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Santé mentale . 275Le transgénérationnel dans les soinsMention de date : Février 2023 Paru le : 01/02/2023 |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|
Revue | Revue | Centre de documentation HELHa paramédical Gilly | Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets | Exclu du prêt |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panierL'art de prendre soin derrière les murs de l'UMD / Slimane Zerrouk in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : L'art de prendre soin derrière les murs de l'UMD Auteurs : Slimane Zerrouk Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 16-20 Langues : Français (fre) Résumé : Adam, Boris et Sofiane, trois patients de l’unité pour malades difficiles (UMD), participent à une médiation basée sur le slam et la vidéo. Ils se dévoilent peu à peu et retrouvent une forme de confiance en eux et dans l’autre.
La plupart des patients hospitalisés à l’Unité pour malades difficiles (UMD) ont une connaissance approfondie du système psychiatrique. Ils ont déjà fait l’objet de nombreux soins et, face aux échecs répétés, sont devenus chimio-résistants ou hostiles. Dans ce contexte, la blouse blanche est bien souvent un frein relationnel et la notion de soin, un obstacle.
Du côté des soignants, « l’inquiétante étrangeté » (1), l’énigmatique, les com- portements transgressifs, agressifs ou violents de ces patients provoquent parfois des contre-attitudes, des réactions de rejet, de peur, de sidération, de révolte ou d’incompréhension… Or, ces mises en scènes bruyantes, troublantes, parfois bouleversantes, sont autant d’appels qui attendent des réponses. Elles font écran à une souffrance psychique mal métabolisée, mal contenue qui finit par se manifester et s’exprimer dans l’« agir ». Gardons à l’esprit cette grille de lecture en guise de boussole, pour ne pas se perdre et adopter trop rapidement des réponses coercitives en miroir, dans un mimétisme violent (2). Donner du sens à ce qui est mis en scène reste un défi quotidien pour accompagner et prendre soin. Dans ces services où imprévisibilité et insécurité sont prégnantes, les capacités de contenance du professionnel et de l’équipe sont essentielles.
Face à ces problématiques difficiles, nous pouvons fuir par lâcheté ou relever le défi… Sans détourner les yeux, nous pouvons changer notre regard, donner un coup de pouce au sort et transformer notre réalité !
Embarqués dans le même navire que les patients, les yeux rivés vers d’autres horizons au-delà des murs, lancés vers une pro- messe de partage, une idée s’est imposée à nous : créer ensemble une œuvre d’art ! Il existe forcément des corrélations entre l’art et la contenance. La pratique artistique commune pourrait abraser nos inquiétudes et renforcer nos liens.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77250
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 16-20[article] L'art de prendre soin derrière les murs de l'UMD [] / Slimane Zerrouk . - 2023 . - p. 16-20.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 16-20
Résumé : Adam, Boris et Sofiane, trois patients de l’unité pour malades difficiles (UMD), participent à une médiation basée sur le slam et la vidéo. Ils se dévoilent peu à peu et retrouvent une forme de confiance en eux et dans l’autre.
La plupart des patients hospitalisés à l’Unité pour malades difficiles (UMD) ont une connaissance approfondie du système psychiatrique. Ils ont déjà fait l’objet de nombreux soins et, face aux échecs répétés, sont devenus chimio-résistants ou hostiles. Dans ce contexte, la blouse blanche est bien souvent un frein relationnel et la notion de soin, un obstacle.
Du côté des soignants, « l’inquiétante étrangeté » (1), l’énigmatique, les com- portements transgressifs, agressifs ou violents de ces patients provoquent parfois des contre-attitudes, des réactions de rejet, de peur, de sidération, de révolte ou d’incompréhension… Or, ces mises en scènes bruyantes, troublantes, parfois bouleversantes, sont autant d’appels qui attendent des réponses. Elles font écran à une souffrance psychique mal métabolisée, mal contenue qui finit par se manifester et s’exprimer dans l’« agir ». Gardons à l’esprit cette grille de lecture en guise de boussole, pour ne pas se perdre et adopter trop rapidement des réponses coercitives en miroir, dans un mimétisme violent (2). Donner du sens à ce qui est mis en scène reste un défi quotidien pour accompagner et prendre soin. Dans ces services où imprévisibilité et insécurité sont prégnantes, les capacités de contenance du professionnel et de l’équipe sont essentielles.
Face à ces problématiques difficiles, nous pouvons fuir par lâcheté ou relever le défi… Sans détourner les yeux, nous pouvons changer notre regard, donner un coup de pouce au sort et transformer notre réalité !
