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Auteur Bertrand Kiefer |
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Secret médical, la fin? / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 497 (Décembre 2015)
[article]
Titre : Secret médical, la fin? Type de document : texte imprimé Auteurs : Bertrand Kiefer Année de publication : 2015 Article en page(s) : p.2308 Langues : Français (fre) Mots-clés : SECRET MEDICAL Résumé :
«La fin de la vie privée » : c’était l’affirmation qui servait de titre à un ensemble d’articles publiés au début de l’année par la revue Nature. On y trouvait des phrases du genre : « Certains chercheurs du domaine médical reconnaissent qu’il devient presque impossible de garder la confidentialité des données des patients ». On apprenait d’autres vérités plutôt dégrisantes. Par exemple, que l’anonymisation des données ne sert plus à grand chose puisqu’il suffit de quelques recoupements entre des bases anonymisées pour retrouver n’importe quelle personne. Et que, donc, la distinction entre les données personnelles et les autres, que nous laissons sans le savoir derrière nous, n’a plus grand sens.
Ce que décrit ce dossier de Nature, c’est une prolifération de l’écosystème des données qui a dépassé les prévisions. Déplacements, domaines d’intérêt, relations, achats, habitudes, paramètres de santé : plus rien n’échappe à la digitalisation. Surtout, la collecte, le croisement et l’analyse de données se pratiquent à une telle échelle et sont désormais si perfectionnés qu’ils font surgir de nouveaux savoirs et une multitude de comparaisons concernant chaque individu, chaque groupe et l’humanité dans son ensemble. Parfois, nous acceptons que nos données soient utilisées dans un cadre précis. Mais la réalité montre que le consentement est de plus en plus un amusement destiné à distraire la galerie démocratique. Les données confiées à un système sont mélangées à quantité d’autres pour, à la fin, produire une information très éloignée du but de départ.
Tout cela est vrai. Mais est-ce la fin de la vie privée ? Faut-il rendre les armes alors que le combat s’annonce d’une importance majeure ? Non, bien sûr. Ce qui nous distingue, nous les humains, plus encore que la technique, c’est notre esprit critique. Certes, les bouleversements du big data nous obligent à redéfinir ce qui doit être protégé de notre vie privée. Certains aspects de la confidentialité ont définitivement disparu, emportés dans les flots du big data. Mais justement : de cela, il nous faut commencer à définir les conséquences. Pour ensuite organiser de nouveaux systèmes d’opacité, de secret, donc de liberté. Il faut, autrement dit, apprendre à résister aux messages des grandes entreprises de l’information – et, de plus en plus, des Etats – affirmant que les innombrables avantages de la révolution des données ne pourront se manifester que si toutes les barrières tombent.
Bref, il y a urgence à penser les rôles respectifs du secret et de la transparence. A comprendre, par exemple, comment ils sont liés à une conception de l’humain. Nos données sont désormais, qu’on le veuille ou non, métabolisées dans le gigantesque organisme du big data, qui ensuite recrache nos caractéristiques et comportements, en des sortes d’avatars profilés, catégorisés, et dont le futur semble déterminé. Se pose donc la question : tout cela marche-t-il parce que l’humain et son environnement sont digitalisables de part en part et peuvent être considérés comme de simples produits d’algorithmes ? Ou l’information totale sur tous n’est-elle qu’un fantasme, une idéologie de domination qui finit par faire croire aux sujets dont elle est issue qu’ils sont des objets ? En tout cas, un nouvel ordre se met en place, qui accorde plus d’importance à ce qui se voit et se maîtrise qu’à ce qui est intime ou exprimé par un langage métaphorique.
En plus d’être une gigantesque entreprise technologique, le big data est aussi une machine à fabriquer du mythe. En particulier celui d’une information qui serait utile en elle-même, par un effet de transparence et de prédiction. Et ce mythe étend sa fascination sur l’époque. C’est ainsi que les gouvernements de plusieurs cantons romands veulent en finir avec le secret portant sur les informations obtenues lors d’une consultation médicale. Ils sont persuadés que si le secret était mis à plat chez les individus suspects, la sécurité publique y gagnerait. Certains politiciens pensent aussi qu’il faudrait obliger les médecins à dénoncer les conducteurs professionnels alcooliques ou dépressifs. Et bientôt, probablement, exiger d’eux de devenir les fournisseurs de données sensibles d’un système de société basé sur l’information totale.
