[article]
Titre : |
Tomber pauvre «Tu sais que t’es pauvre quand la fin du mois, c’est tous les jours. » |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Jean-Charles Basson |
Année de publication : |
2022 |
Article en page(s) : |
p. 7-11 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Pauvreté -- Sociologie |
Résumé : |
Qui sont-elles, les – désormais parfaitement euphémisées – « personnes en situation de rue » ? Hier, sdf à qui il était intimé, pour le bien commun, de se confiner – chez eux, sans doute. Avant-hier, « publics cibles » et « bénéficiaires », selon le répertoire lexical de l’action publique de l’État social finissant. Au xixe siècle, clochards, mendiants, vagabonds et autres gueux sordides de toutes engeances qu’un Victor Hugo, aux accents romantiques et dramatiques, n’aurait pas reniés parce que, selon lui, « il y a un point où les infâmes et les infortunés se mêlent et se confondent dans un seul mot, mot fatal, les misérables ». Au gré des temps et des espaces, ils sont encore indigents, nécessiteux en tous genres et marginaux de toutes espèces. Si bien qu’à la manière de Cyrano, nonobstant la part d’inconvenance que comporte l’opération, il est possible d’oser la tirade des pauvres car, s’ils ne sont pas nommés en tant que tels, c’est bien d’eux dont il s’agit. À leur sujet, en effet, pour mieux les cerner, on peut dire « bien des choses en somme, en variant le ton. Par exemple, tenez » ; privatif : ils sont démunis, défavorisés, dénués de ceci et dépourvus de cela ; condescendant : ils sont modestes, humbles, petits, précaires, vulnérables, faibles et si parfaitement dignes ; méprisant : ils sont pitoyables, minables et lamentables ; ou bien encore, empruntant à un autre registre, ils sont affreux, sales et méchants, selon le titre du brûlot grotesque, amoral et tragique d’Ettore Scola, en 1976, par lequel la misère retorse et rossarde des bidonvilles romains est outrageusement rendue. |
En ligne : |
https://doi.org/10.3917/empa.128.0007 |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=108180 |
in Empan > 128 (Décembre 2022) . - p. 7-11
[article] Tomber pauvre «Tu sais que t’es pauvre quand la fin du mois, c’est tous les jours. » [texte imprimé] / Jean-Charles Basson . - 2022 . - p. 7-11. Langues : Français ( fre) in Empan > 128 (Décembre 2022) . - p. 7-11
Mots-clés : |
Pauvreté -- Sociologie |
Résumé : |
Qui sont-elles, les – désormais parfaitement euphémisées – « personnes en situation de rue » ? Hier, sdf à qui il était intimé, pour le bien commun, de se confiner – chez eux, sans doute. Avant-hier, « publics cibles » et « bénéficiaires », selon le répertoire lexical de l’action publique de l’État social finissant. Au xixe siècle, clochards, mendiants, vagabonds et autres gueux sordides de toutes engeances qu’un Victor Hugo, aux accents romantiques et dramatiques, n’aurait pas reniés parce que, selon lui, « il y a un point où les infâmes et les infortunés se mêlent et se confondent dans un seul mot, mot fatal, les misérables ». Au gré des temps et des espaces, ils sont encore indigents, nécessiteux en tous genres et marginaux de toutes espèces. Si bien qu’à la manière de Cyrano, nonobstant la part d’inconvenance que comporte l’opération, il est possible d’oser la tirade des pauvres car, s’ils ne sont pas nommés en tant que tels, c’est bien d’eux dont il s’agit. À leur sujet, en effet, pour mieux les cerner, on peut dire « bien des choses en somme, en variant le ton. Par exemple, tenez » ; privatif : ils sont démunis, défavorisés, dénués de ceci et dépourvus de cela ; condescendant : ils sont modestes, humbles, petits, précaires, vulnérables, faibles et si parfaitement dignes ; méprisant : ils sont pitoyables, minables et lamentables ; ou bien encore, empruntant à un autre registre, ils sont affreux, sales et méchants, selon le titre du brûlot grotesque, amoral et tragique d’Ettore Scola, en 1976, par lequel la misère retorse et rossarde des bidonvilles romains est outrageusement rendue. |
En ligne : |
https://doi.org/10.3917/empa.128.0007 |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=108180 |
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