Embarqués dans le même navire que les patients, les yeux rivés vers d’autres horizons au-delà des murs, lancés vers une pro- messe de partage, une idée s’est imposée à nous : créer ensemble une œuvre d’art ! Il existe forcément des corrélations entre l’art et la contenance. La pratique artistique commune pourrait abraser nos inquiétudes et renforcer nos liens.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77250 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt La transmission psychique entre générations / Christiane Joubert in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : La transmission psychique entre générations Auteurs : Christiane Joubert Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 24-30 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins". Langues : Français (fre) Résumé : La psychanalyse familiale permet le dépôt et l’élaboration des traumas transmis de façon inconsciente. Un nouveau récit familial se construit peu à peu, dont chaque sujet peut se saisir. Illustration avec l’histoire d’Alexy et de sa famille.
L’identité du sujet se construit à partir de la transmission. En 1914, Freud écrivait : « L’individu effectivement mène une double existence : en tant qu’il est à lui-même sa propre fin et en tant que maillon d’une chaîne à laquelle il est assujetti contre sa volonté ou du moins sans l’intervention de celle-ci ». Il pour- suivait en citant Goethe « Ce que tu as hérité de tes ancêtres, afin de le posséder, conquiers-le ».
Pour que la transmission ait lieu, il faut que le transmetteur accepte de lâcher, afin que le destinataire la conquière et la transforme pour ensuite la transmettre à son tour à ses descendants. Le dépositaire a donc un travail à faire pour s’approprier et transformer cette transmission. Mais lâcher l’héritage, les biens, ce que l’on a construit, ses valeurs, pour les transmettre n’est pas chose facile. Au sein de nos institutions, associations, familles, nous savons tous combien cette transmission de l’héritage est complexe et source de souffrances.
La transmission est un don gratuit du côté de l’Agapé (amour inconditionnel, don sans condition). Sans oublier bien sûr que le dépositaire (le destinataire) y est pour quelque chose. Il occupe une part active dans cette transmission, qui ne se fait pas seulement dans le sens du parent à l’enfant, mais, simultanément dans le sens inverse. Les ascendants apprennent des descendants, qui sont eux-mêmes étayés par ces derniers, ainsi va l’évolution.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77251
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 24-30[article] La transmission psychique entre générations [] / Christiane Joubert . - 2023 . - p. 24-30.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins".
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 24-30
Résumé : La psychanalyse familiale permet le dépôt et l’élaboration des traumas transmis de façon inconsciente. Un nouveau récit familial se construit peu à peu, dont chaque sujet peut se saisir. Illustration avec l’histoire d’Alexy et de sa famille.
L’identité du sujet se construit à partir de la transmission. En 1914, Freud écrivait : « L’individu effectivement mène une double existence : en tant qu’il est à lui-même sa propre fin et en tant que maillon d’une chaîne à laquelle il est assujetti contre sa volonté ou du moins sans l’intervention de celle-ci ». Il pour- suivait en citant Goethe « Ce que tu as hérité de tes ancêtres, afin de le posséder, conquiers-le ».
Pour que la transmission ait lieu, il faut que le transmetteur accepte de lâcher, afin que le destinataire la conquière et la transforme pour ensuite la transmettre à son tour à ses descendants. Le dépositaire a donc un travail à faire pour s’approprier et transformer cette transmission. Mais lâcher l’héritage, les biens, ce que l’on a construit, ses valeurs, pour les transmettre n’est pas chose facile. Au sein de nos institutions, associations, familles, nous savons tous combien cette transmission de l’héritage est complexe et source de souffrances.
La transmission est un don gratuit du côté de l’Agapé (amour inconditionnel, don sans condition). Sans oublier bien sûr que le dépositaire (le destinataire) y est pour quelque chose. Il occupe une part active dans cette transmission, qui ne se fait pas seulement dans le sens du parent à l’enfant, mais, simultanément dans le sens inverse. Les ascendants apprennent des descendants, qui sont eux-mêmes étayés par ces derniers, ainsi va l’évolution.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77251 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt La transmission à l'épreuve des symbolisations / Serge Tisseron in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : La transmission à l'épreuve des symbolisations Auteurs : Serge Tisseron Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 32-36 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins". Langues : Français (fre) Mots-clés : Introjection Transmission psychique Résumé : Une transmission a d’autant plus de chances de réussir qu’elle associe les trois moyens de symbolisation dont dispose l’être humain : des mots, des images et l’ensemble des gestes et mimiques correspondantes. C’est à cette condition qu’elle peut créer du lien et nourrir la mémoire. Mais c’est loin d’être toujours le cas...