Absurde concession à l’esprit du temps. C’est l’envers qu’il faut viser. Le big data cherche l’omniscience ? Justement, rien n’importe autant que de « sanctuariser » quelques pratiques comme la relation soignant-soigné, où l’humain est considéré sans jugement, sans a priori, selon ses besoins. Cette sanctuarisation, qui passe probablement par une mise à l’écart de toute digitalisation, devrait être inscrite dans la loi. Certains aspects liés à l’intimité de l’individu et à sa vulnérabilité révélés lors de la relation thérapeutique ne servent à rien dès lors qu’ils sont transmis, sinon à abîmer leur source.
De même, nous devrions exiger des lois qu’elles interdisent que des données obtenues dans un cadre médical puissent être retournées contre les intérêts des patients. D’une manière générale, les données devraient appartenir à ceux dont elles sont issues. Pour le moment, devant les défis du big data et les enjeux de protection de la vie privée, la Suisse se montre d’une extrême frilosité législative.
Diminution du domaine de la vie privée, affaiblissement du secret médical, cela veut dire : pouvoir accru de certains individus qui ont accès à l’intime des autres. D’où la question : qui surveille ceux qui savent ou observent ? Dans le cas des gouverments qui exigent de connaître la dangerosité des détenus : qui contrôle ceux qui interprètent la connaissance ? Pour le big data qui décode la vie privée, qui décide de l’orientation des algorithmes, des développements à mener ? Où se trouve le centre et les motifs du commandement ? S’agit-il du profit de quelques-uns ? D’une banale volonté de pouvoir, mais portée par de nouveaux moyens ? Ou d’utopies non démocratiquement discutées ? A tout cela, il est temps de s’intéresser. La lumière doit porter sur les intentions de ceux qui collectent les données bien plus que sur ceux qui les donnent.
Ce que sait le médecin, c’est que le sujet humain ne cesse de travestir la réalité et de se mentir, de fabriquer du faux avec du vrai et du vrai avec du faux. Et que c’est non seulement son droit, mais surtout une forme de langage. L’intime est un lieu de pure liberté, de complexité. Mais il ne faudrait pas que la possibilité du langage décalé, du jeu avec le réel, devienne l’apanage des seuls surveillants, des quelques-uns qui ont la possibilité de rester hors du panoptique absolu qui se met en place.
Dans toutes les tentatives de rupture, par des moyens politiques et légaux, du secret médical, on trouve le même fantasme que dans le projet du big data : prévoir le comportement des individus. Mais voilà le problème : les individus restent malgré tout imprévisibles. D’ailleurs, cette imprévisibilité est l’un des buts de la médecine. Car elle est la condition de la liberté. L’enjeu d’une lutte pour la préservation du secret, c’est de protéger non seulement les intérêts de chacun, mais aussi de permettre à la vulnérabilité de s’exprimer, d’être un objet de soins, de partage et d’aide.
Dans l’affirmation du secret, il y a donc un projet anthropologique, une vision de l’homme comme système non entièrement calculable et prévisible.
Le secret revient à affirmer : quelque chose en l’humain résiste à la transparence de l’information. Quelque chose a le droit de résister. Et c’est pour ça que le big data, dans sa colossale dimension commerciale, déteste le secret.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=36274
in Revue médicale suisse > 497 (Décembre 2015) . - p.2308[article] Secret médical, la fin? [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2015 . - p.2308.
Langues : Français (fre)
in Revue médicale suisse > 497 (Décembre 2015) . - p.2308
Mots-clés : SECRET MEDICAL Résumé :
«La fin de la vie privée » : c’était l’affirmation qui servait de titre à un ensemble d’articles publiés au début de l’année par la revue Nature. On y trouvait des phrases du genre : « Certains chercheurs du domaine médical reconnaissent qu’il devient presque impossible de garder la confidentialité des données des patients ». On apprenait d’autres vérités plutôt dégrisantes. Par exemple, que l’anonymisation des données ne sert plus à grand chose puisqu’il suffit de quelques recoupements entre des bases anonymisées pour retrouver n’importe quelle personne. Et que, donc, la distinction entre les données personnelles et les autres, que nous laissons sans le savoir derrière nous, n’a plus grand sens.
