[article]
Titre : |
Pertes et dépression au grand âge |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Pierre Charazac |
Année de publication : |
2023 |
Article en page(s) : |
p. 32-37 |
Note générale : |
Cet article fait partie du dossier " Les épreuves du vieillissement ".
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Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
dépression de la personne âgée angoisse existentielle deuil Personnes âgées -- Deuil Relation soignant soigné Vieillissement -- Aspect psychologique |
Résumé : |
Le grand âge confronte à de multiples pertes, qui revêtent deux formes cliniques majeures, l'angoisse et la dépression. Lorsqu'une perte sévère atteint la pensée symbolique, la relance par l'affect reste possible, impliquant alors l'entourage sur le mode de la suppléance.
De même qu’on ne saurait douter du lien existant entre deuil et dépression, on s’attend à ce que les pertes de tous ordres accompagnant l’avancée en âge soient à l’origine d’un état dépressif. Or la clinique remet en question cette évidence car la dépression est loin d’accompagner systématiquement la sénescence (voir aussi l’article de C. de Jaeger, p. 26) et l’on constate même que certaines personnes la surmontent, non seulement en conservant leurs investissements extérieurs mais encore en faisant preuve de créativité. Ces variations et, de manière plus générale, la singularité de chaque vieillesse tiennent à la personnalité du sujet, aux traumatismes qui ont jalonné son histoire et son environnement. Rappelons aussi en introduction que le terme dépression recouvre un large spectre clinique allant de la réaction normale et passagère à un événement jusqu’à l’insupportable douleur morale de la mélancolie à laquelle le sujet ne voit pas d’autre issue que la mort. Il désigne aussi, du point de vue théorique, la « position dépressive », qui constitue une étape essentielle de la construction de soi et de l’objet, selon M. Klein et D.W. Winnicott. Ce concept, sur lequel nous reviendrons, se caractérise par le fait que la réparation et la sublimation ouvrent à la culpabilité, celle-ci faisant toujours partie des affects dépressifs, y compris chez les sujets qui n’ont a priori aucune raison de s’adresser des reproches pour les pertes qu’ils subissent du fait de leur avancée en âge. Ici encore, au moment où ces épreuves réactivent la position dépressive de la petite enfance, interviennent à la fois l’histoire individuelle et la nature de l’environnement. |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=114947 |
in Santé mentale > 283 (Décembre 2023) . - p. 32-37
[article] Pertes et dépression au grand âge [texte imprimé] / Pierre Charazac . - 2023 . - p. 32-37. Cet article fait partie du dossier " Les épreuves du vieillissement ".
Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 283 (Décembre 2023) . - p. 32-37
Mots-clés : |
dépression de la personne âgée angoisse existentielle deuil Personnes âgées -- Deuil Relation soignant soigné Vieillissement -- Aspect psychologique |
Résumé : |
Le grand âge confronte à de multiples pertes, qui revêtent deux formes cliniques majeures, l'angoisse et la dépression. Lorsqu'une perte sévère atteint la pensée symbolique, la relance par l'affect reste possible, impliquant alors l'entourage sur le mode de la suppléance.
De même qu’on ne saurait douter du lien existant entre deuil et dépression, on s’attend à ce que les pertes de tous ordres accompagnant l’avancée en âge soient à l’origine d’un état dépressif. Or la clinique remet en question cette évidence car la dépression est loin d’accompagner systématiquement la sénescence (voir aussi l’article de C. de Jaeger, p. 26) et l’on constate même que certaines personnes la surmontent, non seulement en conservant leurs investissements extérieurs mais encore en faisant preuve de créativité. Ces variations et, de manière plus générale, la singularité de chaque vieillesse tiennent à la personnalité du sujet, aux traumatismes qui ont jalonné son histoire et son environnement. Rappelons aussi en introduction que le terme dépression recouvre un large spectre clinique allant de la réaction normale et passagère à un événement jusqu’à l’insupportable douleur morale de la mélancolie à laquelle le sujet ne voit pas d’autre issue que la mort. Il désigne aussi, du point de vue théorique, la « position dépressive », qui constitue une étape essentielle de la construction de soi et de l’objet, selon M. Klein et D.W. Winnicott. Ce concept, sur lequel nous reviendrons, se caractérise par le fait que la réparation et la sublimation ouvrent à la culpabilité, celle-ci faisant toujours partie des affects dépressifs, y compris chez les sujets qui n’ont a priori aucune raison de s’adresser des reproches pour les pertes qu’ils subissent du fait de leur avancée en âge. Ici encore, au moment où ces épreuves réactivent la position dépressive de la petite enfance, interviennent à la fois l’histoire individuelle et la nature de l’environnement. |
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