Centre de documentation HELHa Cardijn Louvain-la-Neuve
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Le centre de documentation de la HELHa Cardijn LLN met à disposition de ses lecteurs un fonds documentaire spécialisé dans les domaines pouvant intéresser – de près ou de loin - les (futur·e·s) travailleur·euse·s sociaux·ales : travail social, sociologie, psychologie, droit, santé, économie, pédagogie, immigration, vieillissement, famille, précarité, délinquance, emploi, communication, etc.
Détail de l'auteur
Auteur Flor de Maria Calderon |
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[article]
Titre : Guatemala : des communautés en lutte [Dossier] Type de document : texte imprimé Auteurs : Chafik Allal ; Bernard Duterme ; Flor de Maria Calderon ; Carlos Barrios ; Domingo Quino ; Rossi Ix Jab Morales Calel ; Rafael Salgado Année de publication : 2024 Langues : Français (fre) Catégories : TS
Autochtones # Autochtones:Autochtones -- Droits # Colonisation # Mouvements sociaux # Politique et gouvernement -- Amérique latineRésumé : "Partir en Amérique Latine : à mes oreilles, ça a toujours sonné comme en lien direct avec une curiosité, de la bonne curiosité, celle qui permet d’apprendre, en termes de savoirs et de pratiques bien entendu, mais également en termes de postures et de comportements. Car les communautés latino-américaines, dans mon imaginaire, ce sont nos « frères et sœurs », nos « autres frères et sœurs » ; le mot « autre », utilisé ici, ne renvoie pas vers une altérité lointaine, plutôt vers un ajout ; et la frater-sororité est politique, de lutte. Quelque part, nous savons qu’ils sont issus de Peuples « damnés de la terre ». Je dois me permettre une petite digression pour clarifier d’où je parle (comme on dit) : j’ai grandi en Algérie, du temps où Alger était appelée la Mecque des révolutionnaires (fin des années 60 et années 70). J’y ai côtoyé de près ou de plus loin des personnes de diverses origines : depuis le collège, j’ai eu des professeurs d’origines polonaise, vietnamienne, française, belge, russe, irakienne, égyptienne, syrienne, cubaine, congolaise, sénégalaise, libanaise, palestinienne, chilienne et j’en passe. A l’époque, nous étions juste attentifs aux contenus et aux accents, nous n’avions pas encore décelé et compris que tous ces gens étaient liés par le fait qu’ils étaient là par engagement politique et que, dans le prolongement des « pieds rouges », ils étaient là pour prolonger la révolution algérienne (armée contre le colonisateur français et la colonisation). Leurs options politiques allaient des catholiques de gauche, prônant une théologie de la libération à la musulmane, aux trotskistes aux humanistes laïcs de gauche, aux travailleurs de la santé venus comme humanitaires. Nous croisions également çà et là des latino-américains largement reconnaissables à leur accent bien plus doux que celui des espagnols, nos voisins dont nous avions décidé qu’ils criaient comme nous quand ils parlaient. Et ces latino-américains étaient déjà nos frères et nos sœurs, même si à l’époque, jeunes et pas politisés, nous ne savions pas grand-chose ni des dictatures dans leurs pays ni de leurs luttes et leurs exils. Bref, il y avait une espèce de généralisation élargissant les cercles de sympathie : les Marocains, les Syriens, les Maliens ou les Guinéens sont trivialement nos frères, mais les Chiliens ou les Uruguayens aussi. Ce qui m’a aidé à sortir des naïvetés du jeune adolescent eut lieu précisément le 24 juin 1982. Dans le cadre de la Coupe du Monde de football, ayant eu lieu en Espagne, Il y avait un match entre Algérie et Chili. L’Algérie menait à la mi-temps par 3 buts à 0. Les Algériens devaient au moins garder ce score ou marquer encore un but pour espérer se qualifier au détriment de l’Allemagne de l’Ouest ou de l’Autriche aui allaient s’affronter par après. Si, au contraire, le Chili réduisait le score par un ou deux buts, il faciliterait à l’Allemagne de l’Ouest et à l’Autriche l’accession au deuxième tour. Là, à la mi-temps, au milieu d’un grand enthousiasme familial et sociétal, mon père, nous sort une phrase