Ce que décrit ce dossier de Nature, c’est une prolifération de l’écosystème des données qui a dépassé les prévisions. Déplacements, domaines d’intérêt, relations, achats, habitudes, paramètres de santé : plus rien n’échappe à la digitalisation. Surtout, la collecte, le croisement et l’analyse de données se pratiquent à une telle échelle et sont désormais si perfectionnés qu’ils font surgir de nouveaux savoirs et une multitude de comparaisons concernant chaque individu, chaque groupe et l’humanité dans son ensemble. Parfois, nous acceptons que nos données soient utilisées dans un cadre précis. Mais la réalité montre que le consentement est de plus en plus un amusement destiné à distraire la galerie démocratique. Les données confiées à un système sont mélangées à quantité d’autres pour, à la fin, produire une information très éloignée du but de départ.
Tout cela est vrai. Mais est-ce la fin de la vie privée ? Faut-il rendre les armes alors que le combat s’annonce d’une importance majeure ? Non, bien sûr. Ce qui nous distingue, nous les humains, plus encore que la technique, c’est notre esprit critique. Certes, les bouleversements du big data nous obligent à redéfinir ce qui doit être protégé de notre vie privée. Certains aspects de la confidentialité ont définitivement disparu, emportés dans les flots du big data. Mais justement : de cela, il nous faut commencer à définir les conséquences. Pour ensuite organiser de nouveaux systèmes d’opacité, de secret, donc de liberté. Il faut, autrement dit, apprendre à résister aux messages des grandes entreprises de l’information – et, de plus en plus, des Etats – affirmant que les innombrables avantages de la révolution des données ne pourront se manifester que si toutes les barrières tombent.
Bref, il y a urgence à penser les rôles respectifs du secret et de la transparence. A comprendre, par exemple, comment ils sont liés à une conception de l’humain. Nos données sont désormais, qu’on le veuille ou non, métabolisées dans le gigantesque organisme du big data, qui ensuite recrache nos caractéristiques et comportements, en des sortes d’avatars profilés, catégorisés, et dont le futur semble déterminé. Se pose donc la question : tout cela marche-t-il parce que l’humain et son environnement sont digitalisables de part en part et peuvent être considérés comme de simples produits d’algorithmes ? Ou l’information totale sur tous n’est-elle qu’un fantasme, une idéologie de domination qui finit par faire croire aux sujets dont elle est issue qu’ils sont des objets ? En tout cas, un nouvel ordre se met en place, qui accorde plus d’importance à ce qui se voit et se maîtrise qu’à ce qui est intime ou exprimé par un langage métaphorique.
En plus d’être une gigantesque entreprise technologique, le big data est aussi une machine à fabriquer du mythe. En particulier celui d’une information qui serait utile en elle-même, par un effet de transparence et de prédiction. Et ce mythe étend sa fascination sur l’époque. C’est ainsi que les gouvernements de plusieurs cantons romands veulent en finir avec le secret portant sur les informations obtenues lors d’une consultation médicale. Ils sont persuadés que si le secret était mis à plat chez les individus suspects, la sécurité publique y gagnerait. Certains politiciens pensent aussi qu’il faudrait obliger les médecins à dénoncer les conducteurs professionnels alcooliques ou dépressifs. Et bientôt, probablement, exiger d’eux de devenir les fournisseurs de données sensibles d’un système de société basé sur l’information totale.
Absurde concession à l’esprit du temps. C’est l’envers qu’il faut viser. Le big data cherche l’omniscience ? Justement, rien n’importe autant que de « sanctuariser » quelques pratiques comme la relation soignant-soigné, où l’humain est considéré sans jugement, sans a priori, selon ses besoins. Cette sanctuarisation, qui passe probablement par une mise à l’écart de toute digitalisation, devrait être inscrite dans la loi. Certains aspects liés à l’intimité de l’individu et à sa vulnérabilité révélés lors de la relation thérapeutique ne servent à rien dès lors qu’ils sont transmis, sinon à abîmer leur source.
De même, nous devrions exiger des lois qu’elles interdisent que des données obtenues dans un cadre médical puissent être retournées contre les intérêts des patients. D’une manière générale, les données devraient appartenir à ceux dont elles sont issues. Pour le moment, devant les défis du big data et les enjeux de protection de la vie privée, la Suisse se montre d’une extrême frilosité législative.
