiste peut être confronté dans sa pratique généraliste ou de spécialité. Enfin, nous traiterons d’un sujet à la fois fondamental et historique appliqué à l’histopathologie, à savoir la méthodologie de visualisation des protéines, sujet en plein développement.
Le premier article est celui de Kevine Washtine et collaborateurs qui souligne l’importance de l’enjeu de l’accréditation pour les services et cabinets de Pathologie. Aujourd’hui, l’accréditation est déjà un sujet appréhendé largement par de nombreux laboratoires de biologie alors que l’anatomie pathologique est arrivée plus tardivement dans la prise de conscience de la nécessité d’avancer dans ce domaine. Ceci est en partie lié à la culture clinique très forte des pathologistes confrontés en permanence aux cliniciens dans la prise en charge des patients, pathologistes qui se considèrent comme des cliniciens du tissu plus que comme des biologistes. D’ailleurs, une différence fondamentale par rapport à la plupart des tests biologiques est que l’accréditation en anatomie pathologique doit permettre d’obtenir des conditions optimales pour la réalisation d’un bon diagnostic histopathologique mais le diagnostic lui-même sort du champ de l’accréditation. Il n’empêche que les auteurs soulignent l’importance pour les pathologistes de s’approprier cette démarche afin de ne pas rester sur le bas-côté par rapport à la biologie, ce d’autant que de plus en plus les frontières sont poreuses entre des tests biologiques et les examens histopathologiques notamment moléculaires basés sur la détection d’acide nucléique ou de protéines. C’est tout l’intérêt de cet article de souligner à la fois les points forts et les avantages d’une part et les contraintes d’autre part, une des contraintes majeures actuelles étant l’absence de ressources suffisantes humaines et financières dans les structures pour les mettre en place de façon idoine.
Un deuxième article de l’école Niçoise traite du sujet important des biobanques, de leur coût et de leur importance dans le développement de la recherche française. Les pathologistes jouent un rôle clé dans ces biobanques et sur la validation diagnostique des biobanques notamment en priorité dans les CRB-Cancer mais également en pathologie du développement, inflammation et pathologie dégénérative. Ces biobanques tissulaires sont regroupées avec des banques cellulaires et d’acides nucléiques. Cette diversité de ces banques notamment pour un même patient peut être cruciale pour l’interprétation d’un séquençage haut débit permettant de comparer une tumeur à des cellules non tumorales. Comme cela est très clairement souligné dans l’article, ces biobanques doivent optimiser et mieux définir les prélèvements à congeler, avoir des annotations cliniques et biologiques ou histopathologiques précises afin de pouvoir valoriser ces prélèvements. Une certification deviendra impérative pour toute biobanque ayant vocation à promouvoir la recherche translationelle et à développer des partenariats public-privé. L’importance du déstockage des tissus, de la promotion de la recherche et de la valorisation de ces collections constitueront, sans nul doute, des critères importants pour pérenniser ou non certaines d’entre elles dans un contexte économique contraint.
Le troisième article du Dr Julie Bruneau et collaborateurs a pour but de diffuser à la communauté des pathologistes les points importants de la future classification OMS des lymphomes qui va paraître début 2017 mais qui a déjà fait l’objet de tutorial dans les derniers congrès d’hématopathologie et d’une synthèse dans une revue récente internationale. L’intérêt de cette classification OMS est qu’elle est multidisciplinaire impliquant des cliniciens, pathologistes, généticiens, biologistes de différents pays dans le but de favoriser une reproductibilité diagnostique capitale d’autant plus importante à l’ère des essais cliniques internationaux de plus en plus importants. Cet article souligne notamment des changements de nomenclature allant du mot lymphome à néoplasie lymphoïde lorsque les lésions sont très minimes et du mot lymphome à lymphoprolifération lorsque l’évolution peut être indolente. Plusieurs entités pédiatriques sont revisitées ainsi que des entités définies par des anomalies génétiques ou la présence d’un virus (EBV) qui posent par exemple la problématique dans les lymphomes diffus à grandes cellules B de la détection systématique ou non des translocations chromosomiques ou de la détection du virus EBV par hybridation in situ. Il y a là un enjeu financier important ce d’autant que la stratégie thérapeutique est peu influencée à ce jour par ces anomalies. Cette classification nouvelle donne une grande place au séquençage pour la détection de mutations spécifiques mais l’accent a été plutôt mis sur les conséquences pratiques de cette nouvelle classification pour le pathologiste.
