[article]
Titre : |
Planète en danger : pourquoi est-il si difficile de changer ? [Dossier] |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2019 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Changement écologie changement climatique environnement développement durable comportement véganisme alimentation mode de vie consommation société de consommation Green Inclination, No Kid (GINK) déni |
Résumé : |
Quand j’étais ado, la catastrophe à la mode, outre la guerre nucléaire qui nous pendait au nez, c’était l’agrandissement de la couche d’ozone. Tout le monde était au courant. On multipliait pourtant l’édification de bâtiments en verre, aujourd’hui invivables sans la climatisation… qui accroît le réchauffement global en nous rafraîchissant.
J’ai lu récemment qu’il pourrait faire communément 50° l’été, en France, en 2100, et je me suis surpris à m’en soucier autant que mon premier rhume. Je ne suis pas climato-sceptique, mais mon pauvre cerveau n’est pas assez subtil ni expérimenté pour comprendre ce que ça fait de supporter 50°, et encore moins pour donner la moindre réalité à la date de 2100. Ce qui va m’arriver à moi, personnellement, dans deux ans ne m’intéresse pas, alors comment produire un effort d’abstraction tel que je puisse me sentir prioritairement concerné par le sort d’inconnus au tournant d’un autre siècle, quand je serai mort ? Mes enfants seront peut-être vivants, mais nonagénaires, et dans un monde dont je n’ai aucune idée. Je suis totalement incapable de deviner quelles avancées scientifiques seront disponibles en 2100, de même qu’en 1940 personne, pas même Einstein ni Turing, n’aurait eu la moindre idée de la technologie d’aujourd’hui.
Si j’étais fumeur, je serais informé en permanence que fumer tue, mais je ne réduirais peut-être pas ma consommation de cigarettes : les images médicales repoussantes me paraîtraient si irréalistes et grossièrement alarmistes que je les cacherais ou m’en amuserais. Je me dirais que si c’était vraiment dangereux, l’État-providence, si soucieux du principe de précaution, aurait pris de réelles mesures pour assainir les cigarettes ou en interdire la vente. Il me faudrait produire un effort pour assimiler les preuves et changer drastiquement mes habitudes. L’écologie, c’est idem : tant que les États bougent à peine et que les sociétés ne se réorganisent pas, un travail sur soi est nécessaire pour se montrer raisonnable et agir autrement que pour se donner bonne conscience. Des matérialistes et hédonistes nous ont exhorté à jouir sans entraves, tout à coup il faut respecter une discipline de tous les instants. Des mystiques New Age nous ont expliqué que la clef du bonheur et de la sagesse résidait dans la concentration sur l’instant présent, soudain il faut penser aux générations futures chez les humains, et sauver des espèces dont on n’aurait jamais entendu parler sans la menace de leur extinction. Je vous jure que je fais ce que je peux. Comme vous. Et ça n’est pas assez. Ça ne sera, peut-être, jamais assez.
Voilà tout le paradoxe vert : nous sommes conscients que la maison brûle, mais pour l’instant nous sauvons le feu. |
Note de contenu : |
- Conversion écologique : de la sidération à l'engagement
- Le syndrome de l'autruche
- Un nouveau conflit de génération
- Go Vegan
- Les citadins écolos
- Frugalisme : consommer moins pour s'aimer plus
- Faire un enfant, c'est mauvais pour la planète
- Dans l'antre des effondrés
- Planète en danger : pourquoi le déni
- Economie verte
- Les forces d'inertie au changement
- Ecolos à notre insu, grâce au nudge |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgosselies/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=3769 |
in le cercle psy > 34 (Septembre / Octobre / Novembre 2019)
[article] Planète en danger : pourquoi est-il si difficile de changer ? [Dossier] [texte imprimé] . - 2019. Langues : Français ( fre) in le cercle psy > 34 (Septembre / Octobre / Novembre 2019)
Mots-clés : |
Changement écologie changement climatique environnement développement durable comportement véganisme alimentation mode de vie consommation société de consommation Green Inclination, No Kid (GINK) déni |
Résumé : |
Quand j’étais ado, la catastrophe à la mode, outre la guerre nucléaire qui nous pendait au nez, c’était l’agrandissement de la couche d’ozone. Tout le monde était au courant. On multipliait pourtant l’édification de bâtiments en verre, aujourd’hui invivables sans la climatisation… qui accroît le réchauffement global en nous rafraîchissant.
J’ai lu récemment qu’il pourrait faire communément 50° l’été, en France, en 2100, et je me suis surpris à m’en soucier autant que mon premier rhume. Je ne suis pas climato-sceptique, mais mon pauvre cerveau n’est pas assez subtil ni expérimenté pour comprendre ce que ça fait de supporter 50°, et encore moins pour donner la moindre réalité à la date de 2100. Ce qui va m’arriver à moi, personnellement, dans deux ans ne m’intéresse pas, alors comment produire un effort d’abstraction tel que je puisse me sentir prioritairement concerné par le sort d’inconnus au tournant d’un autre siècle, quand je serai mort ? Mes enfants seront peut-être vivants, mais nonagénaires, et dans un monde dont je n’ai aucune idée. Je suis totalement incapable de deviner quelles avancées scientifiques seront disponibles en 2100, de même qu’en 1940 personne, pas même Einstein ni Turing, n’aurait eu la moindre idée de la technologie d’aujourd’hui.
Si j’étais fumeur, je serais informé en permanence que fumer tue, mais je ne réduirais peut-être pas ma consommation de cigarettes : les images médicales repoussantes me paraîtraient si irréalistes et grossièrement alarmistes que je les cacherais ou m’en amuserais. Je me dirais que si c’était vraiment dangereux, l’État-providence, si soucieux du principe de précaution, aurait pris de réelles mesures pour assainir les cigarettes ou en interdire la vente. Il me faudrait produire un effort pour assimiler les preuves et changer drastiquement mes habitudes. L’écologie, c’est idem : tant que les États bougent à peine et que les sociétés ne se réorganisent pas, un travail sur soi est nécessaire pour se montrer raisonnable et agir autrement que pour se donner bonne conscience. Des matérialistes et hédonistes nous ont exhorté à jouir sans entraves, tout à coup il faut respecter une discipline de tous les instants. Des mystiques New Age nous ont expliqué que la clef du bonheur et de la sagesse résidait dans la concentration sur l’instant présent, soudain il faut penser aux générations futures chez les humains, et sauver des espèces dont on n’aurait jamais entendu parler sans la menace de leur extinction. Je vous jure que je fais ce que je peux. Comme vous. Et ça n’est pas assez. Ça ne sera, peut-être, jamais assez.
Voilà tout le paradoxe vert : nous sommes conscients que la maison brûle, mais pour l’instant nous sauvons le feu. |
Note de contenu : |
- Conversion écologique : de la sidération à l'engagement
- Le syndrome de l'autruche
- Un nouveau conflit de génération
- Go Vegan
- Les citadins écolos
- Frugalisme : consommer moins pour s'aimer plus
- Faire un enfant, c'est mauvais pour la planète
- Dans l'antre des effondrés
- Planète en danger : pourquoi le déni
- Economie verte
- Les forces d'inertie au changement
- Ecolos à notre insu, grâce au nudge |
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| ![Planète en danger : pourquoi est-il si difficile de changer ? [Dossier] vignette](http://cdocs.helha.be/pmbgosselies/opac_css/getimage.php?url_image=https%3A%2F%2Fimageseu.ssl-images-amazon.com%2Fimages%2FP%2F%21%21isbn%21%21.08.MZZZZZZZ.jpg¬icecode=&vigurl=https%3A%2F%2Fstatic.aboshop.fr%2Fdownloadservice%2Faboshop%2Fscienceshumaines%2Fproducts%2F763%2Fcovers%2F1.jpg%3Fv%3D20241213121041) |