Diminution du domaine de la vie privée, affaiblissement du secret médical, cela veut dire : pouvoir accru de certains individus qui ont accès à l’intime des autres. D’où la question : qui surveille ceux qui savent ou observent ? Dans le cas des gouverments qui exigent de connaître la dangerosité des détenus : qui contrôle ceux qui interprètent la connaissance ? Pour le big data qui décode la vie privée, qui décide de l’orientation des algorithmes, des développements à mener ? Où se trouve le centre et les motifs du commandement ? S’agit-il du profit de quelques-uns ? D’une banale volonté de pouvoir, mais portée par de nouveaux moyens ? Ou d’utopies non démocratiquement discutées ? A tout cela, il est temps de s’intéresser. La lumière doit porter sur les intentions de ceux qui collectent les données bien plus que sur ceux qui les donnent.
Ce que sait le médecin, c’est que le sujet humain ne cesse de travestir la réalité et de se mentir, de fabriquer du faux avec du vrai et du vrai avec du faux. Et que c’est non seulement son droit, mais surtout une forme de langage. L’intime est un lieu de pure liberté, de complexité. Mais il ne faudrait pas que la possibilité du langage décalé, du jeu avec le réel, devienne l’apanage des seuls surveillants, des quelques-uns qui ont la possibilité de rester hors du panoptique absolu qui se met en place.
Dans toutes les tentatives de rupture, par des moyens politiques et légaux, du secret médical, on trouve le même fantasme que dans le projet du big data : prévoir le comportement des individus. Mais voilà le problème : les individus restent malgré tout imprévisibles. D’ailleurs, cette imprévisibilité est l’un des buts de la médecine. Car elle est la condition de la liberté. L’enjeu d’une lutte pour la préservation du secret, c’est de protéger non seulement les intérêts de chacun, mais aussi de permettre à la vulnérabilité de s’exprimer, d’être un objet de soins, de partage et d’aide.
Dans l’affirmation du secret, il y a donc un projet anthropologique, une vision de l’homme comme système non entièrement calculable et prévisible.
Le secret revient à affirmer : quelque chose en l’humain résiste à la transparence de l’information. Quelque chose a le droit de résister. Et c’est pour ça que le big data, dans sa colossale dimension commerciale, déteste le secret.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=36274 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Réserve Exclu du prêt Secret médical en prison et désintermédiation / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 424 (Avril 2014)
[article]
Titre : Secret médical en prison et désintermédiation Type de document : texte imprimé Auteurs : Bertrand Kiefer Année de publication : 2014 Article en page(s) : p. 776 Langues : Français (fre) Résumé : Du secret médical, ce cœur de la médecine humaniste, le Conseil d’Etat du canton de Genève ne veut plus dans les prisons. Du moins plus qu’une version considérablement amoindrie. Il vient de décider d’obliger tous les soignants s’occupant de détenus de transmettre aux autorités le résultat de leurs thérapies. Cette décision devra encore être validée par le Grand Conseil. Loin d’être isolée, l’attitude du Conseil d’Etat genevois s’appuie sur une récente recommandation de la Conférence latine des chefs des départements de justice et police. Luxe déjà décati des individus libres, le secret médical semble aux yeux de cette Conférence incompatible avec le projet carcéral. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=44211
in Revue médicale suisse > 424 (Avril 2014) . - p. 776[article] Secret médical en prison et désintermédiation [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2014 . - p. 776.
