[article]
Titre : |
Dysménorrhée sévère et endométriose : des liens en cours d'élucidation |
Type de document : |
document graphique à deux dimensions |
Auteurs : |
Éric Bautrant ; Chloé Lacoste ; Delphine Lhuillery |
Année de publication : |
2025 |
Article en page(s) : |
p. 425-431 |
Note générale : |
Article dossier « Douleurs pelvi-périnéales chroniques » |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Douleur pelvienne Endométriose Dysménorrhée Thérapeutique Douleur chronique |
Résumé : |
La dysménorrhée sévère, ou dysménorrhée de grade 3 de la classification d'Andersch et Millson, est présente dès les premières règles, chez la grande majorité des patientes souffrant d'endométriose. De nombreux travaux confirment que les jeunes filles porteuses de dysménorrhée sévère sont en situation d'hypersensibilisation centrale, vraisemblablement à l'origine de l'évolution douloureuse chronique pelvienne ainsi que des comorbidités. De nombreux auteurs considèrent la dysménorrhée sévère comme précurseur de l'endométriose. Le contrôle de la dysménorrhée sévère primaire apparaît ainsi comme l'un des axes majeurs de la prise en charge de la douleur pelvienne et de la prévention de l'endométriose. Si les lésions d'endométriose peuvent venir aggraver le tableau clinique douloureux, elles n'expliquent que rarement la douleur neuropathique. Les compressions par les nodules d'endométriose des troncs nerveux sont rares. En revanche, la douleur d'allure neuropathique, de type nociplastique, dans le cadre de l'hypersensibilisation centrale des patientes est fréquente. La prise en charge est multimodale. Les traitements hormonaux permettent non seulement le contrôle des lésions d'endométriose mais également de la douleur chronique. En effet, l'induction d'une aménorrhée permet de supprimer les influx nociceptifs répétés de la dysménorrhée sévère et d'éviter l'aggravation des phénomènes d'hypersensibilisation centrale pendant les périodes de règles. Les dysménorhées sévères ou des crises peuvent être soulagées par des antalgiques de palier 1 ou 2. En revanche, les morphiniques de palier 3 ne doivent jamais être prescrits dans cette indication. En cas de douleur chronique, un traitement de fond est proposé. Il fait appel aux antidépresseurs agissant sur la sensibilisation centrale ou aux antiépileptiques. La physiothérapie, les TENS (transcutaneous electrical nerve stimulation) et les thérapies cognitivo-comportementales font partie du traitement multimodal de première ligne. Les indications de la chirurgie et des traitements de deuxième ou troisième ligne, comme les injections de toxine botulinique utérines sous hystéroscopie, le salbutamol ou le cannabidiol sont discutées. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=93291 |
in La revue du praticien > Tome 75, n° 4 (Avril 2025) . - p. 425-431
[article] Dysménorrhée sévère et endométriose : des liens en cours d'élucidation [document graphique à deux dimensions] / Éric Bautrant ; Chloé Lacoste ; Delphine Lhuillery . - 2025 . - p. 425-431. Article dossier « Douleurs pelvi-périnéales chroniques » Langues : Français ( fre) in La revue du praticien > Tome 75, n° 4 (Avril 2025) . - p. 425-431
Mots-clés : |
Douleur pelvienne Endométriose Dysménorrhée Thérapeutique Douleur chronique |
Résumé : |
La dysménorrhée sévère, ou dysménorrhée de grade 3 de la classification d'Andersch et Millson, est présente dès les premières règles, chez la grande majorité des patientes souffrant d'endométriose. De nombreux travaux confirment que les jeunes filles porteuses de dysménorrhée sévère sont en situation d'hypersensibilisation centrale, vraisemblablement à l'origine de l'évolution douloureuse chronique pelvienne ainsi que des comorbidités. De nombreux auteurs considèrent la dysménorrhée sévère comme précurseur de l'endométriose. Le contrôle de la dysménorrhée sévère primaire apparaît ainsi comme l'un des axes majeurs de la prise en charge de la douleur pelvienne et de la prévention de l'endométriose. Si les lésions d'endométriose peuvent venir aggraver le tableau clinique douloureux, elles n'expliquent que rarement la douleur neuropathique. Les compressions par les nodules d'endométriose des troncs nerveux sont rares. En revanche, la douleur d'allure neuropathique, de type nociplastique, dans le cadre de l'hypersensibilisation centrale des patientes est fréquente. La prise en charge est multimodale. Les traitements hormonaux permettent non seulement le contrôle des lésions d'endométriose mais également de la douleur chronique. En effet, l'induction d'une aménorrhée permet de supprimer les influx nociceptifs répétés de la dysménorrhée sévère et d'éviter l'aggravation des phénomènes d'hypersensibilisation centrale pendant les périodes de règles. Les dysménorhées sévères ou des crises peuvent être soulagées par des antalgiques de palier 1 ou 2. En revanche, les morphiniques de palier 3 ne doivent jamais être prescrits dans cette indication. En cas de douleur chronique, un traitement de fond est proposé. Il fait appel aux antidépresseurs agissant sur la sensibilisation centrale ou aux antiépileptiques. La physiothérapie, les TENS (transcutaneous electrical nerve stimulation) et les thérapies cognitivo-comportementales font partie du traitement multimodal de première ligne. Les indications de la chirurgie et des traitements de deuxième ou troisième ligne, comme les injections de toxine botulinique utérines sous hystéroscopie, le salbutamol ou le cannabidiol sont discutées. |
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http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=93291 |
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