[article]
Titre : |
De l’expérience traumatique aux pensées anxieuses |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Paloma Hernandez |
Année de publication : |
2024 |
Article en page(s) : |
p. 31-32 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
État de stress post-traumatique Evénements traumatiques Violence envers les femmes Femmes -- Psychologie |
Résumé : |
Chez l’individu, la traumatisation chronique est souvent liée à la répétition de situations de violence interpersonnelle, dont il est difficile, voire impossible, de s’échapper. C’est notamment le cas des femmes victimes de violences accompagnées par la Maison d’Ella et qui ont, pour la plupart, été exposées par le passé à des violences intrafamiliales, des violences sexuelles, des négligences ou des maltraitances. Les premières recherches sur l’adversité et les expériences difficiles vécues dans l’enfance (Adverse childhood experiences, ACEs) démontrent clairement que subir une accumulation d’événements traumatiques, potentiellement traumatiques ou nocifs pendant l’enfance et l’adolescence a des conséquences psychopathologiques variées sur les enfants victimes, ainsi que sur les adultes qu’ils deviendront1. Ces conséquences, en termes de santé mentale et physique, vont au-delà de la simple présence de l’état de stress post-traumatique (ESPT) décrit par le DSM-52, qui est souvent un cadre d’évaluation trop restrictif. Ces dernières vont affecter profondément le développement normal de soi chez l’enfant et l’adolescent et perturber non seulement leur développement psycho-affectif, cognitif, identitaire mais aussi la construction de leur estime de soi3, pouvant les amener à intégrer dans la pensée une normalisation de la violence. Ce type de traumatisation est souvent associé à la répétition de violences interpersonnelles impliquant des figures d’attachement. Les troubles de l’attachement qui en découlent se traduisent par une perte profonde du sentiment de sécurité et de sûreté personnelle, une diminution de la capacité à exprimer sa curiosité et à explorer le monde, une altération du développement émotionnel et social, ainsi que des difficultés dans les relations affectives futures4. Ces troubles peuvent affecter la capacité à mobiliser ses ressources ou à demander de l’aide en cas de crise. En somme, toute l’identité de l’individu est affectée. La non-prise en charge des syndromes psychotraumatiques à la suite de l’exposition à des violences peut amener les personnes à renouer des relations d’attachement insécures, mobiliser des stratégies d’évitement ou des processus dissociatifs, avoir des pensées anxieuses, subir un état de sidération fréquent ainsi qu’une altération de la vigilance et des réactions. |
En ligne : |
https://orspere-samdarra.com/2025/de-lexperience-traumatique-aux-pensees-anxieus [...] |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=121426 |
in Rhizome > 90-91 (Décembre 2024) . - p. 31-32
[article] De l’expérience traumatique aux pensées anxieuses [texte imprimé] / Paloma Hernandez . - 2024 . - p. 31-32. Langues : Français ( fre) in Rhizome > 90-91 (Décembre 2024) . - p. 31-32
Mots-clés : |
État de stress post-traumatique Evénements traumatiques Violence envers les femmes Femmes -- Psychologie |
Résumé : |
Chez l’individu, la traumatisation chronique est souvent liée à la répétition de situations de violence interpersonnelle, dont il est difficile, voire impossible, de s’échapper. C’est notamment le cas des femmes victimes de violences accompagnées par la Maison d’Ella et qui ont, pour la plupart, été exposées par le passé à des violences intrafamiliales, des violences sexuelles, des négligences ou des maltraitances. Les premières recherches sur l’adversité et les expériences difficiles vécues dans l’enfance (Adverse childhood experiences, ACEs) démontrent clairement que subir une accumulation d’événements traumatiques, potentiellement traumatiques ou nocifs pendant l’enfance et l’adolescence a des conséquences psychopathologiques variées sur les enfants victimes, ainsi que sur les adultes qu’ils deviendront1. Ces conséquences, en termes de santé mentale et physique, vont au-delà de la simple présence de l’état de stress post-traumatique (ESPT) décrit par le DSM-52, qui est souvent un cadre d’évaluation trop restrictif. Ces dernières vont affecter profondément le développement normal de soi chez l’enfant et l’adolescent et perturber non seulement leur développement psycho-affectif, cognitif, identitaire mais aussi la construction de leur estime de soi3, pouvant les amener à intégrer dans la pensée une normalisation de la violence. Ce type de traumatisation est souvent associé à la répétition de violences interpersonnelles impliquant des figures d’attachement. Les troubles de l’attachement qui en découlent se traduisent par une perte profonde du sentiment de sécurité et de sûreté personnelle, une diminution de la capacité à exprimer sa curiosité et à explorer le monde, une altération du développement émotionnel et social, ainsi que des difficultés dans les relations affectives futures4. Ces troubles peuvent affecter la capacité à mobiliser ses ressources ou à demander de l’aide en cas de crise. En somme, toute l’identité de l’individu est affectée. La non-prise en charge des syndromes psychotraumatiques à la suite de l’exposition à des violences peut amener les personnes à renouer des relations d’attachement insécures, mobiliser des stratégies d’évitement ou des processus dissociatifs, avoir des pensées anxieuses, subir un état de sidération fréquent ainsi qu’une altération de la vigilance et des réactions. |
En ligne : |
https://orspere-samdarra.com/2025/de-lexperience-traumatique-aux-pensees-anxieus [...] |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=121426 |
|