[article]
Titre : |
Evaluation de la prescription des antibiotiques aux urgences pédiatriques du CHU Mohammed VI de Marrakech |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Abdeslam Hiddou |
Année de publication : |
2018 |
Article en page(s) : |
p. 34-39 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
Maroc ANTIBIOTIQUE URGENCE SOINS PEDIATRIQUES PRESCRIPTION |
Résumé : |
Introduction. — Aux urgences pédiatriques, La pathologie infectieuse représente un motif
d’admission fréquent, et par conséquent les antibiotiques sont fréquemment prescrits, ceci
le plus souvent pour des infections respiratoires aiguës. Ces prescriptions ne sont pas sans
conséquences cliniques et épidémiologiques, car même bien tolérés, les antibiotiques peuvent
sur le plan individuel provoquer des effets secondaires indésirables et sur le plan collectif, ils participent à la pression de sélection induisant l’augmentation de la résistance des bactéries aux antibiotiques les plus utilisées. Conscients de la roblématique alarmante de l’antibiorésistance, ce travail a pour objectif d’évaluer la prescription d’antibiotiques aux urgences pédiatriques du CHU Mohamed VI de Marrakech.
Matériel et méthodes. — Il s’agit d’une étude prospective réalisée au service des urgences
pédiatriques du CHU Mohamed VI de Marrakech sur une durée de 6 mois (juillet 2016—décembre
2016), incluant toutes les consultations pédiatriques qui ont amené à une prescription
d’antibiotique. L’antibiothérapie a été considérée comme justifiée si le diagnostic établi
avait une cause bactérienne ou le risque de surinfection était important en l’absence
d’antibiothérapie. Une antibiothérapie était considérée abusive devant l’absence d’une infection ou quand elle est présumée non bactérienne ou devant l’absence de risque d’infection. La collecte des données a été faite à l’aide de fiches d’exploitation préétablies comportant des renseignements épidémiologiques, cliniques et microbiologiques.
Résultats. — Durant la période de l’étude, 112 fiches ont été remplies. L’âge moyen était de
2 ans (1 j—15 ans), le sex-ratio F/M était de 1,07, un bon niveau socio-économique était
retrouvé dans 65 % des cas. Le prescripteur était un résidant dans 76 % des cas. Parmi les
consultants, 87,5 % n’avaient pas d’antécédents pathologiques particuliers. Le motif de consultation a été dominé par la fièvre (86 %) suivie par la gêne respiratoire (39 %). L’infection néonatale a représenté le motif le plus fréquent de prescription d’une antibiothérapie dans 34 cas (C3G + gentamicine) suivi par les infections respiratoires dans 20 cas (amoxicilline [n = 12], amoxicilline acide clavulanique [n = 6] macrolide [n = 2]), les méningites dans 19 cas (C3G dose méningée) et l’infection urinaire dans 14 cas (C3G + gentamycine [n = 10], C3G seul [n = 3], ciprofloxacine [n = 1]). Les C3G ont été prescrites dans 69 % des cas. La base de la prescription de l’antibiothérapie était dans 92 cas en suivant les recommandations et les protocoles du service, dans 16 cas en suivant l’avis d’un senior et dans 4 cas en suivant les résultats de l’antibiogramme. La ponction lombaire a été faite dans 23 cas, l’ECBU dans 41 cas, la numération formule sanguine et la CRP dans 104 cas, l’étude cytobactériologique d’un liquide de ponction dans 6 cas, et dans 8 cas aucun bilan n’a été demandé.