La question de ce qu’on a appelé les « transmissions psychiques » a surgi dans les années 1950. Des médecins constatèrent alors que certains enfants nés de parents déportés présentaient des symptômes qui évoquaient ceux que leurs parents avaient pu vivre en déportation : amaigrissement, insécurité, terreurs… Pourtant, apparemment, ces derniers s’étaient bien tirés d’affaire. Ils avaient un métier, une famille, un réseau d’amis… Tout se passait comme si le vécu de la déportation était passé dans la tête de leurs enfants ! Et comme les parents paraissaient avoir à peu près dépassé leurs traumatismes, l’idée vint que des contenus psychiques inconscients puissent passer d’une génération à l’autre par une sorte de « transmission d’in- conscient à inconscient ». Cette hypo- thèse, on le voit, renouait avec un certain fatalisme des croyances traditionnelles. Bien sûr, on ne parlait pas de « fatum » ou de « destin », mais « d’inconscient », et pourtant, l’idée sous-jacente à cette nouvelle croyance était la même : ni les parents, ni les enfants n’y pouvaient rien, les traumatismes vécus par une génération « passaient » dans le psy- chisme des suivantes, inchangés.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77252
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 32-36[article] La transmission à l'épreuve des symbolisations [] / Serge Tisseron . - 2023 . - p. 32-36.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins".
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 32-36
Mots-clés : Introjection Transmission psychique Résumé : Une transmission a d’autant plus de chances de réussir qu’elle associe les trois moyens de symbolisation dont dispose l’être humain : des mots, des images et l’ensemble des gestes et mimiques correspondantes. C’est à cette condition qu’elle peut créer du lien et nourrir la mémoire. Mais c’est loin d’être toujours le cas...
La question de ce qu’on a appelé les « transmissions psychiques » a surgi dans les années 1950. Des médecins constatèrent alors que certains enfants nés de parents déportés présentaient des symptômes qui évoquaient ceux que leurs parents avaient pu vivre en déportation : amaigrissement, insécurité, terreurs… Pourtant, apparemment, ces derniers s’étaient bien tirés d’affaire. Ils avaient un métier, une famille, un réseau d’amis… Tout se passait comme si le vécu de la déportation était passé dans la tête de leurs enfants ! Et comme les parents paraissaient avoir à peu près dépassé leurs traumatismes, l’idée vint que des contenus psychiques inconscients puissent passer d’une génération à l’autre par une sorte de « transmission d’in- conscient à inconscient ». Cette hypo- thèse, on le voit, renouait avec un certain fatalisme des croyances traditionnelles. Bien sûr, on ne parlait pas de « fatum » ou de « destin », mais « d’inconscient », et pourtant, l’idée sous-jacente à cette nouvelle croyance était la même : ni les parents, ni les enfants n’y pouvaient rien, les traumatismes vécus par une génération « passaient » dans le psy- chisme des suivantes, inchangés.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77252 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt La filiation, socle de la vie psychique / Christian Flavigny in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : La filiation, socle de la vie psychique Auteurs : Christian Flavigny Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 39-43 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. Langues : Français (fre) Mots-clés : Parricide Transmission psychique Résumé : Que signifie être « fils de », « fille de ? » Appuyée sur une dimension juridique, la filiation est surtout un processus symbolique : un lien se noue, dont le père comme l’enfant détiennent chacun un bout.
La filiation fonde notre raison d’être, et établit notre raison d’être au monde. Elle constitue ainsi le socle même de toute vie psychique. Comme le tuteur d’une plante, elle permet au sujet de s’élever et de s’épanouir sans se répandre à terre ; comme la colonne vertébrale de l’organisme humain, elle le fait se dresser. C’est un axe qui soutient l’équilibre.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77253
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 39-43[article] La filiation, socle de la vie psychique [] / Christian Flavigny . - 2023 . - p. 39-43.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 39-43
Mots-clés : Parricide Transmission psychique Résumé : Que signifie être « fils de », « fille de ? » Appuyée sur une dimension juridique, la filiation est surtout un processus symbolique : un lien se noue, dont le père comme l’enfant détiennent chacun un bout.
La filiation fonde notre raison d’être, et établit notre raison d’être au monde. Elle constitue ainsi le socle même de toute vie psychique. Comme le tuteur d’une plante, elle permet au sujet de s’élever et de s’épanouir sans se répandre à terre ; comme la colonne vertébrale de l’organisme humain, elle le fait se dresser. C’est un axe qui soutient l’équilibre.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77253 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt Épigénétique : le traumatisme est-il héréditaire ? / Ariane Giacobino in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : Épigénétique : le traumatisme est-il héréditaire ? Auteurs : Ariane Giacobino Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 44-49 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. Langues : Français (fre) Mots-clés : Psychobiologie Résumé : La recherche en épigénétique montre comment un environnement fortement délétère peut aboutir à des systèmes ou une vulnérabilité accrue au développement ultérieur de troubles psychiques. État des lieux des connaissances.
L’épigénétique explore les changements d’expression des gènes, donc de fabrication des protéines, lorsque ceux-ci ne sont pas consécutifs à des modifications de la séquence d’ADN (acide désoxyribonucléique). Cette nouvelle discipline s’appuie sur les connaissances en génétique qui, elles, définissent comment les changements de séquence de l’ADN (mutations) impactent le fonctionnement du gène. Dans le premier cas, il s’agit de modifications affectant la quantité de protéines synthétisées, et dans le second affectant la qualité de celles-ci.
