Centre de Documentation Gilly / CePaS-Centre du Patrimoine Santé
HORAIRE
Lu : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h15
Ma : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h30
Me : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h15
Je : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h30
Ve : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h15
Lu : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h15
Ma : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h30
Me : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h15
Je : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h30
Ve : 8h15 à 12h00 - 12h30 à 16h15
Bienvenue sur le catalogue du
Centre de documentation de la HELHa-Gilly
et du CePaS - Centre du Patrimoine Santé
Centre de documentation de la HELHa-Gilly
et du CePaS - Centre du Patrimoine Santé
Le remède et le mal / Bertrand Kiefer in Revue médicale suisse, 689 (8 avril 2020)
[article]
[article] Le remède et le mal [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2020 . - p. 707. Déconfinement, voilà le mot à la mode. Alors que les soignants restent au front, prennent des risques, s’inquiètent, que des milliers de personnes souffrent et s’angoissent, la majorité des bien-portants qui ne voient rien de cela commence à donner de la voix. Ici et là, mais de plus en plus ouvertement, des politiciens évoquent une sortie du confinement. On entend la petite musique de la droite dure, qui n’a jamais vraiment cru à la gravité du virus. De leur côté, les financiers et promoteurs de l’économie demandent un changement (en gros : moins de santé, plus de business). Leur justification est généralement une resucée de celle du génie permanent américain: «éviter que le remède soit pire que le mal». Il faut être attentif, c’est vrai, aux effets secondaires, sanitaires et sociaux, des mesures prises. Mais la métaphore du «remède» et du «mal» suppose qu’on s’accorde sur deux questions. Quel est l’organisme à soigner? Comment définir sa santé? Si la réalité ultime des existences est économique, alors oui, peut-être (et encore) le remède actuel est-il pire que le mal. Seulement voilà: une civilisation ne se résume pas à l’économie, même si la nôtre s’est placée sous sa domination. Abandonner les malades, les vieux, les vulnérables, au hasard de la chance et du destin, c’est refuser ce qui constitue l’humain et ce qui a façonné son histoire et son esprit: la volonté d’agir, d’utiliser le savoir scientifique et l’action collective en faveur de ceux qui souffrent. C’est choisir une fatalité humainement et scientifiquement régressive. On nous dit que la profonde récession à venir risque d’entraîner une catastrophe plus grave et mortelle que le virus lui-même. Mais là encore, quel fatalisme! Car, c’est évident, la situation nous oblige à changer complètement le système économique, dans l’urgence, avec davantage encore de radicalité et de détermination que ce qu’a fait le système de santé en quelques semaines. La désorganisation liée au Covid devra être compensée, et de nouvelles modalités d’échange de biens mises en place. Mais les richesses du monde n’auront pas disparu. À condition d’avoir le courage et le culot de changer complètement le modèle de leur distribution, le désastre futur touchant avant tout les plus vulnérables n’a rien d’inévitable. Pour le prévenir, nous pouvons et devons agir. Au plan sanitaire, d’abord, bien sûr. Mais aussi au plan de ce que sera, ou doit devenir, une économie qui n’abandonne personne hors du monde « commun », du vivre ensemble, de l’existence, de la décence et du sens partagés. Ce qui suppose d’innover résolument. Langues : Français (fre) in Revue médicale suisse > 689 (8 avril 2020) . - p. 707
|
Exemplaires (1)
Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|
REVUES | Revue | Centre de documentation HELHa paramédical Gilly | Salle de lecture - Réserve | Exclu du prêt |