[article]
Titre : |
Réponses du muscle à l'exercice et récupération |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2004 |
Article en page(s) : |
pp.246-263 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Objectifs. – Le symposium consacré à la « Plasticité et régénération musculaire » a permis de mettre en communication différents experts internationaux sur des sujets qui concernent le muscle squelettique et cardiaque, ses réponses adaptatives à l'entraînement physique, et ses modalités de récupération.
Actualités. – Le professeur James Skinner participe à un vaste programme de recherche, dont l'objectif est d'évaluer le rôle joué par le patrimoine génétique dans les réponses à l'entraînement physique et dans l'évolution associée des facteurs de risque aux maladies cardiovasculaires et métaboliques (étude HERITAGE). Dans le cadre de cette étude, il a pu montrer que les variations attendues de la consommation maximale d'oxygène à l'entraînement (marqueur de la réponse à l'entraînement), ne dépendent pas de l'âge des sujets, de leur race, ni de leur aptitude initiale. C'est pourquoi, on peut penser que le phénotype de « fort-répondeur » à l'entraînement va dépendre de l'interaction de nombreux gènes entre eux et avec l'environnement. Parmi ces gènes, on a isolé un candidat ; on a en effet suggéré que le polymorphisme du gène codant pour l'enzyme de conversion de l'angiotensine pouvait rendre compte de la bonne réponse à l'entraînement. Les résultats de l'étude HERITAGE ne permettent pas de confirmer cette hypothèse, et rien ne prouve que la prédominance de l'allèle I du gène codant pour l'ACE joue un rôle déterminant dans les réponses adaptatives à l'exercice répété.
Depuis quelques années, des études paraissent, dont l'objectif est d'élucider les mécanismes moléculaires qui expliquent les réponses du muscle à l'entraînement. Des progrès très conséquents ont été réalisés dans la compréhension des évènements cellulaires qui expliquent l'augmentation de la densité mitochondriale ; le déséquilibre énergétique intracellulaire est un événement majeur qui serait à l'origine de l'activation d'une enzyme, l'AMPkinase (AMP-activated protein kinase), elle-même à l'origine de l'expression d'un facteur de transcription (PGC-1⍺ PPAR-γ coactivator-1⍺) qui coordonne l'expression des génomes nucléaire et mitochondrial. Le réseau capillaire augmente à l'entraînement en endurance, essentiellement grâce à l'expression d'un facteur de croissance local, le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor). L'hypoxie intracellulaire induite par l'exercice joue un rôle déterminant dans cette réponse génique. Ce sont principalement les variations de la masse musculaire qui caractérisent les réponses à l'entraînement en force. Des progrès importants ont été réalisés dans les mécanismes d'action de l'IGF-1 (insulin-like growth factor-1). Par ailleurs, l'inhibition de la voie de l'ubiquitine du protéasome pourrait être un temps important de l'augmentation de la masse musculaire à l'entraînement ; l'accent a été mis sur le rôle joué par deux enzymes activatrices de la cascade des ubiquitines, protéines Murf1 (muscle ring finger 1) et MAFbx (muscle atrophy F-box, ou Atrogin-1). Le rôle physiologique joué par l'interleukine-6 (IL-6) dans les réponses musculaires à l'entraînement est tout à fait original. L'exercice prolongé est associé à une augmentation de la concentration plasmatique en IL-6, qui résulte d'une production par le tissu musculaire, et par les muscles actifs. Cette cytokine est produite en relation inverse de l'état des réserves musculaires en glycogène, et a pour fonction (entre autre), de stimuler la production hépatique de glycogène pendant l'exercice, ainsi que la libération des acides gras à partir du tissu adipeux blanc. IL-6 doit actuellement être considérée comme un facteur d'importance majeure dans l'explication des réponses métaboliques et immunitaires à l'exercice, et dans la qualité de la récupération.
Perspectives. – Les résultats de toutes ces recherches qui à l'évidence ont un caractère très fondamental, ont cependant un impact évident en physiologie et biologie de l'exercice ; ils contribuent à une meilleure connaissance des réponses adaptatives du tissu musculaire aux variations de sa charge de travail, et des processus de récupération qui s'ensuivent. De plus, ces recherches sont susceptibles d'avoir des conséquences à moyen terme, sur le développement de thérapeutiques ou de stratégies permettant d'éviter le déconditionnement musculaire et d'accélérer la reprise de l'activité physique. |
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in Science & sports > Volume 19 numéro 5 (01/10/2004) . - pp.246-263
[article] Réponses du muscle à l'exercice et récupération [texte imprimé] . - 2004 . - pp.246-263. Langues : Français ( fre) in Science & sports > Volume 19 numéro 5 (01/10/2004) . - pp.246-263
Résumé : |
Objectifs. – Le symposium consacré à la « Plasticité et régénération musculaire » a permis de mettre en communication différents experts internationaux sur des sujets qui concernent le muscle squelettique et cardiaque, ses réponses adaptatives à l'entraînement physique, et ses modalités de récupération.
