[article]
Titre : |
Petits propos sur la mort «médicalisée» |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Jean-Yves Nau |
Année de publication : |
2012 |
Article en page(s) : |
p. 1844-1845 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
«Première euthanasie d’un prisonnier en Belgique». C’est le titre d’une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) mandée de Bruxelles et datée du 13 septembre 2012. Elle nous explique qu’en Belgique un prisonnier gravement malade et condamné à une lourde peine «a obtenu le droit d’être euthanasié». Elle ajoute que c’est une première pour un détenu, dans ce pays, depuis la légalisation de l’euthanasie il y a dix ans. «L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, est décédé il y a plusieurs mois mais l’information n’a été divulguée que cette semaine, selon des médias belges, précise l’AFP. Conformément à la procédure en vigueur, il avait effectué plusieurs demandes pour être euthanasié et plusieurs médecins l’avaient jugé incurable. Un autre détenu belge, condamné pour deux meurtres et écroué depuis 27 ans, a également demandé à être euthanasié et il satisferait aux conditions légales pour que cette requête soit acceptée, selon la chaîne de télévision privée flamande VTM.» Et l’AFP d’ajouter qu’après les Pays-Bas, la Belgique a été le deuxième pays au monde à légaliser l’euthanasie. C’était en mai 2002. En 2011, 1133 cas d’euthanasie avaient été répertoriés outre Quiévrain, soit 1% des décès, selon la Commission de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. Leur nombre n’a cessé de croître ces dernières années.
On aimerait, à ce stade, aller un peu plus loin, nourrir la réflexion à partir de cette première et de ce nouveau droit conquis par un détenu. Connaître, par exemple, les conditions précises de l’injection létale. En postulant qu’il s’agissait bien d’une injection et non de l’usage d’autres procédés antiques, strictement métalliques. Savoir où sont formés les médecins (s’il s’agit de médecins) qui pratiquent ces injections, les montants de leurs honoraires et/ou les conditions de leurs rémunérations (ou de défraiement). Interroger un philosophe éclairé sur les différences qui existent à ses yeux entre les injections létales à visée euthanasiante et celles qui sont ordonnées par la justice dans les pays où la peine de mort n’a pas été abolie. |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=47300 |
in Revue médicale suisse > 355 (Septembre 2012) . - p. 1844-1845
[article] Petits propos sur la mort «médicalisée» [texte imprimé] / Jean-Yves Nau . - 2012 . - p. 1844-1845. Langues : Français ( fre) in Revue médicale suisse > 355 (Septembre 2012) . - p. 1844-1845
Résumé : |
«Première euthanasie d’un prisonnier en Belgique». C’est le titre d’une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) mandée de Bruxelles et datée du 13 septembre 2012. Elle nous explique qu’en Belgique un prisonnier gravement malade et condamné à une lourde peine «a obtenu le droit d’être euthanasié». Elle ajoute que c’est une première pour un détenu, dans ce pays, depuis la légalisation de l’euthanasie il y a dix ans. «L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, est décédé il y a plusieurs mois mais l’information n’a été divulguée que cette semaine, selon des médias belges, précise l’AFP. Conformément à la procédure en vigueur, il avait effectué plusieurs demandes pour être euthanasié et plusieurs médecins l’avaient jugé incurable. Un autre détenu belge, condamné pour deux meurtres et écroué depuis 27 ans, a également demandé à être euthanasié et il satisferait aux conditions légales pour que cette requête soit acceptée, selon la chaîne de télévision privée flamande VTM.» Et l’AFP d’ajouter qu’après les Pays-Bas, la Belgique a été le deuxième pays au monde à légaliser l’euthanasie. C’était en mai 2002. En 2011, 1133 cas d’euthanasie avaient été répertoriés outre Quiévrain, soit 1% des décès, selon la Commission de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. Leur nombre n’a cessé de croître ces dernières années.
On aimerait, à ce stade, aller un peu plus loin, nourrir la réflexion à partir de cette première et de ce nouveau droit conquis par un détenu. Connaître, par exemple, les conditions précises de l’injection létale. En postulant qu’il s’agissait bien d’une injection et non de l’usage d’autres procédés antiques, strictement métalliques. Savoir où sont formés les médecins (s’il s’agit de médecins) qui pratiquent ces injections, les montants de leurs honoraires et/ou les conditions de leurs rémunérations (ou de défraiement). Interroger un philosophe éclairé sur les différences qui existent à ses yeux entre les injections létales à visée euthanasiante et celles qui sont ordonnées par la justice dans les pays où la peine de mort n’a pas été abolie. |
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