Centre de documentation HELHa Cardijn Louvain-la-Neuve
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Auteur Hélène Janssens |
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Santé mentale : carrefour des inégalités : Résumé des présentations données par quatre expert·es lors de la journée d’étude MC du 27 avril 2023 / Elise Derroitte in Santé & Société, 8 (Janvier 2024)
[article]
Titre : Santé mentale : carrefour des inégalités : Résumé des présentations données par quatre expert·es lors de la journée d’étude MC du 27 avril 2023 Type de document : texte imprimé Auteurs : Elise Derroitte ; Hélène Janssens ; Ann Morissens ; Clara Noirhomme ; Rebekka Verniest Année de publication : 2024 Article en page(s) : p. 44-67 Langues : Français (fre) Catégories : TS
Inégalités sociales de santé # Santé mentaleRésumé : "La santé mentale est depuis longtemps envisagée sous un angle majoritairement individuel, focalisant l’attention sur les individus eux-mêmes, leur génétique et leurs comportements. Cependant, comme le montre le colloque « Santé mentale, carrefour des inégalités », cette vision est non seulement réductrice, mais surtout erronée. Les interventions de Richard Wilkinson, Olivier De Schutter et Piet Bracke, Eva Kestens, mettent en lumière l’impact fondamental des structures sociétales, des inégalités et de l’environnement socioculturel sur la santé mentale. Richard Wilkinson nous met en garde contre la tendance courante à individualiser les maladies mentales. Il souligne l’importance des caractéristiques collectives dans la santé mentale et la nécessité d’examiner la structure de la société pour comprendre les inégalités sociales. Sa thèse fondamentale consiste à mettre en lumière l’impact d’une société inégalitaire sur les problèmes de santé et de santé mentale en particulier. En mettant l’accent sur les conséquences de la hiérarchisation sociale et l’internalisation des compétitions de statuts sociaux, il affirme que l’essence même des relations sociales peut déterminer le bien-être mental d’un individu. Cette lecture permet d’interroger en profondeur notre conception de la santé mentale comme le seul fait de la résilience ou de la motivation de l’individu. Wilkinson rappelle que la santé mentale est souvent le résultat de notre place dans la société et que les problèmes de santé mentale sont souvent le corolaire de problèmes sociaux sous-jacents : ainsi, vivre dans la précarité, être victime de discrimination systématique, ne pas avoir accès aux services de santé sont autant de facteurs aggravants des problèmes de santé mentale. Cette perspective nous permet de resituer les problèmes de santé mentale dans une conception de la santé publique avant de prendre le prisme de l’intervention individuelle qui ne pourra pas toucher aux causes structurelles à l’origine des inégalités de santé mentale Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies, aborde la complexité de la relation entre pauvreté et problèmes de santé mentale. Il met en lumière la nature bidirectionnelle de cette relation, qui est bien plus qu’une simple cause à effet. Sa vision élargit la définition de la pauvreté au-delà des simples paramètres financiers, notamment en y intégrant l’importance des conséquences de la pauvreté sur la capacité à agir des individus. Son exposé pointe notamment l’importance de la sécurité dans la préservation de la santé mentale ou l’ingéniosité des stratégies de survie des personnes en grande pauvreté. Ses conclusions soulignent l’importance de la prévention en matière de santé mentale et de la nécessité de déstigmatiser les troubles mentaux. Piet Bracke, quant à lui, invite à une réflexion approfondie sur les inégalités sociales en matière de santé mentale. Il compare différentes approches d’intervention, qu’elles soient cliniquement curatives ou sociologiquement préventives, mettant en lumière la nécessité d’une compréhension sociologique des problèmes de santé mentale. Son analyse permet d’élargir le vocabulaire de l’intervention sociale préventive en santé mentale afin d’envisager une vision large de la santé mentale tributaire des déterminants de lasanté (environnement, situation financière, genre, situation professionnelle, situation de handicap ou de migration). Eva Kestens enfin, attire notre attention sur la spécificité de la vulnérabilité des enfants et des jeunes aux problèmes de santé mentale. La situation des enfants est spécifique à plus d’un titre et ces spécificités doivent être prises en compte dans une prise en charge adéquate des enfants : par exemple l’état de développement neuronal des enfants impacte leur capacité de gestion des problèmes qui mène à des problèmes de santé mentale. Leur manque d’autonomie face aux causes qui accentuent les troubles de santé mentale sont également des facteurs potentiellement aggravants ou compliquant l’intervention. Enfin l’implication de la constellation dans laquelle l’enfant évolue est également cruciale pour la prise en charge infantile. En somme, ce colloque offre une perspective innovante et approfondie sur les défis de la santé mentale dans le contexte contemporain. Il invite les praticien·nes, chercheur·ses et décideur·ses à reconnaître et à aborder les problèmes de santé mentale non seulement comme des affections individuelles, mais aussi comme le résultat d’un tissu complexe d’interactions sociales et structurelles." Note de contenu : Bibliographie p. 67 En ligne : https://www.mc.be/actualite/santeetsociete Permalink : http://cdocs.helha.be/pmblln/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=38894
in Santé & Société > 8 (Janvier 2024) . - p. 44-67[article] Santé mentale : carrefour des inégalités : Résumé des présentations données par quatre expert·es lors de la journée d’étude MC du 27 avril 2023 [texte imprimé] / Elise Derroitte ; Hélène Janssens ; Ann Morissens ; Clara Noirhomme ; Rebekka Verniest . - 2024 . - p. 44-67.