Actualités. – Le professeur James Skinner participe à un vaste programme de recherche, dont l'objectif est d'évaluer le rôle joué par le patrimoine génétique dans les réponses à l'entraînement physique et dans l'évolution associée des facteurs de risque aux maladies cardiovasculaires et métaboliques (étude HERITAGE). Dans le cadre de cette étude, il a pu montrer que les variations attendues de la consommation maximale d'oxygène à l'entraînement (marqueur de la réponse à l'entraînement), ne dépendent pas de l'âge des sujets, de leur race, ni de leur aptitude initiale. C'est pourquoi, on peut penser que le phénotype de « fort-répondeur » à l'entraînement va dépendre de l'interaction de nombreux gènes entre eux et avec l'environnement. Parmi ces gènes, on a isolé un candidat ; on a en effet suggéré que le polymorphisme du gène codant pour l'enzyme de conversion de l'angiotensine pouvait rendre compte de la bonne réponse à l'entraînement. Les résultats de l'étude HERITAGE ne permettent pas de confirmer cette hypothèse, et rien ne prouve que la prédominance de l'allèle I du gène codant pour l'ACE joue un rôle déterminant dans les réponses adaptatives à l'exercice répété.
Depuis quelques années, des études paraissent, dont l'objectif est d'élucider les mécanismes moléculaires qui expliquent les réponses du muscle à l'entraînement. Des progrès très conséquents ont été réalisés dans la compréhension des évènements cellulaires qui expliquent l'augmentation de la densité mitochondriale ; le déséquilibre énergétique intracellulaire est un événement majeur qui serait à l'origine de l'activation d'une enzyme, l'AMPkinase (AMP-activated protein kinase), elle-même à l'origine de l'expression d'un facteur de transcription (PGC-1⍺ PPAR-γ coactivator-1⍺) qui coordonne l'expression des génomes nucléaire et mitochondrial. Le réseau capillaire augmente à l'entraînement en endurance, essentiellement grâce à l'expression d'un facteur de croissance local, le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor). L'hypoxie intracellulaire induite par l'exercice joue un rôle déterminant dans cette réponse génique. Ce sont principalement les variations de la masse musculaire qui caractérisent les réponses à l'entraînement en force. Des progrès importants ont été réalisés dans les mécanismes d'action de l'IGF-1 (insulin-like growth factor-1). Par ailleurs, l'inhibition de la voie de l'ubiquitine du protéasome pourrait être un temps important de l'augmentation de la masse musculaire à l'entraînement ; l'accent a été mis sur le rôle joué par deux enzymes activatrices de la cascade des ubiquitines, protéines Murf1 (muscle ring finger 1) et MAFbx (muscle atrophy F-box, ou Atrogin-1). Le rôle physiologique joué par l'interleukine-6 (IL-6) dans les réponses musculaires à l'entraînement est tout à fait original. L'exercice prolongé est associé à une augmentation de la concentration plasmatique en IL-6, qui résulte d'une production par le tissu musculaire, et par les muscles actifs. Cette cytokine est produite en relation inverse de l'état des réserves musculaires en glycogène, et a pour fonction (entre autre), de stimuler la production hépatique de glycogène pendant l'exercice, ainsi que la libération des acides gras à partir du tissu adipeux blanc. IL-6 doit actuellement être considérée comme un facteur d'importance majeure dans l'explication des réponses métaboliques et immunitaires à l'exercice, et dans la qualité de la récupération.
Perspectives. – Les résultats de toutes ces recherches qui à l'évidence ont un caractère très fondamental, ont cependant un impact évident en physiologie et biologie de l'exercice ; ils contribuent à une meilleure connaissance des réponses adaptatives du tissu musculaire aux variations de sa charge de travail, et des processus de récupération qui s'ensuivent. De plus, ces recherches sont susceptibles d'avoir des conséquences à moyen terme, sur le développement de thérapeutiques ou de stratégies permettant d'éviter le déconditionnement musculaire et d'accélérer la reprise de l'activité physique. |
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