qui a été, je crois la première phrase explicite d’analyse politique de rapports de force : « vous allez voir, les Chiliens vont jouer pour l’Allemagne et l’Autriche en deuxième mi-temps, Pinochet va leur serrer les boulons pour garder l’alliance et l’appui des occidentaux contre un pays non aligné. » Après avoir demandé qui était Pinochet (j’étais persuadé qu’il était dans le staff technique d’une équipe), et avoir reçu les explications, je trouvais juste trop compliqué la lecture de mon père : qu’est-ce que ça peut être ce truc de « non alignés » ? je ne connaissais que les points « non alignés » en cours de maths mais en foot ? parler d’un pays non aligné ? je me suis dit « ça doit être un truc tactique d’entraîneur ». Mon père, ce fonctionnaire fasciné par la politique, qui nous dévoilerait d’un seul coup des talents d’entraîneur ? Et bien, non ! il a continué son analyse, disant même que tout est politique, que le Chili avait fait partie de la tricontinentale, mais plus maintenant, etc. Nous étions d’autant plus interloqués qu’il nous avait toujours transmis la sympathie qu’il avait pour les personnes latino-américaines présentes en Algérie à l’époque. Nous étions comme peuvent être des enfants face à leur père : admiratifs et en même temps décalés ; au fond de nous, nous ne comprenions pas mais nous sentions qu’il devait y avoir une partie vraie dans son analyse. Nous avons donc espéré que ça ne soit pas la remontada de l’équipe chilienne. Hélas, ils se sont donnés à fond, ont marqué 2 buts et fait le boulot pour qualifier l’Allemagne de l’Ouest et l’Autriche. Nous avons maudit les chiliens, ce qui a donné l’occasion aux adultes autour de nous de faire leur œuvre d’éducation politique : les Chiliens, il y en a qui sont nos amis parce que leur ex-Président Salvador Allende était notre ami. D’ailleurs, tous ceux et toutes celles qui vivaient en Algérie sont nos amis. Que nous sommes parts d’un continent mais en fait nous sommes issus de 3 continents : Afrique, Asie et Amérique Latine, car les damnés de la Terre sont frères ; que les Indiens, qu’on voit dans les films « Westerns » Etatsuniens, sont nos frères (bizarrement, il n’y a pas eu besoin d’efforts pour nous convaincre de ça, on l’avait déjà senti très fort). Trois mois après, Il y a eu les massacres de Sabra et Chatila, au Liban. Vu la douleur vécue dans notre chair, nous avions eu là, la confirmation que nous étions originaires de 3 continents. Pourquoi raconter cela dans cet article d’introduction de ce numéro ? Parce que l’Amérique Latine, pour moi, c’est un autre chez moi que je ne connaissais pas. Un lieu où j’ai pu sentir que la tricontinentale, la fraternité, l’humanité ont un sens (mon expérience est limitée donc je parle plus à partir de ressentis qu’à travers une théorie). Je me souviendrai encore longtemps de cette cérémonie maya qui a eu lieu à Iximché et qui m’a fait aller au plus profond de mes émotions. Je me souviendrai longtemps de Don Domingo, autorité ancestrale de San Andrés Semetabaj Sololá, porte-parole des autorités ancestrales d’Iximulew et qui a dirigé la cérémonie maya. De toutes ces invocations que nous avions faites en k’iche’. De cette quête à travers le parcours des nahuales . Je me souviendrai des échanges, des personnes extrêmement intéressantes et accueillantes, qui nous ont offert le meilleur. Ce qui m’a frappé, c’est également l’omniprésence du Feu ; je ne me risquerai à aucune interprétation ni triviale ni faussement métaphorique. Il y a quelque chose en lien avec le Feu et l’odeur qui s’en dégage. Et au-delà de tout, les mobilisations et les luttes de communautés sur beaucoup de questions politiques et de vie, souvent en lutte contre l’accaparement de leurs terres, qui a un sens bien plus important et spirituel que juste comme lieu utilitaire de production d’aliments à travers l’agriculture. Tous et toutes étaient fières d’être mobilisées pour les éléments culturels sur lesquels ils ou elles s’appuient pour vivre et que les rampes de renforcement de leurs luttes sont ancrées dans les cultures ancestrales et autochtones. Ainsi se construisent des luttes : des Peuples et des communautés, mobilisés contre le vol et l’accaparement de leurs terres, de leurs territoires et de leurs richesses et de leurs ressources, en s’appuyant sur les cultures et les forces puisées dans les cultes des ancêtres. C’est important de voir ça ici, au Guatemala, ça permet de décentrer son regard et de se dire qu’au fond, peut-être qu’il faudrait requestionner l’absence fréquente de liens avec les territoires ici en occident, et le fait que la culture soit si marchandisée et peu utilisée comme rempart. C’est évidemment plus complexe que ce que j’écris mais on peut néanmoins se poser la question de la reconstruction interculturelle des liens avec les territoires pour des sociétés mélangées comme les nôtres et quel type de culture revendiquer pour s’appuyer dans le cadre de nos luttes et de nos mobilisations sociales. Ah oui, j’ai oublié de dire que tout cela ne tombe pas du ciel : nos partenaires et alliés de SERJUS, qui nous ont accueillis dans le cadre du réseau tricontinental d’éducation populaire, forment par exemple des leaders populaires des communautés dans une école dédiée à cela. Au minimum, cela nous pousse à réfléchir pour savoir comment cela pourrait se faire ici. Ce numéro présente donc aussi bien le contexte socio-historique (récent) du Guatemala que des points d’entrée sur les luttes sociales, l’importance des cultures mayas et un regard sur les mobilisations des jeunes. Un article de mémoire présente également le point de vue des enfants de disparus, à partir de l’histoire et de leurs actions pour continuer à faire vivre la mémoire des disparus. Nous terminons avec un récit de notre séjour au Guatemala." Note de contenu : Sommaire
Edito (C. Allal) / Guatemala : de la colonisation à la normalisation ? (B. Duterme) / Les fils et filles du plus jamais, dans le pays de plus jamais à jamais. (F. de Maria Calderon) / Les mouvements sociaux et la défense de la démocratie (C. Barrios) / Les peuples autochtones, la culture et la cosmogonie (D. Quino) / Jeunesse et dialogue intergénérationnel (R. Ix Jab Morales Calel) / Récit d'un voyage de travail (R. Salgado)En ligne : https://www.iteco.be/revue-antipodes/guatemala-des-communautes-en-lutte/ Permalink : http://cdocs.helha.be/pmblln/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=40639
in Antipodes > 239 (Septembre 2024)[article] Guatemala : des communautés en lutte [Dossier] [texte imprimé] / Chafik Allal ; Bernard Duterme ; Flor de Maria Calderon ; Carlos Barrios ; Domingo Quino ; Rossi Ix Jab Morales Calel ; Rafael Salgado . - 2024.
Langues : Français (fre)
in Antipodes > 239 (Septembre 2024)
Catégories : TS
Autochtones # Autochtones:Autochtones -- Droits # Colonisation # Mouvements sociaux # Politique et gouvernement -- Amérique latineRésumé : "Partir en Amérique Latine : à mes oreilles, ça a toujours sonné comme en lien direct avec une curiosité, de la bonne curiosité, celle qui permet d’apprendre, en termes de savoirs et de pratiques bien entendu, mais également en termes de postures et de comportements. Car les communautés latino-américaines, dans mon imaginaire, ce sont nos « frères et sœurs », nos « autres frères et sœurs » ; le mot « autre », utilisé ici, ne renvoie pas vers une altérité lointaine, plutôt vers un ajout ; et la frater-sororité est politique, de lutte. Quelque part, nous savons qu’ils sont issus de Peuples « damnés de la terre ». Je dois me permettre une petite digression pour clarifier d’où je parle (comme on dit) : j’ai grandi en Algérie, du temps où Alger était appelée la Mecque des révolutionnaires (fin des années 60 et années 70). J’y ai côtoyé de près ou de plus loin des personnes de diverses origines : depuis le collège, j’ai eu des professeurs d’origines polonaise, vietnamienne, française, belge, russe, irakienne, égyptienne, syrienne, cubaine, congolaise, sénégalaise, libanaise, palestinienne, chilienne et j’en passe. A l’époque, nous étions juste attentifs aux contenus et aux accents, nous n’avions pas encore décelé et compris que tous ces gens étaient liés par le fait qu’ils étaient là par engagement politique et