Les travaux de recherche durant cette dernière décennie ont permis de com- prendre que les changements épigénétiques peuvent être induits par des modifications environnementales. Cela semble concerner la totalité ou presque de nos 22 000 gènes, qui peuvent donc chacun varier l’intensité de leur synthèse protéique indépendamment des autres. Ces changements ont par ailleurs la caractéristique d’être potentiellement réversibles, contrairement aux changements de séquence de l’ADN qui sont fixés et peuvent se transmettre selon les modes héréditaires connus (hérédité dominante, récessive, liée à au chromosome X).
Des plusieurs types de modifications épigénétiques, la méthylation de l’ADN est la mieux caractérisée. Elle consiste en modifications chimiques par addition de groupements méthyls (CH3) dans les régions régulatrices du ou des gènes concernés. S’il y a beaucoup de méthylations dans la région régulatrice, le gène est non ou moins exprimé et s’il y a peu ou pas de méthylation, il est complète- ment ou très exprimé. Toutes les nuances sont possibles. La région régulatrice et sa méthylation fonctionnement donc comme un variateur d’intensité d’expression des protéines. On imagine bien la marge de variation importante qu’il peut y avoir du fait que chacun des 22000 gènes, a sa propre expression ainsi modifiable selon l’environnement, et en fonction du temps, (l’environnement étant très rare- ment stable dans la durée). Il s’agit bien d’un mécanisme modulable permettant à l’organisme de s’adapter, mais aussi d’un système responsable ou impliqué dans le risque de développer des maladies lorsque sa capacité d’adaptation est dépassée.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77254
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 44-49[article] Épigénétique : le traumatisme est-il héréditaire ? [] / Ariane Giacobino . - 2023 . - p. 44-49.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 44-49
Mots-clés : Psychobiologie Résumé : La recherche en épigénétique montre comment un environnement fortement délétère peut aboutir à des systèmes ou une vulnérabilité accrue au développement ultérieur de troubles psychiques. État des lieux des connaissances.
L’épigénétique explore les changements d’expression des gènes, donc de fabrication des protéines, lorsque ceux-ci ne sont pas consécutifs à des modifications de la séquence d’ADN (acide désoxyribonucléique). Cette nouvelle discipline s’appuie sur les connaissances en génétique qui, elles, définissent comment les changements de séquence de l’ADN (mutations) impactent le fonctionnement du gène. Dans le premier cas, il s’agit de modifications affectant la quantité de protéines synthétisées, et dans le second affectant la qualité de celles-ci.
Les travaux de recherche durant cette dernière décennie ont permis de com- prendre que les changements épigénétiques peuvent être induits par des modifications environnementales. Cela semble concerner la totalité ou presque de nos 22 000 gènes, qui peuvent donc chacun varier l’intensité de leur synthèse protéique indépendamment des autres. Ces changements ont par ailleurs la caractéristique d’être potentiellement réversibles, contrairement aux changements de séquence de l’ADN qui sont fixés et peuvent se transmettre selon les modes héréditaires connus (hérédité dominante, récessive, liée à au chromosome X).
Des plusieurs types de modifications épigénétiques, la méthylation de l’ADN est la mieux caractérisée. Elle consiste en modifications chimiques par addition de groupements méthyls (CH3) dans les régions régulatrices du ou des gènes concernés. S’il y a beaucoup de méthylations dans la région régulatrice, le gène est non ou moins exprimé et s’il y a peu ou pas de méthylation, il est complète- ment ou très exprimé. Toutes les nuances sont possibles. La région régulatrice et sa méthylation fonctionnement donc comme un variateur d’intensité d’expression des protéines. On imagine bien la marge de variation importante qu’il peut y avoir du fait que chacun des 22000 gènes, a sa propre expression ainsi modifiable selon l’environnement, et en fonction du temps, (l’environnement étant très rare- ment stable dans la durée). Il s’agit bien d’un mécanisme modulable permettant à l’organisme de s’adapter, mais aussi d’un système responsable ou impliqué dans le risque de développer des maladies lorsque sa capacité d’adaptation est dépassée.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77254 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt Pratiquer la libre-réalisation de l'arbre généalogique / Claudine Veuillet-Combier in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : Pratiquer la libre-réalisation de l'arbre généalogique Auteurs : Claudine Veuillet-Combier Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 50-55 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. Langues : Français (fre) Mots-clés : Psychothérapie conjugale Transmission psychique Résumé : La « libre-réalisation de l’arbre généalogique » (LRAg) est un outil précieux pour faciliter la parole et explorer les enjeux inconscients de la transmission psychique transgénérationnelle. Repères théoriques et modalités cliniques.
