[article]
Titre : |
« Français de papier », ou la mobilisation par la droite « républicaine » d’une rhétorique de disqualification « nationale » |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Niandou Touré |
Année de publication : |
2023 |
Article en page(s) : |
p. 3-11 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
TS Identité collective # Nationalisme # Racisme # Science politique:Droite (science politique)
|
Résumé : |
"Les éditorialistes et les personnalités politiques des courants conservateurs font régulièrement référence à l’écrivain Ernest Renan, considéré, à tort ou à raison, comme le théoricien de la nation française, le défenseur d’une conception volontariste du lien national (« un plébiscite de tous les jours »), par opposition à une vision racialiste : « De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la nation […]. Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis » . Or, aujourd’hui, dans le contexte de la France du XXIe siècle, les adeptes de la pensée renanienne semblent délibérément tourner le dos à toute acception volontariste pour ne retenir qu’une version identitaire de l’appartenance nationale, légitimant la distinction entre « vrais Français » et « Français de papier ». En effet, depuis une dizaine d’années, l’on observe la résurgence d’un discours politique qui stigmatise une partie des citoyens français, en particulier les binationaux, dont l’« allégeance » envers la République est sans cesse remise en question. Ce procès en « francité » est, pour l’essentiel, le fait des leaders politiques et des partis d’extrême droite, courroies de transmission habituelles d’un discours de disqualification « nationale » ciblant en priorité les Français issus de l’immigration postcoloniale. Cependant, ce serait une erreur que de limiter cette résurgence d’un discours racialiste sur l’identité nationale à l’extrême droite, tant les phénomènes de « porosité rhétorique » avec la droite dite « républicaine » sont fréquents et nombreux." |
En ligne : |
https://cairn-cdocs.helha.be/revue-migrations-societe-2023-4-page-3.htm |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmblln/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=38889 |
in Migrations - société > 194 (Octobre-Décembre 2023) . - p. 3-11
[article] « Français de papier », ou la mobilisation par la droite « républicaine » d’une rhétorique de disqualification « nationale » [texte imprimé] / Niandou Touré . - 2023 . - p. 3-11. Langues : Français ( fre) in Migrations - société > 194 (Octobre-Décembre 2023) . - p. 3-11
Catégories : |
TS Identité collective # Nationalisme # Racisme # Science politique:Droite (science politique)
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Résumé : |
"Les éditorialistes et les personnalités politiques des courants conservateurs font régulièrement référence à l’écrivain Ernest Renan, considéré, à tort ou à raison, comme le théoricien de la nation française, le défenseur d’une conception volontariste du lien national (« un plébiscite de tous les jours »), par opposition à une vision racialiste : « De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la nation […]. Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis » . Or, aujourd’hui, dans le contexte de la France du XXIe siècle, les adeptes de la pensée renanienne semblent délibérément tourner le dos à toute acception volontariste pour ne retenir qu’une version identitaire de l’appartenance nationale, légitimant la distinction entre « vrais Français » et « Français de papier ». En effet, depuis une dizaine d’années, l’on observe la résurgence d’un discours politique qui stigmatise une partie des citoyens français, en particulier les binationaux, dont l’« allégeance » envers la République est sans cesse remise en question. Ce procès en « francité » est, pour l’essentiel, le fait des leaders politiques et des partis d’extrême droite, courroies de transmission habituelles d’un discours de disqualification « nationale » ciblant en priorité les Français issus de l’immigration postcoloniale. Cependant, ce serait une erreur que de limiter cette résurgence d’un discours racialiste sur l’identité nationale à l’extrême droite, tant les phénomènes de « porosité rhétorique » avec la droite dite « républicaine » sont fréquents et nombreux." |
En ligne : |
https://cairn-cdocs.helha.be/revue-migrations-societe-2023-4-page-3.htm |
Permalink : |
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