[article]
Titre : |
Frans de Waal: “Les grands singes ont le sens de l’équité” |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Alexandre Lacroix, Intervieweur |
Année de publication : |
2012 |
Article en page(s) : |
p. 58-63 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
C’est à Lyon, en marge des dernières Assises internationales du roman, que nous avons rencontré Frans de Waal. Ce primatologue néerlandais propose, à partir de l’observation des grands singes, de redéfinir les notions d’empathie, de morale et d’équité – humaines, mais pas trop…
Les idées nouvelles germent parfois dans des lieux inattendus. De 1975 à 1981, Frans de Waal, jeune docteur en biologie de l’université d’Utrecht aux Pays-Bas, a pris son vélo tous les matins, par tous les temps, pour se rendre au zoo d’Arnhem. Dans ce zoo pionnier, sur une île artificielle, avait été installée une colonie de vingt-cinq chimpanzés. Chaque jour, Frans de Waal a passé le plus clair de son temps à observer les singes. Il s’est intéressé aux relations de pouvoir au sein de la colonie, à la régulation de la violence et aux alliances subtiles entre les mâles. Il en a tiré des articles universitaires, mais aussi un livre publié en 1982, La Politique du chimpanzé, qui a connu un succès immédiat, très au-delà du public habituel de la primatologie. Par l’ampleur de ses observations, Frans de Waal a donné un nouvel élan à sa discipline, au moment où la génétique démontrait la proximité de l’espèce humaine avec les grands singes. De livre en livre, il a fait découvrir une espèce jusque-là ignorée, les bonobos ; mis en évidence les similitudes de comportement entre le singe et l’homme, notamment dans Le Singe en nous (2005) ; surtout, la démarche de Frans de Waal s’est très tôt présentée comme un défi majeur lancé à la tradition philosophique. Il s’est ainsi employé à montrer que la morale et la justice, qu’on a longtemps crues abstraites, reposaient largement sur des bases naturelles et devaient être envisagées comme des produits de l’évolution. Depuis 1991, il travaille à l’université Emory d’Atlanta, aux États-Unis, au sein d’un parc de cinquante hectares où les scientifiques observent en permanence plus de deux mille primates de toutes espèces. |
Permalink : |
./index.php?lvl=notice_display&id=101814 |
in Philosophie magazine > 59 [01/05/2012] . - p. 58-63
[article] Frans de Waal: “Les grands singes ont le sens de l’équité” [texte imprimé] / Alexandre Lacroix, Intervieweur . - 2012 . - p. 58-63. Langues : Français ( fre) in Philosophie magazine > 59 [01/05/2012] . - p. 58-63
Résumé : |
C’est à Lyon, en marge des dernières Assises internationales du roman, que nous avons rencontré Frans de Waal. Ce primatologue néerlandais propose, à partir de l’observation des grands singes, de redéfinir les notions d’empathie, de morale et d’équité – humaines, mais pas trop…
Les idées nouvelles germent parfois dans des lieux inattendus. De 1975 à 1981, Frans de Waal, jeune docteur en biologie de l’université d’Utrecht aux Pays-Bas, a pris son vélo tous les matins, par tous les temps, pour se rendre au zoo d’Arnhem. Dans ce zoo pionnier, sur une île artificielle, avait été installée une colonie de vingt-cinq chimpanzés. Chaque jour, Frans de Waal a passé le plus clair de son temps à observer les singes. Il s’est intéressé aux relations de pouvoir au sein de la colonie, à la régulation de la violence et aux alliances subtiles entre les mâles. Il en a tiré des articles universitaires, mais aussi un livre publié en 1982, La Politique du chimpanzé, qui a connu un succès immédiat, très au-delà du public habituel de la primatologie. Par l’ampleur de ses observations, Frans de Waal a donné un nouvel élan à sa discipline, au moment où la génétique démontrait la proximité de l’espèce humaine avec les grands singes. De livre en livre, il a fait découvrir une espèce jusque-là ignorée, les bonobos ; mis en évidence les similitudes de comportement entre le singe et l’homme, notamment dans Le Singe en nous (2005) ; surtout, la démarche de Frans de Waal s’est très tôt présentée comme un défi majeur lancé à la tradition philosophique. Il s’est ainsi employé à montrer que la morale et la justice, qu’on a longtemps crues abstraites, reposaient largement sur des bases naturelles et devaient être envisagées comme des produits de l’évolution. Depuis 1991, il travaille à l’université Emory d’Atlanta, aux États-Unis, au sein d’un parc de cinquante hectares où les scientifiques observent en permanence plus de deux mille primates de toutes espèces. |
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