En pratique clinique, considérer les enjeux inter et transgénérationnels et leurs influences sur la souffrance psychique des patients paraît essentiel. Effectivement, le sujet se retrouve bien souvent, à son insu, héritier de blessures, de souffrances et de traumatismes non résolus, qui appartiennent à ceux qui le précèdent. Cette situation génère des effets de répétition. À cet égard, dans une perspective psychanalytique, le recours à ce que j’ai appelé « la libre-réalisation de l’arbre généalogique (LRAg) » est une solution précieuse. Cet outil permet d’accéder aux représentations de l’inscription généalogique et encourage la mise en récit de l’histoire familiale. En croisant la clinique du discours et celle de la production graphique, on peut repérer le rôle de la transmission psychique inconsciente transgénérationnelle. La LRAg facilite ainsi l’expression et soutient le travail de symbolisation, pour ce qui concerne la souffrance logée dans les liens familiaux. De ce point de vue, la LRAg contribue au travail thérapeutique, car elle produit des effets de remaniements intrapsychiques et intersubjectifs. L’usage de l’arbre généalogique dans la pratique clinique n’est donc pas neutre et demande des précautions éthiques. Chacun est amené à considérer les objectifs qu’il vise, le cadre dans lequel s’inscrit le recours à cet outil, et les particularités du public rencontré, pour ajuster sa pratique.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77255
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 50-55[article] Pratiquer la libre-réalisation de l'arbre généalogique [] / Claudine Veuillet-Combier . - 2023 . - p. 50-55.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 50-55
Mots-clés : Psychothérapie conjugale Transmission psychique Résumé : La « libre-réalisation de l’arbre généalogique » (LRAg) est un outil précieux pour faciliter la parole et explorer les enjeux inconscients de la transmission psychique transgénérationnelle. Repères théoriques et modalités cliniques.
En pratique clinique, considérer les enjeux inter et transgénérationnels et leurs influences sur la souffrance psychique des patients paraît essentiel. Effectivement, le sujet se retrouve bien souvent, à son insu, héritier de blessures, de souffrances et de traumatismes non résolus, qui appartiennent à ceux qui le précèdent. Cette situation génère des effets de répétition. À cet égard, dans une perspective psychanalytique, le recours à ce que j’ai appelé « la libre-réalisation de l’arbre généalogique (LRAg) » est une solution précieuse. Cet outil permet d’accéder aux représentations de l’inscription généalogique et encourage la mise en récit de l’histoire familiale. En croisant la clinique du discours et celle de la production graphique, on peut repérer le rôle de la transmission psychique inconsciente transgénérationnelle. La LRAg facilite ainsi l’expression et soutient le travail de symbolisation, pour ce qui concerne la souffrance logée dans les liens familiaux. De ce point de vue, la LRAg contribue au travail thérapeutique, car elle produit des effets de remaniements intrapsychiques et intersubjectifs. L’usage de l’arbre généalogique dans la pratique clinique n’est donc pas neutre et demande des précautions éthiques. Chacun est amené à considérer les objectifs qu’il vise, le cadre dans lequel s’inscrit le recours à cet outil, et les particularités du public rencontré, pour ajuster sa pratique.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77255 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt La photo en analyse transgénérationnelle / Christine Ulivucci in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : La photo en analyse transgénérationnelle Auteurs : Christine Ulivucci Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 56-60 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. Langues : Français (fre) Résumé : Intégrer la photo au travail psychanalytique passe par deux supports : explorer le passé à la lumière de photographies de famille et réaliser des prises de vue pour cadrer ce qui entre en résonance avec son histoire.
La photographie constitue un support thérapeutique précieux, notamment en psychanalyse transgénérationnelle, une approche qui prend en compte le vécu personnel du patient mais aussi son histoire familiale sur plusieurs générations. Ma pratique analytique, alliée à celle de la photographie et à l’accompagnement de processus artistiques, m’a amenée à intégrer ce média dans mon travail. J’aborderai ici deux angles développés dans mon livre Ces photos qui nous parlent, Une relecture de la mémoire familiale (voir encadré), à savoir l’utilisation des photos de famille dans la psychothérapie et l’acte photographique dans le travail d’élaboration de l’histoire du patient.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77256
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 56-60[article] La photo en analyse transgénérationnelle [] / Christine Ulivucci . - 2023 . - p. 56-60.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 56-60
Résumé : Intégrer la photo au travail psychanalytique passe par deux supports : explorer le passé à la lumière de photographies de famille et réaliser des prises de vue pour cadrer ce qui entre en résonance avec son histoire.
