Centre de Documentation Gilly
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HELHa - Paramédical.
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Auteur Sandrine Jullien-Villemont |
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" Ça me dégoûte ! " / Sandrine Jullien-Villemont in Santé mentale, 276 (Mars 2023)
[article]
Titre : " Ça me dégoûte ! " Auteurs : Sandrine Jullien-Villemont Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 64-68 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Cultiver ses compétences émotionnelles ". Langues : Français (fre) Mots-clés : Éprouvé corporel Résumé : Les premières confrontations aux corps malades sont souvent des expériences violentes. Que faire des ressentis des étudiants en soins infirmiers en formation initiale ? Des initiatives pédagogiques proposent de valider et travailler sur leurs émotions, et en particulier le dégoût.
« La situation la plus ancienne dont je me souviens au cours de ma for- mation en soins infirmiers est la toilette d’une dame âgée lors de mon premier stage. J’étais une jeune fille de 19 ans et je découvrais le milieu des soins. Ce matin-là, j’accompagnais une aide-soignante pour les soins d’hygiène. Je nous revois, chacune d’un côté du lit de la patiente qui ne parlait pas et semblait être ailleurs. Le drap et les couvertures sont soulevés et j’aperçois entre ses jambes, tout en haut des cuisses, une sorte de boudin rose luisant, humide et visqueux. J’interroge l’aide-soignante qui me répond très naturellement que la patiente souffre d’un important prolapsus génital (1) et que certaines nuits, son utérus s’extériorise. Je n’ai aucun sou- venir de ce que nous avions fait avant, ni après, ni même des soins que nous avons apportés à cette patiente. En revanche, j’ai le souvenir de la sensation qui m’a envahie et l’image reste gravée dans ma mémoire, de ce morceau de chair, posé sur le drap, dépassant largement l’orifice par lequel il était sorti du corps. Moment de stupeur puis étrange malaise : moi aussi j’ai ça ! Je me souviens avoir été surprise de sa couleur, rose intense luisant de sécrétions, mais aussi brillant comme une porcelaine qu’on aurait astiquée. Je ressens encore, presque trente ans après, cette sensation très forte : c’est dégoûtant ! Aujourd’hui je sais que cette sensation de dégoût était très liée au passage vers l’extérieur d’un organe interne. Cette femme était-elle vivante ou déjà un peu morte? Était-elle encore humaine ou devenait-elle un peu animale en nous présentant ainsi son utérus ? Aujourd’hui je suis aussi capable d’analyser cette situation en y intégrant la notion d’inquiétante étrangeté de S. Freud (1919) : je connais cet organe qui est en moi et me fait souffrir chaque mois mais alors, sur le moment, je ne le reconnais pas ! Comment pourrais-je avoir “ça” en moi ? Comment vais-je faire avec la vision de cet organe censé ne pas être visible ? C’est de l’ordre de l’impensable ! ». [...]Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77621
in Santé mentale > 276 (Mars 2023) . - p. 64-68[article] " Ça me dégoûte ! " [] / Sandrine Jullien-Villemont . - 2023 . - p. 64-68.
Cet article fait partie du dossier " Cultiver ses compétences émotionnelles ".
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 276 (Mars 2023) . - p. 64-68
Mots-clés : Éprouvé corporel Résumé : Les premières confrontations aux corps malades sont souvent des expériences violentes. Que faire des ressentis des étudiants en soins infirmiers en formation initiale ? Des initiatives pédagogiques proposent de valider et travailler sur leurs émotions, et en particulier le dégoût.
« La situation la plus ancienne dont je me souviens au cours de ma for- mation en soins infirmiers est la toilette d’une dame âgée lors de mon premier stage. J’étais une jeune fille de 19 ans et je découvrais le milieu des soins. Ce matin-là, j’accompagnais une aide-soignante pour les soins d’hygiène. Je nous revois, chacune d’un côté du lit de la patiente qui ne parlait pas et semblait être ailleurs. Le drap et les couvertures sont soulevés et j’aperçois entre ses jambes, tout en haut des cuisses, une sorte de boudin rose luisant, humide et visqueux. J’interroge l’aide-soignante qui me répond très naturellement que la patiente souffre d’un important prolapsus génital (1) et que certaines nuits, son utérus s’extériorise. Je n’ai aucun sou- venir de ce que nous avions fait avant, ni après, ni même des soins que nous avons apportés à cette patiente. En revanche, j’ai le souvenir de la sensation qui m’a envahie et l’image reste gravée dans ma mémoire, de ce morceau de chair, posé sur le drap, dépassant largement l’orifice par lequel il était sorti du corps. Moment de stupeur puis étrange malaise : moi aussi j’ai ça ! Je me souviens avoir été surprise de sa couleur, rose intense luisant de sécrétions, mais aussi brillant comme une porcelaine qu’on aurait astiquée. Je ressens encore, presque trente ans après, cette sensation très forte : c’est dégoûtant ! Aujourd’hui je sais que cette sensation de dégoût était très liée au passage vers l’extérieur d’un organe interne. Cette femme était-elle vivante ou déjà un peu morte? Était-elle encore humaine ou devenait-elle un peu animale en nous présentant ainsi son utérus ? Aujourd’hui je suis aussi capable d’analyser cette situation en y intégrant la notion d’inquiétante étrangeté de S. Freud (1919) : je connais cet organe qui est en moi et me fait souffrir chaque mois mais alors, sur le moment, je ne le reconnais pas ! Comment pourrais-je avoir “ça” en moi ? Comment vais-je faire avec la vision de cet organe censé ne pas être visible ? C’est de l’ordre de l’impensable ! ». [...]Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77621 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt Les émotions ressenties face à l'approche de la mort par les étudiants en soins infirmiers. : Les apports de l'entretien clinique de recherche / Sandrine Jullien-Villemont in Perspective soignante, 77 (Septembre 2023)
[article]
Titre : Les émotions ressenties face à l'approche de la mort par les étudiants en soins infirmiers. : Les apports de l'entretien clinique de recherche Type de document : texte imprimé Auteurs : Sandrine Jullien-Villemont Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 50-61 Langues : Français (fre) Mots-clés : mort émotions entretien clinique stage Etudiant en soins infirmiers Résumé : Introduction
Ancrage théorique
L'approche imaginaire de la mort
Parler de la mort au petit déjeuner
Conclusion
NotesPermalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=78934
in Perspective soignante > 77 (Septembre 2023) . - p. 50-61[article] Les émotions ressenties face à l'approche de la mort par les étudiants en soins infirmiers. : Les apports de l'entretien clinique de recherche [texte imprimé] / Sandrine Jullien-Villemont . - 2023 . - p. 50-61.
Langues : Français (fre)
in Perspective soignante > 77 (Septembre 2023) . - p. 50-61
Mots-clés : mort émotions entretien clinique stage Etudiant en soins infirmiers Résumé : Introduction
Ancrage théorique
L'approche imaginaire de la mort
Parler de la mort au petit déjeuner
Conclusion
NotesPermalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=78934 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité REVUES Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt