[article]
Titre : |
À la frontière, user de tous les moyens pour étouffer les manifestations de solidarité |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Claire Rodier |
Année de publication : |
2021 |
Article en page(s) : |
p. 49-52 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
TS Discrimination:Discrimination raciale # Étrangers # Étrangers:Etrangers (droit) # Exilés # Harcèlement # Immigrées # Immigrés # Immigrés clandestins # Racisme # Réfugiés # Réfugiés :Camps de réfugiés # Réfugiés politiques # Réfugiés politiques:Réfugiés politiques -- Protection, assistance, etc. # Science politique:Violence politique # Violence institutionnelle:Violence policière
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Résumé : |
"’acharnement des pouvoirs publics à éviter à tout prix la reconstitution de campements après l’évacuation de la jungle de Calais ne s’est pas limité à la traque incessante des exilé·es pour les empêcher de se nourrir, de se laver, de se soigner ou même de simplement se poser pour dormir. La « stratégie globale pour éviter qu’un point de fixation ne se reforme » revendiquée par le ministre de l’intérieur au mois d’octobre 2016, au lendemain de la destruction du bidonville, passe aussi par la dissuasion de celles et ceux qui manifestent leur solidarité ou apportent une aide aux migrant·es. Le répertoire du harcèlement est fourni : il va de l’intimidation et des tracasseries quotidiennes jusqu’à la pénalisation de tout ce qui est assimilé à des activités militantes. On ne compte plus le nombre de verbalisations de véhicules, affichant parfois visiblement le nom de l’association à laquelle ils appartiennent, stationnés à proximité des lieux où sont regroupé·es des migrant·es. S’y ajoute le contrôle quasi systématique des voitures des bénévoles qui les conduisent vers des lieux où ont été installées des douches, ou encore la fermeture administrative, pour non-conformité aux règles sanitaires, de locaux où sont préparés des plats destinés à la distribution de repas. La pression est parfois plus menaçante : ainsi un chargé de mission de l’Auberge des migrants a-t-il été poursuivi en justice pour avoir posté, dans un tweet assorti d’un commentaire ironique, une photo mettant en scène un exilé accroupi aux pieds de deux policiers; ; et c’est parce qu’il protestait contre les violences commises par un policier sur une bénévole qu’un militant qui observait les forces de l’ordre empêchant une distribution de nourriture à des exilé·es a, pour sa part, comparu devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer, inculpé d’outrage et violence. Dans les deux cas, l’affaire s’est conclue par la relaxe des mis en cause. Mais on y lit la volonté des pouvoirs publics d’user de tous les moyens pour étouffer les manifestations de solidarité." |
En ligne : |
https://cairn-cdocs.helha.be/revue-plein-droit-2021-2-page-49.htm |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmblln/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=35859 |
in Plein droit > 129 (Juin 2021) . - p. 49-52
[article] À la frontière, user de tous les moyens pour étouffer les manifestations de solidarité [texte imprimé] / Claire Rodier . - 2021 . - p. 49-52. Langues : Français ( fre) in Plein droit > 129 (Juin 2021) . - p. 49-52
Catégories : |
TS Discrimination:Discrimination raciale # Étrangers # Étrangers:Etrangers (droit) # Exilés # Harcèlement # Immigrées # Immigrés # Immigrés clandestins # Racisme # Réfugiés # Réfugiés :Camps de réfugiés # Réfugiés politiques # Réfugiés politiques:Réfugiés politiques -- Protection, assistance, etc. # Science politique:Violence politique # Violence institutionnelle:Violence policière
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Résumé : |
"’acharnement des pouvoirs publics à éviter à tout prix la reconstitution de campements après l’évacuation de la jungle de Calais ne s’est pas limité à la traque incessante des exilé·es pour les empêcher de se nourrir, de se laver, de se soigner ou même de simplement se poser pour dormir. La « stratégie globale pour éviter qu’un point de fixation ne se reforme » revendiquée par le ministre de l’intérieur au mois d’octobre 2016, au lendemain de la destruction du bidonville, passe aussi par la dissuasion de celles et ceux qui manifestent leur solidarité ou apportent une aide aux migrant·es. Le répertoire du harcèlement est fourni : il va de l’intimidation et des tracasseries quotidiennes jusqu’à la pénalisation de tout ce qui est assimilé à des activités militantes. On ne compte plus le nombre de verbalisations de véhicules, affichant parfois visiblement le nom de l’association à laquelle ils appartiennent, stationnés à proximité des lieux où sont regroupé·es des migrant·es. S’y ajoute le contrôle quasi systématique des voitures des bénévoles qui les conduisent vers des lieux où ont été installées des douches, ou encore la fermeture administrative, pour non-conformité aux règles sanitaires, de locaux où sont préparés des plats destinés à la distribution de repas. La pression est parfois plus menaçante : ainsi un chargé de mission de l’Auberge des migrants a-t-il été poursuivi en justice pour avoir posté, dans un tweet assorti d’un commentaire ironique, une photo mettant en scène un exilé accroupi aux pieds de deux policiers; ; et c’est parce qu’il protestait contre les violences commises par un policier sur une bénévole qu’un militant qui observait les forces de l’ordre empêchant une distribution de nourriture à des exilé·es a, pour sa part, comparu devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer, inculpé d’outrage et violence. Dans les deux cas, l’affaire s’est conclue par la relaxe des mis en cause. Mais on y lit la volonté des pouvoirs publics d’user de tous les moyens pour étouffer les manifestations de solidarité." |
En ligne : |
https://cairn-cdocs.helha.be/revue-plein-droit-2021-2-page-49.htm |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmblln/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=35859 |
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