Langues : Français (fre)
in Revue médicale suisse > 424 (Avril 2014) . - p. 776
Résumé : Du secret médical, ce cœur de la médecine humaniste, le Conseil d’Etat du canton de Genève ne veut plus dans les prisons. Du moins plus qu’une version considérablement amoindrie. Il vient de décider d’obliger tous les soignants s’occupant de détenus de transmettre aux autorités le résultat de leurs thérapies. Cette décision devra encore être validée par le Grand Conseil. Loin d’être isolée, l’attitude du Conseil d’Etat genevois s’appuie sur une récente recommandation de la Conférence latine des chefs des départements de justice et police. Luxe déjà décati des individus libres, le secret médical semble aux yeux de cette Conférence incompatible avec le projet carcéral. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=44211 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Réserve Exclu du prêt Simulations en médecine / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 410 (Décembre 2013)
[article]
Titre : Simulations en médecine Type de document : texte imprimé Auteurs : Bertrand Kiefer Année de publication : 2013 Article en page(s) : p. 2360 Langues : Français (fre) Résumé : Lorsqu’il tombe sur un article dont le titre est : «Simulation en obstétrique»,1 à quoi un médecin né avant la génération «Y» pense-t-il avant tout ? A des troubles du type grossesse nerveuse. Or ce dont parlait l’article en question, paru dans la Revue Médicale Suisse il y a un mois, ce n’était pas de patientes et de stratégies psychiques d’imitation, mais de l’utilisation pédagogique de la simulation en médecine. Dans l’époque moderne, ce ne sont plus seulement les patients (et les soignants) qui simulent, c’est toute la médecine qui s’enseigne dans l’artifice, qui utilise des modèles et des scénarios pour reproduire la réalité clinique. Voire même pour en faire une sorte de réalité pédagogiquement augmentée.
Certes, simulation et enseignement ont une vieille histoire commune. Des mannequins d’entraînement existaient déjà au 18e siècle. Plus récemment, la simulation s’est imposée dans la formation des pilotes d’avion et des militaires. Là où, autrement dit, il est impossible de s’exercer à la gestion de situations critiques soit parce qu’elles sont trop rares, soit en raison de leur gravité. Or, la médecine n’est pas si différente. Dès lors qu’elle a commencé à elle aussi devenir réellement scientifique, il était logique que les individus apprennent à tester leurs compétences, leurs manières concrètes de prendre des décisions, ou encore leurs peurs et irrationalités. Et d’expérimenter tout cela d’une manière à la fois standardisée et dénuée de conséquences.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=44835
in Revue médicale suisse > 410 (Décembre 2013) . - p. 2360[article] Simulations en médecine [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2013 . - p. 2360.
Langues : Français (fre)
in Revue médicale suisse > 410 (Décembre 2013) . - p. 2360
Résumé : Lorsqu’il tombe sur un article dont le titre est : «Simulation en obstétrique»,1 à quoi un médecin né avant la génération «Y» pense-t-il avant tout ? A des troubles du type grossesse nerveuse. Or ce dont parlait l’article en question, paru dans la Revue Médicale Suisse il y a un mois, ce n’était pas de patientes et de stratégies psychiques d’imitation, mais de l’utilisation pédagogique de la simulation en médecine. Dans l’époque moderne, ce ne sont plus seulement les patients (et les soignants) qui simulent, c’est toute la médecine qui s’enseigne dans l’artifice, qui utilise des modèles et des scénarios pour reproduire la réalité clinique. Voire même pour en faire une sorte de réalité pédagogiquement augmentée.
Certes, simulation et enseignement ont une vieille histoire commune. Des mannequins d’entraînement existaient déjà au 18e siècle. Plus récemment, la simulation s’est imposée dans la formation des pilotes d’avion et des militaires. Là où, autrement dit, il est impossible de s’exercer à la gestion de situations critiques soit parce qu’elles sont trop rares, soit en raison de leur gravité. Or, la médecine n’est pas si différente. Dès lors qu’elle a commencé à elle aussi devenir réellement scientifique, il était logique que les individus apprennent à tester leurs compétences, leurs manières concrètes de prendre des décisions, ou encore leurs peurs et irrationalités. Et d’expérimenter tout cela d’une manière à la fois standardisée et dénuée de conséquences.Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=44835 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité Revue Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Réserve Exclu du prêt La solitude, plus mortelle que l'obésité / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 585 (Novembre 2017)
[article]
Titre : La solitude, plus mortelle que l'obésité Type de document : texte imprimé Auteurs : Bertrand Kiefer Année de publication : 2017 Article en page(s) : p. 2104 Langues : Français (fre) Mots-clés : SOLITUDE OBESITE MORTALITE RELATION COMMUNICATION AUTONOMIE TECHNOLOGIE Résumé : On connaît le célèbre – et assez obscur – mot de Jean-Paul Sartre, dans sa pièce Huis clos : « l’enfer, c’est les autres ». Or, des études récentes montrent qu’il serait plus exact de dire : « la santé, c’est les autres ». Ou plutôt : « la santé, c’est les liens avec les autres ». Liens de n’importe quel type – relations familiales ou amicales, interactions avec le voisinage, avec des individus connus et inconnus. L’important est que la personne se décentre d’elle et soit sollicitée par d’autres humains, via des émotions et des mots. Ces liens déterminent notre santé psychique ou le déclin cognitif, évidemment. Mais aussi le risque cardiovasculaire et la mortalité globale. L’isolement social touche davantage l’espérance de vie qu’un tabagisme modéré ou que l’obésité. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=55748
in Revue médicale suisse > 585 (Novembre 2017) . - p. 2104[article] La solitude, plus mortelle que l'obésité [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2017 . - p. 2104.