Le quatrième article du Dr Galmiche traite des tumeurs pédiatriques fréquentes non cérébrales et non hématopoïétiques. Après un rappel épidémiologique des tumeurs pédiatriques en France, l’article aborde la gestion pratique optimale au laboratoire d’un prélèvement biopsique suspect de tumeur pédiatrique et notamment la gestion préanalytique. La démarche macroscopique d’une pièce opératoire est rappelée. Surtout la démarche diagnostique devant une tumeur à cellules rondes est discutée avec la proposition d’un algorithme diagnostique immunohistochimique très utile pour le pathologiste généraliste. Enfin, trois des tumeurs les plus fréquentes sont détaillées, le neuroblastome, le néphroblastome et le rhabdomyosarcome.
Le cinquième article de ce numéro est traité par le Dr Jean Frédéric Bruch et collaborateurs qui abordent l’historique de la visualisation des protéines du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Cet article explique pour les non spécialistes des concepts aussi complexes que la cristallographie aux rayons X, la RMN, la cryoélectromicroscopie. Des schémas didactiques ont été rajoutés ainsi que l’identification des prix Nobel ou des scientifiques fortement impliqués dans ces découvertes cruciales. Les auteurs mettent l’accent également sur la difficulté d’interprétation de certaines données qui ont été par la suite considérées comme des artefacts.
Au final ce numéro très dense est riche aussi bien sur des domaines d’organisation des structures de pathologies que dans des sujets histopathologiques classiques ou historiques fondamentaux. |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=75787 |
in RFL : Revue Francophone des Laboratoires > 488 (janvier 2017) . - p. 23-71
[article] Anatomie et cytologie pathologiques [dossier] [texte imprimé] / Thierry JO MOLINA . - 2017 . - p. 23-71. Langues : Français ( fre) in RFL : Revue Francophone des Laboratoires > 488 (janvier 2017) . - p. 23-71
Résumé : |
Nous débutons l’année avec un numéro multidisciplinaire et pratique d’anatomie pathologique. Dans ce dossier sont traités des sujets qui intéressent aussi bien les pathologistes de ville que les hospitaliers. Ces sujets touchent à la pratique clinique de qualité par rapport notamment aux contraintes d’accréditation qui vont peser de plus en plus dans les structures de pathologie mas également à la problématique complexe des biobanques. Nous aborderons des thématiques plus médicales histopathologiques pratiques d’une part, en soulignant les principales modifications à paraître dans la future classification OMS des lymphomes, ainsi qu’une approche de démarche diagnostique classique des tumeurs pédiatriques fréquentes auxquelles tout pathologiste peut être confronté dans sa pratique généraliste ou de spécialité. Enfin, nous traiterons d’un sujet à la fois fondamental et historique appliqué à l’histopathologie, à savoir la méthodologie de visualisation des protéines, sujet en plein développement.
Le premier article est celui de Kevine Washtine et collaborateurs qui souligne l’importance de l’enjeu de l’accréditation pour les services et cabinets de Pathologie. Aujourd’hui, l’accréditation est déjà un sujet appréhendé largement par de nombreux laboratoires de biologie alors que l’anatomie pathologique est arrivée plus tardivement dans la prise de conscience de la nécessité d’avancer dans ce domaine. Ceci est en partie lié à la culture clinique très forte des pathologistes confrontés en permanence aux cliniciens dans la prise en charge des patients, pathologistes qui se considèrent comme des cliniciens du tissu plus que comme des biologistes. D’ailleurs, une différence fondamentale par rapport à la plupart des tests biologiques est que l’accréditation en anatomie pathologique doit permettre d’obtenir des conditions optimales pour la réalisation d’un bon diagnostic histopathologique mais le diagnostic lui-même sort du champ de l’accréditation. Il n’empêche que les auteurs soulignent l’importance pour les pathologistes de s’approprier cette démarche afin de ne pas rester sur le bas-côté par rapport à la biologie, ce d’autant que de plus en plus les frontières sont poreuses entre des tests biologiques et les examens histopathologiques notamment moléculaires basés sur la détection d’acide nucléique ou de protéines. C’est tout l’intérêt de cet article de souligner à la fois les points forts et les avantages d’une part et les contraintes d’autre part, une des contraintes majeures actuelles étant l’absence de ressources suffisantes humaines et financières dans les structures pour les mettre en place de façon idoine.