Langues : Français (fre)
in Santé & Société > 8 (Janvier 2024) . - p. 44-67
Catégories : TS
Inégalités sociales de santé # Santé mentaleRésumé : "La santé mentale est depuis longtemps envisagée sous un angle majoritairement individuel, focalisant l’attention sur les individus eux-mêmes, leur génétique et leurs comportements. Cependant, comme le montre le colloque « Santé mentale, carrefour des inégalités », cette vision est non seulement réductrice, mais surtout erronée. Les interventions de Richard Wilkinson, Olivier De Schutter et Piet Bracke, Eva Kestens, mettent en lumière l’impact fondamental des structures sociétales, des inégalités et de l’environnement socioculturel sur la santé mentale. Richard Wilkinson nous met en garde contre la tendance courante à individualiser les maladies mentales. Il souligne l’importance des caractéristiques collectives dans la santé mentale et la nécessité d’examiner la structure de la société pour comprendre les inégalités sociales. Sa thèse fondamentale consiste à mettre en lumière l’impact d’une société inégalitaire sur les problèmes de santé et de santé mentale en particulier. En mettant l’accent sur les conséquences de la hiérarchisation sociale et l’internalisation des compétitions de statuts sociaux, il affirme que l’essence même des relations sociales peut déterminer le bien-être mental d’un individu. Cette lecture permet d’interroger en profondeur notre conception de la santé mentale comme le seul fait de la résilience ou de la motivation de l’individu. Wilkinson rappelle que la santé mentale est souvent le résultat de notre place dans la société et que les problèmes de santé mentale sont souvent le corolaire de problèmes sociaux sous-jacents : ainsi, vivre dans la précarité, être victime de discrimination systématique, ne pas avoir accès aux services de santé sont autant de facteurs aggravants des problèmes de santé mentale. Cette perspective nous permet de resituer les problèmes de santé mentale dans une conception de la santé publique avant de prendre le prisme de l’intervention individuelle qui ne pourra pas toucher aux causes structurelles à l’origine des inégalités de santé mentale Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies, aborde la complexité de la relation entre pauvreté et problèmes de santé mentale. Il met en lumière la nature bidirectionnelle de cette relation, qui est bien plus qu’une simple cause à effet. Sa vision élargit la définition de la pauvreté au-delà des simples paramètres financiers, notamment en y intégrant l’importance des conséquences de la pauvreté sur la capacité à agir des individus. Son exposé pointe notamment l’importance de la sécurité dans la préservation de la santé mentale ou l’ingéniosité des stratégies de survie des personnes en grande pauvreté. Ses conclusions soulignent l’importance de la prévention en matière de santé mentale et de la nécessité de déstigmatiser les troubles mentaux. Piet Bracke, quant à lui, invite à une réflexion approfondie sur les inégalités sociales en matière de santé mentale. Il compare différentes approches d’intervention, qu’elles soient cliniquement curatives ou sociologiquement préventives, mettant en lumière la nécessité d’une compréhension sociologique des problèmes de santé mentale. Son analyse permet d’élargir le vocabulaire de l’intervention sociale préventive en santé mentale afin d’envisager une vision large de la santé mentale tributaire des déterminants de lasanté (environnement, situation financière, genre, situation professionnelle, situation de handicap ou de migration). Eva Kestens enfin, attire notre attention sur la spécificité de la vulnérabilité des enfants et des jeunes aux problèmes de santé mentale. La situation des enfants est spécifique à plus d’un titre et ces spécificités doivent être prises en compte dans une prise en charge adéquate des enfants : par exemple l’état de développement neuronal des enfants impacte leur capacité de gestion des problèmes qui mène à des problèmes de santé mentale. Leur manque d’autonomie face aux causes qui accentuent les troubles de santé mentale sont également des facteurs potentiellement aggravants ou compliquant l’intervention. Enfin l’implication de la constellation dans laquelle l’enfant évolue est également cruciale pour la prise en charge infantile. En somme, ce colloque offre une perspective innovante et approfondie sur les défis de la santé mentale dans le contexte contemporain. Il invite les praticien·nes, chercheur·ses et décideur·ses à reconnaître et à aborder les problèmes de santé mentale non seulement comme des affections individuelles, mais aussi comme le résultat d’un tissu complexe d’interactions sociales et structurelles." Note de contenu : Bibliographie p. 67 En ligne : https://www.mc.be/actualite/santeetsociete Permalink : http://cdocs.helha.be/pmblln/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=38894 Exemplaires (2)
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