[article]
| Titre : |
Babylon, la santé et nous |
| Type de document : |
texte imprimé |
| Auteurs : |
Bertrand Kiefer |
| Année de publication : |
2019 |
| Article en page(s) : |
p. 1592 |
| Note générale : |
Affecté de devoir trop embrasser les souffrances humaines, ingérable en raison de son poids économique et symbolique, le système de santé devient chaque jour plus métastable. Son manque d’assise ne vient pas seulement de problèmes d’efficience ou d’adéquation. Il découle aussi de l’ignorance dans laquelle se trouve la plus grande partie de la population concernant l’ampleur de ce qu’il fait. La réalité est que, de son rôle de système social interstitiel et humanisant, les gens ne comprennent à peu près rien. Son aide globale aux écosystèmes qui fondent la santé, sa prise en charge de la vulnérabilité jusque dans les moindres replis des humains et de la société, tout cela se pratique dans l’angle mort du quotidien de nos contemporains, affairés et biberonnés à l’instantané. Dans le grand spectacle moderne, l’essentiel du système n’est ni visible ni valorisé. Mais on voit bien, en revanche, ses dysfonctionnements. Pour de nombreux patients, accéder aux ressources du système, se repérer dans ses méandres et chausse-trappes, ou encore trouver réponse à des questions angoissantes bien que simples, tout cela constitue des problèmes majeurs. D’où, entre autres, un engorgement des urgences. D’un côté, donc, il faut le reconnaître, le système actuel est déficient. Mais de l’autre, ce que les gens aimeraient, avec une naïveté de consommateurs sûrs de leur logique, c’est un service médical aussi flexible qu’un livreur de pizzas. |
| Langues : |
Français (fre) |
| Mots-clés : |
système de santé |
| Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=65126 |
in Revue médicale suisse > 661 (4 septembre 2019) . - p. 1592
[article] Babylon, la santé et nous [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2019 . - p. 1592. Affecté de devoir trop embrasser les souffrances humaines, ingérable en raison de son poids économique et symbolique, le système de santé devient chaque jour plus métastable. Son manque d’assise ne vient pas seulement de problèmes d’efficience ou d’adéquation. Il découle aussi de l’ignorance dans laquelle se trouve la plus grande partie de la population concernant l’ampleur de ce qu’il fait. La réalité est que, de son rôle de système social interstitiel et humanisant, les gens ne comprennent à peu près rien. Son aide globale aux écosystèmes qui fondent la santé, sa prise en charge de la vulnérabilité jusque dans les moindres replis des humains et de la société, tout cela se pratique dans l’angle mort du quotidien de nos contemporains, affairés et biberonnés à l’instantané. Dans le grand spectacle moderne, l’essentiel du système n’est ni visible ni valorisé. Mais on voit bien, en revanche, ses dysfonctionnements. Pour de nombreux patients, accéder aux ressources du système, se repérer dans ses méandres et chausse-trappes, ou encore trouver réponse à des questions angoissantes bien que simples, tout cela constitue des problèmes majeurs. D’où, entre autres, un engorgement des urgences. D’un côté, donc, il faut le reconnaître, le système actuel est déficient. Mais de l’autre, ce que les gens aimeraient, avec une naïveté de consommateurs sûrs de leur logique, c’est un service médical aussi flexible qu’un livreur de pizzas. Langues : Français ( fre) in Revue médicale suisse > 661 (4 septembre 2019) . - p. 1592 |  |
Babylon, la santé et nous in Revue médicale suisse, 661 (4 septembre 2019)
