[article]
Titre : |
Le monde en 2050 [Dossier] |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Laurent Testot |
Année de publication : |
2022 |
Article en page(s) : |
p. 6-57 |
Note générale : |
https://doi.org/10.3917/gdsh.069.0003 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
L’ensemble des virus responsables du Covid-19 tiendrait dans un verre. Et pourtant, ces nanolilliputiens font vaciller notre toute-puissance. La tempête Covid-19 a fissuré les certitudes les plus établies, quand les civilisations les plus développées de l’histoire ont pu manquer de masques en papier. On a accusé l’économie, cette mondialisation qui a poussé à l’hyperspécialisation par pays des tâches de production. On a mis en cause le manque d’anticipation dans nos sociétés, alors que bien des organismes de santé publique avaient averti de la probabilité forte d’une pandémie. On a incriminé la géopolitique, l’aveuglement vis-à-vis des rivalités internationales, quand des États se volaient des stocks de vaccins sur les tarmacs des aéroports. Ces mêmes rivalités ont aussi poussé les pays riches à vacciner prioritairement leur population, au détriment de toute solidarité vis-à-vis des pays pauvres – ce qui en dit long sur les valeurs qui sous-tendent de telles stratégies. On a accusé les décideurs d’avoir ignoré délibérément les contraintes de l’environnement, afin de produire plus sans se soucier des tensions pesant sur les écosystèmes – tensions qui mènent des organismes tel le Covid-19 à essayer de passer les barrières entre espèces. Et enfin, on a trop souvent cru que la crise serait résolue par un surcroît de technologie : vaccins de nouvelle génération, et ingénierie sociale pour imposer les nécessaires mesures de santé publique, au risque d’infantiliser les citoyens.
2
On a pu rêver de sortir de cette épreuve plus lucides. On a pu croire qu’on en avait tiré des leçons sur ce qu’il fallait faire et ne pas faire. On aura toujours besoin de rêver de futurs durables, mais il faudra les construire activement. Il faut abandonner les pensées en silo, féconder les réflexions par des interactions entre disciplines. Ce hors-série entend dépasser les aveuglements de la spécialisation et nourrir la pensée par une vision globale. Car ce n’est qu’en pensant ensemble l’économie, les sociétés, la géopolitique, les valeurs, l’environnement et la technologie, que nous pourrons espérer que Michel Houellebecq se trompait en disant que le monde d’après serait « le même, en un peu pire ». |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgosselies/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=4710 |
in Les Grands Dossiers des Sciences Humaines > 69 (Décembre 2022) . - p. 6-57
[article] Le monde en 2050 [Dossier] [texte imprimé] / Laurent Testot . - 2022 . - p. 6-57. https://doi.org/10.3917/gdsh.069.0003 Langues : Français ( fre) in Les Grands Dossiers des Sciences Humaines > 69 (Décembre 2022) . - p. 6-57
Résumé : |
L’ensemble des virus responsables du Covid-19 tiendrait dans un verre. Et pourtant, ces nanolilliputiens font vaciller notre toute-puissance. La tempête Covid-19 a fissuré les certitudes les plus établies, quand les civilisations les plus développées de l’histoire ont pu manquer de masques en papier. On a accusé l’économie, cette mondialisation qui a poussé à l’hyperspécialisation par pays des tâches de production. On a mis en cause le manque d’anticipation dans nos sociétés, alors que bien des organismes de santé publique avaient averti de la probabilité forte d’une pandémie. On a incriminé la géopolitique, l’aveuglement vis-à-vis des rivalités internationales, quand des États se volaient des stocks de vaccins sur les tarmacs des aéroports. Ces mêmes rivalités ont aussi poussé les pays riches à vacciner prioritairement leur population, au détriment de toute solidarité vis-à-vis des pays pauvres – ce qui en dit long sur les valeurs qui sous-tendent de telles stratégies. On a accusé les décideurs d’avoir ignoré délibérément les contraintes de l’environnement, afin de produire plus sans se soucier des tensions pesant sur les écosystèmes – tensions qui mènent des organismes tel le Covid-19 à essayer de passer les barrières entre espèces. Et enfin, on a trop souvent cru que la crise serait résolue par un surcroît de technologie : vaccins de nouvelle génération, et ingénierie sociale pour imposer les nécessaires mesures de santé publique, au risque d’infantiliser les citoyens.
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On a pu rêver de sortir de cette épreuve plus lucides. On a pu croire qu’on en avait tiré des leçons sur ce qu’il fallait faire et ne pas faire. On aura toujours besoin de rêver de futurs durables, mais il faudra les construire activement. Il faut abandonner les pensées en silo, féconder les réflexions par des interactions entre disciplines. Ce hors-série entend dépasser les aveuglements de la spécialisation et nourrir la pensée par une vision globale. Car ce n’est qu’en pensant ensemble l’économie, les sociétés, la géopolitique, les valeurs, l’environnement et la technologie, que nous pourrons espérer que Michel Houellebecq se trompait en disant que le monde d’après serait « le même, en un peu pire ». |
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