La photographie constitue un support thérapeutique précieux, notamment en psychanalyse transgénérationnelle, une approche qui prend en compte le vécu personnel du patient mais aussi son histoire familiale sur plusieurs générations. Ma pratique analytique, alliée à celle de la photographie et à l’accompagnement de processus artistiques, m’a amenée à intégrer ce média dans mon travail. J’aborderai ici deux angles développés dans mon livre Ces photos qui nous parlent, Une relecture de la mémoire familiale (voir encadré), à savoir l’utilisation des photos de famille dans la psychothérapie et l’acte photographique dans le travail d’élaboration de l’histoire du patient.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77256 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt Clinique de la " réaffiliation " / Isabelle Duret in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : Clinique de la " réaffiliation " Auteurs : Isabelle Duret Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 62-67 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. Langues : Français (fre) Mots-clés : Crise d'indentité Psychothérapie familiale systémique Résumé : À l’adolescence, les conduites à risques révèlent souvent une fragilité voire une absence du lien d’appartenance familiale. Le sentiment d'exister passe alors par la reconnaissance des parents et le fait de se sentir inscrit dans la généalogie.
Je travaille comme thérapeute familiale systémique auprès de jeunes en difficulté, souffrant de violences intra-familiales ou sociales. Au cours de mes recherches, je me suis intéressée aux questions de transmissions intergénérationnelles et d’héritages traumatiques et j’ai souvent remarqué que les adolescents qui présentent des troubles du comportement, des addictions ou des conduites à risque sont en situation de « désappartenance familiale ». L’objectif du travail adolescent est de devenir adulte tout en restant « l’enfant de ses parents » (Moisseeff, 1992). En grandissant, l’adolescent modifie le paysage familial et provoque un saut généalogique. En effet, devenant à son tour capable d’avoir des enfants, il fait de ses parents de potentiels grands-parents.
Il va généralement devenir adulte sans problème pourvu qu’il réponde à ces trois questions existentielles : Qui suis-je ? (identité) Qui suis-je en tant que garçon/ fille ? (identité sexuée) D’où est-ce que je viens ? (origine).
Ces questions cruciales accompagnent les remaniements psychiques et corporels dès le début de la puberté. Pour y répondre, l’adolescent a besoin de l’aide de sa famille. Celle-ci constitue un port d’attache à partir duquel il peut expérimenter de nouvelles règles et relations. Ses aventures relationnelles ont lieu de plus en plus à l’extérieur de la famille et il gagne ainsi progressive- ment en autonomie.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77257
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 62-67[article] Clinique de la " réaffiliation " [] / Isabelle Duret . - 2023 . - p. 62-67.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 62-67
Mots-clés : Crise d'indentité Psychothérapie familiale systémique Résumé : À l’adolescence, les conduites à risques révèlent souvent une fragilité voire une absence du lien d’appartenance familiale. Le sentiment d'exister passe alors par la reconnaissance des parents et le fait de se sentir inscrit dans la généalogie.
Je travaille comme thérapeute familiale systémique auprès de jeunes en difficulté, souffrant de violences intra-familiales ou sociales. Au cours de mes recherches, je me suis intéressée aux questions de transmissions intergénérationnelles et d’héritages traumatiques et j’ai souvent remarqué que les adolescents qui présentent des troubles du comportement, des addictions ou des conduites à risque sont en situation de « désappartenance familiale ». L’objectif du travail adolescent est de devenir adulte tout en restant « l’enfant de ses parents » (Moisseeff, 1992). En grandissant, l’adolescent modifie le paysage familial et provoque un saut généalogique. En effet, devenant à son tour capable d’avoir des enfants, il fait de ses parents de potentiels grands-parents.
Il va généralement devenir adulte sans problème pourvu qu’il réponde à ces trois questions existentielles : Qui suis-je ? (identité) Qui suis-je en tant que garçon/ fille ? (identité sexuée) D’où est-ce que je viens ? (origine).
Ces questions cruciales accompagnent les remaniements psychiques et corporels dès le début de la puberté. Pour y répondre, l’adolescent a besoin de l’aide de sa famille. Celle-ci constitue un port d’attache à partir duquel il peut expérimenter de nouvelles règles et relations. Ses aventures relationnelles ont lieu de plus en plus à l’extérieur de la famille et il gagne ainsi progressive- ment en autonomie.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77257 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt " Vous avez essayé le génogramme ? " in Santé mentale, 275 (Février 2023)
[article]
Titre : " Vous avez essayé le génogramme ? " Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 68-73 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. Langues : Français (fre) Mots-clés : Enfant de remplacement Centre de crise Résumé : Depuis 8 ans, Alixia, mère de deux jeunes enfants, est régulièrement hospitalisée au centre d’accueil et de crise, pour des tentatives de suicide où bien souvent, elle frôle la mort. Un génogramme lui permet progressivement de s’engager dans la relation thérapeutique et les soins.
