[article]
Titre : |
Exit : nouvelles pratiques, nouvelles questions |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Bertrand Kiefer |
Année de publication : |
2016 |
Article en page(s) : |
p. 1936 |
Langues : |
Français (fre) |
Mots-clés : |
EUTHANASIE ETHIQUE |
Résumé : |
Lorsqu’une personne ni proche de la mort ni gravement malade demande une assistance au suicide, évaluer sa capacité de discernement ne suffit pas. Impossible de faire comme si n’existait pas une exigence de prendre en soin, de dépasser l’indifférence ou la passivité. Impossible de ne pas considérer la maladie psychique, si elle est présente, mais surtout la souffrance et le désespoir comme des appels d’humain à humain. Il s’agit donc de faire droit au conflit de valeurs, à l’insoluble qu’ouvre la tension entre le devoir d’assistance et celui de respecter l’autodétermination de la personne.
Et l’on ne peut pas non plus faire l’économie de s’intéresser à la demande de suicide elle-même. Elle n’est jamais univoque, d’autant moins lorsqu’elle est transmise à l’entourage. Le but de celui qui la pose est-il vraiment de mourir ? Ou de tester les réactions, d’appeler à l’aide, de susciter des réponses compassionnelles ? Aucune parole n’a de signification simple, littérale seulement, sauf à considérer que les humains parlent comme des automates. La demande : « je veux que vous m’aidiez à me suicider » exprime donc son sens obvie en même temps qu’une multitude d’autres. Elle peut signifier : « je veux mourir, mais qu’en pensez-vous ? Cela vous laisse-t-il indifférent ? » Et lorsque la personne qui demande l’aide au suicide le fait savoir à ses proches, il ne s’agit jamais d’une simple information. Là encore, la question est – ou du moins peut être – aussi : « m’aimez-vous ? Allez-vous résister ? ». |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=44097 |
in Revue médicale suisse > 538 (Novembre 2016) . - p. 1936
[article] Exit : nouvelles pratiques, nouvelles questions [texte imprimé] / Bertrand Kiefer . - 2016 . - p. 1936. Langues : Français ( fre) in Revue médicale suisse > 538 (Novembre 2016) . - p. 1936
Mots-clés : |
EUTHANASIE ETHIQUE |
Résumé : |
Lorsqu’une personne ni proche de la mort ni gravement malade demande une assistance au suicide, évaluer sa capacité de discernement ne suffit pas. Impossible de faire comme si n’existait pas une exigence de prendre en soin, de dépasser l’indifférence ou la passivité. Impossible de ne pas considérer la maladie psychique, si elle est présente, mais surtout la souffrance et le désespoir comme des appels d’humain à humain. Il s’agit donc de faire droit au conflit de valeurs, à l’insoluble qu’ouvre la tension entre le devoir d’assistance et celui de respecter l’autodétermination de la personne.
Et l’on ne peut pas non plus faire l’économie de s’intéresser à la demande de suicide elle-même. Elle n’est jamais univoque, d’autant moins lorsqu’elle est transmise à l’entourage. Le but de celui qui la pose est-il vraiment de mourir ? Ou de tester les réactions, d’appeler à l’aide, de susciter des réponses compassionnelles ? Aucune parole n’a de signification simple, littérale seulement, sauf à considérer que les humains parlent comme des automates. La demande : « je veux que vous m’aidiez à me suicider » exprime donc son sens obvie en même temps qu’une multitude d’autres. Elle peut signifier : « je veux mourir, mais qu’en pensez-vous ? Cela vous laisse-t-il indifférent ? » Et lorsque la personne qui demande l’aide au suicide le fait savoir à ses proches, il ne s’agit jamais d’une simple information. Là encore, la question est – ou du moins peut être – aussi : « m’aimez-vous ? Allez-vous résister ? ». |
Permalink : |
http://cdocs.helha.be/pmbgilly/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=44097 |
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