Langues : Français (fre)
in Revue médicale suisse > 585 (Novembre 2017) . - p. 2104
Mots-clés : SOLITUDE OBESITE MORTALITE RELATION COMMUNICATION AUTONOMIE TECHNOLOGIE Résumé : On connaît le célèbre – et assez obscur – mot de Jean-Paul Sartre, dans sa pièce Huis clos : « l’enfer, c’est les autres ». Or, des études récentes montrent qu’il serait plus exact de dire : « la santé, c’est les autres ». Ou plutôt : « la santé, c’est les liens avec les autres ». Liens de n’importe quel type – relations familiales ou amicales, interactions avec le voisinage, avec des individus connus et inconnus. L’important est que la personne se décentre d’elle et soit sollicitée par d’autres humains, via des émotions et des mots. Ces liens déterminent notre santé psychique ou le déclin cognitif, évidemment. Mais aussi le risque cardiovasculaire et la mortalité globale. L’isolement social touche davantage l’espérance de vie qu’un tabagisme modéré ou que l’obésité. Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=55748 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité REVUES Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Réserve Exclu du prêt Statines, la médecine immobile / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 669 (30 Octobre 2019)
[article]
Titre : Statines, la médecine immobile Type de document : texte imprimé Auteurs : Bertrand Kiefer Année de publication : 2019 Article en page(s) : p. 2016 Note générale : Depuis la grande controverse, ouverte en 2013 par le BMJ avec une analyse critique de la prescription des statines, analyse ayant entraîné une vague de débats médiatisés, elle-même suivie d’une contre-offensive des milieux spécialisés, puis en 2016 d’une attaque peu amène du Lancet - les rédacteurs en chef des deux revues finissant par échanger des salves de missiles éditoriaux - la guerre ne s’est jamais éteinte. Elle couve. Langues : Français (fre) Mots-clés : STATINE EFFET SECONDAIRE INFARCTUS Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=66709
in Revue médicale suisse > 669 (30 Octobre 2019) . - p. 2016[article] Statines, la médecine immobile [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2019 . - p. 2016.
Depuis la grande controverse, ouverte en 2013 par le BMJ avec une analyse critique de la prescription des statines, analyse ayant entraîné une vague de débats médiatisés, elle-même suivie d’une contre-offensive des milieux spécialisés, puis en 2016 d’une attaque peu amène du Lancet - les rédacteurs en chef des deux revues finissant par échanger des salves de missiles éditoriaux - la guerre ne s’est jamais éteinte. Elle couve.
Langues : Français (fre)
in Revue médicale suisse > 669 (30 Octobre 2019) . - p. 2016
Mots-clés : STATINE EFFET SECONDAIRE INFARCTUS Permalink : http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=66709 Exemplaires (1)
Cote Support Localisation Section Disponibilité REVUES Revue Centre de documentation HELHa paramédical Gilly Salle de lecture - Rez de chaussée - Armoire à volets Exclu du prêt Tabac : nouveau produit, vieilles méthodes / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 568 (Juin 2017)
PermalinkTout reconstruire en y habitant / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 659 (21 août 2019)
PermalinkTrouble dans l'informatisation médicale / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 611 (Juin 2018)
PermalinkTrouble dans la recherche clinique / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 409 (Décembre 2013)
PermalinkUpToDate, pourquoi faut-il s'en méfier ? / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 359 (Octobre 2012)
PermalinkLa vieillesse à contre-sens / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 617 (Septembre 2018)
PermalinkLa vieillesse et notre futur / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 556 (Mars 2017)
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