Un deuxième article de l’école Niçoise traite du sujet important des biobanques, de leur coût et de leur importance dans le développement de la recherche française. Les pathologistes jouent un rôle clé dans ces biobanques et sur la validation diagnostique des biobanques notamment en priorité dans les CRB-Cancer mais également en pathologie du développement, inflammation et pathologie dégénérative. Ces biobanques tissulaires sont regroupées avec des banques cellulaires et d’acides nucléiques. Cette diversité de ces banques notamment pour un même patient peut être cruciale pour l’interprétation d’un séquençage haut débit permettant de comparer une tumeur à des cellules non tumorales. Comme cela est très clairement souligné dans l’article, ces biobanques doivent optimiser et mieux définir les prélèvements à congeler, avoir des annotations cliniques et biologiques ou histopathologiques précises afin de pouvoir valoriser ces prélèvements. Une certification deviendra impérative pour toute biobanque ayant vocation à promouvoir la recherche translationelle et à développer des partenariats public-privé. L’importance du déstockage des tissus, de la promotion de la recherche et de la valorisation de ces collections constitueront, sans nul doute, des critères importants pour pérenniser ou non certaines d’entre elles dans un contexte économique contraint.
Le troisième article du Dr Julie Bruneau et collaborateurs a pour but de diffuser à la communauté des pathologistes les points importants de la future classification OMS des lymphomes qui va paraître début 2017 mais qui a déjà fait l’objet de tutorial dans les derniers congrès d’hématopathologie et d’une synthèse dans une revue récente internationale. L’intérêt de cette classification OMS est qu’elle est multidisciplinaire impliquant des cliniciens, pathologistes, généticiens, biologistes de différents pays dans le but de favoriser une reproductibilité diagnostique capitale d’autant plus importante à l’ère des essais cliniques internationaux de plus en plus importants. Cet article souligne notamment des changements de nomenclature allant du mot lymphome à néoplasie lymphoïde lorsque les lésions sont très minimes et du mot lymphome à lymphoprolifération lorsque l’évolution peut être indolente. Plusieurs entités pédiatriques sont revisitées ainsi que des entités définies par des anomalies génétiques ou la présence d’un virus (EBV) qui posent par exemple la problématique dans les lymphomes diffus à grandes cellules B de la détection systématique ou non des translocations chromosomiques ou de la détection du virus EBV par hybridation in situ. Il y a là un enjeu financier important ce d’autant que la stratégie thérapeutique est peu influencée à ce jour par ces anomalies. Cette classification nouvelle donne une grande place au séquençage pour la détection de mutations spécifiques mais l’accent a été plutôt mis sur les conséquences pratiques de cette nouvelle classification pour le pathologiste.
Le quatrième article du Dr Galmiche traite des tumeurs pédiatriques fréquentes non cérébrales et non hématopoïétiques. Après un rappel épidémiologique des tumeurs pédiatriques en France, l’article aborde la gestion pratique optimale au laboratoire d’un prélèvement biopsique suspect de tumeur pédiatrique et notamment la gestion préanalytique. La démarche macroscopique d’une pièce opératoire est rappelée. Surtout la démarche diagnostique devant une tumeur à cellules rondes est discutée avec la proposition d’un algorithme diagnostique immunohistochimique très utile pour le pathologiste généraliste. Enfin, trois des tumeurs les plus fréquentes sont détaillées, le neuroblastome, le néphroblastome et le rhabdomyosarcome.
Le cinquième article de ce numéro est traité par le Dr Jean Frédéric Bruch et collaborateurs qui abordent l’historique de la visualisation des protéines du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Cet article explique pour les non spécialistes des concepts aussi complexes que la cristallographie aux rayons X, la RMN, la cryoélectromicroscopie. Des schémas didactiques ont été rajoutés ainsi que l’identification des prix Nobel ou des scientifiques fortement impliqués dans ces découvertes cruciales. Les auteurs mettent l’accent également sur la difficulté d’interprétation de certaines données qui ont été par la suite considérées comme des artefacts.
Au final ce numéro très dense est riche aussi bien sur des domaines d’organisation des structures de pathologies que dans des sujets histopathologiques classiques ou historiques fondamentaux. |
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