que, dans le prolongement des « pieds rouges », ils étaient là pour prolonger la révolution algérienne (armée contre le colonisateur français et la colonisation). Leurs options politiques allaient des catholiques de gauche, prônant une théologie de la libération à la musulmane, aux trotskistes aux humanistes laïcs de gauche, aux travailleurs de la santé venus comme humanitaires. Nous croisions également çà et là des latino-américains largement reconnaissables à leur accent bien plus doux que celui des espagnols, nos voisins dont nous avions décidé qu’ils criaient comme nous quand ils parlaient. Et ces latino-américains étaient déjà nos frères et nos sœurs, même si à l’époque, jeunes et pas politisés, nous ne savions pas grand-chose ni des dictatures dans leurs pays ni de leurs luttes et leurs exils. Bref, il y avait une espèce de généralisation élargissant les cercles de sympathie : les Marocains, les Syriens, les Maliens ou les Guinéens sont trivialement nos frères, mais les Chiliens ou les Uruguayens aussi. Ce qui m’a aidé à sortir des naïvetés du jeune adolescent eut lieu précisément le 24 juin 1982. Dans le cadre de la Coupe du Monde de football, ayant eu lieu en Espagne, Il y avait un match entre Algérie et Chili. L’Algérie menait à la mi-temps par 3 buts à 0. Les Algériens devaient au moins garder ce score ou marquer encore un but pour espérer se qualifier au détriment de l’Allemagne de l’Ouest ou de l’Autriche aui allaient s’affronter par après. Si, au contraire, le Chili réduisait le score par un ou deux buts, il faciliterait à l’Allemagne de l’Ouest et à l’Autriche l’accession au deuxième tour. Là, à la mi-temps, au milieu d’un grand enthousiasme familial et sociétal, mon père, nous sort une phrase qui a été, je crois la première phrase explicite d’analyse politique de rapports de force : « vous allez voir, les Chiliens vont jouer pour l’Allemagne et l’Autriche en deuxième mi-temps, Pinochet va leur serrer les boulons pour garder l’alliance et l’appui des occidentaux contre un pays non aligné. » Après avoir demandé qui était Pinochet (j’étais persuadé qu’il était dans le staff technique d’une équipe), et avoir reçu les explications, je trouvais juste trop compliqué la lecture de mon père : qu’est-ce que ça peut être ce truc de « non alignés » ? je ne connaissais que les points « non alignés » en cours de maths mais en foot ? parler d’un pays non aligné ? je me suis dit « ça doit être un truc tactique d’entraîneur ». Mon père, ce fonctionnaire fasciné par la politique, qui nous dévoilerait d’un seul coup des talents d’entraîneur ? Et bien, non ! il a continué son analyse, disant même que tout est politique, que le Chili avait fait partie de la tricontinentale, mais plus maintenant, etc. Nous étions d’autant plus interloqués qu’il nous avait toujours transmis la sympathie qu’il avait pour les personnes latino-américaines présentes en Algérie à l’époque. Nous étions comme peuvent être des enfants face à leur père : admiratifs et en même temps décalés ; au fond de nous, nous ne comprenions pas mais nous sentions qu’il devait y avoir une partie vraie dans son analyse. Nous avons donc espéré que ça ne soit pas la remontada de l’équipe chilienne. Hélas, ils se sont donnés à fond, ont marqué 2 buts et fait le boulot pour qualifier l’Allemagne de l’Ouest et l’Autriche. Nous avons maudit les chiliens, ce qui a donné l’occasion aux adultes autour de nous de faire leur œuvre d’éducation politique : les Chiliens, il y en a qui sont nos amis parce que leur ex-Président Salvador Allende était notre ami. D’ailleurs, tous ceux et toutes celles qui vivaient en Algérie sont nos amis. Que nous sommes parts d’un continent mais en fait nous sommes issus de 3 continents : Afrique, Asie et Amérique Latine, car les damnés de la Terre sont frères ; que les Indiens, qu’on voit dans les films « Westerns » Etatsuniens, sont nos frères (bizarrement, il n’y a pas eu besoin d’efforts pour nous convaincre de ça, on l’avait déjà senti très fort). Trois mois après, Il y a eu les massacres de Sabra et Chatila, au Liban. Vu la douleur vécue dans notre chair, nous avions eu