[article]
Titre : |
Nutrition : le renversement des certitudes |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Bertrand Kiefer |
Année de publication : |
2017 |
Article en page(s) : |
p. 1632 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
La diététique, cet art du bien manger adopté sur le tard par la médecine moderne, reste, en ce début de 21e siècle, un bricolage peu sérieux. Pour reprendre un euphé-misme de Steven Nissen, dans les Annals,1 les guidelines diététiques, malgré leurs airs sages et leur tendance moralisatrice, se déploient dans une « evidence-free zone ». Pourquoi ? Recherche particulièrement difficile à mener, domaine trop complexe ? Certes, mais l’excuse est faible, au regard de l’importance de la science nutritionnelle pour la santé. Serait-ce alors le peu d’exigence scientifique des médecins pour se construire un avis (et ne plus en changer) ? Probablement aussi. Mais le cœur du problème, pour être franc, ce sont les multiples influences des lobbies. La nourriture représente un gigantesque enjeu industriel, bien trop important pour être laissé aux médecins et à la science, estime depuis longtemps le secteur agro-alimentaire. Tout y est donc manipulé, parasité, on y finance des études petites et grandes, mais bancales, aux résultats souvent prédéterminés, en utilisant l’arsenal classique de la production de fake science. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=54519 |
in Revue médicale suisse > 575 (Septembre 2017) . - p. 1632
[article] Nutrition : le renversement des certitudes [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2017 . - p. 1632. Langues : Français ( fre) in Revue médicale suisse > 575 (Septembre 2017) . - p. 1632
Résumé : |
La diététique, cet art du bien manger adopté sur le tard par la médecine moderne, reste, en ce début de 21e siècle, un bricolage peu sérieux. Pour reprendre un euphé-misme de Steven Nissen, dans les Annals,1 les guidelines diététiques, malgré leurs airs sages et leur tendance moralisatrice, se déploient dans une « evidence-free zone ». Pourquoi ? Recherche particulièrement difficile à mener, domaine trop complexe ? Certes, mais l’excuse est faible, au regard de l’importance de la science nutritionnelle pour la santé. Serait-ce alors le peu d’exigence scientifique des médecins pour se construire un avis (et ne plus en changer) ? Probablement aussi. Mais le cœur du problème, pour être franc, ce sont les multiples influences des lobbies. La nourriture représente un gigantesque enjeu industriel, bien trop important pour être laissé aux médecins et à la science, estime depuis longtemps le secteur agro-alimentaire. Tout y est donc manipulé, parasité, on y finance des études petites et grandes, mais bancales, aux résultats souvent prédéterminés, en utilisant l’arsenal classique de la production de fake science. |
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