[article]
Titre : |
Ostéonécrose aseptique de la tête fémorale: un diagnostic à ne pas méconnaître |
Titre original : |
Aseptic necrosis of the femoral head - No Ignore the diagnosis |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Martin-Kleisch Aurélien, Auteur ; Zulfiqar Abrar-Ahmad, Auteur ; NOVELLA J.-L., Auteur |
Année de publication : |
2015 |
Article en page(s) : |
p.237-238 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Ostéonécrose Personne âgée Chute |
Résumé : |
Une patiente de 92 ans est adressée dans notre service pour chutes à répétition sans gravité depuis plusieurs mois. Elle présente comme antécédents: un diabète de type 2 non insulino-dépendant, une dyslipidémie, une stéato-hépatite auto-immune et une fracture bimalléolaire de la cheville droite en 2000. Son traitement comporte: metformine 1000 mg, trois fois par jour; trimébutine 200 mg, un comprimé matin et soir; irbésartan / hydrochlothiazide 150 mg/12,5 mg, un comprimé le matin; oméprazole 20 mg, un comprimé le soir. Cette patiente vit à son domicile (sans étage) avec deux passages par jour d'infirmières pour la mise en place de bas de contention devant un terrain d’insuffisance veineuse chronique.
Selon la patiente, elle aurait chuté lors de la marche avec son déambulateur et n'aurait pas pu se relever; elle aurait donc attendu le passage de son infirmière le soir pour être amenée au service d'accueil des urgences, d'où elle sera secondairement transférée dans notre service.
L'examen clinique initial montre une pression artérielle à 140/80 mmHg, un pouls à 82 battements par minute, une saturation artérielle en oxygène (SaO2) en air ambiant à 98%, et un hémoglucotest (glycémie capillaire) à 6,5 mmol/l. Sur le plan cardiologique, on retrouve des bruits du cœur réguliers sans souffle, on ne note pas de signe de décompensation cardiaque droite ou gauche. On ne relève pas de signe de thrombose veineuse profonde. Sur le plan pulmonaire, la patiente est eupnéique, le murmure vésiculaire est bilatéral et symétrique, on ne retrouve pas de signe de détresse respiratoire aiguë. Sur le plan neurologique, on ne retrouve pas de syndrome pyramidal, extrapyramidal, cérébelleux ou vestibulaire. On met seulement en évidence un syndrome post-chute avec une peur à la verticalisation et une rétropulsion. Le test au monofilament montre une diminution de la sensibilité aux trois points. La marche est difficilement testable et la patiente décrit une douleur au niveau de la hanche droite de manière spontanée. A l'examen, on retrouve une douleur spontanée au niveau de la hanche droite, sans flessum associé, une limitation de la mobilité du membre inférieur avec une rotation externe à environ 20°, une rotation interne à environ 10°, une adduction et une abduction à environ 20°, une flexion à 70° genou plié et une extension à 5°. On ne note pas de singe clinique d'infection.
Une radiographie du bassin met une évidence une coxarthrose importante avec présence de géodes, d'ostéophytes et de pincement de l'interligne articulaire. Cependant, au niveau de la tête fémorale les clichés montrent des signes possibles d'ostéonécrose avec un foyer d'ostéocondensation de la tête fémorale pouvant correspondre à un stade IV de la classification d'Arlet et Ficat (Figure 1). Ce bilan initial a été complété par un bilan scanographique confirmant cette ostéonécrose stade 4. (Figure 2). Le scanner thoraco-abdomino-pelvien ne met pas en évidence de néoplasie.
Un bilan biologique à la recherche de l’étiologie de cette ostéonécrose indique: une absence d'anomalie sur le plan ionique, une clairance de la créatinine à 30 ml/min, une absence d'hypercalcémie,une absence de trouble lipidique, une augmentation des ASAT et des ALAT à 2 fois la norme (stable dans le temps, sur un terrain de stéato-hépatite auto-immune), une absence d'élément en faveur d'une infection (hémogramme normal, CRP à 3,7 mg/l, examen cytobactériologique des urines normal), une HbA1c à 5,6 %, et une carence en vitamine D, qui a été supplémentée.