là, la confirmation que nous étions originaires de 3 continents. Pourquoi raconter cela dans cet article d’introduction de ce numéro ? Parce que l’Amérique Latine, pour moi, c’est un autre chez moi que je ne connaissais pas. Un lieu où j’ai pu sentir que la tricontinentale, la fraternité, l’humanité ont un sens (mon expérience est limitée donc je parle plus à partir de ressentis qu’à travers une théorie). Je me souviendrai encore longtemps de cette cérémonie maya qui a eu lieu à Iximché et qui m’a fait aller au plus profond de mes émotions. Je me souviendrai longtemps de Don Domingo, autorité ancestrale de San Andrés Semetabaj Sololá, porte-parole des autorités ancestrales d’Iximulew et qui a dirigé la cérémonie maya. De toutes ces invocations que nous avions faites en k’iche’. De cette quête à travers le parcours des nahuales . Je me souviendrai des échanges, des personnes extrêmement intéressantes et accueillantes, qui nous ont offert le meilleur. Ce qui m’a frappé, c’est également l’omniprésence du Feu ; je ne me risquerai à aucune interprétation ni triviale ni faussement métaphorique. Il y a quelque chose en lien avec le Feu et l’odeur qui s’en dégage. Et au-delà de tout, les mobilisations et les luttes de communautés sur beaucoup de questions politiques et de vie, souvent en lutte contre l’accaparement de leurs terres, qui a un sens bien plus important et spirituel que juste comme lieu utilitaire de production d’aliments à travers l’agriculture. Tous et toutes étaient fières d’être mobilisées pour les éléments culturels sur lesquels ils ou elles s’appuient pour vivre et que les rampes de renforcement de leurs luttes sont ancrées dans les cultures ancestrales et autochtones. Ainsi se construisent des luttes : des Peuples et des communautés, mobilisés contre le vol et l’accaparement de leurs terres, de leurs territoires et de leurs richesses et de leurs ressources, en s’appuyant sur les cultures et les forces puisées dans les cultes des ancêtres. C’est important de voir ça ici, au Guatemala, ça permet de décentrer son regard et de se dire qu’au fond, peut-être qu’il faudrait requestionner l’absence fréquente de liens avec les territoires ici en occident, et le fait que la culture soit si marchandisée et peu utilisée comme rempart. C’est évidemment plus complexe que ce que j’écris mais on peut néanmoins se poser la question de la reconstruction interculturelle des liens avec les territoires pour des sociétés mélangées comme les nôtres et quel type de culture revendiquer pour s’appuyer dans le cadre de nos luttes et de nos mobilisations sociales. Ah oui, j’ai oublié de dire que tout cela ne tombe pas du ciel : nos partenaires et alliés de SERJUS, qui nous ont accueillis dans le cadre du réseau tricontinental d’éducation populaire, forment par exemple des leaders populaires des communautés dans une école dédiée à cela. Au minimum, cela nous pousse à réfléchir pour savoir comment cela pourrait se faire ici. Ce numéro présente donc aussi bien le contexte socio-historique (récent) du Guatemala que des points d’entrée sur les luttes sociales, l’importance des cultures mayas et un regard sur les mobilisations des jeunes. Un article de mémoire présente également le point de vue des enfants de disparus, à partir de l’histoire et de leurs actions pour continuer à faire vivre la mémoire des disparus. Nous terminons avec un récit de notre séjour au Guatemala." Note de contenu : Sommaire
Edito (C. Allal) / Guatemala : de la colonisation à la normalisation ? (B. Duterme) / Les fils et filles du plus jamais, dans le pays de plus jamais à jamais. (F. de Maria Calderon) / Les mouvements sociaux et la défense de la démocratie (C. Barrios) / Les peuples autochtones, la culture et la cosmogonie (D. Quino) / Jeunesse et dialogue intergénérationnel (R. Ix Jab Morales Calel) / Récit d'un voyage de travail (R. Salgado)En ligne : https://www.iteco.be/revue-antipodes/guatemala-des-communautes-en-lutte/ Permalink : http://cdocs.helha.be/pmblln/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=40639 Exemplaires (1)
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