Discussion/Conclusion. — Le choix de la molécule d’antibiotique a reposé le plus souvent sur
une logique probabiliste car les éventuels résultats bactériologiques n’étaient pas encore disponibles au moment de la prescription. Cette étude a montré que la prescription des antibiotiques aux urgences pédiatriques était généralement bien cadrée vue que l’établissement de l’étude est d’ordre universitaire où les bonnes démarches sont exigées, d’autre part, les prescripteurs se sont référés à des protocoles bien codifiés reposant pour la plupart sur des conférences de consensus ou en cas de difficulté après l’avis d’un senior. En effet, la population pédiatrique comme conséquence de la prématurité du système immunitaire constitue un lit adéquat pour l’implantation des infections bactériennes souvent d’évolution sévère en l’absence d’une antibiothérapie précoce et bien adaptée. La prescription d’une antibiothérapie aux urgences pédiatrique doit résulter d’un raisonnement médical qui doit être très rigoureux du fait des implications pronostiques potentielles ou immédiates et devant conduire à une forte suspicion clinique d’infection bactérienne. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=57910 |
in Journal de pédiatrie et de puériculture > Vol. 31, n° 1 (Mars 2018) . - p. 34-39
[article] Evaluation de la prescription des antibiotiques aux urgences pédiatriques du CHU Mohammed VI de Marrakech [texte imprimé] / Abdeslam Hiddou . - 2018 . - p. 34-39. Langues : Français ( fre) in Journal de pédiatrie et de puériculture > Vol. 31, n° 1 (Mars 2018) . - p. 34-39
Mots-clés : |
Maroc ANTIBIOTIQUE URGENCE SOINS PEDIATRIQUES PRESCRIPTION |
Résumé : |
Introduction. — Aux urgences pédiatriques, La pathologie infectieuse représente un motif
d’admission fréquent, et par conséquent les antibiotiques sont fréquemment prescrits, ceci
le plus souvent pour des infections respiratoires aiguës. Ces prescriptions ne sont pas sans
conséquences cliniques et épidémiologiques, car même bien tolérés, les antibiotiques peuvent
sur le plan individuel provoquer des effets secondaires indésirables et sur le plan collectif, ils participent à la pression de sélection induisant l’augmentation de la résistance des bactéries aux antibiotiques les plus utilisées. Conscients de la roblématique alarmante de l’antibiorésistance, ce travail a pour objectif d’évaluer la prescription d’antibiotiques aux urgences pédiatriques du CHU Mohamed VI de Marrakech.
Matériel et méthodes. — Il s’agit d’une étude prospective réalisée au service des urgences
pédiatriques du CHU Mohamed VI de Marrakech sur une durée de 6 mois (juillet 2016—décembre
2016), incluant toutes les consultations pédiatriques qui ont amené à une prescription
d’antibiotique. L’antibiothérapie a été considérée comme justifiée si le diagnostic établi
avait une cause bactérienne ou le risque de surinfection était important en l’absence
d’antibiothérapie. Une antibiothérapie était considérée abusive devant l’absence d’une infection ou quand elle est présumée non bactérienne ou devant l’absence de risque d’infection. La collecte des données a été faite à l’aide de fiches d’exploitation préétablies comportant des renseignements épidémiologiques, cliniques et microbiologiques.
Résultats. — Durant la période de l’étude, 112 fiches ont été remplies. L’âge moyen était de
2 ans (1 j—15 ans), le sex-ratio F/M était de 1,07, un bon niveau socio-économique était
retrouvé dans 65 % des cas. Le prescripteur était un résidant dans 76 % des cas. Parmi les
consultants, 87,5 % n’avaient pas d’antécédents pathologiques particuliers. Le motif de consultation a été dominé par la fièvre (86 %) suivie par la gêne respiratoire (39 %). L’infection néonatale a représenté le motif le plus fréquent de prescription d’une antibiothérapie dans 34 cas (C3G + gentamicine) suivi par les infections respiratoires dans 20 cas (amoxicilline [n = 12], amoxicilline acide clavulanique [n = 6] macrolide [n = 2]), les méningites dans 19 cas (C3G dose méningée) et l’infection urinaire dans 14 cas (C3G + gentamycine [n = 10], C3G seul [n = 3], ciprofloxacine [n = 1]). Les C3G ont été prescrites dans 69 % des cas. La base de la prescription de l’antibiothérapie était dans 92 cas en suivant les recommandations et les protocoles du service, dans 16 cas en suivant l’avis d’un senior et dans 4 cas en suivant les résultats de l’antibiogramme. La ponction lombaire a été faite dans 23 cas, l’ECBU dans 41 cas, la numération formule sanguine et la CRP dans 104 cas, l’étude cytobactériologique d’un liquide de ponction dans 6 cas, et dans 8 cas aucun bilan n’a été demandé.
Discussion/Conclusion. — Le choix de la molécule d’antibiotique a reposé le plus souvent sur
une logique probabiliste car les éventuels résultats bactériologiques n’étaient pas encore disponibles au moment de la prescription. Cette étude a montré que la prescription des antibiotiques aux urgences pédiatriques était généralement bien cadrée vue que l’établissement de l’étude est d’ordre universitaire où les bonnes démarches sont exigées, d’autre part, les prescripteurs se sont référés à des protocoles bien codifiés reposant pour la plupart sur des conférences de consensus ou en cas de difficulté après l’avis d’un senior. En effet, la population pédiatrique comme conséquence de la prématurité du système immunitaire constitue un lit adéquat pour l’implantation des infections bactériennes souvent d’évolution sévère en l’absence d’une antibiothérapie précoce et bien adaptée. La prescription d’une antibiothérapie aux urgences pédiatrique doit résulter d’un raisonnement médical qui doit être très rigoureux du fait des implications pronostiques potentielles ou immédiates et devant conduire à une forte suspicion clinique d’infection bactérienne. |
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