[article]
Titre : |
De "l'usage" du soignant dans la rencontre |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Cédric Juliens |
Année de publication : |
2023 |
Article en page(s) : |
p. 43-46 |
Note générale : |
Cet article fait partie du dossier "Agitation: comment s'adresser au corps". |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Corps Sciences médico-sociales:Relations soignant - soigné |
Résumé : |
En formation initiale, questionner le rapport des professionnels à leur propre corps est essentiel. Des ateliers de pratiques corporelles, à visée exploratoire et empathique, permettent d’interroger la rencontre du corps de l’autre.
Les soignants travaillent avec leur corps en direction du corps de l’autre. Cet engagement n’est pas anodin, il est traversé par de multiples contradictions et pulsions. Toutefois, lors de leur formation initiale, ces enjeux sont souvent évacués au profit d’une visée diagnostique, thérapeutique ou ergonomique. Qu’en est-il des zones d’ombre qui traversent le corps du soignant dans la relation de soin ? Qu’en est-il des pulsions d’Eros et Thanatos qui l’animent ? Comment transformer ces rencontres parfois perçues comme menaçantes en moments de réconfort ? À partir d’une approche réflexive, je propose de déplier ici la subjectivité qui naît de « l’usage de soi » au cœur de la rencontre. Je m’appuierai également sur mon expérience d’ateliers corporels auprès d’étudiantes infirmières et psychomotriciennes, de sages-femmes et de psychologues en Belgique. Concernant les infirmières, par exemple, un contraste apparaît : pourquoi ces jeunes soignantes sont-elles dispensées d’ateliers qui, comme le précise un étudiant en psychomotricité, mettent en scène « les émotions qui surgissent de moi lorsque je m’approche d’un corps affaibli » ? Pourquoi les élèves infirmières et sage-femme se forment-elles en grande partie sur des mannequins et non des vrais corps ? Considère-t-on qu’elles devront faire l’apprentissage du refoulement sur les lieux de stage ? Comment conscientiser les soignants à ce qui se joue dans le corps à corps ? Au-delà d’un traitement objectif et anatomique du corps de l’autre (paramètres, symptômes), il importe de ne pas faire l’impasse sur les nombreuses émotions et transferts qui surgissent au sein de la relation soignant – soigné : l’empathie, le malaise, le dégoût, la colère, l’irritation, la honte, la peur, la tristesse, le plaisir, la fierté, la gratification, la frustration, la répulsion, l’attraction. |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=109251 |
in Santé mentale > 274 (janvier 2023) . - p. 43-46
[article] De "l'usage" du soignant dans la rencontre [texte imprimé] / Cédric Juliens . - 2023 . - p. 43-46. Cet article fait partie du dossier "Agitation: comment s'adresser au corps". Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 274 (janvier 2023) . - p. 43-46
Mots-clés : |
Corps Sciences médico-sociales:Relations soignant - soigné |
Résumé : |
En formation initiale, questionner le rapport des professionnels à leur propre corps est essentiel. Des ateliers de pratiques corporelles, à visée exploratoire et empathique, permettent d’interroger la rencontre du corps de l’autre.
Les soignants travaillent avec leur corps en direction du corps de l’autre. Cet engagement n’est pas anodin, il est traversé par de multiples contradictions et pulsions. Toutefois, lors de leur formation initiale, ces enjeux sont souvent évacués au profit d’une visée diagnostique, thérapeutique ou ergonomique. Qu’en est-il des zones d’ombre qui traversent le corps du soignant dans la relation de soin ? Qu’en est-il des pulsions d’Eros et Thanatos qui l’animent ? Comment transformer ces rencontres parfois perçues comme menaçantes en moments de réconfort ? À partir d’une approche réflexive, je propose de déplier ici la subjectivité qui naît de « l’usage de soi » au cœur de la rencontre. Je m’appuierai également sur mon expérience d’ateliers corporels auprès d’étudiantes infirmières et psychomotriciennes, de sages-femmes et de psychologues en Belgique. Concernant les infirmières, par exemple, un contraste apparaît : pourquoi ces jeunes soignantes sont-elles dispensées d’ateliers qui, comme le précise un étudiant en psychomotricité, mettent en scène « les émotions qui surgissent de moi lorsque je m’approche d’un corps affaibli » ? Pourquoi les élèves infirmières et sage-femme se forment-elles en grande partie sur des mannequins et non des vrais corps ? Considère-t-on qu’elles devront faire l’apprentissage du refoulement sur les lieux de stage ? Comment conscientiser les soignants à ce qui se joue dans le corps à corps ? Au-delà d’un traitement objectif et anatomique du corps de l’autre (paramètres, symptômes), il importe de ne pas faire l’impasse sur les nombreuses émotions et transferts qui surgissent au sein de la relation soignant – soigné : l’empathie, le malaise, le dégoût, la colère, l’irritation, la honte, la peur, la tristesse, le plaisir, la fierté, la gratification, la frustration, la répulsion, l’attraction. |
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