[article]
Titre : |
Les entretiens fréquents et de courte durée |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Dominique Friard |
Année de publication : |
2025 |
Article en page(s) : |
p. 50-55 |
Note générale : |
Cet article fait partie du dossier " On a plus le temps de soigner! " |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Temps informel Posture soignante Philosophie Temps Entretien infirmier Relation soignant soigné Communication Qualité des soins Relation d'aide Sollicitude |
Résumé : |
L’entretien fréquent et de courte durée constitue un moyen de jouer avec le temps pour peu que l’on soit attentif au contact, au fil rouge qui relie les morceaux d’entretiens, et aux modalités qui en favorisent le déroulement.
Lorsque l’on dit : « On n’a pas/plus le temps », de quel temps parlons-nous ?
– Désignons-nous le temps du « faire » ? Nous déplorons alors de n’avoir pas assez de temps pour faire tout ce que nous devrions. Les tâches se sont accumulées et la liste est telle qu’il faudrait être plus nombreux… Malgré nous (forcément), nous réalisons alors seulement les actes prioritaires, ceux qui ne peuvent pas attendre et pour lesquels toute abstention ou retard aurait des conséquences sur le patient qui engageraient notre responsabilité. Nous signifions aussi au patient « délaissé » que ses problèmes ne sont ni urgents, ni prioritaires. Il y a quelques années, lors d’une grande grève qui avait duré deux ou trois mois, nous avions expliqué aux patients que nous serions présents mais uniquement pour les urgences. Très vite, il n’y eut plus que ça : malaises divers et variés, phlébotomies, agitations nous contraignaient à l’action.
– Invoquons-nous le temps de « l’être » ? Nous sommes alors si pressurisés que nous ne pouvons pas être disponibles pour le patient. Coincés entre ce que nous n’avons pas fait et qu’il faudra faire, nous ne parvenons pas à être « présent » pour lui. Notre esprit bien trop préoccupé ne peut être à l’écoute, ici et maintenant. Nous utilisons les modes de communication les moins impliquant, évitons de reformuler, de relancer, nous apportons des solutions sans nous soucier de savoir si ce sont celles qu’aurait choisies le patient. On soutient, on apporte un encouragement ou une consolation, on affecte de compatir, mais on estime que le patient ne devrait surtout pas « dramatiser ». Nous n’y sommes pas. Ni « pour » lui, ni « avec » lui. [...] |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=91077 |
in Santé mentale > 294 (Janvier-Février 2025) . - p. 50-55
[article] Les entretiens fréquents et de courte durée [texte imprimé] / Dominique Friard . - 2025 . - p. 50-55. Cet article fait partie du dossier " On a plus le temps de soigner! " Langues : Français ( fre) in Santé mentale > 294 (Janvier-Février 2025) . - p. 50-55
Mots-clés : |
Temps informel Posture soignante Philosophie Temps Entretien infirmier Relation soignant soigné Communication Qualité des soins Relation d'aide Sollicitude |
Résumé : |
L’entretien fréquent et de courte durée constitue un moyen de jouer avec le temps pour peu que l’on soit attentif au contact, au fil rouge qui relie les morceaux d’entretiens, et aux modalités qui en favorisent le déroulement.
Lorsque l’on dit : « On n’a pas/plus le temps », de quel temps parlons-nous ?
– Désignons-nous le temps du « faire » ? Nous déplorons alors de n’avoir pas assez de temps pour faire tout ce que nous devrions. Les tâches se sont accumulées et la liste est telle qu’il faudrait être plus nombreux… Malgré nous (forcément), nous réalisons alors seulement les actes prioritaires, ceux qui ne peuvent pas attendre et pour lesquels toute abstention ou retard aurait des conséquences sur le patient qui engageraient notre responsabilité. Nous signifions aussi au patient « délaissé » que ses problèmes ne sont ni urgents, ni prioritaires. Il y a quelques années, lors d’une grande grève qui avait duré deux ou trois mois, nous avions expliqué aux patients que nous serions présents mais uniquement pour les urgences. Très vite, il n’y eut plus que ça : malaises divers et variés, phlébotomies, agitations nous contraignaient à l’action.
– Invoquons-nous le temps de « l’être » ? Nous sommes alors si pressurisés que nous ne pouvons pas être disponibles pour le patient. Coincés entre ce que nous n’avons pas fait et qu’il faudra faire, nous ne parvenons pas à être « présent » pour lui. Notre esprit bien trop préoccupé ne peut être à l’écoute, ici et maintenant. Nous utilisons les modes de communication les moins impliquant, évitons de reformuler, de relancer, nous apportons des solutions sans nous soucier de savoir si ce sont celles qu’aurait choisies le patient. On soutient, on apporte un encouragement ou une consolation, on affecte de compatir, mais on estime que le patient ne devrait surtout pas « dramatiser ». Nous n’y sommes pas. Ni « pour » lui, ni « avec » lui. [...] |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=91077 |
|  |