Chez cette patiente, devant l'absence d'exogénose chronique et de pathologie néoplasique, la cause traumatique et le diabète de type 2 ancien peuvent être retenus dans le diagnostic d'ostéonécrose aseptique de la tête fémorale. Une orientation en service de chirurgie est décidée, après soumission du cas aux orthopédistes, mais la patiente et la famille refusent toute prise en charge chirurgicale, malgré le bénéfice attendu. Une abstention thérapeutique est décidée, conjointement avec les orthopédistes. |
En ligne : |
http://www.revuedegeriatrie.fr/index.php |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=36588 |
in La revue de gériatrie > Tome 40 - N°4 (Avril 2015) . - p.237-238
[article] Ostéonécrose aseptique de la tête fémorale: un diagnostic à ne pas méconnaître = Aseptic necrosis of the femoral head - No Ignore the diagnosis [texte imprimé] / Martin-Kleisch Aurélien, Auteur ; Zulfiqar Abrar-Ahmad, Auteur ; NOVELLA J.-L., Auteur . - 2015 . - p.237-238. Langues : Français ( fre) in La revue de gériatrie > Tome 40 - N°4 (Avril 2015) . - p.237-238
Mots-clés : |
Ostéonécrose Personne âgée Chute |
Résumé : |
Une patiente de 92 ans est adressée dans notre service pour chutes à répétition sans gravité depuis plusieurs mois. Elle présente comme antécédents: un diabète de type 2 non insulino-dépendant, une dyslipidémie, une stéato-hépatite auto-immune et une fracture bimalléolaire de la cheville droite en 2000. Son traitement comporte: metformine 1000 mg, trois fois par jour; trimébutine 200 mg, un comprimé matin et soir; irbésartan / hydrochlothiazide 150 mg/12,5 mg, un comprimé le matin; oméprazole 20 mg, un comprimé le soir. Cette patiente vit à son domicile (sans étage) avec deux passages par jour d'infirmières pour la mise en place de bas de contention devant un terrain d’insuffisance veineuse chronique.
Selon la patiente, elle aurait chuté lors de la marche avec son déambulateur et n'aurait pas pu se relever; elle aurait donc attendu le passage de son infirmière le soir pour être amenée au service d'accueil des urgences, d'où elle sera secondairement transférée dans notre service.
L'examen clinique initial montre une pression artérielle à 140/80 mmHg, un pouls à 82 battements par minute, une saturation artérielle en oxygène (SaO2) en air ambiant à 98%, et un hémoglucotest (glycémie capillaire) à 6,5 mmol/l. Sur le plan cardiologique, on retrouve des bruits du cœur réguliers sans souffle, on ne note pas de signe de décompensation cardiaque droite ou gauche. On ne relève pas de signe de thrombose veineuse profonde. Sur le plan pulmonaire, la patiente est eupnéique, le murmure vésiculaire est bilatéral et symétrique, on ne retrouve pas de signe de détresse respiratoire aiguë. Sur le plan neurologique, on ne retrouve pas de syndrome pyramidal, extrapyramidal, cérébelleux ou vestibulaire. On met seulement en évidence un syndrome post-chute avec une peur à la verticalisation et une rétropulsion. Le test au monofilament montre une diminution de la sensibilité aux trois points. La marche est difficilement testable et la patiente décrit une douleur au niveau de la hanche droite de manière spontanée. A l'examen, on retrouve une douleur spontanée au niveau de la hanche droite, sans flessum associé, une limitation de la mobilité du membre inférieur avec une rotation externe à environ 20°, une rotation interne à environ 10°, une adduction et une abduction à environ 20°, une flexion à 70° genou plié et une extension à 5°. On ne note pas de singe clinique d'infection.
Une radiographie du bassin met une évidence une coxarthrose importante avec présence de géodes, d'ostéophytes et de pincement de l'interligne articulaire. Cependant, au niveau de la tête fémorale les clichés montrent des signes possibles d'ostéonécrose avec un foyer d'ostéocondensation de la tête fémorale pouvant correspondre à un stade IV de la classification d'Arlet et Ficat (Figure 1). Ce bilan initial a été complété par un bilan scanographique confirmant cette ostéonécrose stade 4. (Figure 2). Le scanner thoraco-abdomino-pelvien ne met pas en évidence de néoplasie.
Un bilan biologique à la recherche de l’étiologie de cette ostéonécrose indique: une absence d'anomalie sur le plan ionique, une clairance de la créatinine à 30 ml/min, une absence d'hypercalcémie,une absence de trouble lipidique, une augmentation des ASAT et des ALAT à 2 fois la norme (stable dans le temps, sur un terrain de stéato-hépatite auto-immune), une absence d'élément en faveur d'une infection (hémogramme normal, CRP à 3,7 mg/l, examen cytobactériologique des urines normal), une HbA1c à 5,6 %, et une carence en vitamine D, qui a été supplémentée.
Chez cette patiente, devant l'absence d'exogénose chronique et de pathologie néoplasique, la cause traumatique et le diabète de type 2 ancien peuvent être retenus dans le diagnostic d'ostéonécrose aseptique de la tête fémorale. Une orientation en service de chirurgie est décidée, après soumission du cas aux orthopédistes, mais la patiente et la famille refusent toute prise en charge chirurgicale, malgré le bénéfice attendu. Une abstention thérapeutique est décidée, conjointement avec les orthopédistes. |
En ligne : |
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