La femme assise devant moi se tait. Immobile, tassée, de côté sur sa chaise, je ne perçois que ses épaules, légèrement de profil, et une partie de son visage. Le silence s’étire entre chacune de mes interventions. « Bonjour Mme Coral. Êtes-vous bien installée dans votre chambre ? » Je prends soin de lui laisser du temps. « Si vous avez besoin d’affaires personnelles ou de toilette, n’hésitez pas à nous le dire, nous pouvons faire un saut chez vous et vous ramener ce dont vous avez besoin. » Ne pas la presser. J’écoute ce silence qu’elle dépose entre nous. Y a-t-il de l’hostilité ? De la tristesse ? De l’abattement ? Du désarroi ? Ou cherche-t-elle simplement ses mots ? « Comment vous sentez-vous ? » Je ne parviens pas à retenir son regard. Il glisse sur moi en un coup d’œil furtif. Pour vérifier que je suis encore là ? Pour me prendre à témoin de sa souffrance ? Je la regarde patiemment.
Elle est jeune, grande. Un corps bien char- penté, un visage régulier, le nez droit, les pommettes hautes et rondes. Une « beauté classique ». Son linge sent bon la lessive fraîche, même après quinze jours d’hos- pitalisation. Son pyjama froissé est d’un tissu de qualité, doux et chaud aux motifs délicats. Peut-être du pilou. Il enveloppe son grand corps de femme, et lui donne un petit air de doudou d’enfant. Qu’est-ce qui se passe chez cette jeune mère de deux jeunes garçons ? Ou plutôt, qu’est-ce qui ne passe pas, au point qu’elle agisse si régulièrement des tentatives d’autolyse par ingestion massive de médicaments. Ces mêmes médicaments qui lui sont prescrits pour l’aider à dormir et se détendre.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77258
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 68-73[article] " Vous avez essayé le génogramme ? " [] . - 2023 . - p. 68-73.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 68-73
Mots-clés : Enfant de remplacement Centre de crise Résumé : Depuis 8 ans, Alixia, mère de deux jeunes enfants, est régulièrement hospitalisée au centre d’accueil et de crise, pour des tentatives de suicide où bien souvent, elle frôle la mort. Un génogramme lui permet progressivement de s’engager dans la relation thérapeutique et les soins.
La femme assise devant moi se tait. Immobile, tassée, de côté sur sa chaise, je ne perçois que ses épaules, légèrement de profil, et une partie de son visage. Le silence s’étire entre chacune de mes interventions. « Bonjour Mme Coral. Êtes-vous bien installée dans votre chambre ? » Je prends soin de lui laisser du temps. « Si vous avez besoin d’affaires personnelles ou de toilette, n’hésitez pas à nous le dire, nous pouvons faire un saut chez vous et vous ramener ce dont vous avez besoin. » Ne pas la presser. J’écoute ce silence qu’elle dépose entre nous. Y a-t-il de l’hostilité ? De la tristesse ? De l’abattement ? Du désarroi ? Ou cherche-t-elle simplement ses mots ? « Comment vous sentez-vous ? » Je ne parviens pas à retenir son regard. Il glisse sur moi en un coup d’œil furtif. Pour vérifier que je suis encore là ? Pour me prendre à témoin de sa souffrance ? Je la regarde patiemment.
Elle est jeune, grande. Un corps bien char- penté, un visage régulier, le nez droit, les pommettes hautes et rondes. Une « beauté classique ». Son linge sent bon la lessive fraîche, même après quinze jours d’hos- pitalisation. Son pyjama froissé est d’un tissu de qualité, doux et chaud aux motifs délicats. Peut-être du pilou. Il enveloppe son grand corps de femme, et lui donne un petit air de doudou d’enfant. Qu’est-ce qui se passe chez cette jeune mère de deux jeunes garçons ? Ou plutôt, qu’est-ce qui ne passe pas, au point qu’elle agisse si régulièrement des tentatives d’autolyse par ingestion massive de médicaments. Ces mêmes médicaments qui lui sont prescrits pour l’aider à dormir et se détendre.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77258 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt Empreinte familiale et vocation soignante / Marguerite Charazac-Brunel in Santé mentale, 275 (Février 2023)
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Titre : Empreinte familiale et vocation soignante Auteurs : Marguerite Charazac-Brunel Année de publication : 2023 Article en page(s) : p. 74-77 Note générale : Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins. Langues : Français (fre) Résumé : Une psychanalyste constate que les soignants-patients qui viennent consulter ont en commun un « désir de soigner » qui s'enracine dans leur histoire familiale. Éclairages cliniques sur ces vocations, au fil de quelques rencontres.
Il faut repartir vers les racines précoces du « désir de soigner » pour essayer de comprendre pourquoi et com- ment les vocations soignantes émergent parfois à partir d’identifications familiales et de transmissions entre générations. On rencontre ainsi des familles de médecins de « père en fils », véritables dynasties marquées par les figures de prestigieux « mandarins ». Dans ces lignées, ce n’est pas seulement une pratique, un savoir- faire qui se transmet, mais parfois le nom d’un ancêtre célèbre, d’une identité idéalisée. Cet « héritage » du métier de médecin paraît concerner davantage les garçons aînés.
J’ai ainsi reçu en psychothérapie Joël, un adolescent issu d’une famille de « mandarins » qui « avait fait des bêtises et qu’il fallait remettre dans le droit chemin ». Il est arrivé à reculons, l’air renfrogné. La grosse bêtise cachée derrière la petite tenait dans son refus de devenir médecin comme tous les ascendants hommes de sa famille. En séance, Joël manifestait avec insistance son désir de devenir archi- tecte. Il dessinait des plans remarquables, très originaux et harmonieux. J’ai pris son parti et me suis appliquée à faire accepter son projet à ses parents, « très déçus » par la thérapie. Joël était lui très content. Il a finalement intégré une école d’architecture renommée et a été repéré par des entreprises avant même la fin de ses études. Le « vilain petit canard » a ensuite créé son agence.
Si on observe aussi une passation du métier d’infirmière de mère en fille, elle semble moins systématique. La transmission se fonde davantage sur l’assignation à un rôle de dévouement dans la famille, avec le souci de préoccupations financières associées à la sécurité de l’emploi. Chez l’intéressée, les désirs d’aide, d’assistance parfois jusqu’au sacrifice sont au premier plan. Dans ma pratique, j’ai fréquemment constaté leur volonté de « sauver » un homme souffrant de pathologie grave ou de toxicomanie avec un dévouement et une illusion sans limites. N’oublions pas que les soins infirmiers étaient autrefois essentiellement assurés par des religieuses non rémunérées, taillables et corvéables à merci. Les vocations s’enracinent parfois dans l’idéalisation (sociale et intrapsy- chique) du métier de soignant, du vœu de sauver l’autre, voire de se sacrifier.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77259
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 74-77[article] Empreinte familiale et vocation soignante [] / Marguerite Charazac-Brunel . - 2023 . - p. 74-77.
Cet article fait partie du dossier " Le transgénérationnel dans les soins.
Langues : Français (fre)
in Santé mentale > 275 (Février 2023) . - p. 74-77
Résumé : Une psychanalyste constate que les soignants-patients qui viennent consulter ont en commun un « désir de soigner » qui s'enracine dans leur histoire familiale. Éclairages cliniques sur ces vocations, au fil de quelques rencontres.
Il faut repartir vers les racines précoces du « désir de soigner » pour essayer de comprendre pourquoi et com- ment les vocations soignantes émergent parfois à partir d’identifications familiales et de transmissions entre générations. On rencontre ainsi des familles de médecins de « père en fils », véritables dynasties marquées par les figures de prestigieux « mandarins ». Dans ces lignées, ce n’est pas seulement une pratique, un savoir- faire qui se transmet, mais parfois le nom d’un ancêtre célèbre, d’une identité idéalisée. Cet « héritage » du métier de médecin paraît concerner davantage les garçons aînés.
J’ai ainsi reçu en psychothérapie Joël, un adolescent issu d’une famille de « mandarins » qui « avait fait des bêtises et qu’il fallait remettre dans le droit chemin ». Il est arrivé à reculons, l’air renfrogné. La grosse bêtise cachée derrière la petite tenait dans son refus de devenir médecin comme tous les ascendants hommes de sa famille. En séance, Joël manifestait avec insistance son désir de devenir archi- tecte. Il dessinait des plans remarquables, très originaux et harmonieux. J’ai pris son parti et me suis appliquée à faire accepter son projet à ses parents, « très déçus » par la thérapie. Joël était lui très content. Il a finalement intégré une école d’architecture renommée et a été repéré par des entreprises avant même la fin de ses études. Le « vilain petit canard » a ensuite créé son agence.
Si on observe aussi une passation du métier d’infirmière de mère en fille, elle semble moins systématique. La transmission se fonde davantage sur l’assignation à un rôle de dévouement dans la famille, avec le souci de préoccupations financières associées à la sécurité de l’emploi. Chez l’intéressée, les désirs d’aide, d’assistance parfois jusqu’au sacrifice sont au premier plan. Dans ma pratique, j’ai fréquemment constaté leur volonté de « sauver » un homme souffrant de pathologie grave ou de toxicomanie avec un dévouement et une illusion sans limites. N’oublions pas que les soins infirmiers étaient autrefois essentiellement assurés par des religieuses non rémunérées, taillables et corvéables à merci. Les vocations s’enracinent parfois dans l’idéalisation (sociale et intrapsy- chique) du métier de soignant, du vœu de sauver l’autre, voire de se sacrifier.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=77259 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt